SOURCE - Romano Libero, Golias - 10 août 2011
L’une des artisans diligents et même perfectionniste de la réforme liturgique, le cardinal Virgilio Noè vient de mourir. Il était âgé de 89 ans.Le malheureux cardinal Noè doit cependant se retourner dans sa tombe à la lecture d’une récente interview du cardinal espagnol Antonio Maria Canizarès Llovera, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ainsi qu’ancien archevêque de Tolède.
Elégant et d’une immense culture, ce prélat ne peut certainement être catalogué comme progressiste dans la mesure où il jugea fort sévèrement la préparation de la liturgie du Bourget en 1980 lors de la première venue de Jean-Paul II en France. En outre, il fut, sans doute à tort, soupçonné d’être à limogeage de son ancien patron et ami, Mgr Annibale Bugnini, figure charnière de la réforme auquel il reprochait d’aller cette fois trop loin. Il adressait le même reproche à l’un de ses anciens disciples, Mgr Piero Marini. En revanche, il lutta avec beaucoup d’énergie contre le retour même partiel de l’ancienne liturgie. Comme archiprêtre de la basilique Saint Pierre de Rome, il fit accepter la communion dans la main en donnant lui-même l’exemple à la messe du soir et empêcha autant qu’il put la célébration de la messe de Saint Pie Y, qu’il interdit catégoriquement. On pouvait parler d’"intégrisme de Paul VI", une variante de l’échiquier idéologique peu représentée en France sinon par Solesmes sans doute.
D’un tempérament entier, Mgr Canizarès est un conservateur pur sucre et très intransigeant, dont on sait l’hostilité frontale envers le gouvernement de Zapatero. Une hostilité si franche que cela en devint jadis gênant, même aux yeux du Vatican. Cependant, le prélat n’a rien d’un lefebvriste. Au départ il se montrait plutôt rétif au sujet de l’ancienne liturgie, et n’abonde depuis en ce sens que par loyauté envers son ami Benoît XVI.
Mgr Canizarès recommande en tout cas aux catholiques de communier directement sur les lèvres, et non dans la main, et s’ils le peuvent à genoux. Cette recommandation est faite en raison du sentiment d’adoration qui s’impose selon le cardinal. Communier de cette manière est une façon d’avancer dans la voie de la redécouverte du sens de l’adoration. Selon le préfet de la congrégation romaine en charge de la liturgie, si nous banalisons la communion, nous finissons par tout banaliser. Or il n’est pas possible de laisser passer un moment aussi important que la communion, dans la reconnaissance de la présence réelle du Christ.
Son Eminence dénonce en outre les nombreux abus qui ont cours en ce moment et souligne qu’il est indispensable de les corriger, en particulier au travers d’une meilleure formation, à tous les niveaux. Cette formation doit faire en sorte que l’on « célèbre bien, que l’on célèbre conformément aux exigences et à la dignité de la célébration, dans le respect des normes de l’Eglise ». Il insiste encore sur la responsabilité incontournable des évêques en la matière.
L’une des artisans diligents et même perfectionniste de la réforme liturgique, le cardinal Virgilio Noè vient de mourir. Il était âgé de 89 ans.Le malheureux cardinal Noè doit cependant se retourner dans sa tombe à la lecture d’une récente interview du cardinal espagnol Antonio Maria Canizarès Llovera, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements ainsi qu’ancien archevêque de Tolède.
Elégant et d’une immense culture, ce prélat ne peut certainement être catalogué comme progressiste dans la mesure où il jugea fort sévèrement la préparation de la liturgie du Bourget en 1980 lors de la première venue de Jean-Paul II en France. En outre, il fut, sans doute à tort, soupçonné d’être à limogeage de son ancien patron et ami, Mgr Annibale Bugnini, figure charnière de la réforme auquel il reprochait d’aller cette fois trop loin. Il adressait le même reproche à l’un de ses anciens disciples, Mgr Piero Marini. En revanche, il lutta avec beaucoup d’énergie contre le retour même partiel de l’ancienne liturgie. Comme archiprêtre de la basilique Saint Pierre de Rome, il fit accepter la communion dans la main en donnant lui-même l’exemple à la messe du soir et empêcha autant qu’il put la célébration de la messe de Saint Pie Y, qu’il interdit catégoriquement. On pouvait parler d’"intégrisme de Paul VI", une variante de l’échiquier idéologique peu représentée en France sinon par Solesmes sans doute.
D’un tempérament entier, Mgr Canizarès est un conservateur pur sucre et très intransigeant, dont on sait l’hostilité frontale envers le gouvernement de Zapatero. Une hostilité si franche que cela en devint jadis gênant, même aux yeux du Vatican. Cependant, le prélat n’a rien d’un lefebvriste. Au départ il se montrait plutôt rétif au sujet de l’ancienne liturgie, et n’abonde depuis en ce sens que par loyauté envers son ami Benoît XVI.
Mgr Canizarès recommande en tout cas aux catholiques de communier directement sur les lèvres, et non dans la main, et s’ils le peuvent à genoux. Cette recommandation est faite en raison du sentiment d’adoration qui s’impose selon le cardinal. Communier de cette manière est une façon d’avancer dans la voie de la redécouverte du sens de l’adoration. Selon le préfet de la congrégation romaine en charge de la liturgie, si nous banalisons la communion, nous finissons par tout banaliser. Or il n’est pas possible de laisser passer un moment aussi important que la communion, dans la reconnaissance de la présence réelle du Christ.
Son Eminence dénonce en outre les nombreux abus qui ont cours en ce moment et souligne qu’il est indispensable de les corriger, en particulier au travers d’une meilleure formation, à tous les niveaux. Cette formation doit faire en sorte que l’on « célèbre bien, que l’on célèbre conformément aux exigences et à la dignité de la célébration, dans le respect des normes de l’Eglise ». Il insiste encore sur la responsabilité incontournable des évêques en la matière.