SOURCE - SPO - 5 août 2011
Le collège l’Espérance, fondé en Vendée par Yann de Cacqueray, dépendra désormais de la Fraternité Saint-Pierre, qui en assumait déjà l’aumônerie. À la rentrée prochaine, c’est l’abbé Guillaume Loddé, jusqu’ici au Québec mais qui est passé également par l’Institut de la Croix-des-Ventes à Séez, qui assumera la direction de l’établissement dont la direction pédagogique resterait de la responsabilité de Yann de Cacqueray, qui y donnera également un cours de philosophie. Mais s’il reste dans un premier temps pour aider à la transition, Yann de Cacqueray n’a pas vocation à rester dans l’établissement qu’il a fondé. Celui-ci a la particularité d’être à la fois sous-contrat, de ne pas dépendre de l’enseignement diocésain et de se reconnaître d’inspiration catholique. La Fraternité Saint-Pierre parviendra-t-elle à assumer ce triple défi ? Les années à venir diront ce qu’il en est exactement.
En attendant, sur le site de la Fraternité Saint-Pierre au Québec, l’abbé Loddé explique son arrivée en France :
En attendant, sur le site de la Fraternité Saint-Pierre au Québec, l’abbé Loddé explique son arrivée en France :
L’hiver dernier, un directeur d’école en France a proposé à mes supérieurs qu’un prêtre puisse prendre la direction de son établissement. Nous y étions présents depuis une quinzaine d’années, assurant seulement l’aumônerie. L’ancien directeur, M. de Cacqueray aurait souhaité que la Fraternité s’investisse encore plus dans son école. Mais en raison du manque de prêtres nos supérieurs ont toujours refusé. Pour le bien de son établissement, il a pensé que le mieux serait qu’une communauté traditionnelle dirige l’école.Evidemment, la situation était différente : il y avait là une occasion en or pour notre communauté. Le problème était de trouver un prêtre ayant déjà travaillé dans une école et susceptible de diriger un établissement scolaire. Il n’y avait malheureusement pas beaucoup de possibilité : nous sommes formés pour être dans des paroisses et non pour diriger des écoles. L’abbé Ribeton, supérieur du district de France, s’est souvenu de moi. L’abbé Berg, notre supérieur général, aurait préféré que je reste au Québec. Mais il faut croire qu’ils n’avaient pas d’autre choix. Les premiers contacts ont été pris le 17 février dernier.La question que beaucoup se posent est : pouvais-je refuser? Oui bien sûr. Nous ne sommes jamais obligés de faire la volonté de Dieu. Mais comment prêcher l’obéissance aux enfants vis-à-vis leurs parents, aux adultes envers l’Église, aux séminaristes envers leurs supérieurs, si nous ne montrons pas l’exemple?L’école de l’Espérance se trouve en Vendée. Elle accueille des enfants du CP à la Terminale, de l’apprentissage de la lecture (vers 6 ans) jusqu’à l’entrée à l’Université (18 ans). Les petites classes sont mixtes. A partir de 12 ans nous n’acceptons que les garçons. Une grande partie des élèves sont internes. Ils dorment à l’école du lundi au vendredi et retournent à la maison pour les fins de semaines. L’avantage de cette école est d’être sous contrat avec l’État. Les professeurs sont donc payés par la République française, ce qui évite aux familles de se ruiner. La limite de ce système est que nous ne sommes pas totalement libres dans le choix des professeurs et des programmes. Il faut donc ruser. Les postes clés sont néanmoins assurés par des personnes de confiance (histoire, français, biologie). Nous sommes parfois obligés d’enseigner des contre-vérités : à nous de rectifier. De toutes façons, un jour ou l’autre ils entendront des idées contraires aux leurs : autant que ce soit des gens bien informés qui leur expliquent et leur disent tout de suite le danger de certaines idéologies.
Mon rôle de directeur sera de coordonner l’ensemble de l’établissement. Il me faudra veiller au contenu de l’enseignement, encourager les professeurs. Une part importante de mon activité sera de voir à l’entretien des bâtiments et des 8 hectares de terrain. Mais l’essentiel sera de m’occuper des enfants, d’en faire de bons pères de famille et des futurs prêtres.