SOURCE - Abbé Lorans, fsspx - Nouvelles de Chrétienté - aout 2018
Au lendemain de son élection à la tête de la Fraternité Saint-Pie X, plusieurs s’interrogent : qui est le nouveau Supérieur général ? Certes un communiqué officiel a donné son âge, sa nationalité, les différentes charges qui lui ont été confiées depuis son ordination, mais les journalistes disent qu’il est différent de son prédécesseur.
A cela l’abbé Davide Pagliarani avait répondu dans un entretien accordé, en 2011, au site du district d’Italie dont il était le supérieur : « Comme dans toute société humaine, il existe dans la Fraternité aussi des nuances et des sensibilités différentes entre les différents membres. Penser qu’il puisse en être autrement serait un peu puéril. Pourtant je crois que l’on tombe facilement dans des simplifications lorsque l’on perd la sérénité du jugement, ou lorsque l’on s’exprime en s’appuyant sur des jugements tout faits : on finit alors par créer des partis pour pouvoir y caser sans discernement les uns plutôt que les autres.
« Les membres de la Fraternité comprennent clairement que l’identité de leur congrégation est établie sur un axe défini et précis qui s’appelle la Tradition : c’est sur ce principe, universellement partagé au sein de la Fraternité, qu’est construite l’unité de la Fraternité elle-même. Et je pense qu’objectivement il est impossible de trouver un principe d’identité et de cohésion plus fort : c’est justement cette cohésion de base sur l’essentiel qui permet aux membres d’avoir des nuances différentes sur tout ce qui est sujet à discussion. »
Oui, mais quelle est sa position sur les relations avec Rome ? Les observateurs disent qu’il y est opposé. Là aussi, l’abbé Pagliarani avait répondu dans le même entretien : « La situation canonique dans laquelle se trouve actuellement la Fraternité est la conséquence de sa résistance aux erreurs qui infestent l’Eglise ; par conséquent, la possibilité pour la Fraternité de s’approcher d’une situation canonique régulière ne dépend pas de nous, mais de l’acceptation par la hiérarchie de la contribution que la Tradition peut apporter à la restauration de l’Eglise. »
Et de préciser : « l’esprit romain avec lequel la Fraternité veut servir l’Eglise romaine (consiste à) faire tout le possible pour que l’Eglise se réapproprie sa Tradition, à commencer par Rome elle-même. L’histoire de l’Eglise nous enseigne qu’aucune réforme universelle, efficace et durable n’est possible, si Rome ne fait pas sa propre réforme et si la réforme ne part pas de Rome. »
Les prochains mois diront aux journalistes pressants et aux observateurs pressés si cette analyse de l’abbé Pagliarani est toujours celle du nouveau Supérieur général, ou si c’est un autre qui a été élu à la tête de la Fraternité Saint-Pie X... Les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition ont déjà la réponse.
Abbé Alain Lorans