Archive 3 - "Merci Très saint Père - Interview publié dans 'Famille Chrétienne' du 26 septembre 1996" |
4 août 2008 - lettre 128 de paixliturgique.com |
Le document ci-après a été publié dans l'édition du 26 septembre 1996 de Famille Chrétienne. Il a déjà 12 ans, Christian Marquant, Président de l'Association Oremus, se faisait publiquement l'écho de catholiques très nombreux qui souhaitaient vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle de l'Eglise. Ce texte nous éclaire sur ce qu'étaient déjà les intentions de ces familles il y a 12 ans et plus. On comprend dès lors mal qu'en 2008, il existe encore des évêques qui, pour ne pas mettre en pratique le Motu Proprio de Benoît XVI, osent encore se réfugier derrière ce que nous pensons être de fausses interrogations (qui sont les fidèles traditionnels ? existent-ils vraiment ? que veulent ils ?...) et continuent, au fil des années, à faire croire qu'il découvrent le problème et que du temps est nécessaire pour savoir que faire... Nous n'avons rien à cacher et beaucoup à partager. Encore faut-il que nos Pasteurs soient loyaux, jouent la carte de la paix et cessent d'entretenir des combats d'arrière-garde dont l'étude de l'abbé Barthe (Lettre PL 122 à 125) nous a montré le caractère "archaïque". Voici l'article : Merci Très Saint Père Questions à Christian Marquant, président d’« Oremus ». Plusieurs quotidiens (Le Monde, Le Figaro, L’union de Reims…) ont publié, il y a quelques jours, une page publicitaire insolite : un message titré « Merci Très Saint Père », remerciant le pape d’avoir autorisé la célébration de la messe tridentine et demandant que les fidèles puissent y assister dans tous les diocèses de France. Ce message était signé de l’association Oremus. Qu’est-ce qu’« Oremus » ? Nous sommes une association de laïcs dont le but est la promotion de l’ancienne messe latine. Notre objectif est que, d’ici à l’an 2000, celle-ci puisse être célébrée de façon paisible et régulière dans tous les diocèses de France, pour être accessible à tous les fidèles qui la demandent et qui souhaitent être en pleine communion avec leur évêque en assistant à la messe dans leur propre diocèse. En 1984, puis en 1988, le Saint-Père a demandé que l’usage de l’ancien missel soit accordé de manière « large et généreuse ». Mais huit ans après, la messe tridentine est encore absente dans cinquante diocèses de France. Pourtant, beaucoup de fidèles la demandent : en 1995, une supplique au Saint Père, en faveur d’une large autorisation de la messe tridentine, a eu cinquante mille signataires. Or, plus de la moitié n’étaient ni des membres réguliers, ni des participants réguliers à ce qu’on appelle « la tradition ». Preuve que l’ancienne liturgie attire beaucoup plus largement qu’on ne croit. Mais ne s’agit-il pas de nostalgiques qui sont attachés à cette liturgie pour des raisons sentimentales ? J’ai 44 ans et leurs autres membres d’« Oremus » ont tous moins de 30 ans. Ce n’est pas l’âge de la nostalgie ! Au pèlerinage traditionnel de Chartres, la très grande majorité des pèlerins sont des jeunes : comment seraient-ils nostalgiques ? Ils ne sont pas attachés à cette messe par sentimentalité, mais parce qu’ils trouvent des richesse spirituelles et théologiques et que, pour beaucoup, ils se sont convertis, ou reconvertis, grâce à elle. Quelle est votre action ? Nous comptons d’abord sensibiliser les évêques aux difficultés des nombreux catholiques, fidèles à l’Eglise, qui désirent la messe tridentine. Nous voulons aussi faire prendre conscience à ces familles qu’elles ne sont pas isolées. Les signatures de la supplique montrent qu’il n’y a pas un diocèse de France qui ne compte au moins quelques dizaines, et le plus souvent centaines, de demandeurs. N’allez-vous pas relancer la polémique et susciter de nouvelles divisions dans l’Eglise en France ? C’est tout le contraire que nous désirons. Dans le passé, il y a certainement eu des maladresses, et en plusieurs endroits la situation a pu se crisper. Mais notre désir est précisément de renouveler le dialogue, de faire oublier les blocages. C’est ce qui s’est passé dans une paroisse comme Port-Marly, dans les Yvelines, où après une période conflictuelle, une solution heureuse et paisible a pu être trouvée. Un évêque a pu craindre d’autoriser la messe tridentine en pensant que cela divisera son diocèse. Mais l’expérience montre l’inverse : des liens fraternels se renouent et des fidèles parfois méfiants redécouvrent le sens de l’Eglise, dans son unité hiérarchique. Il n’est pas question d’opposer les fidèles à leur évêque, ni le pape aux évêques ! Et il faut ici remercier les nombreux évêques qui, par leur bienveillance, ont permis de renforcer le tissu ecclésial. Propos recueillis par Edouard Huber Famille chrétienne n° 976 du 26 septembre 1996. Réflexions de Paix Liturgique 1 - Renouveler le dialogue, ne pas opposer les fidèles, ne rien imposer à personne, faire paisiblement l'expérience de la Tradition... Voilà de nombreuses années que les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l'Eglise disent ouvertement ce à quoi ils aspirent. Entretenir la caricature et les préjugés n'est qu'un moyen mal intentionné pour refuser la rencontre et la paix. 2 - Ce qui était vrai en 1996 l'est encore plus aujourd'hui après que le Pape a rappelé que la forme extraordinaire du rite romain n'a jamais cessé d'être permise. Pourtant, force est de constater que le plan concerté de l'épiscopat français pour empêcher concrètement l'évolution de la pratique traditionnelle n'a fait - sauf de trop rares exceptions - que perdurer depuis toutes ces années. 3 - Notre désir reste le retour à la Paix et à l'unité avec, à l'instar de ce que préconise le Saint Père, la coexistence pacifique des deux formes du rite romain dans toutes les grandes paroisses. |