SOURCE - Golias - 2 décembre 2006
La Commission Pontificale "Ecclesia Dei" a été instituée par Jean-Paul II en 1988 pour faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, séminaristes et religieux - religieuses liés à la Fraternité fondée par Mgr Lefevbre, et qui désirent rester unis au pape et à Rome.
Le secrétaire de cette Commission est Mgr Camille PERL. C’est à lui que s’adressent donc "les tradis" lorsqu’ils ont des "problèmes" avec l’évêque, appelé l’Ordinaire, dont ils dépendent.
Un groupe de chrétiens traditionalistes allemands s’était vu refuser par son évêque la célébration de la messe selon l’ancien rite. Ce groupe s’est donc adressé à la commission "Ecclesia Dei". Mgr PERL leur a répondu dans un courrier daté du 7 novembre 2006, et que nous publions après nos brefs commentaires.
On remarquera que dans cette réponse, Mgr PERL redit longuement la loi qui permet à l’évêque de refuser la célébration de la messe de Pie V.
Bien ! Mais ensuite il se cache derrière ce rappel à la loi pour mieux encourager ces tradis à la contourner en rappelant que la messe ancienne célébrée "en privé" n’a pas besoin d’autorisation. Suit alors deux phrases absolument magnifiques, dignes de figurer en bonne place dans tous les manuels de théologie morale :
" On peut aussi se demander s’il était perspicace de mettre l’Ordinaire au courant du fait que la messe était célébrée selon le rite ancien, ceci avec l’intention "d’être en règle" (un argument typiquement allemand). N’aurait-il pas mieux valu considérer cette célébration par le Père comme une célébration privée, sans trop en parler ? "
Dans ces deux phrases on a tout : l’appel à la transgression de la loi par celui qui est chargé de la faire appliquer, et dans la foulée l’encouragement à l’hypocrisie et au mensonge. Ce faisant Mgr Perl ne cache pas ses sympathies profondes.
Et dire que le Vatican se désole de la perte du sens de l’obéissance chez les chrétiens… Allez-y, chers frères, mais surtout n’en parlez pas. Ainsi prêche Monseigneur PERL.
Voici sa lettre, traduite de l’allemand par nos soins :
Et dire que le Vatican se désole de la perte du sens de l’obéissance chez les chrétiens… Allez-y, chers frères, mais surtout n’en parlez pas. Ainsi prêche Monseigneur PERL.
Voici sa lettre, traduite de l’allemand par nos soins :
Votre lettre du 11 septembre nous est bien parvenue, nous vous en remercions et vous prions de nous pardonner d’avoir tardé à vous répondre.
Vous posez la question de savoir si l’évêque diocésain peut interdire de célébrer la sainte messe selon le rite ancien, même si le « Rector ecclesiae » l’a autorisée. La réponse est : oui, il peut le faire.
Le Canon 838 § 3 du droit ecclésial dit : « Il appartient à l’évêque diocésain d’émettre dans les limites de sa compétence, des normes obligatoires pour tous concernant la liturgie. »
La célébration publique de la sainte messe relève incontestablement de la compétence de l’évêque, c’est-à-dire qu’il peut en accorder la permission ou l’interdire.
Le fait que - comme vous l’évoquez - le prêtre est membre d’un institut qui jouit du privilège de célébrer dans le rite romain sous sa forme ancienne, c’est-à-dire de célébrer selon le missel de 1962, ne change en rien la compétence de l’évêque du lieu.
Le prêtre peut célébrer selon ce rite en privé, dans les églises et chapelles de son institut et en tous lieux où le « rector ecclesiae » le lui permet.
Par contre lorsqu’il s’agit d’une célébration eucharistique publique, la compétence de l’évêque entre incontestablement en jeu.
S’il interdit cette manière de célébrer la messe en public, alors tant le « Rector ecclesiae » que le prêtre en question sont tenus de s’en tenir aux injonctions de l’évêque. C’est ce que dit la loi.
Autre chose est de savoir si l’évêque du lieu a agi de manière opportune en se prononçant pour cette interdiction, ce qui, selon votre point de vue, est à mettre en doute.
On peut aussi se demander, s’il était perspicace de mettre l’Ordinaire au courant du fait que la messe était célébrée selon le rite ancien, ceci avec l’intention « d’être en règle » (un argument typiquement allemand).
N’aurait-il pas mieux valu considérer cette célébration par le Père, comme une célébration privée, sans trop en parler ?
Vous serez sans doute déçu de ma réponse mais je ne puis vous en donner une autre. Vous avez dû apprendre par la presse que le Saint Père à l’intention de revoir les questions dans ce domaine.
Il serait bon d’attendre patiemment le changement juridique de cette situation. Priez afin que le Seigneur dirige comme bon lui semble.