SOURCE - Natalia Trouiller - La Vie - 13 octobre 2011
Et si, contrairement à l'opinion généralement répandue, l'offre faite par Rome aux traditionnalistes était moins avantageuse que celle faite sous Jean-Paul II? Ce serait en tout cas, selon des sources sérieuses, l'opinion des dirigeants de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X, qui n'auraient d'autre choix que de faire durer le supense concernant leur réponse le plus longtemps possible. [...]
Désillusion chez les lefebvristes
C'est le vaticaniste José Manuel Vidal qui l'écrit sur son blog: les lefebvristes sont assez consternés par le contenu de la proposition romaine pour les ramener à la pleine communion. "Réunis en conclave à Albano, les supérieurs de la FSSPX [...] ont conclu que la proposition de Benoît XVI était "pire" que celle de Jean-Paul II. Cette proposition-là est si pauvre qu'elle n'égale même pas celle faite aux anglicans de retour à Rome, répètent-ils, blessés. Les dirigeants traditionnalistes disent que si leur fondateur a refusé une main tendue plus avantageuse, comment ses successeurs vont-ils accepter celle-ci qui est moins favorable, en un moment où la Fraternité est plus forte? Et de prendre un exemple: à l'époque ils avaient 40 séminaristes, ils en ont à présent 550". En fait, leur déception, d'après Vidal, prend sa source dans le fait que les dirigeants de la FSSPX "ne considèrent pas que le pape leur fasse un cadeau en leur demandant de revenir, mais que c'est eux qui font un présent, y compris numérique, à une Eglise exsangue. Ils s'imaginent pouvoir revenir comme le fils prodigue, avec une fête, et le père-pape qui va personnellement à leur rencontre". Devant une proposition considérée comme "plus étroite, moins claire et plus désagréable", les chefs lefebvristes ont décidé de "faire savoir leur déception à Rome et d'espérer une contre-proposition". Certains rêvent, en privé, d'une intervention personnelle de Benoît XVI dans le processus: "l'espoir commun est que le pape prenne les rênes et décide de tout lui-même, afin que nous puissions rentrer sans conditions", indique l'une des sources dans la FSSPX à Vidal.
Mais au fait, le préambule doctrinal, dont l'acceptation par les lefebvristes est la condition sine qua non de leur retour à Rome, que contient-il? Là encore, il semble que des éléments soient en train de fuiter. Le blog du Suisse romain reprend les assertions d'une radio traditionaliste espagnole, expliquant que le préambule serait rien moins que... le catéchisme de l'Eglise catholique - et par ailleurs confirmant la déception, voire l'opposition des dirigeants de la FSSPX. Autre source, Andrea Tornielli, un des vaticanistes les mieux informés au monde, qui avait dès la mi-septembre expliqué (en italien) que ce préambule ne se concentrait absolument pas sur Vatican II, mais sur l'obéissance à l'Eglise et à son magistère, à travers "les trois degrés d'approbation requis par les fidèles": le contenu de la Parole de Dieu, les dogmes de l'Eglise et l'enseignement du pape et des évêques "lorsqu'ils exercent leur magistère authentique, même si ces enseignements ne sont pas proposés de manière dogmatique". Ce dernier point expliquerait les tergiversations de la Fraternité: il met ses dirigeants face à leur sédévacantisme latent, ce que n'ont pas manqué de relever les sédévacantistes purs et durs, comme on le voit ici.
Et si, contrairement à l'opinion généralement répandue, l'offre faite par Rome aux traditionnalistes était moins avantageuse que celle faite sous Jean-Paul II? Ce serait en tout cas, selon des sources sérieuses, l'opinion des dirigeants de la Fraternité sacerdotale Saint Pie-X, qui n'auraient d'autre choix que de faire durer le supense concernant leur réponse le plus longtemps possible. [...]
Désillusion chez les lefebvristes
C'est le vaticaniste José Manuel Vidal qui l'écrit sur son blog: les lefebvristes sont assez consternés par le contenu de la proposition romaine pour les ramener à la pleine communion. "Réunis en conclave à Albano, les supérieurs de la FSSPX [...] ont conclu que la proposition de Benoît XVI était "pire" que celle de Jean-Paul II. Cette proposition-là est si pauvre qu'elle n'égale même pas celle faite aux anglicans de retour à Rome, répètent-ils, blessés. Les dirigeants traditionnalistes disent que si leur fondateur a refusé une main tendue plus avantageuse, comment ses successeurs vont-ils accepter celle-ci qui est moins favorable, en un moment où la Fraternité est plus forte? Et de prendre un exemple: à l'époque ils avaient 40 séminaristes, ils en ont à présent 550". En fait, leur déception, d'après Vidal, prend sa source dans le fait que les dirigeants de la FSSPX "ne considèrent pas que le pape leur fasse un cadeau en leur demandant de revenir, mais que c'est eux qui font un présent, y compris numérique, à une Eglise exsangue. Ils s'imaginent pouvoir revenir comme le fils prodigue, avec une fête, et le père-pape qui va personnellement à leur rencontre". Devant une proposition considérée comme "plus étroite, moins claire et plus désagréable", les chefs lefebvristes ont décidé de "faire savoir leur déception à Rome et d'espérer une contre-proposition". Certains rêvent, en privé, d'une intervention personnelle de Benoît XVI dans le processus: "l'espoir commun est que le pape prenne les rênes et décide de tout lui-même, afin que nous puissions rentrer sans conditions", indique l'une des sources dans la FSSPX à Vidal.
Mais au fait, le préambule doctrinal, dont l'acceptation par les lefebvristes est la condition sine qua non de leur retour à Rome, que contient-il? Là encore, il semble que des éléments soient en train de fuiter. Le blog du Suisse romain reprend les assertions d'une radio traditionaliste espagnole, expliquant que le préambule serait rien moins que... le catéchisme de l'Eglise catholique - et par ailleurs confirmant la déception, voire l'opposition des dirigeants de la FSSPX. Autre source, Andrea Tornielli, un des vaticanistes les mieux informés au monde, qui avait dès la mi-septembre expliqué (en italien) que ce préambule ne se concentrait absolument pas sur Vatican II, mais sur l'obéissance à l'Eglise et à son magistère, à travers "les trois degrés d'approbation requis par les fidèles": le contenu de la Parole de Dieu, les dogmes de l'Eglise et l'enseignement du pape et des évêques "lorsqu'ils exercent leur magistère authentique, même si ces enseignements ne sont pas proposés de manière dogmatique". Ce dernier point expliquerait les tergiversations de la Fraternité: il met ses dirigeants face à leur sédévacantisme latent, ce que n'ont pas manqué de relever les sédévacantistes purs et durs, comme on le voit ici.