SOURCE - Lettre à Nos Frères Prêtres - FSSPX - juin 2015
La célébration eucharistique n’est pas seulement la source toujours vive de notre sainteté sacerdotale, elle est aussi pour nous une leçon permanente de sainteté.
Toute liturgie doit se traduire en engagement de vie ; faute de quoi, elle perdrait quelque chose de sa signification intégrale. Dès lors aussi, le cœur de notre liturgie qu’est la sainte messe doit activement stimuler notre comportement sacerdotal.
Le prêtre, disait le père Chevrier en une formule frappante est, à l’instar du Christ dans la messe, « un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé ». Cette devise résume tout simplement l’enseignement qui nous vient de la prière eucharistique. La consécration eucharistique nous rappelle chaque jour le devoir de notre assimilation au Christ Prêtre. Le sacrifice de la messe nous remémore quotidiennement l’obligation de notre immolation personnelle au service du Christ.
Enfin, le mystère de la communion sacramentelle nous remet chaque jour en mémoire le devoir de notre donation perpétuelle aux âmes.
La célébration eucharistique n’est pas seulement la source toujours vive de notre sainteté sacerdotale, elle est aussi pour nous une leçon permanente de sainteté.
Toute liturgie doit se traduire en engagement de vie ; faute de quoi, elle perdrait quelque chose de sa signification intégrale. Dès lors aussi, le cœur de notre liturgie qu’est la sainte messe doit activement stimuler notre comportement sacerdotal.
Le prêtre, disait le père Chevrier en une formule frappante est, à l’instar du Christ dans la messe, « un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé ». Cette devise résume tout simplement l’enseignement qui nous vient de la prière eucharistique. La consécration eucharistique nous rappelle chaque jour le devoir de notre assimilation au Christ Prêtre. Le sacrifice de la messe nous remémore quotidiennement l’obligation de notre immolation personnelle au service du Christ.
Enfin, le mystère de la communion sacramentelle nous remet chaque jour en mémoire le devoir de notre donation perpétuelle aux âmes.
Le prêtre est un homme dépouillé
La première leçon de sainteté qui découle pour le prêtre de
la consécration eucharistique vise sa propre transformation pour s’assimiler au Christ.
A l’autel, Jésus dit par nos lèvres : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Et aussitôt, le miracle de la transsubstantiation est accompli : le pain n’est plus du pain, le vin n’est plus du vin ; sous les apparences visibles des espèces eucharistiques est présent le Christ glorifié avec son corps, son sang, son âme et sa divinité.
Cette conversion totale du pain et du vin au corps et au sang de Notre-Seigneur nous rappelle le devoir de notre transformation dans le Christ Prêtre. Sans doute, en vertu de notre caractère sacerdotal, une configuration ontologique de nous-même avec le Christ Prêtre a déjà été réalisée.
Mais cette configuration ontologique réclame impérieusement celle de toute notre vie : « Nous sommes prédestinés à reproduire en nous l’image du Fils de Dieu » (Rm 8, 29). Le prêtre, pour être un ministre parfaitement assorti au Christ Prêtre éternel, Image substantielle du Père, doit aussi être chaque jour plus parfaitement transformé en cette même image.
Le prêtre, écrivait Pie XI dans l’encyclique Ad catholici sacerdotii fastigium, « doit vivre comme un autre Christ qui, par l’éclat de ses vertus, illuminait et illumine encore le monde ». Les saints prêtres se rendent compte qu’ils ne célèbrent bien leur messe qu’à la condition de travailler jour après jour à leur transformation morale à l’imitation du souverain Prêtre dont ils sont les ministres attitrés.
« Offrir le saint sacrifice de la messe, disait saint André Hubert Fournet, ne consiste pas seulement à bien dire les prières de la messe, mais à devenir un autre Jésus-Christ, à s’unir si parfaitement à ce divin Modèle qu’on n’ait plus avec lui qu’un même cœur, mêmes pensées, mêmes sentiments ».
A l’autel, Jésus dit par nos lèvres : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ». Et aussitôt, le miracle de la transsubstantiation est accompli : le pain n’est plus du pain, le vin n’est plus du vin ; sous les apparences visibles des espèces eucharistiques est présent le Christ glorifié avec son corps, son sang, son âme et sa divinité.
Cette conversion totale du pain et du vin au corps et au sang de Notre-Seigneur nous rappelle le devoir de notre transformation dans le Christ Prêtre. Sans doute, en vertu de notre caractère sacerdotal, une configuration ontologique de nous-même avec le Christ Prêtre a déjà été réalisée.
Mais cette configuration ontologique réclame impérieusement celle de toute notre vie : « Nous sommes prédestinés à reproduire en nous l’image du Fils de Dieu » (Rm 8, 29). Le prêtre, pour être un ministre parfaitement assorti au Christ Prêtre éternel, Image substantielle du Père, doit aussi être chaque jour plus parfaitement transformé en cette même image.
Le prêtre, écrivait Pie XI dans l’encyclique Ad catholici sacerdotii fastigium, « doit vivre comme un autre Christ qui, par l’éclat de ses vertus, illuminait et illumine encore le monde ». Les saints prêtres se rendent compte qu’ils ne célèbrent bien leur messe qu’à la condition de travailler jour après jour à leur transformation morale à l’imitation du souverain Prêtre dont ils sont les ministres attitrés.
« Offrir le saint sacrifice de la messe, disait saint André Hubert Fournet, ne consiste pas seulement à bien dire les prières de la messe, mais à devenir un autre Jésus-Christ, à s’unir si parfaitement à ce divin Modèle qu’on n’ait plus avec lui qu’un même cœur, mêmes pensées, mêmes sentiments ».
Le prêtre est un homme crucifié
Lacordaire a défini la vocation du prêtre : « Une immolation
de l’homme ajoutée à celle de Dieu ». Le mystère de l’immolation eucharistique nous
rappelle chaque jour l’obligation de notre immolation personnelle avec le Christ Prêtre.
Au Calvaire et sur l’autel, Jésus-Christ est à la fois
prêtre et victime. Le prêtre ministériel doit, lui aussi, à l’autel, chaque jour, être prêtre et victime
avec le Christ. Représentant visiblement JésusChrist Prêtre, il faut qu’il s’unisse à Jésus-Christ Victime pour
donner à sa messe tout son sens et toute sa profondeur.
Saint Paul regarde déjà la vie chrétienne comme une immolation : « Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre » (Rm 12, 1). Mais cette invitation touche de façon éminente le prêtre ministériel qui doit compléter son action extérieure comme prêtre par un sacerdoce spirituel d’immolation de toute sa vie au Christ.
Chacune de nos messes doit nous stimuler à prendre au sérieux le « Quotidie morior », « Je meurs chaque jour » de saint Paul (1 Co 15, 31), aussi bien que « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Ga 6, 14).
« Te voilà prêtre, mon petit Jean, disait la mère de Don Bosco à son fils le jour de son ordination sacerdotale ; te voilà prêtre, et chaque jour tu vas dire ta messe. Alors rappelle-toi bien ceci : commencer à dire la messe, c’est commencer à souffrir ». Commencer à dire la messe, en effet, c’est s’engager par le fait même à s’immoler avec le Christ.
Pour que nos mains soient pleinement sacerdotales, il ne suffit pas qu’elles aient été ointes par l’huile sainte : il faut que ces mains ressemblent en quelque manière aux mains transpercées du Christ ; il faut surtout que notre cœur ressemble un peu au cœur du Christ transpercé par la lance. Il faut, en un mot, que le Christ trouve en nous, spirituellement, les stigmates de sa Passion.
Saint Paul regarde déjà la vie chrétienne comme une immolation : « Je vous exhorte, mes frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu ; c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre » (Rm 12, 1). Mais cette invitation touche de façon éminente le prêtre ministériel qui doit compléter son action extérieure comme prêtre par un sacerdoce spirituel d’immolation de toute sa vie au Christ.
Chacune de nos messes doit nous stimuler à prendre au sérieux le « Quotidie morior », « Je meurs chaque jour » de saint Paul (1 Co 15, 31), aussi bien que « Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Ga 6, 14).
« Te voilà prêtre, mon petit Jean, disait la mère de Don Bosco à son fils le jour de son ordination sacerdotale ; te voilà prêtre, et chaque jour tu vas dire ta messe. Alors rappelle-toi bien ceci : commencer à dire la messe, c’est commencer à souffrir ». Commencer à dire la messe, en effet, c’est s’engager par le fait même à s’immoler avec le Christ.
Pour que nos mains soient pleinement sacerdotales, il ne suffit pas qu’elles aient été ointes par l’huile sainte : il faut que ces mains ressemblent en quelque manière aux mains transpercées du Christ ; il faut surtout que notre cœur ressemble un peu au cœur du Christ transpercé par la lance. Il faut, en un mot, que le Christ trouve en nous, spirituellement, les stigmates de sa Passion.
Le prêtre est un homme mangé
Le prêtre ne doit pas être seulement un homme dépouillé, un
homme crucifié, il doit encore être un homme mangé. C’est la troisième leçon que nous donne le
mystère eucharistique que nous célébrons.
A la dernière Cène, le Christ a voulu compléter le don de
lui-même à son Père par le don de tout lui-même à ses disciples : « Prenez et mangez : ceci est mon
corps » (Mt 26, 26). L’Eucharistie qu’il a instituée est un sacrifice-repas, un
sacrifice-nourriture.
Qu’est-ce que Jésus attend en retour de son prêtre ? Que lui aussi se laisse manger par les âmes, avec lesquelles il a partie liée par son sacerdoce même. « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » (Mt 20, 28). C’est la devise de son Maître, qu’il est appelé à faire sienne, à la suite de saint Paul : « Pour moi, je donnerai très volontiers tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moimême pour vos âmes » (2 Co 12, 15).
Ce n’est pas pour le prêtre un héroïsme facultatif, dont il pourrait se dispenser à son gré. On n’est pas prêtre à moins. Le vrai prêtre trouve cela normal, comme le médecin est au chevet des malades à toute heure du jour, et même s’il le faut de la nuit.
L’abbé Timon David fit, le jour de son ordination, le « vœu de servitude » vis-à-vis des pauvres. Tout prêtre fait comme implicitement un tel vœu : il ne s’appartient plus, il est prêtre pour être mangé par les âmes.
Cependant, de même que le Christ, dans la communion, ne communique pas seulement son humanité, mais surtout sa divinité, le prêtre ministériel doit offrir aux âmes autre chose que du pur humain. C’est le Christ qu’on veut recevoir de lui et par lui.
Un novice dominicain, antérieurement brillant avocat, remarquait un jour : « Lorsque j’étais dans le monde, je n’ai jamais approché un prêtre sans éprouver l’ardent espoir de trouver en lui quelque chose de Dieu, le sentiment de la vivante présence du Christ. Lorsque, parfois, cherchant ainsi Dieu, je ne trouvais qu’un homme, je ressentais une amère et pénible déception. Toute mon ambition, quand je serai prêtre à mon tour, c’est de ne jamais causer à une âme une telle déception ».
Qu’est-ce que Jésus attend en retour de son prêtre ? Que lui aussi se laisse manger par les âmes, avec lesquelles il a partie liée par son sacerdoce même. « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » (Mt 20, 28). C’est la devise de son Maître, qu’il est appelé à faire sienne, à la suite de saint Paul : « Pour moi, je donnerai très volontiers tout ce que j’ai, et je me donnerai encore moimême pour vos âmes » (2 Co 12, 15).
Ce n’est pas pour le prêtre un héroïsme facultatif, dont il pourrait se dispenser à son gré. On n’est pas prêtre à moins. Le vrai prêtre trouve cela normal, comme le médecin est au chevet des malades à toute heure du jour, et même s’il le faut de la nuit.
L’abbé Timon David fit, le jour de son ordination, le « vœu de servitude » vis-à-vis des pauvres. Tout prêtre fait comme implicitement un tel vœu : il ne s’appartient plus, il est prêtre pour être mangé par les âmes.
Cependant, de même que le Christ, dans la communion, ne communique pas seulement son humanité, mais surtout sa divinité, le prêtre ministériel doit offrir aux âmes autre chose que du pur humain. C’est le Christ qu’on veut recevoir de lui et par lui.
Un novice dominicain, antérieurement brillant avocat, remarquait un jour : « Lorsque j’étais dans le monde, je n’ai jamais approché un prêtre sans éprouver l’ardent espoir de trouver en lui quelque chose de Dieu, le sentiment de la vivante présence du Christ. Lorsque, parfois, cherchant ainsi Dieu, je ne trouvais qu’un homme, je ressentais une amère et pénible déception. Toute mon ambition, quand je serai prêtre à mon tour, c’est de ne jamais causer à une âme une telle déception ».
La messe des saints
Les âmes attendent de nous que nous soyons des hommes
dépouillés de nous-même et tout transfigurés à l’image du Christ. Donnons-leur ce
réconfortant spectacle.
Les âmes attendent de nous que nous soyons des hommes immolés, crucifiés avec leur Maître. Soyons de ces hommes vraiment morts au monde, complétant dans notre chair ce qui manque à la Passion du Christ, pour son corps qui est l’Église (Col 1, 24).
Les âmes attendent de nous que nous soyons des hommes qui se laissent manger. N’hésitons pas à nous dépenser sans réserve au service de tous les rachetés du Christ Jésus.
C’est la triple leçon de notre messe, que nous devons avoir à cœur de méditer dans la prière et de mettre en pratique dans toute notre vie sacerdotale.
Les âmes attendent de nous que nous soyons des hommes immolés, crucifiés avec leur Maître. Soyons de ces hommes vraiment morts au monde, complétant dans notre chair ce qui manque à la Passion du Christ, pour son corps qui est l’Église (Col 1, 24).
Les âmes attendent de nous que nous soyons des hommes qui se laissent manger. N’hésitons pas à nous dépenser sans réserve au service de tous les rachetés du Christ Jésus.
C’est la triple leçon de notre messe, que nous devons avoir à cœur de méditer dans la prière et de mettre en pratique dans toute notre vie sacerdotale.