SOURCE - SPO - 3 octobre 2013
Dans son article intitulé « Le virage de François », et publié le hier sur son blogue Chiesa, hébergé sur le site du quotidien italien La Repubblica, le vaticaniste Sandro Magister rassemble que faits et dits du pape François qui semblent dessiner la manière dont il envisage son gouvernement de l’Église. On lira ici avec profit l’article complet de Magister. Un passage de cet article ne manquera pas de préoccuper les fidèles catholiques attachés à la « forme extraordinaire ». On savait le jésuite Bergoglio peu intéressé par les questions liturgiques – ce qui est le cas de nombreux membres de la Compagnie de Jésus, chacun connaît la pique appliquée aux fils de saint Ignace : Nec rubriquant nec cantant ! On savait aussi que comme archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio n’avait pas manifesté un enthousiasme marqué à l’application de Summorum Pontificum : il désigna un seul lieu de culte pour qu’elle y soit célébrée, une décision plus dans l’esprit du motu proprioEcclesia Dei de 1998 que dans celui de Summorum Pontificum… Devenu Pape, l’ancien archevêque de Buenos Aires ne semble pas être dans de meilleures dispositions selon Magister pour la Messe dite traditionnelle.
Dans son article intitulé « Le virage de François », et publié le hier sur son blogue Chiesa, hébergé sur le site du quotidien italien La Repubblica, le vaticaniste Sandro Magister rassemble que faits et dits du pape François qui semblent dessiner la manière dont il envisage son gouvernement de l’Église. On lira ici avec profit l’article complet de Magister. Un passage de cet article ne manquera pas de préoccuper les fidèles catholiques attachés à la « forme extraordinaire ». On savait le jésuite Bergoglio peu intéressé par les questions liturgiques – ce qui est le cas de nombreux membres de la Compagnie de Jésus, chacun connaît la pique appliquée aux fils de saint Ignace : Nec rubriquant nec cantant ! On savait aussi que comme archevêque de Buenos Aires, le cardinal Bergoglio n’avait pas manifesté un enthousiasme marqué à l’application de Summorum Pontificum : il désigna un seul lieu de culte pour qu’elle y soit célébrée, une décision plus dans l’esprit du motu proprioEcclesia Dei de 1998 que dans celui de Summorum Pontificum… Devenu Pape, l’ancien archevêque de Buenos Aires ne semble pas être dans de meilleures dispositions selon Magister pour la Messe dite traditionnelle.
L’interdiction qui a été faite par le pape Bergoglio à la congrégation des religieux Franciscains de l’Immaculée de célébrer la messe selon le rite ancien a été une restriction réelle de la liberté de célébrer selon ce rite queBenoît XVI avait assurée à tous. Il ressort des conversations qu’il a eues avec les gens qui lui rendent visite que Ratzinger lui-même a perçu cette restriction comme un vulnus [coup] à son motu proprio de 2007 Summorum pontificum.
Dans l’interview qu’il a accordée à La Civiltà Cattolica le pape François a liquidé la libéralisation de l’usage du rite ancien décidée par Benoît XVI en la qualifiant de simple « choix prudentiel lié à l’aide apportée à des personnes qui avaient cette sensibilité particulière », alors que l’intention explicite deRatzinger – qu’il avait exprimée en son temps dans une lettre adressée aux évêques du monde entier – était au contraire que « les deux formes d’utilisation du rite romain puissent s’enrichir réciproquement».
Dans cette même interview le pape François a défini la réforme liturgique postconciliaire comme « un service au peuple en tant que relecture de l’Évangile à partir d’une situation historique concrète ». Cette définition est fortement réductrice par rapport à la conception de la liturgie qui était celle de Ratzinger, théologien et pape.
De plus, toujours dans ce domaine, le pape François a remplacé en bloc, le 26 septembre dernier, les cinq consulteurs du service des célébrations liturgiques pontificales. Parmi ceux qui ont été renvoyés, il y a, par exemple, le père Uwe Michael Lang, un liturgiste dont le livre le plus important, consacré à l’orientation “vers le Seigneur” de la prière liturgique, a été préfacé par Ratzinger lui-même. Alors que, parmi ceux qui ont été nommés, il y a des liturgistes beaucoup enclins à soutenir le style de célébration du papeFrançois, lui aussi visiblement éloigné de l’ars celebrandi, inspiré, de Benoît XVI.