SOURCE - Bernadette Dubourg, Yann Saint-Sernin - sudouest.fr - 10 juillet 2010
À la demande d'un groupe de fidèles, une messe en latin sera célébrée le dimanche à Arcachon, à partir de demain et juqu'au 22 août.
La messe en latin pour les vacances. C'est ce qu'ont obtenu une trentaine de fidèles à Arcachon cet été. Et c'est ce qui figure sur la plaquette de l'Ensemble pastoral du bassin d'Arcachon.
Cette messe en latin sera célébrée le dimanche matin à 9 heures à la basilique Notre-Dame, dès demain et jusqu'au 22 août.
La première demande avait été faite en fin d'année dernière par l'association Sante Benedicte, spécialement créée en août 2009 et domiciliée au Pyla-sur-Mer.Depuis cet hiver
La présidente, Aude de l'Epinois, se défendait alors de toute étiquette intégriste : « Je comprends les réticences que peut inspirer la messe en latin. Mais nous ne sommes ni Saint-Pie X, ni Saint-Pierre, ni l'Opus Dei. Nous ne faisons aucun prosélytisme. Nous demandons simplement un lieu de culte et un horaire une fois par semaine pour une messe en latin. C'est tout. Je ne comprends pas que nous soyons soumis à un tel parcours du combattant pour une messe en latin désormais autorisée par Rome », déclarait-elle à « Sud Ouest ».
« J'ai rencontré un premier groupe de 7 à 8 personnes, confirme le père Jean-Paul Queyroy, doyen d'Arcachon, particulièrement réticent à cette demande mais qui a tout de même organisé une réunion au début de l'année : « Ils avaient rameuté des traditionalistes. Une dizaine étaient d'Arcachon, les autres de Bordeaux. »
« L'association regroupait surtout des Bordelais qui faisaient valoir une maison de vacances sur le Bassin », confirme Jean-Claude Outriau, membre du conseil pastoral.
Pas de catéchisme
Pour certains paroissiens, la pilule latine est passée de travers. D'autant que la sollicitation de célébrer la messe tridentine à Arcachon s'accompagnait d'une proposition de faire intervenir un prêtre dédié à cette forme de liturgie. « Ils ont dit au curé que s'il était débordé, ils avaient leurs prêtres. Pour nous, il était hors de question qu'un prêtre traditionaliste s'implante à Arcachon », assure Jean-Claude Outriau.
« J'ai dit non clairement, assure le père Queyroy. J'ai accepté à la rigueur de dire la messe en latin mais j'ai refusé le catéchisme. »
Le doyen veut prôner l'apaisement : « Il vaut mieux œuvrer pour l'unité de l'Église que de s'affronter ». Il s'en explique d'ailleurs dans le dernier bulletin paroissial : « La possibilité de célébrer l'eucharistie d'une façon ou de l'autre doit favoriser l'unité de la foi et la participation pleine à tous les aspects de la vie en Église. »
Pour autant, il assure que ce n'est pas « dire la messe en français ou en latin qui est important, c'est ce qu'il y a derrière » . Son avis sur les traditionalistes est entendu : « Ils sont peu nombreux, y compris à Bordeaux, mais ils cherchent à faire croire en France et à Rome que beaucoup les suivent. »
Si cette célébration est désormais autorisée par l'Église (voir ci-contre), l'organisation de cette messe à Arcachon a provoqué diverses réactions.
« Il y a des pour et des contre », résume le père Queroy qui reçoit de nombreux courriers et mails.
« Ce qui m'interpelle, c'est le fait de se mettre en association pour demander une forme de liturgie. Veulent-ils acheter des locaux, et ensuite salarier des gens ? Je n'ai pas pu obtenir de réponse » déclare Jean-Claude Outriau. Il assure qu'au départ du père Queyroy à la retraite, « s'il est remplacé par un prêtre aux idées traditionalistes, je quitterai la pastorale. Et je ne serai pas le seul ».
Pour préparer la messe de demain, le père Queyroy a fait appel à ses souvenirs de jeune prêtre, tout en assurant que la messe en latin ne s'oublie pas : « Cela ne m'empêche pas de dormir, je ferai ce que je pourrai. »
À la demande d'un groupe de fidèles, une messe en latin sera célébrée le dimanche à Arcachon, à partir de demain et juqu'au 22 août.
La messe en latin pour les vacances. C'est ce qu'ont obtenu une trentaine de fidèles à Arcachon cet été. Et c'est ce qui figure sur la plaquette de l'Ensemble pastoral du bassin d'Arcachon.
Cette messe en latin sera célébrée le dimanche matin à 9 heures à la basilique Notre-Dame, dès demain et jusqu'au 22 août.
La première demande avait été faite en fin d'année dernière par l'association Sante Benedicte, spécialement créée en août 2009 et domiciliée au Pyla-sur-Mer.Depuis cet hiver
La présidente, Aude de l'Epinois, se défendait alors de toute étiquette intégriste : « Je comprends les réticences que peut inspirer la messe en latin. Mais nous ne sommes ni Saint-Pie X, ni Saint-Pierre, ni l'Opus Dei. Nous ne faisons aucun prosélytisme. Nous demandons simplement un lieu de culte et un horaire une fois par semaine pour une messe en latin. C'est tout. Je ne comprends pas que nous soyons soumis à un tel parcours du combattant pour une messe en latin désormais autorisée par Rome », déclarait-elle à « Sud Ouest ».
« J'ai rencontré un premier groupe de 7 à 8 personnes, confirme le père Jean-Paul Queyroy, doyen d'Arcachon, particulièrement réticent à cette demande mais qui a tout de même organisé une réunion au début de l'année : « Ils avaient rameuté des traditionalistes. Une dizaine étaient d'Arcachon, les autres de Bordeaux. »
« L'association regroupait surtout des Bordelais qui faisaient valoir une maison de vacances sur le Bassin », confirme Jean-Claude Outriau, membre du conseil pastoral.
Pas de catéchisme
Pour certains paroissiens, la pilule latine est passée de travers. D'autant que la sollicitation de célébrer la messe tridentine à Arcachon s'accompagnait d'une proposition de faire intervenir un prêtre dédié à cette forme de liturgie. « Ils ont dit au curé que s'il était débordé, ils avaient leurs prêtres. Pour nous, il était hors de question qu'un prêtre traditionaliste s'implante à Arcachon », assure Jean-Claude Outriau.
« J'ai dit non clairement, assure le père Queyroy. J'ai accepté à la rigueur de dire la messe en latin mais j'ai refusé le catéchisme. »
Le doyen veut prôner l'apaisement : « Il vaut mieux œuvrer pour l'unité de l'Église que de s'affronter ». Il s'en explique d'ailleurs dans le dernier bulletin paroissial : « La possibilité de célébrer l'eucharistie d'une façon ou de l'autre doit favoriser l'unité de la foi et la participation pleine à tous les aspects de la vie en Église. »
Pour autant, il assure que ce n'est pas « dire la messe en français ou en latin qui est important, c'est ce qu'il y a derrière » . Son avis sur les traditionalistes est entendu : « Ils sont peu nombreux, y compris à Bordeaux, mais ils cherchent à faire croire en France et à Rome que beaucoup les suivent. »
Si cette célébration est désormais autorisée par l'Église (voir ci-contre), l'organisation de cette messe à Arcachon a provoqué diverses réactions.
« Il y a des pour et des contre », résume le père Queroy qui reçoit de nombreux courriers et mails.
« Ce qui m'interpelle, c'est le fait de se mettre en association pour demander une forme de liturgie. Veulent-ils acheter des locaux, et ensuite salarier des gens ? Je n'ai pas pu obtenir de réponse » déclare Jean-Claude Outriau. Il assure qu'au départ du père Queyroy à la retraite, « s'il est remplacé par un prêtre aux idées traditionalistes, je quitterai la pastorale. Et je ne serai pas le seul ».
Pour préparer la messe de demain, le père Queyroy a fait appel à ses souvenirs de jeune prêtre, tout en assurant que la messe en latin ne s'oublie pas : « Cela ne m'empêche pas de dormir, je ferai ce que je pourrai. »