A l'occasion des journées de la Tradition à Villepreux (78), Monseigneur Bernard FELLAY, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X a prononcé un sermon pour la fête de Notre Dame du Rosaire. Il a abordé la situation ouverte par le Motu Proprio.
La nécessité du Rosaire
Dans un développement sur la prière du Rosaire et son histoire, Mgr Fellay a indiqué l'absolue nécessité d'y recourir. C'est ce secours qui a permis la victoire de Lépante, qui a permis la victoire sur les Albigeois. Le cardinal Castrillon Hoyos a fait récemment remarquer au Saint Père que les parties de l'Eglise qui tenaient bon étaient celles où se récitait le Saint Rosaire.
L'amour de Dieu
Il a ensuite insisté sur l'amour de Dieu qui est véhiculé par Marie, médiatrice de toutes grâces : un amour qui consiste à vouloir le bien pour ceux qu'on aime, qui apparaît aux yeux des hommes comme une folie et qui a été particulièrement mis en lumière par saint Paul.
Un fruit du Rosaire
Pour démontrer la nécessité de recourir au Rosaire, Mgr Fellay a pris comme exemple le récent cas du Motu Proprio. L'année dernière, la Fraternité avait demandé à Marie d'intercéder pour que le pape ait ce courage de libéraliser la messe. Jamais, dans les circonstances que nous connaissons, nous n'aurions pu prévoir que le pape donne autant qu'il a donné.
"Un droit rétabli"
La messe n'a jamais été abrogée et la réforme liturgique a été absolument incapable de mettre en déroute le rite ancien de la messe. Mgr Fellay a dit être en désaccord avec le principe d'un rite sous deux formes car, bien évidemment, il ne peut s'agir du même rite, tellement ces missels sont différents. Cependant, le Motu Proprio ne contient aucune condition, simplement quelques applications pratiques. Les restrictions sont publiées dans une lettre aux évêques. Mais ce serait vraiment faire le jeu des évêques que de penser que les deux textes ont la même valeur.
La victoire prochaine de la messe
Si l'autorité garantit ce droit de la messe, a expliqué Mgr Fellay, si elle sait l'imposer aux évêques, alors nous pouvons être certains (d'ici une à deux générations), que la messe traditionnelle sera rétablie. La simple égalité fait que l'une supplantera l'autre et même la chassera.
Le rôle de la FSSPX
Nous avons un rôle à jouer. Certes, nous nous trouvons dans une situation délicate, a indiqué le supérieur général de la FSSPX, une situation qui suppose beaucoup de prudence. Il ne s'agit pas d'aller voir son curé pour lui exiger l'ancienne messe, car les fidèles se disperseraient entre les mains d'un prêtre qui n'est pas forcément bienveillant vis à vis de la Tradition. En revanche, si les fidèles connaissent un prêtre favorable, alors "poussez-le, invitez-le". De même, s'ils connaissent des fidèles qui sont ouverts à un retour, "poussez-les, invitez-les".
Un pas décisif
Ce Motu Proprio constitue un pas décisif dans la bonne direction. Mgr Fellay a utilisé une analogie. Il a dit que nous voulions une forêt de chênes. Cette forêt n'est pas là. Mais une semence a été plantée. Et cette semence est nécessaire. Cependant, il ne faudrait pas se tromper dans les faits. Le retour de la Tradition n'est pas passé. Ce processus prendra beaucoup de temps.
Recourir à nouveau au Rosaire
Ce Motu Proprio nous place dans une situation difficile et plus délicate qu'auparavant. Il faut continuer. C'est tout. Mgr Fellay invite à continuer la prière du Rosaire qui a permis la non-abrogation de la messe. Il faut continuer pour que l'esprit catholique revienne dans l'Eglise. Il faut prier, se sacrifier pour l'Eglise. C'est pourquoi Mgr Fellay lance une croisade continue et un rosaire perpétuel pour cette intention.
Regard sur la Russie
Le supérieur général de la FSSPX a voulu terminer en parlant de la Russie dont l’acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie demandé par Notre Dame à Fatima n’a toujours pas été posé. Alors que la conversion au catholicisme gagnait la Russie, l’élan a été interrompu par le Vatican qui a même demandé à deux évêques décidés à renoncer à l’orthodoxie d’y demeurer.
Fondations de l'Est
Mgr Fellay a demandé de bien prier à cette intention de la Russie ainsi qu’à celle de nos fondations dans les pays de l’Est, en particulier en Pologne et surtout en Ukraine où les prêtres de la Fraternité Saint-Josaphat qui nous sont liés sont persécutés au point qu’une de leurs églises, du XVIIe siècle a été brûlée. Ils ont des dizaines de milliers de fidèles et sept prêtres seront ordonnés la semaine prochaine. Leur exemple est assez parlant car pour eux, il ne s'agit pas d'une question liturgique - ils n'ont pas connu de réforme dans leur rite - mais bien d'une question doctrinale. Ils s'opposent aux modifications de Vatican II. C'est pour cette raison qu'ils se sont rapprochés des évêques de la FSSPX. |