SOURCE - John Vennari, fsspx - District des USA - texte original publié en anglais par Catholic Family News - 7 Janvier 2016
Mais il n'a prêché aucune hérésie explicite?
La scandaleuse vidéo interreligieuse de François
Les Catholiques du monde entier sont scandalisés par la dernière manifestation de "l'aberrationnisme" conciliaire. Il s'agit de la vidéo ci-dessous que le Pape François vient de publier pour ses intentions du mois de Janvier — qui consiste en une célébration pan-religieuse de toutes les religions du monde au cours de laquelle François appelle à plus de dialogue, et proclame que nous — les membres de chaque religion — sommes tous des « enfants de Dieu ».[1]
Bien entendu, aucun appel de sa part à une conversion des non-catholiques à la seule vraie Foi.
Cette vidéo a entraîné des discussions sur les sites des médias sociaux, les Catholiques dénonçant cette présentation comme hérétique et moderniste. Pourtant un prêtre, peut-être bien intentionné s'est déclaré déconcerté par tout ce tollé et a demandé : « Désolé », a-t-il dit, « quelle déclaration précise est hérétique dans cette vidéo ? » Je ne vois aucune déclaration revendiquant que toutes les religions sont égales (pluralisme)? »
Cette réflexion donne exactement le mécanisme qui permet de comprendre ce qui en réalité est en train de se passer.
Le modernisme fonctionne rarement à coup de « déclarations précises qui sont hérétiques ». Sa méthode est une méthode de la praxis :une nouvelle approche de l'action qui se trouve en conflit avec le Magistère éternel.
Les activités interconfessionnelles de nos jours donnent l'apparence que toutes les religions sont suffisantes pour obtenir le salut ; c'est en réalité la principale erreur religieuse de notre époque. Les gens du monde entier voient Jean-Paul II et le Pape Benoît XVI participer à des réunions de prières interconfessionnelles à Assise, se tenir côte à côte avec des Bouddhistes, des Hindous, des Rabbins, des Musulmans, des Protestants, et ils en concluent que n'importe quelle religion est plus ou moins acceptable pour Dieu. C'est une expression visuelle de l'indifférentisme religieux qui entraîne les âmes à absorber la doctrine hérétique.
Juste un exemple : le jour de la mort du Pape Jean-Paul II, j'ai reçu un appel téléphonique d'une jeune femme de Nouvelle-Zélande, une amie de notre famille. Elle travaillait dans un domaine où elle interagissait avec des Musulmans et des Hindous. Quand elle a disait à ces non-catholiques, avec douceur et avec charité, qu'ils devaient se convertir à la seule vraie Église Catholique pour sauver leurs âmes, les Musulmans et les Hindous se moquaient d'elle. « Ce n'est pas ce que croit votre Pape », se sont-ils esclaffés, en parlant de Jean-Paul II, « ce n'est pas ce que votre Pape enseigne. Les actions interconfessionnelles de votre Pape ne véhiculent pas cela. Votre pape prie avec le Dalaï-lama et avec les Hindous. Votre pape visite les mosquées et embrasse le Coran. Vous êtes en décalage avec votre propre pape. Pourquoi devrions-nous vous écouter ? »
On voit illustrée ici la prédominance de la nouvelle hétéro-praxis sur la doctrine, qui conduit l'individu à faire siennes les orientations de la doctrine hérétique.
C'est la même tactique que celle que les progressistes ont employé au dernier Synode, en plaidant de modifier la pratique pour les divorcés remariés pour leur accès à la Communion ; et en répétant ensuite ce que seuls les plus naïfs pourraient accepter : « Mais nous n'avons pas changé la doctrine! »
N'avons-nous donc rien appris au cours de ces 50 dernières années ? Toute la révolution de Vatican II a été basée sur la tactique de la prédominance « du pastoral » sur « le doctrinal », sans changer explicitement la doctrine, mais en créant toutefois une révolution dans les attitudes catholiques.
Une autre tactique du Modernisme et de la révolution Conciliaire est de garder un silence significatif sur ces points de la Doctrine qui défient la nouvelle orientation : les paroles de l'éminent Père Edward Hanahoe le résument bien : les œcuménistes « prétendent que le Magistère n’a pas parlé ».
Vous n'entendrez jamais les Papes conciliaires, partant de Jean XIII jusqu'au Pape actuel, réitérer la condamnation claire de l'indifférentisme religieux que nous trouvons dans l’encyclique Mirari Vos du Pape Grégoire XVI :
Nous venons maintenant à une cause, hélas ! trop féconde des maux déplorables qui affligent à présent l'Église.Nous voulons dire l'indifférentisme, ou cette opinion funeste répandue partout par la fourbe des méchants, qu'on peut, par une profession de foi quelconque, obtenir le salut éternel de l'âme, pourvu qu'on ait des mœurs conformes à la justice et à la probité. Mais dans une question si claire et si évidente, il vous sera sans doute facile d'arracher du milieu des peuples confiés à vos soins une erreur si pernicieuse. L'Apôtre nous en avertit : " Il n'y a qu'un Dieu, qu'une foi, qu'un baptême " (Ad Ephes. IV, 5) ; qu'ils tremblent donc ceux qui s'imaginent que toute religion conduit par une voie facile au port de la félicité ; qu'ils réfléchissent sérieusement sur le témoignage du Sauveur lui-même : " qu'ils sont contre le Christ dès lors qu'ils ne sont pas avec le Christ " (Luc. XI, 23) ; qu'ils dissipent misérablement par là même qu'ils n'amassent point avec lui, et que par conséquent, " ils périront éternellement, sans aucun doute, s'ils ne gardent pas la foi catholique et s'ils ne la conservent entière et sans altération " (Symb. S. Athanas.)
« Prétendre que le magistère n'a pas parlé » et valoriser l'hétéro-praxis au-dessus de la Doctrine sont les deux principales tactiques Modernistes de la révolution conciliaire.
John Vennari - 7 janvier 2016