SOURCE - DICI - 28 mai 2013
Bien qu’il ait lieu tous les ans à la même époque, le pèlerinage de Pentecôte procure aux fidèles chaque année ses grâces particulières. Celui de 2013, consacrée à saint Joseph, fut peut-être encore plus particulier… « Il y a trois mots pour qualifier les trois jours que nous venons de vivre : de la boue, de la boue, de la boue ! » nous dit Estelle, 23 ans, qui en est revenue exténuée. A tel point qu’elle a dû reporter un important entretien professionnel, prévu le mardi matin. « Impossible d’y aller », nous souffle-t-elle plusieurs jours plus tard, à peine remise de l’épreuve.
Bien qu’il ait lieu tous les ans à la même époque, le pèlerinage de Pentecôte procure aux fidèles chaque année ses grâces particulières. Celui de 2013, consacrée à saint Joseph, fut peut-être encore plus particulier… « Il y a trois mots pour qualifier les trois jours que nous venons de vivre : de la boue, de la boue, de la boue ! » nous dit Estelle, 23 ans, qui en est revenue exténuée. A tel point qu’elle a dû reporter un important entretien professionnel, prévu le mardi matin. « Impossible d’y aller », nous souffle-t-elle plusieurs jours plus tard, à peine remise de l’épreuve.
Les choses furent aussi difficiles pour André, 47 ans: «En 30 ans
de pèlerinage, c’est la première fois que je découche le dimanche
soir. » Pour Vincent, 18 ans, «c’était Verdun!». Avec non plus les
Allemands en face, mais le démon et son arme de toujours : «la
tentation!». Quelle tentation ? «La fuite. Déserter aussi vite que
possible.» Emprunter le sentier qui mène à la gare la plus proche «et
rentrer chez soi», retrouver la chaleur du foyer et… «des vêtements
secs. Surtout des vêtements secs». Il faut dire que dès le samedi, le
temps était froid et humide. «Le soir, une femme originaire de Budapest
voulait absolument rentrer chez elle » raconte Christine, 42 ans. «Il
était 22 h. et on lui a expliqué qu’il était un peu tard pour prendre le
train et trouver un vol pour la Hongrie. Mais elle a insisté!» Au
final, une famille qui habite non loin du campement s’est proposée pour
l’héberger. «On l’a bien nourrie, dorlotée et après une nuit de repos,
elle était à nouveau sur les routes le lendemain matin.»
Et c’est le dimanche que les choses sont devenues particulièrement
difficiles pour tout le monde. La pluie a commencé à tomber intensément
vers 16 h. et ne s’est plus arrêtée, à tel point que la messe en a été
perturbée. Beaucoup de fidèles n’ont pas pu communier en raison de la
pluie battante. « Il y avait une famille de Mexicains, qui passe une
année en Europe, ainsi que des Espagnols des îles Baléares et Canaris,
qui n’étaient pas du tout habitués à un tel froid et qui ne s’y
attendaient pas vraiment », nous raconte Christine. Avec la pluie et le
terrain très humide, la boue était omniprésente. Il y avait également un
Philippin venu seul de son pays spécialement pour marcher trois jours
durant sous une pluie battante. « Edifiant », nous avoue Estelle.
Des Allemands étaient présents en nombre, «toujours bien organisés,
avec leurs tentes bien démontées à temps, et prêts à l’heure le matin
pour prendre leur place dans la colonne. C’était plus dur pour moi»
concède Vincent, venu avec ses cousins. «Au moment où notre chapitre
devait partir, nous commencions à peine notre petit déjeuner…» Et le
soir, «on mangeait comme on pouvait. On m’a dit que les Belges ne se
déplaçaient jamais sans leur friteuse sur le pèlerinage. Mais, à mon
grand regret, je n’ai pas pu le vérifier.»
L’arrivée sur Paris s’est faite également dans une fraîcheur quasi
hivernale. « J’étais soulagée d’arriver mais j’étais tellement
frigorifiée ! », explique Estelle. Heureusement la Croix Rouge était là
et a pu fournir des couvertures de survie aux pèlerins qui souffraient
trop du froid, notamment le dimanche soir.
Pour André, «les plus impressionnants, c’étaient les Lituaniens».
Marchaient-ils plus vite ? Priaient-ils plus intensément? «Cela, je ne
peux pas vous le dire : mais ils sont venus en car… de Lituanie! Et le
plus fort est qu’ils repartaient en car… en Lituanie!»
Et saint Joseph ? «Il m’a portée pendant ces trois jours», nous
confie Estelle. «Sans lui, jamais je n’aurais pu arriver à
destination» concède Vincent. «Et l’arrivée était belle!» Christine
l’a bien remarqué : les étrangers «étaient ravis de passer sous la tour
Eiffel!», mais surtout il faut noter que malgré l’épreuve physique,
«nos jeunes chantaient toujours avec entrain à l’arrivée dans Paris.
C’était beau à voir… et à entendre!»
O Joseph, ô gardien fidèle de Jésus enfant comme nous,
Nous t’en supplions à genoux : sois notre appui, notre modèle.
Veille sur nous, garde nous, sauve nous !
Veille sur nous ; Joseph protège nous