SOURCE - Regina Magazine - version française par Notions Romaines - 3 juillet 2014
[Voici la deuxième partie de l'entrevue entre le Regina Magazine et ici. La communauté est bénie par de nombreuses vocations. Considérez, dans votre générosité et vos dévotions quotidiennes, apportez un soutien spirituel à cette communauté bénédictine d'Adoration de Jésus Eucharistique.]Dom Kirby, fondateur du monastère bénédictin traditionnel de Notre-Dame du Cénacle à SilverStream en Irlande. Vous pouvez lire la première partie en cliquant
Q. Quelle est la situation du prieuré aujourd’hui?
De jeunes hommes prometteurs avec des vocations cognent à notre porte, mais ni la porte, ni la maison, ni la terre ne nous appartiennent. Je dois lever des fonds pour l’achat de la propriété de SilverStream.
Nous sommes maintenant en train de rénover l’hôtellerie. Nous avons un bel ermitage (dédié aux saintes Âmes [du Purgatoire]) que nous aimerions améliorer pour ceux qui veulent une retraite plus silencieuse et retirée. Nous avons dû rénover complètement l’intérieur de l’église prieurale construite en 1952; elle a besoin d’un nouveau toit, d’isolation, de chauffage et de mobilier. Éventuellement, nous serons capables d’orner l’église d’iconographie.
Enfin, nous prévoyons construire douze cellules monastiques dans la bâtisse principale. Je crois qu’il y a des catholiques fidèles qui ont hâte de voir un printemps monastique en Irlande et qui seraient en position de nous offrir une aide substantielle.
Q. Combien de moines et de novices vivent-ils au prieuré à l’heure actuelle?
Présentement, nous sommes cinq : deux moines profès, Dom Benedict Anderson, natif de Denver au Colorado et qui est venu avec nous de Tulsa et moi-même. Quand Dom Anderson prononça ses vœux perpétuels en septembre dernier, il fut le premier moine bénédictin profès du diocèse de Meath depuis la dissolution de l’Abbaye de Fore par les commissaires d’Henri VIII en 1539.
Nous avons aussi deux novices : Frère Elijah (Oklahoma) et Frère Finnian (comté de Meath). Nous avons un postulant, André (Afrique du Sud) et environ vingt-cinq autres hommes aux premières étapes de discernement.
Q. Quelles sont les qualités que vous recherchez chez vos postulants?
Nos moines doivent avoir un zèle pour la Liturgie sacrée et un amour pour la Parole de Dieu, en particulier les Psaumes et un désir d’adorer Notre Seigneur dans le Sacrement de Son amour et de faire réparation pour la froideur, l’irrévérence et l’indifférence envers le Très Saint-Sacrement.
Ils doivent avoir de la révérence pour les Pères de l’Église et les grands maîtres monastiques orientaux et occidentaux. Par-dessus tout, un candidat doit avoir une certaine passion de recherche de Dieu et une ferme détermination à ne point désespérer de Sa miséricorde.
J’aide un homme à discerner s’il est appelé à être moine de chœur ou moine convers (un Frère laïque). Le moine convers cherche Dieu à travers une vie marquée par le travail manuel, l’adoration du Saint-Sacrement et une participation limitée à l’Office choral. Le prieur peut appeler un moine de chœur ayant fait ses vœux perpétuels à étudier pour recevoir le sacrement de l’Ordre.
Le sacerdoce monastique, comme nous le vivons à SilverStream, ne comprend pas de ministère pastoral. C’est une configuration sacramentelle au Christ Prêtre et Victime, dans son oblation au Père, et cela dans un contexte de vie cachée, marquée par le silence et en véritable séparation d’avec le monde.
Q. Comment décririez-vous une journée dans la vie d’un moine de SilverStream?
Notre horarium est essentiellement le même que celui de n’importe quel autre monastère bénédictin traditionnel. Nous prions le psautier en entier, 150 psaumes en une seule semaine, respectant ainsi la directive de saint Benoît dans la Sainte Règle. Nous nous levons à 4h35 pour être dans le chœur pour les Matines. Suivant les Matines, il y a amplement de temps pour la lectio divina. À 8h00, nous retournons au chœur pour les Laudes.
Après l’office de Prime, il y a le chapitre quotidien. Nous écoutons le passage du jour de la Sainte Règle et je donne un bref commentaire sur celle-ci. La Sainte Règle est la transmission de la tradition vivante par laquelle les hommes aspirant à la vie monastique sont invités à devenir «tout en flamme».
Un monastère au sein duquel la flamme de l’amour ardent ne brûle que très peu devient rapidement sombre et froid. Le Père abbé ou le prieur conventuel est le gardien de la flamme, chargé de la transmission du feu vivant. C’est ainsi que les moines deviennent «amis de l’époux» comme saint Jean-Baptiste que Notre Seigneur décrivit comme ardens ac lucens, un homme brûlant et donnant la Lumière (Jean 5 :35).
Q. Comment décririez-vous la partie labora de votre journée?
Après le chapitre, nous accomplissons nos tâches, incluant recevoir et accueillir nos visiteurs, et donner de la direction spirituelle à des prêtres, s’occuper de la librairie, publier et être actif en ligne, jardiner, rénover et faire l’entretien de nos bâtiments.
À 9h45, nous chantons l’office de Tierce, l’heure traditionnellement associée avec la descente du Saint-Esprit. Même si nous ne sommes pas très nombreux, nous chantons alors la Messe, utilisant le Graduale romanum, pratiquement à tous les jours. La messe chantée selon la forme traditionnelle est une découverte pour plusieurs catholiques irlandais, surtout les jeunes gens qui ont exprimé leur joie après leur première expérience de ce qu’ils considèrent comme une perle précieuse.
Peu après midi, nous avons l’office de Sexte et allons dans le réfectoire pour le dîner. Suivant la directive de saint Benoît, nous avons une lecture à la fois lors du dîner et du souper. Après une sieste, nous avons l’office de None puis une autre période de travail et les Vêpres à 17h00. Le souper est une légère collation et vient ensuite les Complies. Avec un dernier hommage filial à la Mère de Dieu, nous entrons dans le grand silence jusqu’à après l’office de Prime le jour suivant.
Q. Est-ce que votre communauté a des pratiques qui lui sont particulières?
Comme bénédictins de l’Adoration perpétuelle, nous observons tous les jeudis comme une Fête-Dieu hebdomadaire, donnant une plus grande solennité à la Messe et en ayant une bénédiction solennelle du Saint-Sacrement et l’Adoration tout au long de la journée. Les autres jours de la semaine, quelques heures dans l’après-midi, entre None et les Vêpres, sont dédiées à l’Adoration. Le temps alloué à l’Adoration va augmenter suivant la croissance de la communauté.
Tous les jours après la Messe, l’un d’entre nous récite l’Acte de réparation par lequel nous essayons de compenser pour la froideur, l’indifférence, l’irrévérence et les sacrilèges qui blessent le Cœur de Notre Seigneur dans le Sacrement de l’amour.
[L'entrevue se conclura avec la troisième partie qui sera publiée sous peu.]