SOURCE - Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux - Lettre aux Amis et Bienfaiteurs - + F. Louis-Marie, o.s.b., abbé - 3 septembre 2019
Depuis plusieurs années, le Père Abbé et son conseil réfléchissaient à des agrandissements de l’abbaye. Il était évident que nous aurions besoin dans un délai assez court d’une infirmerie digne de ce nom et d’une extension de la bibliothèque. Notre infirmerie actuelle n’est pas du tout adaptée, et du côté de la bibliothèque, les rayonnages de livres et les cartons envahissent depuis plusieurs années tous les recoins du sous-sol. Récemment, en raison des changements des règles d’urbanisme, nous avons appris que nous devions urger, sans quoi nous ne pourrions plus rien construire. Nous avons donc proposé aux Frères de la communauté de mettre dans une boîte à idées tout ce qu’il leur semblait raisonnable de prévoir. À la suite de quoi, le Père Abbé a institué un « conseil pour les extensions », afin de discerner et de commencer à élaborer un plan, moyennant l’aide de deux architectes conseils. Nous avons travaillé en consultant les Frères responsables pour chaque domaine précis. Des Frères sont allés visiter des abbayes anciennes pour profiter de leur longue expérience : En-Calcat, Fontgombault… Un Père de Mondaye nous a conseillé pour le magasin, le Père Thierry-Marie Delarue nous a préconisé un certain nombre de choses pour l’infirmerie. Un projet a alors pu être présenté à la communauté.
Depuis plusieurs années, le Père Abbé et son conseil réfléchissaient à des agrandissements de l’abbaye. Il était évident que nous aurions besoin dans un délai assez court d’une infirmerie digne de ce nom et d’une extension de la bibliothèque. Notre infirmerie actuelle n’est pas du tout adaptée, et du côté de la bibliothèque, les rayonnages de livres et les cartons envahissent depuis plusieurs années tous les recoins du sous-sol. Récemment, en raison des changements des règles d’urbanisme, nous avons appris que nous devions urger, sans quoi nous ne pourrions plus rien construire. Nous avons donc proposé aux Frères de la communauté de mettre dans une boîte à idées tout ce qu’il leur semblait raisonnable de prévoir. À la suite de quoi, le Père Abbé a institué un « conseil pour les extensions », afin de discerner et de commencer à élaborer un plan, moyennant l’aide de deux architectes conseils. Nous avons travaillé en consultant les Frères responsables pour chaque domaine précis. Des Frères sont allés visiter des abbayes anciennes pour profiter de leur longue expérience : En-Calcat, Fontgombault… Un Père de Mondaye nous a conseillé pour le magasin, le Père Thierry-Marie Delarue nous a préconisé un certain nombre de choses pour l’infirmerie. Un projet a alors pu être présenté à la communauté.
Nous avons ainsi obéi à saint Benoît qui exige que le Père Abbé prenne conseil avant de décider
quoi que ce soit.
À ce sujet, saint Benoît a établi deux sortes de conseils : le conseil de la communauté pour les
choses importantes et le conseil de quelques anciens choisis, pour les choses de moindre importance.
Ces conseils sont d’une valeur inestimable pour le bon fonctionnement d’une abbaye, et plus encore
dans les choix à faire pour nos extensions. Le Père Abbé ne peut pas tout savoir, et la Règle ne dit
pas tout. L’exercice de l’autorité ne consiste pas seulement à donner des ordres, mais d’abord à voir, à
regarder, presque à contempler le réel pour le comprendre, et à ainsi faire des choix circonstanciés. Il
est vrai qu’il aurait été impossible de réaliser le plan à 55 Frères, sauf si nous avions eu un demi-siècle
devant nous, et si tous avaient eu les vertus de patience et de science, ce qui ne se trouve dans aucune
communauté quelle qu’elle soit. Toutefois, compte tenu de l’importance du chantier, de l’impact des
travaux sur la vie de la communauté et sur son esprit, il était nécessaire que tous fussent impliqués.
Ainsi, un projet très abouti a été soumis au chapitre conventuel, sur lequel chacun a pu s’exprimer
et proposer quelques modifications. Le Père Abbé, avec le conseil et les architectes, a donc dû revoir
sa copie, et demander une nouvelle réunion capitulaire, au cours de laquelle un projet revu et corrigé
a été accepté par vote. C’est ainsi que nous avons déposé une demande de permis de construire avec
les architectes Alexis Ballansat et Olivier Ortega. Le permis a été délivré à la fin de l’année dernière.
L’entreprise générale Eiffage Construction, par son agence d’Avignon, a été pressentie et choisie après
une consciencieuse prise de renseignements, puis la visite d’un chantier réalisé à Marseille. C’est ainsi
que les travaux de terrassements ont commencé début juillet. Dans quelques semaines, les maçons
s’attaqueront aux fondations, et dans 18 mois seulement, nous prévoyons la réception du chantier.
Nous aurons alors une infirmerie avec des cellules médicalisées permettant de garder parmi nous les
Frères anciens, une bibliothèque avec la capacité nécessaire, une salle de communauté adaptée au
nombre de moines présents aujourd’hui, des parloirs supplémentaires pour accueillir les familles, et
surtout les hôtes, une grande salle de conférence, et enfin, un bâtiment de vente par correspondance
lié au magasin, et comprenant suffisamment d’espace de stockage pour toutes nos productions. La
Sainte Providence nous a bien aidés pour pouvoir lancer ce projet avec prudence. Nous aurons sans
doute besoin d’un peu d’aide, mais nous essayerons de rester discrets.
+ F. Louis-Marie, o.s.b.,
abbé