SOURCE - Lettre 156 de Paix Liturgique - 16 décembre 2008
Cette question peut paraître de prime abord bien étrange ou à tout le moins sans importance. Le Saint Père a parlé, ce qui compte n’est il pas simplement l’application bienveillante du Motu Proprio et la marche sereine vers la réconciliation de tous les catholiques qu'il met en mouvement ?
A y regarder de plus prêt, la réponse – diocésaine ou paroissiale – aux demandes de mise en œuvre du Motu Proprio doit être bien prise en considération, tant au niveau de la réception de cette demande qu’à celui du bilan de l’expérience.
Au niveau de la réception de la demande d’abord. Le texte du Motu Proprio, en son article 5, vise expressément « les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure ». On pourrait donc croire le débat tranché.
A Y REGARDER DE PLUS PRES, LA QUESTION N'EST PAS SI SIMPLE
On sait qu’une partie non négligeable des catholiques aimeraient vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise dans leurs paroisses s’ils en avaient la possibilité.
En effet, les résultats du sondage CSA réalisé les 24 et 25 septembre 2008 à la demande de Paix Liturgique (Sondage CSA 08 01 153 B ) indiquent clairement que 34% des catholiques français souhaitent assister régulièrement à la messe célébrée dans sa forme dite « extraordinaire ».
Pour autant, il n’est pas raisonnable pour le moment de demander une mise en œuvre immédiate du Motu Proprio dans toutes les paroisses et un regroupement dans un premier temps par grosse paroisse ou par doyenné semble plus opportun. c'est ce que préconisait il y quelques mois le père Chauvet lors d'une réunion du Grec en déclarant " que l’on pouvait raisonnablement penser qu’à moyen terme, la forme extraordinaire du rite romain pourrait être célébrée dans toutes les grandes églises de Paris "
Au niveau de la demande, il arrive que des curés refusent d’entendre les demandes qui leur sont faites au motif que certains des demandeurs ne feraient pas partie de la paroisse mais d'une paroisse voisine. Pour qu’un tel raisonnement soit acceptable, il faudrait donc que les demandeurs disqualifiés dans la paroisse ou s'effectue la demande soient entendus dans leurs propres paroisses territoriales . Ce n’est hélas que rarement le cas et il est constant que certains ecclésiastiques casuistes ou mal intentionnés jouent sur les 2 tableaux : A un groupe paroissial très important (comme à Saint Germain en Laye (78) ou à Notre Dame de Versailles), on répondra que des solutions diocésaines ont déjà été mise en œuvre ça et là et qu'il n'est pas souhaitable de faire plus. Dans le même temps, pour ne pas répondre à une demande plus discrète mais non moins sérieuse à l’autre bout du diocèse, on répondra que le Motu Proprio concerne le cadre paroissial et ne peut pas prendre en compte tout un bassin de population d’une même zone pastorale en allant jusqu'a accuser les paroissiens des communes voisines de faire du " bourrage" comme si faire quelques kilomètres pour aller à la messe qui vous permet de mieux vivre votre foi catholique était une faute…
AU NIVEAU DU BILAN AUSSI...
Pour que l’expérience soit concluante, il convient d’abord de bien s’entendre sur les objectifs. Soit la mise en œuvre du Motu Proprio est une application littérale du texte pontifical et se fait dans le cadre paroissial, par le curé et pour ses paroissiens. Soit elle est pilotée par l’évêché en vue de répondre à une demande globale à laquelle on répond en donnant un lieu de culte à l’instar de ce que prévoyait le Motu Proprio de Jean-Paul II de 1988.
Dans l’un et l’autre cas, la situation et les résultats que l'on sera en droit d'attendre , seront tout à fait différents.
En effet, dès lors que nous nous trouvons dans le deuxième cas – de très loin le plus courant actuellement ( nos évêques semblant découvrir en 2008 les possibilités offertes par Jean-Paul II en 1988 pour mieux oublier celles de Benoît XVI de 2007 ) et que la mise en œuvre du Motu Proprio est faite pour satisfaire une demande diocésaine et non pas simplement paroissiale, les conditions d’application doivent être adaptées loyalement en premier lieu au bon sens
Ainsi, dès lors que des fidèles n’appartenant pas géographiquement à la paroisse sont invités à prendre leur voiture pour se rendre dans une paroisse plus ou moins éloignée pour vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise, le lieu choisi doit obligatoirement être un central et accessible , représentatif de la zone géographique (grosse ville, chef lieu de canton, sous préfecture…).
Par ailleurs, dans ce cas, l’horaire choisi doit également être un « horaire diocésain » c'est-à-dire un horaire qui permettra aux fidèles de cette zone du diocèse de se rendre régulièrement à cette messe dans des conditions normales notamment en tenant lieu du déplacement indispensable.
Si 75 % des messes parisiennes dominicales débutant entre 9h 45 h et 11 h 30, il est assez aisé de se faire une idée de ce qui constitue un horaire adapté et ce qui n’en est pas un surtout si l'on ajoute que les familles attachées à la forme extraordinaire sont souvent des familles nombreuses à qui un horaire trop matinal comme 9h pose de très nombreux problèmes pratiques !
Dès lors que ces deux critères élémentaires ou l’un des deux font défaut, nous nous trouvons alors ipso facto dans le premier cas, c'est-à-dire en présence d'une application du Motu Proprio qui ne concerne que la paroisse et pas l’ensemble d’une zone d’un diocèse.
A l’heure du bilan, cette considération ne sera pas sans importance car il ne serai pas alors honnête d’affirmer qu’il n’y a pas de demande ou que la demande n’est pas assez importante au prétexte que la messe dominicale de 9 h (comme à la Garenne Colombes (92)), de 12 h 15 (Sainte Jeanne de Chantal, Paris 16ème) ou 18h 30 à Notre Dame du Travail (Paris 14 ème) ne fait pas « salle comble »… Non dans ces cas des assemblés de 70 à 100 personnes sont plus que significatives et il faudrait vraiment mettre en place des solutions centrales à des horaires " normaux et familiaux " pour prendre la mesure de toute l' attente de forme " EXTRAORDINAIRE"qui pourrait exister dans un secteur donné.
A y regarder de plus prêt, la réponse – diocésaine ou paroissiale – aux demandes de mise en œuvre du Motu Proprio doit être bien prise en considération, tant au niveau de la réception de cette demande qu’à celui du bilan de l’expérience.
Au niveau de la réception de la demande d’abord. Le texte du Motu Proprio, en son article 5, vise expressément « les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure ». On pourrait donc croire le débat tranché.
A Y REGARDER DE PLUS PRES, LA QUESTION N'EST PAS SI SIMPLE
On sait qu’une partie non négligeable des catholiques aimeraient vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise dans leurs paroisses s’ils en avaient la possibilité.
En effet, les résultats du sondage CSA réalisé les 24 et 25 septembre 2008 à la demande de Paix Liturgique (Sondage CSA 08 01 153 B ) indiquent clairement que 34% des catholiques français souhaitent assister régulièrement à la messe célébrée dans sa forme dite « extraordinaire ».
Pour autant, il n’est pas raisonnable pour le moment de demander une mise en œuvre immédiate du Motu Proprio dans toutes les paroisses et un regroupement dans un premier temps par grosse paroisse ou par doyenné semble plus opportun. c'est ce que préconisait il y quelques mois le père Chauvet lors d'une réunion du Grec en déclarant " que l’on pouvait raisonnablement penser qu’à moyen terme, la forme extraordinaire du rite romain pourrait être célébrée dans toutes les grandes églises de Paris "
Au niveau de la demande, il arrive que des curés refusent d’entendre les demandes qui leur sont faites au motif que certains des demandeurs ne feraient pas partie de la paroisse mais d'une paroisse voisine. Pour qu’un tel raisonnement soit acceptable, il faudrait donc que les demandeurs disqualifiés dans la paroisse ou s'effectue la demande soient entendus dans leurs propres paroisses territoriales . Ce n’est hélas que rarement le cas et il est constant que certains ecclésiastiques casuistes ou mal intentionnés jouent sur les 2 tableaux : A un groupe paroissial très important (comme à Saint Germain en Laye (78) ou à Notre Dame de Versailles), on répondra que des solutions diocésaines ont déjà été mise en œuvre ça et là et qu'il n'est pas souhaitable de faire plus. Dans le même temps, pour ne pas répondre à une demande plus discrète mais non moins sérieuse à l’autre bout du diocèse, on répondra que le Motu Proprio concerne le cadre paroissial et ne peut pas prendre en compte tout un bassin de population d’une même zone pastorale en allant jusqu'a accuser les paroissiens des communes voisines de faire du " bourrage" comme si faire quelques kilomètres pour aller à la messe qui vous permet de mieux vivre votre foi catholique était une faute…
AU NIVEAU DU BILAN AUSSI...
Pour que l’expérience soit concluante, il convient d’abord de bien s’entendre sur les objectifs. Soit la mise en œuvre du Motu Proprio est une application littérale du texte pontifical et se fait dans le cadre paroissial, par le curé et pour ses paroissiens. Soit elle est pilotée par l’évêché en vue de répondre à une demande globale à laquelle on répond en donnant un lieu de culte à l’instar de ce que prévoyait le Motu Proprio de Jean-Paul II de 1988.
Dans l’un et l’autre cas, la situation et les résultats que l'on sera en droit d'attendre , seront tout à fait différents.
En effet, dès lors que nous nous trouvons dans le deuxième cas – de très loin le plus courant actuellement ( nos évêques semblant découvrir en 2008 les possibilités offertes par Jean-Paul II en 1988 pour mieux oublier celles de Benoît XVI de 2007 ) et que la mise en œuvre du Motu Proprio est faite pour satisfaire une demande diocésaine et non pas simplement paroissiale, les conditions d’application doivent être adaptées loyalement en premier lieu au bon sens
Ainsi, dès lors que des fidèles n’appartenant pas géographiquement à la paroisse sont invités à prendre leur voiture pour se rendre dans une paroisse plus ou moins éloignée pour vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l’Eglise, le lieu choisi doit obligatoirement être un central et accessible , représentatif de la zone géographique (grosse ville, chef lieu de canton, sous préfecture…).
Par ailleurs, dans ce cas, l’horaire choisi doit également être un « horaire diocésain » c'est-à-dire un horaire qui permettra aux fidèles de cette zone du diocèse de se rendre régulièrement à cette messe dans des conditions normales notamment en tenant lieu du déplacement indispensable.
Si 75 % des messes parisiennes dominicales débutant entre 9h 45 h et 11 h 30, il est assez aisé de se faire une idée de ce qui constitue un horaire adapté et ce qui n’en est pas un surtout si l'on ajoute que les familles attachées à la forme extraordinaire sont souvent des familles nombreuses à qui un horaire trop matinal comme 9h pose de très nombreux problèmes pratiques !
Dès lors que ces deux critères élémentaires ou l’un des deux font défaut, nous nous trouvons alors ipso facto dans le premier cas, c'est-à-dire en présence d'une application du Motu Proprio qui ne concerne que la paroisse et pas l’ensemble d’une zone d’un diocèse.
A l’heure du bilan, cette considération ne sera pas sans importance car il ne serai pas alors honnête d’affirmer qu’il n’y a pas de demande ou que la demande n’est pas assez importante au prétexte que la messe dominicale de 9 h (comme à la Garenne Colombes (92)), de 12 h 15 (Sainte Jeanne de Chantal, Paris 16ème) ou 18h 30 à Notre Dame du Travail (Paris 14 ème) ne fait pas « salle comble »… Non dans ces cas des assemblés de 70 à 100 personnes sont plus que significatives et il faudrait vraiment mettre en place des solutions centrales à des horaires " normaux et familiaux " pour prendre la mesure de toute l' attente de forme " EXTRAORDINAIRE"qui pourrait exister dans un secteur donné.