SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 30 janvier 2016
L'intérêt de la conférence de Mgr de Galarreta n'est pas tant de faire croire à une divergence profonde entre évêques que de montrer qu'il existe un double mouvement dans l'Eglise, ce qui a été dit par le supérieur général en novembre en Amérique latine puis en janvier en Amérique du Nord et que confirme Mgr de Galarreta. Au premier mouvement, la FSSPX a quelque chose à dire. Nous sommes toujours dans le contexte traditionnel d'un arrangement entre deux protagonistes en désaccord. Au deuxième, la FSSPX ne peut pas faire grand chose, à moins de prétendre remplacer l'autre protagoniste : le pape.
- Une proposition a été faite par la Congrégation de la Doctrine de la Foi en juillet. Il se trouve que les points faisant obstacle en 2012 ont été retirés : la légitimité de la nouvelle messe et la reconnaissance de l'aspect traditionnel du Concile n'y sont plus demandés (comme l'a révélé publiquement Mgr Fellay dès la fin de l'année 2015). Cependant la confusion dans laquelle sont plongées beaucoup d'autorités à Rome n'incitent pas une grande confiance.
- Par ailleurs, le pape souhaite reconnaître la FSSPX, bon gré mal gré. Il n'est plus du tout à l'abri de lui décerner une structure canonique comme il a conféré une reconnaissance de validité à ses confessions. La FSSPX n'arrêtera pas de fonctionner comme structure sous prétexte que celle-ci est reconnue. De même que ses prêtres n'ont pas cessé de confesser sous prétexte que la validité du sacrement était reconnue.
Les observateurs pourront donner leurs avis sur les parvis ou devant les claviers, cela n'y changera pas grand chose. Le pape, en vertu du pouvoir des clefs, aura redonné ce qui avait été retiré en 1975, c'est-à-dire la structure canonique. C'est dans la logique de 2007 où Rome avait rendu ce qu'elle avait retiré en 1988 en supprimant les effets du décret d'excommunication qu'elle avait publié à l'époque. Une infime minorité de personnes avait alors pris ses distances.
Des écueils peuvent forcément se profiler devant pareille perspective : la mise au pas, relativisant toute conviction, ou le discours caricatural cherchant à provoquer une nouvelle condamnation. Le mieux serait d'imiter la sagesse du fondateur, à la fois, ferme et doux, déterminé et mesuré. La mâturité de l'oeuvre qui a désormais 45 ans saura passer ce cap sans encombre. L'avenir réside dans les prières et les sacrifices.