La Lettre de Paix liturgique 8 novembre 2007 – Numéro 68
L’Epreuve de la charité
► Le 5 novembre dernier, Monseigneur Albert Malcolm Ranjith Patabendige, Secrétaire de la Congrégation du Culte Divin et de la Discipline des Sacrements, déclarait au micro de Petrus (Quotidien en ligne sur le Pontificat de Benoît XVI) :
Petrus : Excellence, quel accueil a reçu le Motu proprio qui a libéré la Sainte Messe selon le rite Tridentin ?
Mgr Ranjith : Certains, au sein même de l''Eglise, ont un peu fait la moue... Il y a eu des réactions positives et, il est inutile de le nier, des critiques et des prises de position contraires, même de la part de théologiens, liturgistes, prêtres, évêques et jusqu''à des cardinaux. Franchement, je ne comprends pas ces formes d''éloignement et, pourquoi pas, de rébellion contre le Pape. J''invite tous, surtout les pasteurs, à respecter la sagesse du Pape qui est le successeur de Pierre. Les évêques en particulier doivent être des modèles de communion au Pontife : qu''ils soient donc fidèles à leur engagement ! Petrus : Selon vous pourquoi ces manifestations contraires au Motu proprio ?
Mgr Ranjith : Vous savez qu''il y a eu dans certains diocèses des documents d''interprétation qui visent, chose incompréhensible, à limiter le Motu proprio. Derrière ces décisions se cachent d''une part des préjugés idéologiques et d''autre part l''orgueil, l''un des plus graves péchés. Je répète : Tous sont invités à s’associer à la générosité du pape. Si le Saint-Père a jugé nécessaire un tel Motu proprio, c''est qu''il avait de bonnes raisons que je partage entièrement. ► Les commentaires de Paix liturgique :
En effet, il existe dans nos diocèses de France, de nombreux cas de « documents d’interprétation » visant à « limiter le Motu proprio » ou à en empêcher l’application pratique.
Il faut croire que « la volonté du Pape » longtemps lamentablement invoquée par certains évêques français pour refuser d’autoriser la célébration de messes traditionnelles, est aujourd’hui largement bafouée par ces mêmes successeurs des apôtres… N’est-ce d’ailleurs pas Monseigneur Le Gall, archevêque de Toulouse et ancien Père Abbé de Sainte-Anne de Kergonan, qui osait déclarer sur les ondes de Radio Notre-Dame le 28 juin dernier en parlant du Motu proprio annoncé : « En France, nous ne souhaitions pas ce document » ?
Comme le disait récemment un prêtre du diocèse de Nanterre – pourtant réputé conservateur – à une famille qui lui confiait son désir de bénéficier du Motu proprio de Benoît XVI dans leur paroisse « Benoît XVI fait ce qu’il veut dans son église, je fais ce que je veux dans la mienne. La messe en latin irait à l’encontre de l’unité de la paroisse et de notre fidélité à l’évêque. Ce texte (le Motu proprio) ne me concerne pas et de toute façon profitez-en car quand Benoît XVI sera mort, toutes ces histoires de latin ce sera heureusement définitivement terminé ! ».
La plupart du temps, les détracteurs du Motu proprio agissent de manière plus subtile et se couvrent même du désir d’appliquer la volonté du pape pour mieux la trahir.
La situation parisienne est exemplaire en la matière. Monseigneur Chauvet, Vicaire Général de l’Archevêché de Paris et déjà surnommé « Monsieur Anti Motu roprio », affirmait le 10 octobre dernier sur les ondes de radio Notre-Dame « aujourd’hui nous avons une quinzaine simplement de demandes... de personnes privées... donc je veux dire par là qu’il n’y a pas de groupe stable, aujourd’hui nous n''avons pas de groupe stable ».
Une note de Monseigneur Chauvet en date du 26 septembre 2007, intitulée « Mise en place du Motu proprio à Paris » a même été distribuée à l’ensemble des curés parisiens afin de leur expliquer la marche à suivre. Voici cette note :
Mise en place du Motu proprio à Paris
« Si des demandes de célébration selon le missel de 1962, se présentent dans votre paroisse, vous voudrez bien les étudier avec générosité et me faire les suggestions pastorales que vous estimez justes. »
Pour chaque demande :
– Prendre rendez-vous avec celle ou celui qui demande une telle célébration
– Vérifier la consistance paroissiale de ce groupe : noms et adresses des demandeurs pour voir s’ils sont sur le territoire paroissial ?
– Que souhaitent-ils ? Le latin ? Le grégorien ? Une messe selon le missel de Paul VI en latin peut peut-être répondre à leurs attentes.
Voici les lieux de culte avec Messe en grégorien :
Notre-Dame de Paris – dimanche à 10 h
Saint-François Xavier – dimanche à 9 h
La Madeleine – dimanche à 11 h
Saint-Louis d’Antin – dimanche à 10 h 30
Saint-Pierre de Chaillot – dimanche à 19 h
Abbaye Sainte-Marie (La Source) – dimanche à 11 h
– Transmettez les trois lieux avec les horaires où se célèbre la messe selon le missel de 1962.
Saint-Germain l’Auxerrois : du lundi au vendredi à 18 h Le dimanche à 10 h
Sainte-Odile : du lundi au vendredi : 18 h Le samedi matin à 11 h 30 Le dimanche 9 h 30 et 18 h
Saint-Eugène – Sainte-Cécile : du lundi au vendredi : 19 h Le dimanche à 11 h
La question des Sacrements :
Le Baptême et le Mariage
Prendre le temps de discerner la demande.
– Veulent-ils le rituel ? Le latin ? On peut très bien célébrer le baptême et le mariage en latin selon les rituels en vigueur.
– Sont-ils de la paroisse ? Si oui, qui va célébrer ?
– C’est un prêtre ami ou de la famille, vérifier sa situation canonique.
– Si on demande un prêtre, c’est au curé de désigner le célébrant.
La Confirmation, elle est déjà célébrée tous les deux ans à Saint-Eugène selon l’ancien rituel par un évêque. (Elle a lieu cette année le dimanche 4 mai à 11 h).
Enfin la question des obsèques : nous proposerons une liste des prêtres diocésains capable de célébrer pour éviter l’arrivée de prêtres « tous azimuts »
Il est de toute façon préférable que ce soit des prêtres du diocèse de Paris qui célèbrent selon ce missel pour souligner la communion et permettre une intégration dans les paroisses du diocèse.
Merci de transmettre au Père Chauvet, les demandes et vos réponses pour qu’il puisse faire un état de tout ce qui est demandé, accepté ou refusé. ► Les commentaires de Paix Liturgique :
Une lecture rapide de cette note pourrait laisser une impression sinon positive tout au moins neutre à l’égard des demandes de célébration de la forme extraordinaire du rit romain.
Mais force est de constater qu’à Paris, l’évêché semble ne pas connaître le Motu proprio du 7 juillet 2007 et simplement découvrir l’indult du 3 octobre 1984…
On notera au passage que cette note enterre purement et simplement la messe traditionnelle de Notre-Dame du Lys (15e arrondissement) « remplacée » par une église du… 1er arrondissement. Est-ce bien l’esprit du Motu proprio ?
Pourquoi prendre les catholiques qui demandent la célébration de la messe traditionnelle pour des simplets qui finalement n’y connaissent rien et ne savent pas pourquoi ils demandent cette forme de l’unique rit romain ? La logique de l’archevêché de Paris est implacable : si des personnes demandent la forme extraordinaire du rit romain, c’est sans doute qu’ils veulent en réalité la forme ordinaire du rit romain… Evidemment, il fallait y penser. Mais la forme ordinaire du rit romain n’est-elle pas déjà censée être célébrée dans l’ensemble des paroisses parisiennes ? Quelle liturgie y est alors célébrée si ce n’est le cas ?
Le latin et le grégorien ne sont pas la question.
Le cadre normal de la célébration de la forme extraordinaire du rit romain est la paroisse. L’enrichissement réciproque des deux formes d’usage du rit romain visé par la lettre de Benoît XVI qui accompagnait le Motu proprio n’a de sens et n’est possible que si ces deux formes de la liturgie coexistent dans les paroisses.
Hors à Paris, on commence à se presser d’appliquer le Motu proprio de 1988 ou l’indult de 1984 avec leurs « réserves indiennes » pour ne pas avoir à appliquer celui de 2007. Pourquoi refuser la coexistence des formes liturgiques ?
Pourquoi aucune réunion officielle en vue d’évaluer la demande parisienne n’est -elle organisée par l’évêché ?
Pourquoi à Paris, les groupes stables déjà identifiés (aujourd’hui à Paris près 40 groupes en gestations et plus de 10 groupes structurés) ne sont-ils pas « connus » de Monseigneur Chauvet ?
Pourquoi leurs demandes sont-elles ignorées et n’aboutissent-elles pas ?
Pourquoi les curés qui aimeraient appliquer le Motu proprio sont-ils contraints au silence et ne peuvent-ils dans les faits suivre les recommandations du pape en raison des pressions ecclésiastiques ?
Pourquoi cherche-t-on à mentir au Pape en disant qu’il n’y a pas de demande, pas de groupe stable…
Il est temps de bâtir une vraie paix liturgique dans chacune de nos paroisses et d’invoquer de faux prétexte pour ne pas appliquer le Motu proprio.
Oui, les catholiques français et leurs pasteurs sont aujourd’hui confrontés à l’épreuve de la charité fraternelle, sauront-ils y répondre en disciples du Christ ?
Sylvie Minpontel
Comment rejoindre un « groupe stable » ?
► A la suite de notre précédente lettre vous avez été plusieurs centaines, de toute la France, à nous faire part de votre désir de sortir de l’isolement…
Notre rôle n’est pas d’agir à votre place, en revanche nous pouvons vous aider à vous retrouver, à entrer en relation avec d’autres qui comme vous veulent sortir de l’anonymat et se regrouper pour former un groupe stable pour assister, dans votre paroisse ou votre ville, à une messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite latin.
A votre service : contact@paixliturgique.com
Un groupe stable dans le diocèse de Saint-Denis
► Des fidèles isolées du diocèse de Saint-Denis sont en train de former plusieurs groupes stables dans ce diocèse si déchristianisé, ils ont besoin de votre aide, ils ont besoin que se tissent entre eux les liens indispensables, ils ont besoin de se retrouver pour mûrir leur projet. info@motuproprio93.com
Miracle à Reims
► Les incrédules ne croient pas aux miracles, c’est bien connu, et les esprits forts se gaussent de ces sornettes pour enfants, fussent-elles relatées dans les évangiles… et pourtant ceux qui ont des yeux pour voir peuvent assister encore aujourd’hui à une sorte d’actualisation du miracle de la multiplication des pains par Notre Seigneur.
En voici un exemple : Hier encore il était de bon ton d’affirmer qu’à Reims ils étaient peu nombreux ceux qui imploraient leur évêque pour qu’il autorise la célébration d’une messe traditionnelle dans la métropole champenoise… certains allaient même jusqu''à affirmer que cela ne concernait qu’une seule famille… et puis le miracle survient le jour ou l’archevêque accorde la célébration tant désirée lorsqu’ils se retrouvent dans l’église à plus de 200 fidèles… voilà sans doute pourquoi ceux qui n’aiment pas les miracles sont si lents à tenter l’expérience de la liturgie traditionnelle.
Site de Paix liturgique Reims : http://www.paixliturgiquereims.org/
Une Messe Traditionnelle à la Défense (Diocèse de Nanterre)
Les personnes qui souhaitent rejoindre le groupe de fidèles qui désirent la célébration en semaine d’une messe selon la forme extraordinaire de l’unique rite latin à Notre-Dame de Pentecôte à la Défense peuvent entrer en contact avec Cyrille Daubigny cyrille.daubigny@libertysurf.fr
Scandale à Amiens
Rappelons tout d’abord qu’à ce jour aucune messe n’est célébrée à Amiens selon la forme extraordinaire du rite latin… ce n’est pas par manque d’un groupe stable de fidèles… car chaque dimanche la fraternité Saint Pie X y réunit plus de 100 familles qui n’ont pas d’autres choix que de fréquenter son prieuré. Ceux sont ces fidèles qui aujourd’hui nous appellent à leur secours ; saurons-nous les aider ?
Texte du communiqué des catholiques d''Amiens attachés à la forme extraordinaire du rite :
Le conseil général de la Somme ayant décidé de vendre le local qui abritait la chapelle de la Fraternité Saint-Pie-X, la communauté des fidèles se retrouve désormais à la rue. En dépit de nos multiples demandes et suppliques depuis plusieurs mois, Mgr Bouilleret, l''évêque d''Amiens, refuse de nous concéder, même à titre provisoire, un lieu de culte et nous contraint à célébrer la messe dans la rue.
Est-ce le respect de l''esprit du Motu proprio de Benoît XVI qui amène Mgr Bouilleret à refuser cette messe dont le pape vient de dire qu''elle n''avait jamais été abrogée ? N''est-ce pas plutôt un signe de son refus de l''apaisement souhaité par le pape ?
Tous à Amiens
Le dimanche 11 novembre 2007
Messe à 10h sur la place de la cathédrale
Le diocèse d''Amiens ne compte plus que 65 prêtres en activité
Les centaines d''églises du diocèse sont vides, sous-utilisées, voire fermées.
Nous avons des prêtres. Nous avons des fidèles. Tous souhaitent vivre en catholique à Amiens avec la messe de toujours.
Pour manifester votre attachement à la liturgie traditionnelle de l''Eglise, nous comptons sur votre présence le 11 novembre prochain, place de la cathédrale à 10h.
Renseignements : 03 22 80 00 59 Qui sommes-nous ?
► Ce que nous sommes
- Des catholiques romains attachés à leur Eglise.
- Des fidèles attachés au Saint-Père.
- Des diocésains qui respectent leurs évêques et qui attendent beaucoup d''eux comme des enfants de leur père.
- Des croyants soucieux de respecter l’enseignement de l’Eglise conformément aux définitions qui ont été renouvelées par le Catéchisme de l’Eglise catholique publié par Jean Paul II en 1992.
- Des chrétiens très nombreux qui désirent vivre leur foi catholique dans leur paroisse au rythme de la forme extraordinaire du rit latin de l''Eglise comme le pape Benoit XVI le propose dans son motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
► Ce que nous désirons
- Une application « large et généreuse » des possibilités accordées par l''Eglise en faveur des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle.
- Il est nécessaire que ces lieux soient des églises où sera célébrée chaque dimanche et fête la liturgie traditionnelle selon le missel de 1962.
- L’enseignement de la foi catholique selon les schémas définis par le catéchisme de l’Eglise catholique publié par le Vatican en 1992.
- L’accès effectif pour tous aux sacrements de la Sainte Eglise selon le missel de 1962.
- La possibilité de développer dans la paix toutes les oeuvres chrétiennes nécessaires aux besoins des fidèles (scoutisme, patronage, chorale, Conférences Saint Vincent de Paul, Domus Christiani, récollections, pèlerinage...)
- Ces communautés en communion avec l’évêque doivent être dirigées par des prêtres bienveillants, soucieux de paix et de réconciliation.
► Pourquoi nous le désirons
- Les querelles dans l’Eglise doivent cesser.
- C’est notre sensibilité et le pape a demandé que cette sensibilité soit accueillie et respectée.
- Au moment où l’Eglise traverse en France une crise grave, il est urgent de mettre en oeuvre une réconciliation entre tous les fidèles.
- C’est par ce moyen et lui seul que se renoueront des liens de dialogue, de charité fraternelle et de respect et que cesseront les invectives.
- C’est surtout répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités.
C’est ainsi que l’on pourra véritablement prétendre favoriser l’oecuménisme et entreprendre tous ensemble la nouvelle évangélisation réclamée par l''Eglise. |