Mgr Williamson, fsspx - 7 décembre 2005
La Reja, Argentina, le 7 décembre 2005.
Lorsque je me trouvais aux Etats-Unis le mois dernier, deux prêtres qui ont aussi certainement la Foi qu’ils sont de bonne foi m’ont posé une question classique : –pourquoi la Fraternité St. Pie X insiste-t-elle pour rester en état d’inimitié, d’«aliénation » si on veut, par rapport à la direction romaine de l’Eglise officielle, alors qu’elle pourrait faire tellement plus de bien si seulement elle voulait mettre fin à cette aliénation, ce qui ne dépend que d’elle ?
Je n’utilise pas leurs propres paroles – «Pourquoi restez-vous en-dehors de l’Eglise alors que vous pourriez faire tellement plus de bien dedans ? », parce que la FSSPX, bien sûr, n’accepte pas qu’elle se trouve en-dehors de l’Eglise. Mais son état d’aliénation par rapport non pas à la Rome de toujours mais à la Rome de Vatican II, la Rome conciliaire, est indéniable. Alors la question devient la suivante : la FSSPX pourrait-elle faire beaucoup plus pour l’Eglise si elle faisait le nécessaire pour se réconcilier avec la Rome conciliaire ?
Voyons d’abord ce qu’elle accomplit dans son état actuel d’«aliénation », et comparons-le avec ce qu’elle pourrait faire si elle se réconciliait avec cette Rome de Vatican II.
Ce qu’accomplit la FSSPX en tenant tête à la Rome conciliaire depuis maintenant 30 ans, c’est qu’elle défend la Foi Catholique de toujours, et qu’elle maintient en vie tous les sept sacrements tels que Notre Seigneur lui-même les a institués. Par contre ceux qui suivent Vatican II, avec les prélats romains à leur tête, ont fait leur possible pour abolir la Messe Tridentine et le sacerdoce catholique de toujours, et s’il avait dépendu d’eux, cette Messe et ce sacerdoce auraient disparu. Un certain nombre d’évêques et beaucoup de prêtres en-dehors de la FSSPX sont les premiers à reconnaître que sans la FSSPX, c’en était fini de cette messe et du sacerdoce catholiques. Ce qui peut surprendre, c’est que parmi ces évêques et prêtres il y en a qui blâment néanmoins la FSSPX. Ils blâment l’arbre tout en profitant de ses fruits !
Autrement dit, Vatican II et ses adeptes ont voulu adapter la religion catholique au monde moderne en changeant la Foi et en transformant les sacrements. En refusant les nouveautés du Concile, en adhérant à la Foi de toujours et en maintenant les sacrements de Notre Seigneur, en particulier l’ancien rite de la Messe, la FSSPX, avec tous ceux qui lui ont tenu compagnie, n’a rien fait de moins que de sauver la vraie religion catholique de la destruction conciliaire.
Nous arrivons à la deuxième partie de notre question :– si la FSSPX se réconciliait avec la Rome conciliaire, est-ce qu’elle pourrait maintenir cette grande œuvre de préservation de la Foi ?
N’est-ce pas évident que pour se réconcilier avec la Rome conciliaire, elle devrait accepter le Concile et la nouvelle Messe ? Cette Rome insiste sur l’un et l’autre, et si elle concède la Messe tridentine, elle ne manque jamais d’insister sur le Concile. Mais, ce n’est rien d’autre que le Concile (1962-1965) qui a conduit, et qui reconduira, à la Nouvelle Messe (1969). Jamais cette Rome ne renoncera au Concile qui est toute son idéologie, toute sa raison d’être. Or, la réconciliation la plus douce du monde n’empêcherait-elle pas, par sa douceur même, de critiquer comme il faut – pour la survie de l’Eglise – ce maudit Concile ?
D’ailleurs n’est-ce pas évident que pour mettre fin à son état actuel d’aliénation par rapport aux autorités romaines, la FSSPX devrait se soumettre à elles ? Et si elle se soumettait à ces fervents de la nouvelle religion, comment voudrait-on qu’elle maintînt l’ancienne ? Et si la FSSPX ne maintient pas la vraie religion, quelle autre organisation mondiale existe pour le faire ?
Bien sûr, la FSSPX ne jouit d’aucune promesse d’indéfectibilité comme l’Eglise Catholique en jouit, donc la Fraternité peut défaillir, et l’Eglise survivra néanmoins. Mais aux milliers et milliers de laïcs répandus dans le monde entier qui dépendent à présent des prêtres de la FSSPX pour le soutien de leur foi, allez leur demander où ils en seraient si la FSSPX venait à défaillir, et vous verrez que cette FSSPX malgré toutes ses misères réelles et imaginaires joue pour le moment un grand rôle mondial dans le maintien de la Foi.
Des fois les laïcs voient plus clair que les prêtres. « Mes chers amis » – je m’adresse aux deux prêtres du début de l’article – « rendez-vous bien compte, que si la FSSPX se soumettait à cette Rome conciliaire, ce ne serait pas une avance pour la vraie Foi, mais un terrible recul. »
Prions pour que ces autorités conciliaires le comprennent aussi. Peut-être ne nous reste-t-il que la prière, mais celle-ci reste toujours, comme disait le Saint Curé d’Ars, « la toute-puissance des impuissants, et l’impuissance du Tout-Puissant. »
+ Richard Williamson
La Reja, Argentina, le 7 décembre 2005.
Lorsque je me trouvais aux Etats-Unis le mois dernier, deux prêtres qui ont aussi certainement la Foi qu’ils sont de bonne foi m’ont posé une question classique : –pourquoi la Fraternité St. Pie X insiste-t-elle pour rester en état d’inimitié, d’«aliénation » si on veut, par rapport à la direction romaine de l’Eglise officielle, alors qu’elle pourrait faire tellement plus de bien si seulement elle voulait mettre fin à cette aliénation, ce qui ne dépend que d’elle ?
Je n’utilise pas leurs propres paroles – «Pourquoi restez-vous en-dehors de l’Eglise alors que vous pourriez faire tellement plus de bien dedans ? », parce que la FSSPX, bien sûr, n’accepte pas qu’elle se trouve en-dehors de l’Eglise. Mais son état d’aliénation par rapport non pas à la Rome de toujours mais à la Rome de Vatican II, la Rome conciliaire, est indéniable. Alors la question devient la suivante : la FSSPX pourrait-elle faire beaucoup plus pour l’Eglise si elle faisait le nécessaire pour se réconcilier avec la Rome conciliaire ?
Voyons d’abord ce qu’elle accomplit dans son état actuel d’«aliénation », et comparons-le avec ce qu’elle pourrait faire si elle se réconciliait avec cette Rome de Vatican II.
Ce qu’accomplit la FSSPX en tenant tête à la Rome conciliaire depuis maintenant 30 ans, c’est qu’elle défend la Foi Catholique de toujours, et qu’elle maintient en vie tous les sept sacrements tels que Notre Seigneur lui-même les a institués. Par contre ceux qui suivent Vatican II, avec les prélats romains à leur tête, ont fait leur possible pour abolir la Messe Tridentine et le sacerdoce catholique de toujours, et s’il avait dépendu d’eux, cette Messe et ce sacerdoce auraient disparu. Un certain nombre d’évêques et beaucoup de prêtres en-dehors de la FSSPX sont les premiers à reconnaître que sans la FSSPX, c’en était fini de cette messe et du sacerdoce catholiques. Ce qui peut surprendre, c’est que parmi ces évêques et prêtres il y en a qui blâment néanmoins la FSSPX. Ils blâment l’arbre tout en profitant de ses fruits !
Autrement dit, Vatican II et ses adeptes ont voulu adapter la religion catholique au monde moderne en changeant la Foi et en transformant les sacrements. En refusant les nouveautés du Concile, en adhérant à la Foi de toujours et en maintenant les sacrements de Notre Seigneur, en particulier l’ancien rite de la Messe, la FSSPX, avec tous ceux qui lui ont tenu compagnie, n’a rien fait de moins que de sauver la vraie religion catholique de la destruction conciliaire.
Nous arrivons à la deuxième partie de notre question :– si la FSSPX se réconciliait avec la Rome conciliaire, est-ce qu’elle pourrait maintenir cette grande œuvre de préservation de la Foi ?
N’est-ce pas évident que pour se réconcilier avec la Rome conciliaire, elle devrait accepter le Concile et la nouvelle Messe ? Cette Rome insiste sur l’un et l’autre, et si elle concède la Messe tridentine, elle ne manque jamais d’insister sur le Concile. Mais, ce n’est rien d’autre que le Concile (1962-1965) qui a conduit, et qui reconduira, à la Nouvelle Messe (1969). Jamais cette Rome ne renoncera au Concile qui est toute son idéologie, toute sa raison d’être. Or, la réconciliation la plus douce du monde n’empêcherait-elle pas, par sa douceur même, de critiquer comme il faut – pour la survie de l’Eglise – ce maudit Concile ?
D’ailleurs n’est-ce pas évident que pour mettre fin à son état actuel d’aliénation par rapport aux autorités romaines, la FSSPX devrait se soumettre à elles ? Et si elle se soumettait à ces fervents de la nouvelle religion, comment voudrait-on qu’elle maintînt l’ancienne ? Et si la FSSPX ne maintient pas la vraie religion, quelle autre organisation mondiale existe pour le faire ?
Bien sûr, la FSSPX ne jouit d’aucune promesse d’indéfectibilité comme l’Eglise Catholique en jouit, donc la Fraternité peut défaillir, et l’Eglise survivra néanmoins. Mais aux milliers et milliers de laïcs répandus dans le monde entier qui dépendent à présent des prêtres de la FSSPX pour le soutien de leur foi, allez leur demander où ils en seraient si la FSSPX venait à défaillir, et vous verrez que cette FSSPX malgré toutes ses misères réelles et imaginaires joue pour le moment un grand rôle mondial dans le maintien de la Foi.
Des fois les laïcs voient plus clair que les prêtres. « Mes chers amis » – je m’adresse aux deux prêtres du début de l’article – « rendez-vous bien compte, que si la FSSPX se soumettait à cette Rome conciliaire, ce ne serait pas une avance pour la vraie Foi, mais un terrible recul. »
Prions pour que ces autorités conciliaires le comprennent aussi. Peut-être ne nous reste-t-il que la prière, mais celle-ci reste toujours, comme disait le Saint Curé d’Ars, « la toute-puissance des impuissants, et l’impuissance du Tout-Puissant. »
+ Richard Williamson