Pour Luc Perrin. Accords, levée de condamnations et fin de crise |
27 août 2008 - par Ennemond - leforumcatholique.org |
Cher Luc Perrin, Vous suscitates ma sagacité dans ce message. A mon sens, je ne crois pas me tromper en vous confirmant que la thèse oubliée par Mgr de Galarreta est la bonne. Une réitération des condamnations n'a absolument aucun sens au sein du pontificat de Benoît XVI. Les condamnations de 1988 ne touchent pas que quatre évêques, ni même (symboliquement) tous les prêtres ou tous les fidèles de la FSSPX. Elle touche aussi tout ce qui est traditionaliste ou - plus largement - conservateur dans l'Eglise. Lever cette condamnation, c'est lever le tabou qui pèse comme une chappe de plomb sur tout ce qui est plus ou moins "classique" et "traditionnel" dans le Monde catholique. Nos amis les évêques de France ne le savent que trop ! Un arrêt des relations avec la Fraternité Saint-Pie X ne me semble pas non plus convenir. Qui suit bien tout ce que le cardinal Ratzinger a déclaré sur la FSSPX à l'époque où il était président de la CPDF verrait dans une telle pause un bouleversement. Le pape est attaché à cette question. Qu'il prenne le temps et la réflexion est une chose, mais les horizons romains de la prochaine rentrée ne semblent annoncer ni une "pause" ni un "game over". Comment Rome doit-elle procéder ? Ce n'est certes pas à la Fraternité ni - pire encore - à quelque liseur de donner son avis. Il me semble que les prélats curiaux sont assez imaginatifs pour trouver "la" solution. Pour une levée des condamnations ultra-rapide au début-1939, ils ont bien trouvé "le" texte qui convenait à toutes les parties. Il me semble que la Fraternité n'attend pas non plus que le cas de nécessité invoqué par Mgr Lefebvre puisse constituer une porte ouverte à tous les rebelles. Une partie de la solution se trouve sans doute dans ce que vous évoquez. Une levée des condamnations apparaît comme une suite logique du Motu Proprio. Si les condamnations ont été prononcées en 1975, 1976 et 1988 à l'encontre de Mgr Lefebvre et de son oeuvre, c'est sur les bases de l'interdiction de la messe tridentine et de l'interdiction de former des prêtres à cette fin. On peut pousser plus loin en parlant d'interdiction de former des prêtres qui enseigneraient la doctrine qui allait avec cette messe. Une mesure simple consisterait à partir du principe que ces condamnations ayant été faites - au moins - avec un principe faussé, elles devraient - au moins - être suspendues. Si le Saint Siège cherche un texte pour faire reposer ce que beaucoup considèreraient peut-être étrangement comme une mesure de clémence, il suffirait sans doute d'ouvrir le site officiel de la FSSPX et de relever la lettre aux Amis et Bienfaiteurs (vous noterez que c'est toujours l'avant-dernière qui fait la "une") pour appuyer cette mesure. A lire les interventions, je trouve que beaucoup trop d'observateurs confondent trois temps : 1. celui de la levée des condamnations 2. celui d'un accord pratique 3. celui de la fin de la crise de l'Eglise Les trois peuvent être séparés d'une seule journée, comme ils peuvent être espacés de plusieurs années. L'objection du vide canonique ne tient pas lorsqu'on considère des situations similaires. Le premier temps est entre les mains du Saint-Siège uniquement. Le second relève du Saint-Siège et de la FSSPX conjointement. Le troisième dépend sans doute beaucoup plus de nos prières et de notre sanctification à chacun. Si nous hâtions la venue du troisième, sans doute les deux premiers se profileraient-ils rapidement, eu égard aux avis contrastés qui pleuvent depuis le mois de juin. Pour l'heure, les cinq points du début de l'été n'étaient pas une simple préparation au premier temps. Si tel était le cas, éventuellement, dans la tête d'un prélat ou deux qui s'est par la suite confié, cela veut dire que le premier problème de l'Eglise est un problème de communication, ce que je ne crois pas. Mais on se tromperait en imaginant que la CED est un bloc uni et soudé pour défendre le mouvement traditionaliste. |