SOURCE - FSSPX Actualités - 8 avril 2019
Dans un ouvrage dont la parution est annoncée pour le 24 avril 2019, le vaticaniste Gerard O’Connell, correspondant à Rome pour la revue America Magazine, revient en détail et de façon inédite sur le déroulement de l’étonnante élection du pape François, le 13 mars 2013.
Dans un ouvrage dont la parution est annoncée pour le 24 avril 2019, le vaticaniste Gerard O’Connell, correspondant à Rome pour la revue America Magazine, revient en détail et de façon inédite sur le déroulement de l’étonnante élection du pape François, le 13 mars 2013.
Les bonnes feuilles de The election of pope Francis : An inside account of the Conclave that changed history (Orbis Books, avril 2019) ont été publiées le 22 mars 2019 dans America Magazine, célèbre revue jésuite assumant une ligne éditoriale résolument libérale. Elles décrivent le premier tour de scrutin du dernier conclave qui s’est tenu dans l’après-midi du 12 mars 2013.
D’aucuns s’étonneront de la concision des informations révélées, surtout quand on garde en mémoire qu’en vertu de la constitution Universi dominici gregis(UDG), il n’est permis à personne d’enfreindre le secret concernant l’élection du Pontife romain, même après celle-ci, « à moins qu’une permission particulière et expresse n’ait été concédée par le Pontife lui-même » (cf. UDG, 2e partie, chapitre 4, n°59-60).
Gerard O’Connell décrit de façon minutieuse l’ouverture du conclave, évoquant un premier tour de scrutin très « éparpillé » puisque pas moins de 23 cardinaux auraient reçu au moins un vote. Seraient arrivés en tête : Angelo Scola (30 voix), Jorge Bergoglio (26), Marc Ouellet (22), Sean O’Malley (10) et Odilo Scherer (4).
Un détail : le prélat argentin aurait dû avoir 27 voix à son actif dès le premier tour, si un votant n’avait pas écorché son nom sur son bulletin, écrivant « Broglio » au lieu de « Bergoglio ». Simple coquille due à la distraction, ou ignorance de celui pour lequel le porporato donnait sa voix, accréditant la thèse d’un vote "téléguidé" ?
En tout cas, le correspondant d’America Magazine tire un enseignement de ce premier tour de scrutin : le représentant de la ligne ratzinguérienne, le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, n’a pas pu réunir la quarantaine de voix que certains lui prédisaient dès le premier tour. Ce résultat révélait plutôt « une profonde division des 28 électeurs italiens quant à la candidature du cardinal Scola », qui paraissait dès lors compromise.
Les enseignements du premier tour
Si les détails de la suite de l’élection ne seront dévoilés qu’à la sortie de l’ouvrage, son auteur laisse entendre que l’affaire était entendue au soir du premier tour. Selon lui, « le fait d’élire un candidat américain aurait eu un impact négatif sur les pays du Sud en voie de développement », ce qui aurait eu comme conséquence d’hypothéquer les chances du cardinal O’Malley.
De plus, Georges O’Connell affirme que le cardinal Ouellet fut victime de vives critiques au soir du premier tour, à la maison Sainte-Marthe, de la part de cardinaux mettant en cause sa gestion des dossiers au sein de la Curie.
Sans concurrent sérieux, la voie se serait alors trouvée libre pour le prélat argentin, en l’honneur de qui la fumée blanche devait s’élever le lendemain dans le ciel romain.
En complément de ces révélations, on peut rappeler la biographie autorisée du cardinal Godfried Danneels, dans laquelle le défunt archevêque de Malines Bruxelles évoque l’existence d’un lobby dit de Sankt-Gallen - nom d’un diocèse en Suisse alémanique - fondé en 1996 par plusieurs hauts prélats progressistes en réaction à la ligne conservatrice du cardinal Josef Ratzinger.
C’est ce groupe qui « a préparé l’élection de Bergoglio », assure Karim Schelkens, le biographe officiel de Mgr Danneels. La suite est connue.