Abbé Paul Aulagnier - "Regard sur l’actualité politique et religieuse" n°75 - 24 janvier 2006
On sait maintenant, depuis le vendredi 13 janvier dernier, selon les déclarations de Mgr Fellay, Supérieur général de la FSSPX, faites à la presse, que les autorités romaines, qui ont la charge du dossier, en particulier, le cardinal Castril-lon Hoyos, seraient presque prêtes de «régulariser» la situation canonique de la FSSPX dans le sein de l’Eglise, en lui «accordant» un «statut d’autonomie», - mesurez l’importance de la chose - et qu’à cet effet, elles envisageraient très sérieusement la création d’ «une administration apostolique personnelle comme celle créée en 2001-2002 , à Campos (Brésil).
Le journal «La Croix» résumait ainsi les propos du prélat : «Quelle forme aurait cette régularisation ? Ce pourrait être un statut d’autonomie, par exemple une administration apostolique personnelle comme celle créée en 2001 à Campos (Brésil) pour les fidèles de Mgr Antonio de Castro Mayer, autre évêque intégriste, co-consécrateur lors des ordinations illicites de 1988. «Je suis presque sûr qu’on nous l’accordera, confie Mgr Fellay. Même si nous ne voulons pas être des catholiques à part : l’ancienne messe, nous ne la demandons pas pour nous, mais pour tous. Mais peut-être faudra-t-il passer par cette étape transitoire».
Réagissant à cette excellente nouvelle, j’ai déclaré m’en réjouir sincèrement. (cf. Flash-Info d’Item de la semaine dernière, le 17 janvier 2006) (http://la.revue.item.free.fr).
Je pense même qu’il ne faudrait plus tarder, qu’il faudrait vraiment prendre la balle au bond que Rome propose. Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui, «nous n’avons rien à craindre. Nous n’avons qu’à y gagner».
Les excellentes considérations doctrinales que certains peuvent faire sur le Concile, son enseignement, sur le dis-cours de Benoît XVI du 22 décembre… auraient plus de poids et d’impacts si elles étaient faites à l’«intérieur de l’Eglise» qu’à l’«extérieur». Je veux dire que la «normalisation» reconnue officiellement aurait un «impact» apostolique formidable. Imaginez ! La «désobéissance» qui, pour beaucoup, est l’argument qui évite toute réflexion, ne pourrait plus être invo-quée. Des cœurs s’ouvriraient enfin à la réflexion. Un obstacle majeur tomberait… Et si l’on avait un peu «pitié» des plus fragiles… Nos confrères vont-ils s’ouvrir à ce réalisme pratique, à ce sens de l’action apostolique ? Il faudrait y préparer les esprits, avec conviction et sans tarder.
Autrement je crains bien que la «cacophonie» s’installe dans le «microcosme» de la Tradition…
Mais au juste qu’est-ce qu’une «administration apostolique» ? Comment l’organiser ? Comment l’imaginer ?
M’appuyant sur la pensée de Mgr Lefebvre telle qu’il l’exprimait dans sa lettre du 21 novembre 1987 au cardinal Gagnon et sur la petite expérience de «Campos», je me suis «amusé» à mettre sur papier une structure «juridique». En voici les grandes lignes.
Je vous renvoie également au dossier de «Campos». Je le remets en ligne sur mon site dans la rubrique : «Dossier de Campos». Allez-le consulter. Là, vous trouverez les documents romains en cette affaire, mes commentaires, les textes des Pères de «Campos». Je précise que le clergé de Campos n’est pas «tombé» comme certains l’avait annoncé, qu’il est toujours fidèle à la messe saint Pie V et qu’il étend, sous l’action brillante de son «administrateur», Mgr Rifan, un bel apostolat appuyé sur la belle messe catholique, au bénéfice des fidèles brésiliens, non seulement dans le diocèse de Campos, mais dans 13 autres diocèses du Brésil et dans 3 archevêchés… et peut-être un jour en Europe… Pourquoi pas ? Ils ne sont nullement «confinés» au Brésil ni à Campos… même s’ils ont toujours eu des difficultés à sortir de leur diocèse… même bien avant la création de l’Administration apostolique…
Quoi qu’il en soit de l’avenir qui n’appartient qu’à Dieu, voilà la proposition que j’ai «imaginée» du règlement de la situation actuelle des communautés attachées exclusivement à la «messe» de Saint Pie V.
Notes
(1). Cf les déclarations nombreuses du cardinal Stickler, du cardinal Ratzinger, du cardinal Médina.
(2) cf. Homélie du cardinal Castrillon Hoyos le 24 mai 2003 lors de la messe célébrée à Sainte Marie Majeure et la création de l’Administration apostolique Saint Jean Marie Vianney à Campos (Brésil)
(3) cf Conférence du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1988, à Rome lors du pèlerinage des communautés Ecclesia Dei.
(4) cf livre du Cardinal Ratzinger : « Voici quel est notre Dieu » p. 291 : « Pour la formation de la conscience dans le domaine de la liturgie, il est important aussi de cesser de bannir la forme de la liturgie en vigueur jusqu’en 1970. Celui qui, à l’heure actuelle, intervient pour la validité de cette liturgie, ou qui la pratique, est traité comme un lépreux : c’est la fin de toute tolérance.
Elle est telle qu’on n’en a pas connue durant toute l’histoire de l’Eglise. On méprise par là tout le passé de l’Eglise. Comment pourrait-on avoir confiance en elle au présent, s’il en est ainsi. J’avoue aussi que je ne comprends pas pourquoi beaucoup de mes confrères évêques se soumettent à cette loi d’intolérance, qui s’oppose aux réconciliations nécessaires dans l’Eglise sans raison valable ».
(5) cf La Bataille de la Messe ; c. 9 et 10 ; p 117-154. Les éditions de Paris.
(6) cf l’attitude de Mgr Hippolyte Simon dans l’«affaire Aulagnier».
(7) cf Déclaration du Cardinal Castrillon Hoyos, du Cardinal Médina.
(8) cf entre autres, les prêtres de la FSSPX et les communautés «amis», les membres des communautés dépendant d’Ecclesia Dei.
(9) cf Déclaration du «Protocole d’accord» 5 mai 1988. Déclarations nombreuses de Mgr Lefebvre et de Mgr Fellay ; les statuts des différentes communautés Ecclesia Dei.
(10) cf Déclaration du Protocole d’accord du 5 mai 1988 ; Déclaration de Monsieur l’abbé Philipppe Laguérie dans le «Mascaret» de septembre 2005 p. 1-2 ; Déclaration du cardinal Felici du 6 mars 1964 de la Commission doctrinale du Concile lui-même (A.S.S. 57. 1965. 72.75) : En raison de la pratique conciliaire (générale) et de la fin pastorale du présent concile (Vat II) le saint Synode n’entend proposer , en matière de foi et de mœurs, comme devant être tenu par l’Eglise, ces seules choses qu’il aura expressément déclarée comme telles. Toutes les autres, que propose ce saint Synode, comme doctrine du magistère suprême de l’Eglise, tous et chacun des fidèles du Christ doivent les recevoir et les accepter selon l’esprit de ce saint Synode, qui se fait connaître, soit à partir de la manière traitée, soit à partir du mode d’expression, suivant les règles (classiques) de l’interprétation théologique».
(11) cf. lettre du 21 novembre 1987 de Mgr Lefebvre au cardinal Gagnon : «Nous formons une grande famille, vivant dans cette ambiance et cette atmosphère catholique attachée à l’Eglise romaine, attachée à Pierre et à ses Successeurs… Nous acceptons volontiers d’être reconnus par le Pape tels que nous sommes et d’avoir un siège dans la Ville Eternelle, d’apporter notre collaboration au renouveau de l’Eglise ; nous n’avons jamais voulu rompre avec le Successeur de Pierre, ni considérer que le Saint Siège est vacant, malgré les épreuves que cela nous a values ».
(12) Cette condition précisée est importante. C’est parce que Mgr Lefebvre ne put avoir satisfaction sur ce point qu’il retira sa signature du protocole du 5 mai 1988.
On sait maintenant, depuis le vendredi 13 janvier dernier, selon les déclarations de Mgr Fellay, Supérieur général de la FSSPX, faites à la presse, que les autorités romaines, qui ont la charge du dossier, en particulier, le cardinal Castril-lon Hoyos, seraient presque prêtes de «régulariser» la situation canonique de la FSSPX dans le sein de l’Eglise, en lui «accordant» un «statut d’autonomie», - mesurez l’importance de la chose - et qu’à cet effet, elles envisageraient très sérieusement la création d’ «une administration apostolique personnelle comme celle créée en 2001-2002 , à Campos (Brésil).
Le journal «La Croix» résumait ainsi les propos du prélat : «Quelle forme aurait cette régularisation ? Ce pourrait être un statut d’autonomie, par exemple une administration apostolique personnelle comme celle créée en 2001 à Campos (Brésil) pour les fidèles de Mgr Antonio de Castro Mayer, autre évêque intégriste, co-consécrateur lors des ordinations illicites de 1988. «Je suis presque sûr qu’on nous l’accordera, confie Mgr Fellay. Même si nous ne voulons pas être des catholiques à part : l’ancienne messe, nous ne la demandons pas pour nous, mais pour tous. Mais peut-être faudra-t-il passer par cette étape transitoire».
Réagissant à cette excellente nouvelle, j’ai déclaré m’en réjouir sincèrement. (cf. Flash-Info d’Item de la semaine dernière, le 17 janvier 2006) (http://la.revue.item.free.fr).
Je pense même qu’il ne faudrait plus tarder, qu’il faudrait vraiment prendre la balle au bond que Rome propose. Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui, «nous n’avons rien à craindre. Nous n’avons qu’à y gagner».
Les excellentes considérations doctrinales que certains peuvent faire sur le Concile, son enseignement, sur le dis-cours de Benoît XVI du 22 décembre… auraient plus de poids et d’impacts si elles étaient faites à l’«intérieur de l’Eglise» qu’à l’«extérieur». Je veux dire que la «normalisation» reconnue officiellement aurait un «impact» apostolique formidable. Imaginez ! La «désobéissance» qui, pour beaucoup, est l’argument qui évite toute réflexion, ne pourrait plus être invo-quée. Des cœurs s’ouvriraient enfin à la réflexion. Un obstacle majeur tomberait… Et si l’on avait un peu «pitié» des plus fragiles… Nos confrères vont-ils s’ouvrir à ce réalisme pratique, à ce sens de l’action apostolique ? Il faudrait y préparer les esprits, avec conviction et sans tarder.
Autrement je crains bien que la «cacophonie» s’installe dans le «microcosme» de la Tradition…
Mais au juste qu’est-ce qu’une «administration apostolique» ? Comment l’organiser ? Comment l’imaginer ?
M’appuyant sur la pensée de Mgr Lefebvre telle qu’il l’exprimait dans sa lettre du 21 novembre 1987 au cardinal Gagnon et sur la petite expérience de «Campos», je me suis «amusé» à mettre sur papier une structure «juridique». En voici les grandes lignes.
Je vous renvoie également au dossier de «Campos». Je le remets en ligne sur mon site dans la rubrique : «Dossier de Campos». Allez-le consulter. Là, vous trouverez les documents romains en cette affaire, mes commentaires, les textes des Pères de «Campos». Je précise que le clergé de Campos n’est pas «tombé» comme certains l’avait annoncé, qu’il est toujours fidèle à la messe saint Pie V et qu’il étend, sous l’action brillante de son «administrateur», Mgr Rifan, un bel apostolat appuyé sur la belle messe catholique, au bénéfice des fidèles brésiliens, non seulement dans le diocèse de Campos, mais dans 13 autres diocèses du Brésil et dans 3 archevêchés… et peut-être un jour en Europe… Pourquoi pas ? Ils ne sont nullement «confinés» au Brésil ni à Campos… même s’ils ont toujours eu des difficultés à sortir de leur diocèse… même bien avant la création de l’Administration apostolique…
Quoi qu’il en soit de l’avenir qui n’appartient qu’à Dieu, voilà la proposition que j’ai «imaginée» du règlement de la situation actuelle des communautés attachées exclusivement à la «messe» de Saint Pie V.
Attendu que Rome a reconnu la non abrogation du Missel Romain dit de saint Pie V (1)
Attendu qu’elle reconnaît que ce rite a «droit de citoyenneté» dans l’Eglise (2)
Attendu qu’elle en reconnaît la légitime célébration, dans les églises de rite latin (3)
Attendu que Rome souhaite vraiment que s’instaure la paix liturgique dans l’Eglise et ses sanctuaires (4)
Attendu que ce qu’on a pu appeler la «législation Medina» du 3 juillet et du 18 octobre 1999, est rendue caduque par suite de la création de l’Administration Apostolique Saint Jean Marie Vianney, (5)
Attendu toutefois que le corps épiscopal, d’une manière générale, reste attaché au nouvel Ordo Missae de Paul VI et refuse généralement la célébration de l’ancien «ordo», (6)
Attendu que, l’épiscopat refuse généralement encore la création d’«église personnelle» dans les diocèses permettant de satisfaire la légitime aspiration de nombreux fidèles désirant cette «ancienne» messe… (6)
Attendu que Rome en accepte la réalité en raison de «sa» théologie sur l’autorité de l’épiscope (7)
Attendu toutefois qu’un nombre notable de prêtres diocésains ou religieux et de fidèles désirent rester attachés à la célébration de cette ancienne liturgie (8)
Attendu que ces prêtres reconnaissent cependant la validité de la Nouvelle Messe tout en ne désirant pas célébrer se-lon ce nouvel Ordo, (9)
Attendu qu’ils reconnaissent le Concile oecuménique Vatican II, légitimement convoqué par le Pape Jean XXIII et qu’ils le reçoivent selon le jugement de l’Eglise tel qu’exprimé par le Secrétaire général du Concile, le cardinal Felici, (10)
Attendu qu’ils confessent reconnaître l’autorité du Souverain Pontife Benoît XVI et qu’ils désirent sincère soumission et docilité aux autorités légitimes et hiérarchiques de l’Eglise, hiérarchie elle-même docile à l’enseignement de toujours selon la formule de Saint Vincent de Lérins : «Dans l'Église catholique elle-même, il faut veiller avec grand soin à ce que l'on tienne ce qui a été cru partout, toujours et par tous. Cela est en effet vraiment et proprement catholique...» (11)
Attendu qu’ils confessent dans sa totalité le Credo de Nicée, le Credo des Apôtres
Attendu, dès lors qu’ils sont dans la «pleine communion» avec la Sainte Eglise Catholique et Romaine, qui le re-connaît, Rome crée pour ces prêtres attachés légitimement au rite de Saint Pie V, un «Ordinariat pour la liturgie latine» appelé «ordinariat du Bon Pasteur».
A- Ses membres.
A-1 : Ce serait une fédération d’Instituts et d’Œuvres.A-2 : N’en feraient parti que les Institutions féminines ou masculines, contemplatives ou apostoliques, sacerdotales ou religieuses qui ont toujours utilisé exclusivement les éditions liturgiques de Jean XXIII et prié pour le Pape selon les formules publiques de la Liturgie et celles qui désireraient célébrer ou suivre aujourd’hui la sainte liturgie dans la liturgie traditionnelle de l’Eglise.
A-3 : Le rite latin, traditionnel, grégorien, dit de saint Pie V, serait le rite propre de ces Instituts, à l’exclusion de tout autre.
A-4 : Chaque Institut garderait ses constitutions propres, ses coutumes, son gouvernement, ses manières d’être qui devraient bien évidemment s’accorder avec l’esprit et le Droit de l’Eglise dans leurs constitutions, esprit des fondateurs, esprit des constitutions originelles, pour le choix des sujets, préparation, spiritualité, doctrine, habit, vie de communauté…
A-5 : Chaque Institut et Œuvres garderaient leurs biens propres en pleine propriété.
A-6 : Chaque Institut et Œuvres entreraient dans cet Ordinariat avec ses propres œuvres qui seraient reconnues de plein droit. Seraient ainsi normaliser les œuvres et les institutions qui ont travaillé en faveur de la Tradition
A-7 : Pour ce qui concerne le FSSPX,
- il serait procédé préalablement à la lever des suspenses et interdits
- seraient reconnu à nouveau les statuts de la FSSPX, comme avant 1975 avec modification cependant de quelques articles pour son adaptation à la nouvelle situation
- elle pourrait être considéré comme «le support» de l’«Ordinariat pour la liturgie latine» en inscrivant dans ses Constitutions que le Supérieur Général, s’il est agréé par Rome à travers le Secrétariat Romain, recevrait la Consécration épis-copale et pourrait présenter deux auxiliaires pour l’aider dans sa charge et qui deviendraient évêques auxiliaires et ce, en raison de l’extension providentielle de la FSSPX
A-8 : A ce sujet, on pourrait s’inspirer de l’exemple de l’Ordinariat aux Armées et se référer à ce qui a été décidé, le 21 avril 1986, dans la Constitution apostolique «Spirituali militum curæ». Nul doute que ceux qui ont maintenu la Tradition li-turgique peuvent être considérés comme «une petite armée» dont les soins spirituels pourraient être confiés à la FSSPX et aux Institutions «amies». Ainsi pourraient être réglés heureusement les problèmes d’incardination et de juridiction des prêtres… L’application de la juridiction «cumulative» semblerait très réaliste et résoudrait beaucoup de problème. (cf l’Ordinariat aux Armées, l’Administration Saint Jean Marie Vianney)
A-9 : La juridiction serait donnée par le Secrétariat Romain à chaque autorité majeure qui déléguerait sa juridiction à ses membres selon le droit.
A-10 : Chaque institut pourrait incardiner ses propres sujets.
A-11 : Ces instituts se donneraient mutuel soutien selon leur aptitude et leur nature.
Les relations entre les diverses Œuvres et initiatives d’une part et la FSSPX d’autre part, demeureraient celles qu’elles sont actuellement pour les ordinations, les confirmations et autres assistances : bénédictions, retraites, cérémonies de profession, etc… mais tout ce qui concerne le statut canonique et les dispenses à soumettre à Rome, irait directement au Secrétariat romain.
B- L’autorité sur l’Ordinariat
Elle serait assurée par une organisation qui aurait son siège à Rome : ce serait le «Secrétariat romain». Il serait l’élément fédérateur des divers Instituts et Œuvres et leur représentant dans les instances romaines et diocésaines.
C- Pouvoirs et but du Secrétariat :
C-1 : Ils seraient assez semblables à ceux qu’ont la Propagande vis-à-vis des territoires de Missions et l’Orientale vis-à-vis de Rites Orientaux.
C-2 : Il aurait pour fonction, précisément, de veiller au «maintien et au développement de la liturgie latine selon les prescriptions de Jean XXIII». (NB : On pourrait même envisager de respecter les modifications introduites après 1962, pour la «première partie» de la messe, la première partie se faisant à l’ambon, pour prendre mieux en compte la participation des fidèles).
C-3 : En conséquence, ses pouvoirs auraient pour but de :
C-3-1 : de normaliser les œuvres et les initiatives en faveur de la Tradition et de les aider à remplir leur rôle dans l’Eglise, dans les circonstances présentes ;
C-3-2 : de veiller à la continuité de ces œuvres par l’octroi de l’épiscopat à plusieurs membres, en particulier aux membres de la FSSPX, qui, en raison de son importance, pourrait être considéré comme le «support» de l’Ordinariat, nous l’avons dit plus haut, pour la liturgie latine en inscrivant dans ces constitutions que le Supérieur Général, s’il est agréé par Rome à travers le Secrétariat, recevra la Consécration épiscopale et pourra présenter deux auxiliaires pour l’aider dans sa charge et qui deviendraient évêques auxiliaires.
Etant donné la situation de la Fraternité saint Pierre, son importance, et dans la mesure de son attachement exclusif au rite dit de saint Pie V et donc de son appartenance possible à cet «Ordinariat», il pourrait être conféré aussi l’ordination épiscopale au Supérieur Général.
C-3-3 : de veiller au développement de ces Instituts et œuvres diverses en harmonie et dans la paix avec les Ordinaires des lieux.
C-3-4 : de veiller à amener les Ordinaires des lieux à comprendre le bien de la collaboration à tous les niveaux, pastoraux, spirituels, intellectuels par l’acceptation d’églises «personnelles», œuvres diverses, séminaires… (cf. pour la France, l’exemple du diocèse de Versailles et aujourd’hui de celui de Nanterre)
C-4 : Les Œuvres déjà existantes, églises, chapelles, maisons de retraites spirituelles, séminaires, écoles « hors contrat » pour les écoles françaises … seraient reconnues de plein droit… Et toute fondation nouvelle, création nouvelle… se feraient après «concertation» ou «information» avec les Ordinaires des lieux. Les conflits éventuels seraient réglés par le Secrétariat général.
D- Compositions de ce secrétariat.
D-1 : A l’instar des autres secrétariats et commissions de ce genre, c’est-à-dire :
D-1-1 : Un cardinal préfet, nommé par le Pape avec agrément du Supérieur général de la FSSPX et des Supérieurs majeurs des Instituts.
D-1-2 : Un archevêque ou évêque, Secrétaire et Président et quelques minutanti, pris dans les divers Instituts et présentés par le Supérieur général de la FSSPX et les Supérieurs majeurs des Instituts.
D-2 : Il est absolument nécessaire – c’est là une condition «sine qua non» pour la bonne réussite de la chose – (12) que ce Secrétariat soit confié à des personnes très respectueuses et attachées au Saint Siège, mais aussi convaincues de l’urgente nécessité pour l’Eglise, de favoriser les initiatives qui maintiennent la Tradition et de ne rien faire qui les contraignent à s’en éloigner de nouveau.
Notes
(1). Cf les déclarations nombreuses du cardinal Stickler, du cardinal Ratzinger, du cardinal Médina.
(2) cf. Homélie du cardinal Castrillon Hoyos le 24 mai 2003 lors de la messe célébrée à Sainte Marie Majeure et la création de l’Administration apostolique Saint Jean Marie Vianney à Campos (Brésil)
(3) cf Conférence du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1988, à Rome lors du pèlerinage des communautés Ecclesia Dei.
(4) cf livre du Cardinal Ratzinger : « Voici quel est notre Dieu » p. 291 : « Pour la formation de la conscience dans le domaine de la liturgie, il est important aussi de cesser de bannir la forme de la liturgie en vigueur jusqu’en 1970. Celui qui, à l’heure actuelle, intervient pour la validité de cette liturgie, ou qui la pratique, est traité comme un lépreux : c’est la fin de toute tolérance.
Elle est telle qu’on n’en a pas connue durant toute l’histoire de l’Eglise. On méprise par là tout le passé de l’Eglise. Comment pourrait-on avoir confiance en elle au présent, s’il en est ainsi. J’avoue aussi que je ne comprends pas pourquoi beaucoup de mes confrères évêques se soumettent à cette loi d’intolérance, qui s’oppose aux réconciliations nécessaires dans l’Eglise sans raison valable ».
(5) cf La Bataille de la Messe ; c. 9 et 10 ; p 117-154. Les éditions de Paris.
(6) cf l’attitude de Mgr Hippolyte Simon dans l’«affaire Aulagnier».
(7) cf Déclaration du Cardinal Castrillon Hoyos, du Cardinal Médina.
(8) cf entre autres, les prêtres de la FSSPX et les communautés «amis», les membres des communautés dépendant d’Ecclesia Dei.
(9) cf Déclaration du «Protocole d’accord» 5 mai 1988. Déclarations nombreuses de Mgr Lefebvre et de Mgr Fellay ; les statuts des différentes communautés Ecclesia Dei.
(10) cf Déclaration du Protocole d’accord du 5 mai 1988 ; Déclaration de Monsieur l’abbé Philipppe Laguérie dans le «Mascaret» de septembre 2005 p. 1-2 ; Déclaration du cardinal Felici du 6 mars 1964 de la Commission doctrinale du Concile lui-même (A.S.S. 57. 1965. 72.75) : En raison de la pratique conciliaire (générale) et de la fin pastorale du présent concile (Vat II) le saint Synode n’entend proposer , en matière de foi et de mœurs, comme devant être tenu par l’Eglise, ces seules choses qu’il aura expressément déclarée comme telles. Toutes les autres, que propose ce saint Synode, comme doctrine du magistère suprême de l’Eglise, tous et chacun des fidèles du Christ doivent les recevoir et les accepter selon l’esprit de ce saint Synode, qui se fait connaître, soit à partir de la manière traitée, soit à partir du mode d’expression, suivant les règles (classiques) de l’interprétation théologique».
(11) cf. lettre du 21 novembre 1987 de Mgr Lefebvre au cardinal Gagnon : «Nous formons une grande famille, vivant dans cette ambiance et cette atmosphère catholique attachée à l’Eglise romaine, attachée à Pierre et à ses Successeurs… Nous acceptons volontiers d’être reconnus par le Pape tels que nous sommes et d’avoir un siège dans la Ville Eternelle, d’apporter notre collaboration au renouveau de l’Eglise ; nous n’avons jamais voulu rompre avec le Successeur de Pierre, ni considérer que le Saint Siège est vacant, malgré les épreuves que cela nous a values ».
(12) Cette condition précisée est importante. C’est parce que Mgr Lefebvre ne put avoir satisfaction sur ce point qu’il retira sa signature du protocole du 5 mai 1988.