SOURCE - Osservatore Vaticano - 4 juillet 2011
Nous avons souvent parlé ici des discussions doctrinales entre la Fraternité St Pie X et la congrégation pour la Doctrine de la foi. On sait que ces discussions se sont achevées et beaucoup de commentateurs ont prétendu qu’elles s’achevaient sur un échec. J’ai déjà dit ici que ce n’était pas les échos que j’avais (mais, naturellement, selon les sources, les interprétations peuvent varier et je reconnais volontiers que mes sources romaines sont plutôt favorables à ce qu’un accord voie le jour).
En tout cas, j’ai pris récemment connaissance du sermon prononcé par Mgr Fellay, supérieur général de la FSPX, au séminaire allemand de Zaitkofen, à l’occasion de la fête de la Pentecôte. Quelques phrases de ce sermon touchent à notre question:
Ce sermon s’insère d’ailleurs dans un contexte général, globalement favorable aux accords. Nous savions que le Pape y était très favorable, ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs. Mais, plusieurs commentateurs doutaient que la FSPX soit également « partante ». A mon sens, cela n’est plus d’actualité. Si on lit entre les lignes ce sermon de Mgr Fellay, on entend: si Rome nous laisse la possibilité de critiquer le concile, nous accepterons l’accord. Or, non seulement Rome n’est pas hostile à une critique des passages problématiques de Vatican II, mais désormais, cette critique est pratiquée par les plus grands représentants de l’école romaine de théologie comme Mgr Gherardini. On voit mal comment, dans ces conditions, on pourrait demander à la FSPX plus qu’une attitude de respect pour l’autorité magistérielle – cette attitude de respect n’empêchant pas les questions doctrinales.
On peut aussi noter, parmi les signes favorables à un accord, le sermon de Mgr de Galarreta lors des ordinations à Ecône, où le prélat a sévèrement critiqué ceux qui s’opposent aux discussions avec Rome. On peut encore évoquer les voeux du district américain à l’occasion du 60e anniversaire de l’ordination de Benoît XVI, ou encore la participation du district allemand aux 60 heures d’adoration qu’avaient demandé la Congrégation pour le clergé.
L’aspect psychologique est pour beaucoup dans un tel accord. Il me semble que la plupart des indices montrent que la situation s’améliore beaucoup de ce point de vue. La confiance revient progressivement.
A ma connaissance, le seul véritable frein psychologique qui demeure chez les fidèles de la FSPX tient, en gros, à la question des successeurs des actuels évêques sacrés par Mgr Lefebvre en 1988. Or, ce frein n’est pas sérieux. Il suffit de regarder la « jurisprudence ». Le cas le plus proche de ce qui pourrait être proposé à la FSPX est sans doute la prélature de l’Opus Dei (même si ce n’est pas nécessairement ce statut canonique qui serait proposé, il est clair que l’on proposera une extra-territorialité doublée d’une juridiction épiscopale sur l’ensemble de la planète). Or, chacun sait que, pour l’Opus Dei, l’Opus choisit son prélat et Rome élève ce prélat à l’épiscopat.
Le rôle de la confiance étant, je le répète, crucial dans cette affaire, il est évident que les successeurs de Mgr Fellay et de ses confrères seront choisis parmi les prêtres de la FSPX. Le souverain pontife est évidemment parfaitement libre de désigner qui il veut à l’épiscopat, mais il n’est pas complètement idiot et inconscient!
Nous avons souvent parlé ici des discussions doctrinales entre la Fraternité St Pie X et la congrégation pour la Doctrine de la foi. On sait que ces discussions se sont achevées et beaucoup de commentateurs ont prétendu qu’elles s’achevaient sur un échec. J’ai déjà dit ici que ce n’était pas les échos que j’avais (mais, naturellement, selon les sources, les interprétations peuvent varier et je reconnais volontiers que mes sources romaines sont plutôt favorables à ce qu’un accord voie le jour).
En tout cas, j’ai pris récemment connaissance du sermon prononcé par Mgr Fellay, supérieur général de la FSPX, au séminaire allemand de Zaitkofen, à l’occasion de la fête de la Pentecôte. Quelques phrases de ce sermon touchent à notre question:
« Ainsi les discussions aujourd’hui arrivent à leur fin. Mais que va-t-il arriver après? Je ne sais pas. On dit que le pape serait décidé à régler la question au plus tard cette année. La solution proposée devrait être quelque chose en notre faveur. Mais ils ont dit que la condition serait que nous acceptions le Concile. Nos critiques restent exactement les mêmes qu’au début. Qu’est-ce qui va se passer? Je ne sais vraiment pas! Mais nous ne devons pas avoir peur. Ce que je tiens à souligner ceci, c’est que nous ne nous faisons pas d’illusions. Nous poursuivons. Nous sommes du côté de Dieu, de la doctrine et de la morale catholiques. Nous avons besoin de tout cela. Un jour, cela reviendra. Le Bon Dieu permet cette épreuve pour un moment. Mais la fin de l’épreuve arrivera. Continuons, mais sans découragement. Car si, maintenant, il y a un autre accident, nous pourrions être découragés. Non, non, pas de découragement, mais restons fidèles jusqu’à la fin! »Le moins que je puisse dire, c’est que ces phrases ne me semblent pas vraiment signer un constat d’échec.
Ce sermon s’insère d’ailleurs dans un contexte général, globalement favorable aux accords. Nous savions que le Pape y était très favorable, ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs. Mais, plusieurs commentateurs doutaient que la FSPX soit également « partante ». A mon sens, cela n’est plus d’actualité. Si on lit entre les lignes ce sermon de Mgr Fellay, on entend: si Rome nous laisse la possibilité de critiquer le concile, nous accepterons l’accord. Or, non seulement Rome n’est pas hostile à une critique des passages problématiques de Vatican II, mais désormais, cette critique est pratiquée par les plus grands représentants de l’école romaine de théologie comme Mgr Gherardini. On voit mal comment, dans ces conditions, on pourrait demander à la FSPX plus qu’une attitude de respect pour l’autorité magistérielle – cette attitude de respect n’empêchant pas les questions doctrinales.
On peut aussi noter, parmi les signes favorables à un accord, le sermon de Mgr de Galarreta lors des ordinations à Ecône, où le prélat a sévèrement critiqué ceux qui s’opposent aux discussions avec Rome. On peut encore évoquer les voeux du district américain à l’occasion du 60e anniversaire de l’ordination de Benoît XVI, ou encore la participation du district allemand aux 60 heures d’adoration qu’avaient demandé la Congrégation pour le clergé.
L’aspect psychologique est pour beaucoup dans un tel accord. Il me semble que la plupart des indices montrent que la situation s’améliore beaucoup de ce point de vue. La confiance revient progressivement.
A ma connaissance, le seul véritable frein psychologique qui demeure chez les fidèles de la FSPX tient, en gros, à la question des successeurs des actuels évêques sacrés par Mgr Lefebvre en 1988. Or, ce frein n’est pas sérieux. Il suffit de regarder la « jurisprudence ». Le cas le plus proche de ce qui pourrait être proposé à la FSPX est sans doute la prélature de l’Opus Dei (même si ce n’est pas nécessairement ce statut canonique qui serait proposé, il est clair que l’on proposera une extra-territorialité doublée d’une juridiction épiscopale sur l’ensemble de la planète). Or, chacun sait que, pour l’Opus Dei, l’Opus choisit son prélat et Rome élève ce prélat à l’épiscopat.
Le rôle de la confiance étant, je le répète, crucial dans cette affaire, il est évident que les successeurs de Mgr Fellay et de ses confrères seront choisis parmi les prêtres de la FSPX. Le souverain pontife est évidemment parfaitement libre de désigner qui il veut à l’épiscopat, mais il n’est pas complètement idiot et inconscient!