Nous reproduisons ci-après l'introduction rédigée par Mgr Malcom Ranjith de l'ouvrage Dominus Est, Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI de Mgr Athanasius Schneider, publié au éditions Tempora.
Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean raconte qu’après avoir vu et entendu ce qui lui avait été révélé, il s’était lui-même prosterné en adoration, au pied de l’ange de Dieu (cf. Ap 22, 8). Se prosterner ou se mettre à genoux, devant la majesté de la présence de Dieu, en une adoration humble, était déjà une habitude de respect que le peuple d’Israël manifestait en la présence du Seigneur.
Il est dit au Premier livre des Rois : « Quand Salomon eut achevé d’adresser au Seigneur cette prière et cette supplication, il se releva de devant l’autel du Seigneur, où il était agenouillé, les mains étendues vers le ciel, et s’étant mis debout, il bénit toute l’assemblée d’Israël » (1 R 8, 54-55). La position de supplication du roi est claire : il était à genoux devant l’autel. La même tradition est également visible dans le Nouveau Testament quand nous voyons Pierre se mettre à genoux devant Jésus (cf. Lc 5, 8), Jaïre lui demander de guérir sa fille (Lc 8, 41), le Samaritain revenir le remercier ou Marie, la sœur de Lazare, demander la vie de son frère (Jn 11, 32). C’est la même attitude de prosternation devant la stupeur que provoque la présence ou la révélation divine que l’on remarque généralement dans le livre de l’Apocalypse (Ap 5, 8, 14 et 19, 4).
À cette tradition était étroitement liée la conviction que le Temple Saint de Jérusalem était la demeure de Dieu, et que, par conséquent, il fallait y disposer tout le corps dans une attitude exprimant un sentiment profond d’humilité et de respect à l’égard du Seigneur présent. Même dans l’Église, la conviction profonde que, dans les espèces eucharistiques, le Seigneur est vraiment et réellement présent ainsi que la pratique croissante de conserver la Sainte Communion dans les tabernacles, ont contribué à l’habitude de s’agenouiller dans une attitude d’humble adoration du Seigneur, présent dans l’Eucharistie. De fait, en ce qui concerne la présence réelle du Christ dans les espèces eucharistiques, le Concile de Trente déclare : in almo sanctae Eucharistiae sacramento post panis et uini consecrationem Dominum nostrum Iesum Christum uerum Deum atque hominem uere, realiter ac substantialiter sub specie illarum rerum sensibilium contineri, « dans le vénérable sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vraiment, réellement et substantiellement contenu sous l’apparence de ces réalités sensibles »(DS 1651).
Par ailleurs, saint Thomas d’Aquin avait déjà défini l’Eucharistie latens Deitas (Saint Thomas d’Aquin, Hymne Adoro Te devote). La foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques appartenait déjà alors à l’essence de la foi de l’Église catholique et faisait partie intégrante de l’identité catholique. Il était clair qu’on ne pouvait édifier l’Église si une telle foi venait à peine à être ébranlée. Donc, l’Eucharistie, pain transsubstantié en Corps du Christ et vin en Sang du Christ, Dieu parmi nous, devait être accueillie avec émerveillement, avec le plus grand respect et dans une attitude d’humble adoration.
Le Pape Benoît XVI, en se référant aux paroles de saint Augustin, nemo autem illam carnem manducat, nisi prius adorauerit; peccemus non adorando, « que personne ne mange cette chair sans d’abord l’adorer ; nous pécherions si nous ne l’adorions pas » (Enarrationes in Psalmos 98, 9 ; CCL 39, 1385), souligne le fait que « recevoir l’Eucharistie signifie se mettre en attitude d’adoration envers Celui que nous recevons. […] Ce n’est que dans l’adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai » (Sacramentum Caritatis 66).
Selon cette tradition, il est évident qu’adopter des gestes et des attitudes du corps et de l’esprit qui facilitent le silence, le recueillement, l’humble acceptation de notre pauvreté face à la grandeur infinie et à la sainteté de Celui qui vient à notre rencontre sous les espèces eucharistiques, devenait cohérent et indispensable. La meilleure façon d’exprimer notre sentiment de révérence à l’égard du Seigneur-Eucharistie était de suivre l’exemple de Pierre qui, comme nous dit l’Évangile, se jeta à genoux devant le Seigneur en lui disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur » (Lc 5, 8).
Dans le livre de l’Apocalypse, saint Jean raconte qu’après avoir vu et entendu ce qui lui avait été révélé, il s’était lui-même prosterné en adoration, au pied de l’ange de Dieu (cf. Ap 22, 8). Se prosterner ou se mettre à genoux, devant la majesté de la présence de Dieu, en une adoration humble, était déjà une habitude de respect que le peuple d’Israël manifestait en la présence du Seigneur.
Il est dit au Premier livre des Rois : « Quand Salomon eut achevé d’adresser au Seigneur cette prière et cette supplication, il se releva de devant l’autel du Seigneur, où il était agenouillé, les mains étendues vers le ciel, et s’étant mis debout, il bénit toute l’assemblée d’Israël » (1 R 8, 54-55). La position de supplication du roi est claire : il était à genoux devant l’autel. La même tradition est également visible dans le Nouveau Testament quand nous voyons Pierre se mettre à genoux devant Jésus (cf. Lc 5, 8), Jaïre lui demander de guérir sa fille (Lc 8, 41), le Samaritain revenir le remercier ou Marie, la sœur de Lazare, demander la vie de son frère (Jn 11, 32). C’est la même attitude de prosternation devant la stupeur que provoque la présence ou la révélation divine que l’on remarque généralement dans le livre de l’Apocalypse (Ap 5, 8, 14 et 19, 4).
À cette tradition était étroitement liée la conviction que le Temple Saint de Jérusalem était la demeure de Dieu, et que, par conséquent, il fallait y disposer tout le corps dans une attitude exprimant un sentiment profond d’humilité et de respect à l’égard du Seigneur présent. Même dans l’Église, la conviction profonde que, dans les espèces eucharistiques, le Seigneur est vraiment et réellement présent ainsi que la pratique croissante de conserver la Sainte Communion dans les tabernacles, ont contribué à l’habitude de s’agenouiller dans une attitude d’humble adoration du Seigneur, présent dans l’Eucharistie. De fait, en ce qui concerne la présence réelle du Christ dans les espèces eucharistiques, le Concile de Trente déclare : in almo sanctae Eucharistiae sacramento post panis et uini consecrationem Dominum nostrum Iesum Christum uerum Deum atque hominem uere, realiter ac substantialiter sub specie illarum rerum sensibilium contineri, « dans le vénérable sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vraiment, réellement et substantiellement contenu sous l’apparence de ces réalités sensibles »(DS 1651).
Par ailleurs, saint Thomas d’Aquin avait déjà défini l’Eucharistie latens Deitas (Saint Thomas d’Aquin, Hymne Adoro Te devote). La foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques appartenait déjà alors à l’essence de la foi de l’Église catholique et faisait partie intégrante de l’identité catholique. Il était clair qu’on ne pouvait édifier l’Église si une telle foi venait à peine à être ébranlée. Donc, l’Eucharistie, pain transsubstantié en Corps du Christ et vin en Sang du Christ, Dieu parmi nous, devait être accueillie avec émerveillement, avec le plus grand respect et dans une attitude d’humble adoration.
Le Pape Benoît XVI, en se référant aux paroles de saint Augustin, nemo autem illam carnem manducat, nisi prius adorauerit; peccemus non adorando, « que personne ne mange cette chair sans d’abord l’adorer ; nous pécherions si nous ne l’adorions pas » (Enarrationes in Psalmos 98, 9 ; CCL 39, 1385), souligne le fait que « recevoir l’Eucharistie signifie se mettre en attitude d’adoration envers Celui que nous recevons. […] Ce n’est que dans l’adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai » (Sacramentum Caritatis 66).
Selon cette tradition, il est évident qu’adopter des gestes et des attitudes du corps et de l’esprit qui facilitent le silence, le recueillement, l’humble acceptation de notre pauvreté face à la grandeur infinie et à la sainteté de Celui qui vient à notre rencontre sous les espèces eucharistiques, devenait cohérent et indispensable. La meilleure façon d’exprimer notre sentiment de révérence à l’égard du Seigneur-Eucharistie était de suivre l’exemple de Pierre qui, comme nous dit l’Évangile, se jeta à genoux devant le Seigneur en lui disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur » (Lc 5, 8).
Aujourd’hui, comme nous le voyons dans certaines églises, une telle pratique est tombée toujours plus en désuétude, et les responsables, non seulement exigent que les fidèles reçoivent la Sainte Eucharistie debout, mais ont même été jusqu’à supprimer les agenouilloirs, obligeant les fidèles à s’asseoir ou à se tenir debout, même durant l’élévation des Espèces eucharistiques présentées pour être adorées. Le comble est de constater que de telles mesures ont été prises dans les diocèses, par les responsables de la liturgie, ou dans les églises, par les curés, sans même consulter le moins du monde les fidèles, alors qu’aujourd’hui, plus que jamais, on parle dans de nombreux milieux de démocratie dans l’Église.
Dans le même temps, il faut reconnaître, au sujet de la communion dans la main, que cette pratique a été introduite de manière abusive et à la hâte dans certains milieux de l’Église juste après le Concile, changeant la coutume séculaire qui avait précédé pour devenir désormais la pratique régulière dans toute l’Église. On a justifié un tel changement en affirmant qu’il reflétait mieux l’Évangile ou l’antique pratique de l’Église. Il est vrai que si l’on peut recevoir sur la langue, l’on peut aussi recevoir sur la main, ces deux organes du corps étant d’une égale dignité. Certains, pour justifier cette pratique, font référence aux paroles de Jésus : « Prenez et mangez » (Mc 14, 22 ; Mt 26, 26). Quelles que soient les raisons favorables à cette pratique, nous ne pouvons ignorer ce qui se passe au niveau mondial, quand une telle pratique vient à se réaliser. Ce geste contribue à un affaiblissement graduel et croissant de l’attitude de respect envers les saintes Espèces eucharistiques. À l’inverse, la pratique précédente avait mieux préservé ce sentiment de vénération. Au lieu de cela, se sont glissés un manque alarmant de recueillement et un esprit de générale insouciance. Il arrive désormais de voir des personnes ayant communié qui retournent à leur place comme si rien d’extraordinaire ne s’était produit. Dans la grande majorité, ce sont les enfants et les adolescents qui sont distraits. Dans de nombreux cas, on ne remarque pas ce sens de gravité et ce silence intérieur qui doivent être les signes de la présence de Dieu dans l’âme. Et puis il y a toutes sortes d’abus : ceux qui emportent les saintes espèces pour les garder comme souvenirs ; ceux qui les vendent, ou pire encore, ceux qui les emmènent afin de les profaner dans des rites sataniques. On a pu faire le constat de telles situations : jusque dans les grandes concélébrations, même à Rome, on a pu trouver à plusieurs reprises les Saintes Espèces jetées par terre. Cette situation nous amène à réfléchir non seulement sur cette grave perte de la foi, mais aussi sur ces outrages et offenses faites au Seigneur, Lui qui daigne venir à notre rencontre en voulant nous rendre semblables à Lui, afin que se reflète en nous la sainteté de Dieu. Le Pape parle de la nécessité non seulement de comprendre le sens véritable et profond de l’Eucharistie, mais aussi de la célébrer avec dignité et respect. Il dit que nous devons être conscients « de l’importance des gestes et des postures, comme le fait de s’agenouiller pendant les moments centraux de la prière eucharistique » (Sacramentum Caritatis, 65). De plus, en parlant de la réception de la Sainte Communion, il invite tout le monde à « faire [son] possible pour que le geste, dans sa simplicité, corresponde à sa valeur de rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus dans le Sacrement » (Sacramentum Caritatis, 50).
Dans cette perspective, il faut apprécier le petit livre écrit par S. E. Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda, au Kazakhstan, dont le titre Dominus est est tout à fait significatif. Ce livret veut apporter sa contribution dans la discussion actuelle sur l’Eucharistie, comme présence réelle et substantielle du Christ dans les espèces consacrées du pain et du vin. Il est à noter que Mgr Schneider commence sa présentation par une note personnelle qui rappelle la profonde foi eucharistique de sa mère et de deux autres femmes, foi conservée au milieu de tant de souffrances et de sacrifices, que la petite communauté catholique de ce pays a supportés durant les années de persécution soviétique. En partant de sa propre expérience qui a éveillé en lui une grande foi, de l’émerveillement et de la dévotion à l’égard du Seigneur présent dans l’Eucharistie, il nous présente un excursus historico-théologique qui explique bien comment la pratique de recevoir la Sainte Communion dans la bouche et à genoux a été accueillie et pratiquée dans l’Église durant de nombreux siècles. Aujourd’hui, je crois que le moment est arrivé de bien évaluer cette pratique, de revoir et, si nécessaire, d’abandonner la pratique actuelle qui, en réalité, ne se trouve indiquée ni dans Sacrosanctum Concilium lui-même, ni par les Pères Conciliaires, mais qui fut acceptée après avoir été introduite abusivement dans certains pays. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Christ dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l’Église et de la préserver au milieu des dangereuses déviations de la foi que de telles situations continuent à provoquer. Les raisons d’une telle orientation ne doivent pas être tant théoriques que pastorales – autant spirituelles que liturgiques : elles doivent contribuer à une meilleure édification de la foi. En ce sens, Mgr Schneider fait preuve d’un courage louable parce qu’il a su saisir la vraie signification de la parole de saint Paul : « Que tout se passe de manière à édifier » (1 Co 14, 26).
Malcolm Ranjith - Évêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements
Dans le même temps, il faut reconnaître, au sujet de la communion dans la main, que cette pratique a été introduite de manière abusive et à la hâte dans certains milieux de l’Église juste après le Concile, changeant la coutume séculaire qui avait précédé pour devenir désormais la pratique régulière dans toute l’Église. On a justifié un tel changement en affirmant qu’il reflétait mieux l’Évangile ou l’antique pratique de l’Église. Il est vrai que si l’on peut recevoir sur la langue, l’on peut aussi recevoir sur la main, ces deux organes du corps étant d’une égale dignité. Certains, pour justifier cette pratique, font référence aux paroles de Jésus : « Prenez et mangez » (Mc 14, 22 ; Mt 26, 26). Quelles que soient les raisons favorables à cette pratique, nous ne pouvons ignorer ce qui se passe au niveau mondial, quand une telle pratique vient à se réaliser. Ce geste contribue à un affaiblissement graduel et croissant de l’attitude de respect envers les saintes Espèces eucharistiques. À l’inverse, la pratique précédente avait mieux préservé ce sentiment de vénération. Au lieu de cela, se sont glissés un manque alarmant de recueillement et un esprit de générale insouciance. Il arrive désormais de voir des personnes ayant communié qui retournent à leur place comme si rien d’extraordinaire ne s’était produit. Dans la grande majorité, ce sont les enfants et les adolescents qui sont distraits. Dans de nombreux cas, on ne remarque pas ce sens de gravité et ce silence intérieur qui doivent être les signes de la présence de Dieu dans l’âme. Et puis il y a toutes sortes d’abus : ceux qui emportent les saintes espèces pour les garder comme souvenirs ; ceux qui les vendent, ou pire encore, ceux qui les emmènent afin de les profaner dans des rites sataniques. On a pu faire le constat de telles situations : jusque dans les grandes concélébrations, même à Rome, on a pu trouver à plusieurs reprises les Saintes Espèces jetées par terre. Cette situation nous amène à réfléchir non seulement sur cette grave perte de la foi, mais aussi sur ces outrages et offenses faites au Seigneur, Lui qui daigne venir à notre rencontre en voulant nous rendre semblables à Lui, afin que se reflète en nous la sainteté de Dieu. Le Pape parle de la nécessité non seulement de comprendre le sens véritable et profond de l’Eucharistie, mais aussi de la célébrer avec dignité et respect. Il dit que nous devons être conscients « de l’importance des gestes et des postures, comme le fait de s’agenouiller pendant les moments centraux de la prière eucharistique » (Sacramentum Caritatis, 65). De plus, en parlant de la réception de la Sainte Communion, il invite tout le monde à « faire [son] possible pour que le geste, dans sa simplicité, corresponde à sa valeur de rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus dans le Sacrement » (Sacramentum Caritatis, 50).
Dans cette perspective, il faut apprécier le petit livre écrit par S. E. Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de Karaganda, au Kazakhstan, dont le titre Dominus est est tout à fait significatif. Ce livret veut apporter sa contribution dans la discussion actuelle sur l’Eucharistie, comme présence réelle et substantielle du Christ dans les espèces consacrées du pain et du vin. Il est à noter que Mgr Schneider commence sa présentation par une note personnelle qui rappelle la profonde foi eucharistique de sa mère et de deux autres femmes, foi conservée au milieu de tant de souffrances et de sacrifices, que la petite communauté catholique de ce pays a supportés durant les années de persécution soviétique. En partant de sa propre expérience qui a éveillé en lui une grande foi, de l’émerveillement et de la dévotion à l’égard du Seigneur présent dans l’Eucharistie, il nous présente un excursus historico-théologique qui explique bien comment la pratique de recevoir la Sainte Communion dans la bouche et à genoux a été accueillie et pratiquée dans l’Église durant de nombreux siècles. Aujourd’hui, je crois que le moment est arrivé de bien évaluer cette pratique, de revoir et, si nécessaire, d’abandonner la pratique actuelle qui, en réalité, ne se trouve indiquée ni dans Sacrosanctum Concilium lui-même, ni par les Pères Conciliaires, mais qui fut acceptée après avoir été introduite abusivement dans certains pays. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’aider les fidèles à retrouver une foi vive en la présence réelle du Christ dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l’Église et de la préserver au milieu des dangereuses déviations de la foi que de telles situations continuent à provoquer. Les raisons d’une telle orientation ne doivent pas être tant théoriques que pastorales – autant spirituelles que liturgiques : elles doivent contribuer à une meilleure édification de la foi. En ce sens, Mgr Schneider fait preuve d’un courage louable parce qu’il a su saisir la vraie signification de la parole de saint Paul : « Que tout se passe de manière à édifier » (1 Co 14, 26).
Malcolm Ranjith - Évêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements
Réflexions de Paix Liturgique :
1 - Mgr Ranjith n'est pas n'importe qui dans l'Eglise. Il n'est ni un vieillard resté attaché à des croyances du passé, ni un électron libre incontrôlable, ni un nostalgique de vieilles valeurs occidentales.
Mgr Ranjith est un proche collaborateur et un ami du Pape. Il a 61 ans, évêque du Sri Lanka, ancien nonce apostolique en Indonésie, il est aujourd'hui Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Les fonctions qu'il occupe au Vatican donnent à ses paroles d'autant plus d'importance qu'elles ne font pas qu'exprimer ses opinions personnelles mais résument tout au contraire ce que le Pape entend rappeler à l'ensemble de l'Eglise universelle en la matière.
2 - Mgr Ranjith ne s'appuie pas sur des impressions mais sur des réalités théologiques et scripturaires fortes pour affirmer ce qui lui semble la règle juste pour distribuer et recevoir la sainte communion… Il nous rappelle que de l'Ancien testament jusqu'à une époque récente, la position à genoux a été une pratique populaire, normale et souhaitée par les fidèles. Or, force est de constater que si ce qu'il dit n'est pas "interdit" dans nos paroisses, ce n'est pas dans cette voie que l'on oriente et éduque encore les fidèles...
3 - Enfin et surtout Mgr Ranjith illustre très bien ce vieux principe selon lequel la loi de la prière éclaire et entraîne la loi de la Foi : comment en effet comprendre par tous les pores de sa peau ce qui se déroule sur l'autel au cours du sacrifice eucharistique si cela est banalisé par des attitudes sans rapport avec la grandeur du mystère et de la présence réelle. Oui, il faut que tous les fidèles et les prêtres s'interrogent : que se passe-t-il pendant la messe ? La présence réelle est-elle authentique ? Croyons-nous vraiment que la "sainte Messe est le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ, offert sur nos autels sous les espèces du pain et du vin en souvenir du sacrifice de la Croix?” De la réponse à ces questions dépendra l'évolution des formes liturgiques qui ne sont que des réponses à nos croyances ou non à certaines réalités.
4 - Le Motu Proprio Summorum Pontificum libéralisant l'usage de la messe "traditionnelle" ne s'inscrit-il pas dans cette logique voulue par le Saint Père de redonner à la liturgie sa vraie place ? En effet, la forme extraordinaire de l'unique rite romain, trésor liturgique de l'Eglise, n'exprime-t-elle pas par excellence les vérités de Foi auxquelles l'Eglise nous demande d’adhérer ? Et dans ces conditions, pourquoi certains pasteurs s'entêtent-ils à faire la sourde oreille face aux demandes des fidèles qui souhaitent bénéficier des richesses de cette forme liturgique ?
Pour en savoir plus :
Dominus Est.Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI
de Athanasius Schneider, préface de Mgr Malcolm Ranjith
Editeur : Editions Tempora,2008
EAN13 : 9782916053356
Ce livre peut être acheté chez votre libraire habituel, ou sur internet sur www.amazon.fr, www.alapage.com ou bien sur chez www.librairiecatholique.com
1 - Mgr Ranjith n'est pas n'importe qui dans l'Eglise. Il n'est ni un vieillard resté attaché à des croyances du passé, ni un électron libre incontrôlable, ni un nostalgique de vieilles valeurs occidentales.
Mgr Ranjith est un proche collaborateur et un ami du Pape. Il a 61 ans, évêque du Sri Lanka, ancien nonce apostolique en Indonésie, il est aujourd'hui Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements. Les fonctions qu'il occupe au Vatican donnent à ses paroles d'autant plus d'importance qu'elles ne font pas qu'exprimer ses opinions personnelles mais résument tout au contraire ce que le Pape entend rappeler à l'ensemble de l'Eglise universelle en la matière.
2 - Mgr Ranjith ne s'appuie pas sur des impressions mais sur des réalités théologiques et scripturaires fortes pour affirmer ce qui lui semble la règle juste pour distribuer et recevoir la sainte communion… Il nous rappelle que de l'Ancien testament jusqu'à une époque récente, la position à genoux a été une pratique populaire, normale et souhaitée par les fidèles. Or, force est de constater que si ce qu'il dit n'est pas "interdit" dans nos paroisses, ce n'est pas dans cette voie que l'on oriente et éduque encore les fidèles...
3 - Enfin et surtout Mgr Ranjith illustre très bien ce vieux principe selon lequel la loi de la prière éclaire et entraîne la loi de la Foi : comment en effet comprendre par tous les pores de sa peau ce qui se déroule sur l'autel au cours du sacrifice eucharistique si cela est banalisé par des attitudes sans rapport avec la grandeur du mystère et de la présence réelle. Oui, il faut que tous les fidèles et les prêtres s'interrogent : que se passe-t-il pendant la messe ? La présence réelle est-elle authentique ? Croyons-nous vraiment que la "sainte Messe est le sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ, offert sur nos autels sous les espèces du pain et du vin en souvenir du sacrifice de la Croix?” De la réponse à ces questions dépendra l'évolution des formes liturgiques qui ne sont que des réponses à nos croyances ou non à certaines réalités.
4 - Le Motu Proprio Summorum Pontificum libéralisant l'usage de la messe "traditionnelle" ne s'inscrit-il pas dans cette logique voulue par le Saint Père de redonner à la liturgie sa vraie place ? En effet, la forme extraordinaire de l'unique rite romain, trésor liturgique de l'Eglise, n'exprime-t-elle pas par excellence les vérités de Foi auxquelles l'Eglise nous demande d’adhérer ? Et dans ces conditions, pourquoi certains pasteurs s'entêtent-ils à faire la sourde oreille face aux demandes des fidèles qui souhaitent bénéficier des richesses de cette forme liturgique ?
Pour en savoir plus :
Dominus Est.Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI
de Athanasius Schneider, préface de Mgr Malcolm Ranjith
Editeur : Editions Tempora,2008
EAN13 : 9782916053356
Ce livre peut être acheté chez votre libraire habituel, ou sur internet sur www.amazon.fr, www.alapage.com ou bien sur chez www.librairiecatholique.com