Pays basque : l'abbé Fournié en mission auprès des surfeursL’abbé René-Sébastien Fournié troque parfois sa soutane pour une combinaison de surf. Portrait
Quand on le présente comme « l’aumônier des surfeurs », l’abbé
René-Sébastien Fournié sourit. « Aumônier, c’est une fonction, ce qui
n’est pas mon cas. Il vaut mieux parler d’un apostolat auprès des
surfeurs qui s’inscrit dans la nouvelle évangélisation à laquelle notre
évêque accorde beaucoup d’importance.»
Âgé de 39 ans, né en région parisienne, licencié en droit canon et en théologie, ordonné prêtre à Bordeaux en 2007, l’abbé Fournié exerce son ministère à Bayonne depuis seulement deux ans. Il a aujourd’hui trois occupations distinctes : chapelain de la cathédrale (autrement dit, collaborateur du recteur, l’abbé Lionel Landart), professeur de théologie au séminaire, et juge à l’officialité, ce tribunal ecclésiastique qui s’occupe presque exclusivement des annulations de mariages.
Du ski et de l’escrime aussi L’évangélisation des surfeurs s’est donc rajoutée à son emploi du temps déjà chargé. L’abbé Fournié a pris très au sérieux cette mission qui lui a été confiée par Mgr Aillet. Il a commencé, tout naturellement, il y a un an, par prendre des cours de surf à Anglet et Biarritz. « Au début, avoue-t-il, j’avais très peur de ne pas y arriver, même si je fais beaucoup de ski. Mais je pratique l’escrime depuis l’âge de 7 ans. Or, la position des pieds sur la planche est la même. Cela m’a aidé. Mais je reste quand même un débutant… »
Quand il a débarqué sur les plages avec sa soutane et passé une combi avant de prendre sa planche sous le bras, l’abbé Fournié a suscité quelque étonnement chez les autres surfeurs. « Mais le dialogue s’est noué très vite, dit-il, car ce sont des gens qui ont un profond respect de la nature et des lois de la nature. On part de la nature, et on remonte à l’auteur de la nature ! » Il n’a jamais essuyé la moindre réflexion hostile. Seulement, parfois, du désintérêt.
Avec certains de ces surfeurs, le prêtre bayonnais a tissé des liens d’amitié. « Certains sont venus à la messe à la cathédrale et ont même demandé de la servir ! » Chez ce prêtre de 39 ans, le choix du port de la soutane surprend. « C’est un signe visible qui me permet d’engager des discussions très riches avec des gens qui ne vont pas spécialement à l’église. C’est le contraire d’un obstacle. À Rome, où j’ai vécu six ans, on porte de plus en plus la soutane. »
Assimiler la soutane et un certain courant d’idées, une certaine idéologie conservatrice, voire réactionnaire, lui paraît une attitude très « franco-française ». La soutane ne témoigne pas du tout, de sa part, affirme-t-il, d’un rejet du concile Vatican 2. « Lors des conférences de carême, j’ai fait une conférence sur le thème : la charité et Vatican 2. »
Contre la loi Taubira Tout comme son évêque, l’abbé Fournié était, en revanche, à la pointe du combat contre la loi Taubira. Il a participé aux manifs parisiennes, soutenu le maire d’Arcangues et, avec une dizaine de surfeurs, il a récemment « veillé » devant la mairie de Bayonne.
« On a tendance à considérer : c’est légal, donc c’est bien. Mais le principe de la légalité doit reposer sur le droit naturel auquel le mariage appartient. Aucune institution, même pas l’Église, ne peut légiférer sur la nature du mariage, ses fondements. C’est tout le débat entre la légalité et la légitimité. C’est vraiment dommage qu’il n’ait pas eu lieu… »
Âgé de 39 ans, né en région parisienne, licencié en droit canon et en théologie, ordonné prêtre à Bordeaux en 2007, l’abbé Fournié exerce son ministère à Bayonne depuis seulement deux ans. Il a aujourd’hui trois occupations distinctes : chapelain de la cathédrale (autrement dit, collaborateur du recteur, l’abbé Lionel Landart), professeur de théologie au séminaire, et juge à l’officialité, ce tribunal ecclésiastique qui s’occupe presque exclusivement des annulations de mariages.
Du ski et de l’escrime aussi L’évangélisation des surfeurs s’est donc rajoutée à son emploi du temps déjà chargé. L’abbé Fournié a pris très au sérieux cette mission qui lui a été confiée par Mgr Aillet. Il a commencé, tout naturellement, il y a un an, par prendre des cours de surf à Anglet et Biarritz. « Au début, avoue-t-il, j’avais très peur de ne pas y arriver, même si je fais beaucoup de ski. Mais je pratique l’escrime depuis l’âge de 7 ans. Or, la position des pieds sur la planche est la même. Cela m’a aidé. Mais je reste quand même un débutant… »
Quand il a débarqué sur les plages avec sa soutane et passé une combi avant de prendre sa planche sous le bras, l’abbé Fournié a suscité quelque étonnement chez les autres surfeurs. « Mais le dialogue s’est noué très vite, dit-il, car ce sont des gens qui ont un profond respect de la nature et des lois de la nature. On part de la nature, et on remonte à l’auteur de la nature ! » Il n’a jamais essuyé la moindre réflexion hostile. Seulement, parfois, du désintérêt.
Avec certains de ces surfeurs, le prêtre bayonnais a tissé des liens d’amitié. « Certains sont venus à la messe à la cathédrale et ont même demandé de la servir ! » Chez ce prêtre de 39 ans, le choix du port de la soutane surprend. « C’est un signe visible qui me permet d’engager des discussions très riches avec des gens qui ne vont pas spécialement à l’église. C’est le contraire d’un obstacle. À Rome, où j’ai vécu six ans, on porte de plus en plus la soutane. »
Assimiler la soutane et un certain courant d’idées, une certaine idéologie conservatrice, voire réactionnaire, lui paraît une attitude très « franco-française ». La soutane ne témoigne pas du tout, de sa part, affirme-t-il, d’un rejet du concile Vatican 2. « Lors des conférences de carême, j’ai fait une conférence sur le thème : la charité et Vatican 2. »
Contre la loi Taubira Tout comme son évêque, l’abbé Fournié était, en revanche, à la pointe du combat contre la loi Taubira. Il a participé aux manifs parisiennes, soutenu le maire d’Arcangues et, avec une dizaine de surfeurs, il a récemment « veillé » devant la mairie de Bayonne.
« On a tendance à considérer : c’est légal, donc c’est bien. Mais le principe de la légalité doit reposer sur le droit naturel auquel le mariage appartient. Aucune institution, même pas l’Église, ne peut légiférer sur la nature du mariage, ses fondements. C’est tout le débat entre la légalité et la légitimité. C’est vraiment dommage qu’il n’ait pas eu lieu… »