SOURCE - Abbé Joe Pfeiffer, sspx - original en anglais - version française par le forum "Un Evêque..." - 12 aout 2012
Aujourd’hui, nous sommes le 11ème dimanche après la Pentecôte. Il y a deux annonces : il y a eu cette semaine une réunion de prêtres en Virginie. Au début, il devait y avoir beaucoup de prêtres, mais finalement, nous avons été cinq prêtres à la réunion à Vienne, en Virginie : Ronald J. Ringrose qui nous a reçus dans sa chapelle St Athanase, moi-même, Richard Voigt, qui est un prêtre salésien qui a été avec mon frère à Syracuse pendant de nombreuses années, David Hewko et l’abbé François Chazal. A cette réunion, nous avons commencé à former une résistance contre l’actuelle néo-direction de la néo-Fraternité qui a officiellement décidé et approuvé, lors du dernier chapitre, le 14 juillet 2012, de se mettre sous la direction de la Rome moderniste. Ils ont déterminé les conditions... Ce qui signifie que dans son principe, la Fraternité a accepté d’aller contre Monseigneur Lefebvre et de nous placer sous la coupe de la Rome moderniste. Donc nous ne pouvons accepter cela. De plus, chacun d’entre nous, prêtre, a reçu l’ordre d’être silencieux et de ne pas prêcher contre un accord ou un compromis et on nous demande de nous taire également contre toutes les choses qui pourraient être perçues comme allant contre la présente orientation du Supérieur Général. Et donc nous ne pouvons pas faire cela car cette orientation va contre l’orientation de la Fraternité et contre l’orientation de toute la Tradition catholique de ces 40 dernières années. Et donc nous avons fait une déclaration que nous avons envoyée à nos supérieurs et aussi au monde, le 10 août, et qui exposait la situation et la crise actuelle dans la Fraternité Saint Pie X. (NDL ref. Déclaration)
La première de ces conditions [établies par Mgr Lefebvre] est que Rome se convertisse à la Foi catholique, et cette condition n’est plus présente dans les conditions et c’est la condition principale pour nous tous, dans le combat de la Tradition et c’est pour cela que nous avons cette chapelle ici, créée en 1973, parce que nous devons rester fermes dans la Foi. Nous devons maintenir cette Foi jusqu’à ce que Rome retrouve ses sens. Et donc nous maintenons ce combat qui est non seulement le combat de Mgr Lefebvre mais celui de tous les prêtres traditionnels et des fidèles dans le monde. Et donc, notre base sera ici à Boston, dans le Kentucky, à la chapelle de Notre-Dame du Mont Carmel.
[ndlr. L’adresse exacte est : Rev. Fr. Joseph Pfeiffer, SSPX, Our Lady of Mt Carmel Church,1730 N. Stillwell Rd., Boston, KY 40107]
(lecture épître et évangile)
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Nous nous trouvons aujourd’hui au début d’une importante croisée des chemins, dans l’histoire de notre Fraternité, dans laquelle nous découvrons pour la première fois deux mouvements différents qui sont maintenant très visibles. Cela fait de nombreuses années que ces mouvements sont dans la Fraternité et au sein de la Tradition, mais à présent, ils sont sortis au grand jour et sont devenus visibles.
Father Chazal relevait, en se remémorant son enfance, en 1987, en France, à Paris, à Saint Nicolas du Chardonnet, qu’à ce moment, Mgr Lefebvre était vraiment scandalisé, il était très en colère contre le scandale d’Assise. Il avait fait un tract rouge où l’on représentait le démon en enfer qui appelait Jean-Paul II et les âmes qu’il avait rassemblées à Assise. Le démon les rassemblait et les attirait en enfer. C’était un tract très offensif. Et il disait comment Jean-Paul II faisait un grand scandale contre l’Eglise en priant ensemble avec les fausses religions, faisant ainsi un très grave péché contre le premier commandement. Et il sortit ce tract qui fut aussi édité à « l’Angelus », aux Etats-Unis, ce qui est maintenant oublié depuis longtemps.
Là, (l’abbé Chazal servait la Messe ce jour-là), le prêtre dirigeant de Saint Nicolas monta la valise à l’étage puis redescendit la valise.(Il y a en effet une partie de l’église où l’on peut monter et où les prêtres vivent)... Et il y avait des milliers de ces tracts, et ces milliers de tracts furent posés sur le côté de l’escalier et ne furent jamais distribués aux fidèles. [L’abbé Chazal enfant] se demandait ce que faisaient là tous ces tracts...
Monseigneur Lefebvre avait donné l’ordre explicite : « ces tracts doivent être distribués à tous les gens de France. Ils doivent connaître ce grand scandale d’Assise ». Mais le prêtre de la Fraternité Saint Pie X qui dirigeait Saint Nicolas du Chardonnet décida qu’ils ne seraient pas distribués, parce qu’il n’était pas d’accord avec Monseigneur. Il n’était pas d’accord avec Monseigneur. Il n’était pas d’accord au sujet de l’attaque négative contre Rome, il n’était pas d’accord que nous devions nous lever vigoureusement pour la Foi de la même façon dont Mgr Lefebvre se levait pour elle. Ce prêtre a quitté la Fraternité 20 ans plus tard. Et donc il est resté pendant ces 20 années et il y a beaucoup de prêtres dans la Fraternité pendant ces 40 dernières années, qui ont eu une autre orientation que l’orientation de Mgr Marcel Lefebvre.
Il ne sont pas d’accord sur le fait qu’il faut s’opposer à la Rome conciliaire, à « l’Eglise conciliaire ». Mgr Lefebvre avait l’habitude d’utiliser ce terme à propos des deux différentes Romes : il y a la Rome éternelle et la « Rome conciliaire ». Mais en fait, il n’a pas inventé l’expression [« Rome conciliaire »]. Ce fut Mgr Benelli, en 1976, qui a écrit à Mgr Lefebvre à l’époque de la suspension de la Fraternité. Il a dit : « s’ils [les séminaristes d’Ecône] sont de bonne volonté et sérieusement préparés à un ministère presbytéral dans la fidélité véritable à l’Église conciliaire, on se chargera de trouver ensuite la meilleure solution pour eux, mais qu’ils commencent d’abord, eux aussi, par cet acte d’obéissance à l’Église. »
Monseigneur Lefebvre commente les mots de Mgr Benelli :
« Quoi de plus clair ! Désormais, c'est à l'Eglise conciliaire qu'il faut obéir et être fidèle et non plus à l'Eglise catholique. C'est précisément tout notre problème; nous sommes suspens a divinis par l'Eglise conciliaire et pour l'Eglise conciliaire dont nous ne voulons pas faire partie.Cette Eglise conciliaire est une Eglise schismatique parce qu'elle rompt avec l'Eglise catholique de toujours. Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte (...)L'Eglise qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Eglise conciliaire n'est donc pas catholique. »
Father Hannifin n’était pas un membre de la Fraternité St Pie X, il était du diocèse de Louisville, dans le Kentucky. Il était né dans le Connecticut et travaillait dans d’autres lieux. Il avait coutume de dire en chaire : « Ce n’est plus une Eglise catholique, c’est l’Eglise conciliaire. »
Il y a deux Eglises.
Il y a « l’Eglise conciliaire » et ils l’appellent eux-mêmes « l’Eglise conciliaire ». Maintenant ils disent : « l’Eglise du concile », « l’Eglise conciliaire », « l’Eglise du Concile », eux-mêmes l’appellent ainsi. Ils disent eux-mêmes : « Evêques, nous devons répandre « l’esprit du Concile ». Ils ne disent plus « répandre le saint Esprit » ou « l’esprit de la sainte Eglise catholique romaine » ou « l’esprit de Notre seigneur Jésus-Christ », mais plutôt : « l’esprit du Concile ». C’est ce qu’ils enseignent. Ce n’est pas nous qui disons cela, ce n’est pas Mgr Lefebvre qui a inventé le terme « Eglise conciliaire ». Ce sont eux-mêmes qui parlent d’eux-mêmes comme d’une « Eglise conciliaire ».
Et Mgr Lefebvre continue en 1984 : « Nous sommes convaincus de cela. Ce sont eux qui ont tort. Ce sont eux qui ont changé de cap, eux qui ont rompu avec la Tradition de l’Eglise, qui se sont précipités dans des nouveautés. Nous sommes convaincus de cela. C’est pourquoi nous ne les rejoignons pas, c’est pourquoi nous ne pouvons pas travailler avec eux. Nous ne pouvons collaborer avec des gens qui s’éloignent de l’esprit de l’Eglise, de la Tradition de l’Eglise ».
Ce « nous » se réfère à la Fraternité Saint Pie X et à tous ces fidèles de la Tradition. C’est à ce « nous » que se référait Mgr Lefebvre en 1984 puis de nouveau en 85, 86, 87, 88, 89 et 90. Il a cessé de s’y référer le 25 mars 1991, parce que ce fut le jour où il est allé au ciel. Mais jusqu’à ce jour, il n’a cessé d’affirmer la même vérité : « NOUS NE POUVONS PAS LES REJOINDRE. NOUS NE POUVONS COLLABORER AVEC DES GENS QUI S’ELOIGNENT DE L’ESPRIT DE L’EGLISE... Je me souviens de Father Hannifin donnant ses profonds arguments théologiques. Tous les prêtres venaient ici demander : « Mais mon père : quel article du Code de Droit Canon,quel dogme, quel détail ne va pas dans la nouvelle Messe ? » Et il avait l’habitude de leur donner cette réponse très profondément théologique : « La nouvelle Messe ? Ce qui ne va pas dedans ? Elle est cause que les gens vont en enfer, c’est cela qui ne va pas ... Arrêtez de la dire ! » C’était tout son argument théologique. Et étant enfant, j’ai vu certains de ces prêtres pleurer, d’autres trembler, d’autres être troublés, d’autres être calmes. Aucun ne le contestait parce qu’il disait la vérité. La vérité est que la nouvelle Messe, la nouvelle Eglise conciliaire et la nouvelle orientation conciliaire mènent les âmes en enfer !
Mais la nouvelle Fraternité saint Pie X dit : nous voulons mettre nos brebis, les âmes confiées à nos soins sous la direction des évêques locaux qui sont des loups. Beaucoup d’entre eux sont des loups habillés en loup. Ils n’agissent même plus en agneaux. Ce sont clairement des loups. D’autres sont des loups déguisés en agneaux mais ce sont tous des loups et ils désirent détruire la Foi, ils désirent nous faire disparaître, ils désirent détruire la Tradition et ils désirent fermer nos chapelles. Ils désirent faire cesser la pratique de la Foi catholique comme elle devrait être pratiquée, dans son intégralité. Quand ils autorisent ces Messes en latin, ils mettent toujours de petites conditions. Quand ils autorisent « l’indult », c’est un indult qui signifie que nous devons accepter la nouvelle messe : nous devons accepter les principes... Mgr Lefebvre dit : « nous ne pouvons pas faire cela, nous ne pouvons pas accepter les principes ». C’est comme si une femme disait à son mari : « J’accepte le principe que tu puisses faire un adultère.Tu n’as pas à être fidèle. » Le mari peut être innocent, parce qu’il n’a jamais commis d’adultère, mais elle, si elle accepte le principe de permettre l’adultère, au moment où elle accepte le principe, à ce même moment, elle est en état de péché mortel, même si son mari n’y est pas...
Ces supérieurs de la Fraternité qui ont accepté le principe que nous puissions nous mettre sous la coupe de la Rome moderniste, sont allés contre le principe que le berger doit protéger les brebis contre les loups... A présent, ils ne l’ont pas encore fait. Nous prions pour qu’ils se convertissent et qu’ils se repentent d’aller contre les principes de Mgr Lefebvre et d’agir en défaveur des brebis. Le pasteur doit donner sa vie pour ses brebis...Et là, nous découvrons que les pasteurs mettent en « condition souhaitable », en « condition désirable » que nous aimerions de préférence ne pas nous mettre sous l’autorité des évêques locaux qui essayent de nous tuer, mais ce qui est le plus important pour nous, c’est que nous soyons approuvés afin que nous ne soyons plus injuriés. Les disciples de Notre Seigneur Jésus-Christ ont toujours été injuriés par le monde, Mgr Lefebvre a été appelé « rebelle ». Son séminaire était appelé « un séminaire sauvage », nous avons toujours été appelés désobéissants... Et maintenant, ils utilisent le même langage contre nous. Ont-ils oublié ?
Comment peuvent-ils dire que nous sommes rebelles quand ils sont rebelles ? Comment peuvent-ils dire que nous sommes désobéissants, quand ils sont désobéissants ? Que nous sommes vagus [errants] quand ils sont vagus ? Aucun prêtre de la Fraternité st Pie X n’est sur la liste officielle de l’annuaire catholique national. Aucun prêtre de la Fraternité n’est incardiné dans un diocèse ou un ordre religieux approuvé dans l’Eglise catholique. Et quand Rome parle de nous elle nous appelle « lefebvristes ». Ils ne nous acceptent pas en tant que Fraternité St Pie X. Ils pensent que sa suppression en 1976 (qui est illégale d’après le vrai droit de l’Eglise), ils croient que cette suppression illégale et immorale est légale. C’est pourquoi ils disent que tous, nous sommes vagus... Il y a un proverbe qui dit : Ceux qui sont eux-mêmes vulnérables ne devraient pas nous jeter la pierre...
Nous avons toujours appelé nos chapelles « chapelles » et non « église ». Nous ne les avons jamais appelées « églises » Nous les appelons « chapelles » parce qu’une chapelle est un lieu privé, une église est approuvée par l’ordinaire du lieu. Nous disons que nos lieux de cultes sont des chapelles. Il y a de grandes chapelles comme celle de Saint Isidore et des petites chapelles, comme celle-ci. Ce sont des chapelles, parce que ce sont des lieux vers lesquels les gens vont comme vers un refuge, parce qu’ils ne peuvent aller à leur paroisse ordinaire ; parce que s’ils vont à leur paroisse ordinaire, ils ne pourront aller à la vraie Messe, ils ne pourront pas apprendre la Foi catholique, parce qu’ils seront dans une Eglise conciliaire qui n’est pas la même que l’éternelle Eglise catholique et romaine. Elle est différente.
Le pape est le pape de deux Eglises. Le pape est le vrai pape et c’est une sottise de nous accuser de sédévacantisme. Nous savons que le pape est le pape, c’est notre saint Père. Mais malheureusement, il dit la nouvelle Messe qui n’est pas une messe sainte. Il enseigne une nouvelle doctrine qui n’est pas une sainte doctrine. Et nous avons appris de nos fondateurs, de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des apôtres que « s'il arrivait qu’un Ange venu du ciel (c’est-à-dire un évêque, nous disent les Pères de l’Eglise. Ange = messager, évêque ) vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu'il soit anathème. » Et il dit : « si nous-mêmes », c’est à dire, moi, St Paul, « ou un autre ange vous enseigne quelque chose de différent, qu’il soit anathème ». Il n’a pas dit : « Distinguez : prenez les bonnes choses et rejetez le mal. » Si vous avez un gâteau qui contient du poison, c’est seulement 5% de poison. Si vous l’examinez, les raisins de ce gâteau ne sont pas du poison... Mais vous ne prenez pas un gâteau qui contient 5% de poison, parce que vous serez mort à 100% ! Le Titanic était bon à 95%, mais il est à 100% au fond de l’océan. 100% des gens qui sont restés dedans sont aussi au fond de l’océan. Mgr Fellay a commencé à suivre ce dangereux chemin, quand en 1999, il a dit que 95% du concile était bon. C’était il y a de nombreuses années. Et il a dit au début des années 2000 que nous acceptions de dire que c’était un concile légitimement convoqué, « C’était un concile légitimement convoqué » En d’autres termes, « ils se sont rencontrés et ils ont eu une réunion et c’est légitime qu’ils aient eu une réunion ». C’est un double langage.
Quand nous disons que nous n’acceptons pas le concile, nous ne voulons pas dire que nous n’acceptons pas qu’ils se soient réunis au Vatican. Nous voulons dire que nous n’acceptons pas leur enseignement. Maintenant nous changeons de langage. Dix ans plus tard, un de ses propres prêtres a dit : « Monseigneur Fellay a dit que c’était un concile légitime »... Et il a oublié le mot « convoqué » C’est un concile légitime, donc il doit être OK. Maintenant ce modernisme est entré et touche beaucoup de prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Cela fait longtemps qu’il est parmi nous, mais maintenant, il se manifeste ouvertement. Avant, c’était secret, mais maintenant, il se manifeste ouvertement et lorsqu’il se manifeste ouvertement, il n’est pas corrigé. Ces prêtres qui ont dit qu’Assise III n’était pas si mal que cela sont en bonne position et ne sont pas punis. Et ils ne sont pas corrigés. Mais les prêtres qui disent qu’Assise III était très mauvais... Le lendemain du jour où il a écrit sa lettre condamnant Assise III, l’abbé de Cacqueray a reçu un châtiment de Menzingen. Le jour suivant ! « Pourquoi avez-vous écrit cette condamnation d’Assise III ? » Il leur répondit : « Vous m’avez donné la permission. »
C’est la raison pour laquelle il a écrit sur le document : « avec la permission du supérieur général »... Parce qu’il savait que le supérieur général allait probablement être mécontent et donc il avait appelé le supérieur général en lui demandant : « Puis-je faire cette lettre condamnant Assise III ? » Et on lui a répondu. « Oui, bien sûr. »
Et il l’a fait et le jour suivant, le supérieur général l’a appelé et lui a demandé : « - Pourquoi avez-vous fait cela ? - Mais vous m’avez dit que je pouvais le faire – C’était tard le soir et je n’ai pas eu la possibilité de relire tout le texte. C’était une critique trop négative ! ». C’est un fait qu’il y a une nouvelle orientation dans la hiérarchie de la Fraternité Saint Pie X, différente de ce qu’elle était auparavant et cette orientation est malheureusement contre l’orientation de Mgr Lefebvre et contre l’orientation de tout prêtre catholique traditionnel fidèle.
Nous devons continuer selon la ligne de Mgr Lefebvre et y être fidèle, non pas parce que c’est l’opinion d’un vieil archevêque français, mais parce que c’est l’opinion de Notre Seigneur Jésus-Christ et des saints depuis 2000 ans. Et ce ne sont pas des opinions : ce sont des dogmes de Foi. Et c’est une façon de nous comporter que nous devons avoir en tant que catholiques, non seulement évêques et prêtres, mais aussi tous les fidèles.
Un prêtre traditionnel nous parlait l’autre jour et il nous a dit à la réunion de Vienne : « J’approuve votre recherche de la vérité. C’est une chose honnête de rassembler les gens ensemble et de rechercher la vérité. » Je ne recherche pas la vérité. Je sais que Jésus-Christ est Dieu. Le seul moment où nous recherchons la vérité c’est quand nous venons à la Messe nous agenouiller devant la Vérité, c’est quand nous allons nous confesser pour recevoir l’absolution de la Vérité. Nous ne recherchons pas la vérité. Nous ne nous réunissons pas comme des prêtres en guerre pour rechercher la vérité et ensuite écrire un document que nous envoyons au monde. La Vérité est incarnée. La Vérité est un homme réel qui est aussi un vrai Dieu. C’est celui qui va prêcher la parole de Dieu pour sauver les âmes qui existent réellement et qui apporte la sainte communion à de vraies âmes et qui donne l’extrême onction à de vraies âmes. Notre Foi est incarnée. Et si vous dites que vous croyez en Dieu et que vous croyez en la Vérité mais que vous ne récitez pas le chapelet en famille, votre croyance n’est pas réelle. Elle n’est pas incarnée. Si vous dites que vous croyez en Dieu et que vous croyez en la vérité, que vous croyez en la recherche de la vérité, mais que les gens au travail ne savent pas que vous faites partie de l’aile droite catholique « complètement fana », alors vous n’êtes pas dans la vérité. C’est quelque chose que nous devons vivre. Ce doit être incarné. Nous sommes une Eglise incarnée et l’Eglise moderne aussi.
Mais l’Eglise moderne est l’incarnation de l’adoration de l’homme, le sauvage. C’est pourquoi, plus l’Eglise actuelle adore l’homme, plus elle devient sauvage. Elle devient de plus en plus sauvage chaque jour. Le nombre de prêtres homosexuels est innombrable, le nombre des évêques homosexuels est innombrable : ce sont des sauvages ! Et il parlent du culte de l’homme. Jean-Paul II nous dit que Notre Seigneur Jésus-Christ est venu « pour révéler l’homme à l’homme ». Nous ne sommes pas ici pour révéler l’homme à l’homme. Nous apportons la révélation divine pour révéler Dieu à l’homme et pour amener l’homme à Dieu. C’est Dieu qui est le centre, Dieu qui est le créateur, Dieu qui est le but. Nous sommes dans une Eglise centrée sur Dieu. Mais l’Eglise conciliaire est une Eglise centrée sur l’homme. C’est pourquoi ils célèbrent le culte face à l’homme parce que c’est à l’homme qu’ils rendent un culte et nous, nous célébrons face à Dieu parce que c’est à Dieu, que nous rendons un culte. Et ce n’est pas seulement une question de rubriques. Et si nous nous autorisons à chercher une approbation et à rentrer à l’intérieur de la chose moderniste nous serions mangés par le monstre moderniste, comme tous les autres ont été aussi mangés.
Et Mgr Lefebvre dit, en 1984 : « Je crois que c’est cette vue qui doit nous guider dans notre situation actuelle. Ne pas nous faire illusion en croyant que par ces petits coups de frein qui sont donnés à droite et à gauche dans les excès de la situation actuelle, nous assistons à un retour complet à la tradition. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. »
Donc ils vous donnent la Messe d’indult, puis une autre. Syracuse est un magnifique exemple. Que font-ils ? Ils ouvrent un centre de Messe d’indult, juste de l’autre côté de la rue où se trouve notre chapelle. Father Tim avait l’habitude de sortir sur le trottoir et de faire des signes de main aux gens de l’autre côté. Et ils s’éloignaient en fronçant les sourcils. Mais ils avaient leur chapelle, c’était leur Messe, à la même heure que la nôtre. Et savez-vous ce qui s’est passé et ce qui va encore se passer ? Devinez ce qui est arrivé à la Messe d’indult : leur église a fermé. Et ils sont en train de la vendre à des protestants. Elle est en vente en ce moment. Nos églises restent ouvertes. Pourquoi ? Parce que nous représentons la vérité. Eux représentent l’approbation. Quand on se tient dans la vérité, on est celui qui demeure. Quand on recherche une approbation, on se désagrège, car l’approbation est une chose très chancelante. Le dimanche des Rameaux, Notre Seigneur Jésus-Christ a reçu une très forte approbation. Elle n’a pas duré la semaine. Si nous recherchons une large approbation, nous pourrions ne pas durer aussi longtemps. Nous ne sommes pas ici pour obtenir une large approbation, nous sommes ici pour défendre la vérité. C’est la vérité que nous soutenons et nous rejetons l’Eglise conciliaire. Et nous rejetons aussi ces hommes bien intentionnés qui, malheureusement, autorisent à un document de dire, dans un langage ambigu, qu’ils se réfèrent au constant Magistère, incluant Vatican II. Non, Vatican II ne fait pas partie du Magistère constant de l’Eglise. Non. C’est une chose étrangère et diabolique qui est venue dans l’Eglise avec le but de détruire les âmes et cette chose a été très efficace, parce que des millions d’âmes sont allées en enfer dans les quarante dernières années.
Mgr Lefebvre continue : « Ce n’est pas vrai ! ce n’est pas vrai ! (le retour de Rome à la Tradition).Ce sont toujours les libéraux qui commandent à Rome et ils restent libéraux.(...) Il n’y a pas de volonté de rapprochement chez ces gens. A partir du moment où nous nous rallierions nous-mêmes, ce ralliement serait l’acceptation des principes libéraux. Nous ne pouvons faire cela. »
C’est pourquoi nous sommes ici. Nous ne pouvons accepter les principes libéraux. Nous ne pouvons ! Parce que c’est contre Dieu. Je répète de nouveau les mots de Mgr Lefebvre, en 1984 : « Ce n’est pas vrai ! ce n’est pas vrai ! (le retour de Rome à la Tradition). Ils restent toujours des esprits libéraux. Ce sont toujours les libéraux qui commandent à Rome et ils restent libéraux. Il n’y a pas de volonté de rapprochement chez ces gens. A partir du moment où nous nous rallierions nous-mêmes, ce ralliement serait l’acceptation des principes libéraux. Nous ne pouvons faire cela. Même si un certain apaisement nous est donné, certaines satisfactions, certaines reconnaissances,(father Pfeiffer commente : “comme celle qu’ils recherchent à présent”) certaines incardinations (father Pfeiffer commente : « je ne sais pas ce qu’est une incardination ; je n’ai jamais été incardiné ») qui pourraient même vous être offertes éventuellement (Father Pfeiffer : « il a vu le futur ») après ma mort... qui pourraient même vous être offertes éventuellement après ma mort »... « Mais tant que cela signifierait faire un accord avec des gens qui ont fait cet accord avec le diable, avec des idées libérales, nous ne pouvons avoir aucune confiance. Ils nous feraient nous ranger à leur avis peu à peu, il essayeraient de nous prendre dans leurs pièges, tant qu’ils n’ont pas abandonné ces fausses idées. Donc de mon point de vue, il n’est pas question de faire tout ce qu’on peut. Ceux qui auraient tendance à vouloir accepter cela finiraient par se faire recycler. » Mgr Lefebvre, 13 décembre 1984, s’adressant aux prêtres du district de France.
Il a répété encore et encore et sans cesse la même idée : « même s’il vous font des offres dans le futur : cela ne peut être fait. » Et en 1986, Lettre ouverte aux catholiques perplexe, ch. 18, sur la vraie obéissance : « Des prêtres ne savent plus que faire : ou bien ils obéissent aveuglément à ce que leurs supérieurs leur imposent et ils perdent en quelque sorte la foi (...) ou bien ils résistent, mais c’est avec l’impression de se séparer du pape, qui est notre père et le vicaire du Christ.(cf. le supérieur général)(...) Deux religions s’affrontent ; nous nous trouvons dans une situation dramatique, il n’est pas possible de ne pas faire un choix »
Le temps du choix vient de nouveau, il n’est pas encore là, maintenant, mais le temps vient de nouveau. Le jour où Mgr Fellay et les supérieurs de la Fraternité accepteront de faire un accord avec Rome, ce jour-là, il faudra opérer un choix.
A présent, nous avons déjà fait le choix parce qu’ils ont cédé sur les principes, ce qui est la chose la plus importante, et aussi parce qu’on nous interdit de prêcher la vérité. Et si nous cessons de prêcher la vérité, nous serons coupables devant Dieu. Et nous ne pouvons faire cela. Mais le temps viendra où chaque prêtre aura à faire un choix.Pour nous, nous n’avons pas le choix. Mais le temps viendra où chaque prêtre aura à faire un choix. Et ce temps viendra le jour où ils essayeront de faire un accord. Les dernières rumeurs disent que ce sera en novembre. Il y a toujours de nouvelles rumeurs. Quand est le prochain accord ? Maintenant, ils disent en novembre. Qui sait ? Mais en fait, cela n’est pas important. Quel que soit le jour où cela arrive, nous ne pouvons pas accepter cela.
Et enfin, en relisant encore Mgr Lefebvre : « Ils diront que nous sommes désobéissants, ils diront que nous sommes rebelles, ils diront que nous sommes vagus » (nous cinq et ceux qui désirent nous rejoindre), « mais ce n’est pas vrai ». Selon la loi canonique, ils sont aussi vagus. Et rappelez-vous que chacun d’entre nous reçoit ses pouvoirs d’entendre les confessions, de faire des mariages, de prêcher, de faire toutes les choses que nous faisons en raison de la loi que Dieu nous a donné, nommée loi d’epikie, que l’Eglise offre.
Nous ne recevons pas de juridiction de M. l’abbé Rostand. Nous ne recevons aucune juridiction de Mgr Fellay. Aucun d’entre nous ne reçoit de juridiction, si ce n’est de l’Eglise. C’est une grave nécessité et une grave crise dans l’Eglise qui nous a mis où nous sommes. L’Eglise nous donne la juridiction, pas la Fraternité St Pie X. La Fraternité St Pie X reçoit sa juridiction directement de l’Eglise, pas de ses propres supérieurs. C’est pourquoi dans notre Messe, nous disons au Canon le nom de l’évêque du lieu, et non le nom de Mgr Fellay. Nous disons le nom de Mgr Kurtz. Pas le nom de Mgr Fellay, mais le nom de l’évêque du lieu. Nous ne disons pas le nom de Mgr Fellay parce que nous acceptons l’autorité de l’évêque du lieu. Seulement, nous sommes dans la situation malheureuse dans laquelle l’évêque diocésain du lieu ne veut pas que la Foi soit pratiquée comme elle devrait être pratiquée dans son diocèse. C’est pourquoi, par nécessité, nous devons lui désobéir apparemment afin d’obéir vraiment à Dieu.
En 1981, Mgr Lefebvre a reçu la profession perpétuelle du premier Supérieur des jeunes dominicains à Avrillé. Il raconta sa satisfaction en voyant et en soutenant la résurrection de cet ordre religieux. - c'est à partir du livre de Mgr Lefebvre écrit par Mgr Tissier - « Bien sûr », a déclaré Mgr Lefebvre, « je n'ai pas reçu la permission du Maître général, mais si nous ne suivons pas la lettre de la loi, nous avons au moins respecter les lois fondamentales, parmi lesquelles le devoir de préserver et de renouveler l’état religieux, qui est la preuve de la marque principale de l'Eglise : la sainteté. Tous ces jeunes gens qui, au lieu de s’attacher à des choses éphémères, se consacrent définitivement à Dieu manifestent la sainteté de l'Église, la marque la plus convaincante et attrayante de l'Eglise. »
Donc, sans la permission du Maître général, sans l'autorisation du Supérieur Général, nous devons faire ce que nous faisons. Et nous suivons la bénédiction de Mgr Lefebvre. Et il a donné cette bénédiction à Avrillé, il a donné cette bénédiction aux Dominicains.
Et dans notre cas, ici à Boston, dans le Kentucky, le Père Cyprien, le moine bénédictin de Dom Gérard en France, ne pouvait pas accepter son libéralisme, ne pouvait accepter sa rupture avec la Tradition ni d'aller avec la Rome moderniste. Le père Cyprien est allé à Ecône, a parlé à Mgr Marcel Lefebvre et lui a dit: « Que dois-je faire ? » Et Mgr Lefebvre a dit : « Bien, vous êtes un Américain. Retournez en Amérique et refondez les Bénédictins en Amérique. » Alors il est venu en Amérique. En 88 et 89, il a cherché un endroit où il pourrait commencer son monastère. Et fin 89, il est venu ici dans cette propriété avec le Père Hannifin en 1989 et a commencé à l'abbaye bénédictine de Notre-Dame de Guadalupe. Il a été ici pendant deux ans, de 89 jusqu'à environ 91. Et en 1991, il a été en mesure de trouver une autre propriété à Silver City et il a transféré le monastère d'ici à Boston (Kentucky), vers Silver City.
Et ce n'est donc pas la première fois que nous nous trouvons dans cette situation. Nous devons continuer le travail de Mgr Lefebvre. Nous devons être fidèles à ses commandements. Nous devons être fidèles à notre Église. Et nous devons continuer à condamner les erreurs et à aviser toutes les personnes qu’il y a deux églises. Il y a une fausse Eglise conciliaire, et il y a la vraie éternelle Église catholique romaine.
Et nous devons soutenir l'Eternelle Église catholique romaine contre les erreurs conciliaires et de prier pour le jour, attendre le jour où Notre-Dame convertira le pape, parce qu'elle le convertira et il accomplira la volonté de Notre-Dame et consacrera la Russie au Cœur Immaculé. Et il y aura une grande conversion, il y aura un grand renouveau, qui viendra de Marie.
Il viendra du Ciel. Il ne viendra pas de nous. Et d'ici là, nous défendrons seulement la vérité. Et nous aimons Notre-Dame, nous prêchons Sa doctrine, et nous attendons qu’elle nous apporte la victoire.
Je m’arrêterai à cela. Dieu vous bénisse tous.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.
Aujourd’hui, nous sommes le 11ème dimanche après la Pentecôte. Il y a deux annonces : il y a eu cette semaine une réunion de prêtres en Virginie. Au début, il devait y avoir beaucoup de prêtres, mais finalement, nous avons été cinq prêtres à la réunion à Vienne, en Virginie : Ronald J. Ringrose qui nous a reçus dans sa chapelle St Athanase, moi-même, Richard Voigt, qui est un prêtre salésien qui a été avec mon frère à Syracuse pendant de nombreuses années, David Hewko et l’abbé François Chazal. A cette réunion, nous avons commencé à former une résistance contre l’actuelle néo-direction de la néo-Fraternité qui a officiellement décidé et approuvé, lors du dernier chapitre, le 14 juillet 2012, de se mettre sous la direction de la Rome moderniste. Ils ont déterminé les conditions... Ce qui signifie que dans son principe, la Fraternité a accepté d’aller contre Monseigneur Lefebvre et de nous placer sous la coupe de la Rome moderniste. Donc nous ne pouvons accepter cela. De plus, chacun d’entre nous, prêtre, a reçu l’ordre d’être silencieux et de ne pas prêcher contre un accord ou un compromis et on nous demande de nous taire également contre toutes les choses qui pourraient être perçues comme allant contre la présente orientation du Supérieur Général. Et donc nous ne pouvons pas faire cela car cette orientation va contre l’orientation de la Fraternité et contre l’orientation de toute la Tradition catholique de ces 40 dernières années. Et donc nous avons fait une déclaration que nous avons envoyée à nos supérieurs et aussi au monde, le 10 août, et qui exposait la situation et la crise actuelle dans la Fraternité Saint Pie X. (NDL ref. Déclaration)
La première de ces conditions [établies par Mgr Lefebvre] est que Rome se convertisse à la Foi catholique, et cette condition n’est plus présente dans les conditions et c’est la condition principale pour nous tous, dans le combat de la Tradition et c’est pour cela que nous avons cette chapelle ici, créée en 1973, parce que nous devons rester fermes dans la Foi. Nous devons maintenir cette Foi jusqu’à ce que Rome retrouve ses sens. Et donc nous maintenons ce combat qui est non seulement le combat de Mgr Lefebvre mais celui de tous les prêtres traditionnels et des fidèles dans le monde. Et donc, notre base sera ici à Boston, dans le Kentucky, à la chapelle de Notre-Dame du Mont Carmel.
[ndlr. L’adresse exacte est : Rev. Fr. Joseph Pfeiffer, SSPX, Our Lady of Mt Carmel Church,1730 N. Stillwell Rd., Boston, KY 40107]
(lecture épître et évangile)
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Nous nous trouvons aujourd’hui au début d’une importante croisée des chemins, dans l’histoire de notre Fraternité, dans laquelle nous découvrons pour la première fois deux mouvements différents qui sont maintenant très visibles. Cela fait de nombreuses années que ces mouvements sont dans la Fraternité et au sein de la Tradition, mais à présent, ils sont sortis au grand jour et sont devenus visibles.
Father Chazal relevait, en se remémorant son enfance, en 1987, en France, à Paris, à Saint Nicolas du Chardonnet, qu’à ce moment, Mgr Lefebvre était vraiment scandalisé, il était très en colère contre le scandale d’Assise. Il avait fait un tract rouge où l’on représentait le démon en enfer qui appelait Jean-Paul II et les âmes qu’il avait rassemblées à Assise. Le démon les rassemblait et les attirait en enfer. C’était un tract très offensif. Et il disait comment Jean-Paul II faisait un grand scandale contre l’Eglise en priant ensemble avec les fausses religions, faisant ainsi un très grave péché contre le premier commandement. Et il sortit ce tract qui fut aussi édité à « l’Angelus », aux Etats-Unis, ce qui est maintenant oublié depuis longtemps.
Là, (l’abbé Chazal servait la Messe ce jour-là), le prêtre dirigeant de Saint Nicolas monta la valise à l’étage puis redescendit la valise.(Il y a en effet une partie de l’église où l’on peut monter et où les prêtres vivent)... Et il y avait des milliers de ces tracts, et ces milliers de tracts furent posés sur le côté de l’escalier et ne furent jamais distribués aux fidèles. [L’abbé Chazal enfant] se demandait ce que faisaient là tous ces tracts...
Monseigneur Lefebvre avait donné l’ordre explicite : « ces tracts doivent être distribués à tous les gens de France. Ils doivent connaître ce grand scandale d’Assise ». Mais le prêtre de la Fraternité Saint Pie X qui dirigeait Saint Nicolas du Chardonnet décida qu’ils ne seraient pas distribués, parce qu’il n’était pas d’accord avec Monseigneur. Il n’était pas d’accord avec Monseigneur. Il n’était pas d’accord au sujet de l’attaque négative contre Rome, il n’était pas d’accord que nous devions nous lever vigoureusement pour la Foi de la même façon dont Mgr Lefebvre se levait pour elle. Ce prêtre a quitté la Fraternité 20 ans plus tard. Et donc il est resté pendant ces 20 années et il y a beaucoup de prêtres dans la Fraternité pendant ces 40 dernières années, qui ont eu une autre orientation que l’orientation de Mgr Marcel Lefebvre.
Il ne sont pas d’accord sur le fait qu’il faut s’opposer à la Rome conciliaire, à « l’Eglise conciliaire ». Mgr Lefebvre avait l’habitude d’utiliser ce terme à propos des deux différentes Romes : il y a la Rome éternelle et la « Rome conciliaire ». Mais en fait, il n’a pas inventé l’expression [« Rome conciliaire »]. Ce fut Mgr Benelli, en 1976, qui a écrit à Mgr Lefebvre à l’époque de la suspension de la Fraternité. Il a dit : « s’ils [les séminaristes d’Ecône] sont de bonne volonté et sérieusement préparés à un ministère presbytéral dans la fidélité véritable à l’Église conciliaire, on se chargera de trouver ensuite la meilleure solution pour eux, mais qu’ils commencent d’abord, eux aussi, par cet acte d’obéissance à l’Église. »
Monseigneur Lefebvre commente les mots de Mgr Benelli :
« Quoi de plus clair ! Désormais, c'est à l'Eglise conciliaire qu'il faut obéir et être fidèle et non plus à l'Eglise catholique. C'est précisément tout notre problème; nous sommes suspens a divinis par l'Eglise conciliaire et pour l'Eglise conciliaire dont nous ne voulons pas faire partie.Cette Eglise conciliaire est une Eglise schismatique parce qu'elle rompt avec l'Eglise catholique de toujours. Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte (...)L'Eglise qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Eglise conciliaire n'est donc pas catholique. »
Father Hannifin n’était pas un membre de la Fraternité St Pie X, il était du diocèse de Louisville, dans le Kentucky. Il était né dans le Connecticut et travaillait dans d’autres lieux. Il avait coutume de dire en chaire : « Ce n’est plus une Eglise catholique, c’est l’Eglise conciliaire. »
Il y a deux Eglises.
Il y a « l’Eglise conciliaire » et ils l’appellent eux-mêmes « l’Eglise conciliaire ». Maintenant ils disent : « l’Eglise du concile », « l’Eglise conciliaire », « l’Eglise du Concile », eux-mêmes l’appellent ainsi. Ils disent eux-mêmes : « Evêques, nous devons répandre « l’esprit du Concile ». Ils ne disent plus « répandre le saint Esprit » ou « l’esprit de la sainte Eglise catholique romaine » ou « l’esprit de Notre seigneur Jésus-Christ », mais plutôt : « l’esprit du Concile ». C’est ce qu’ils enseignent. Ce n’est pas nous qui disons cela, ce n’est pas Mgr Lefebvre qui a inventé le terme « Eglise conciliaire ». Ce sont eux-mêmes qui parlent d’eux-mêmes comme d’une « Eglise conciliaire ».
Et Mgr Lefebvre continue en 1984 : « Nous sommes convaincus de cela. Ce sont eux qui ont tort. Ce sont eux qui ont changé de cap, eux qui ont rompu avec la Tradition de l’Eglise, qui se sont précipités dans des nouveautés. Nous sommes convaincus de cela. C’est pourquoi nous ne les rejoignons pas, c’est pourquoi nous ne pouvons pas travailler avec eux. Nous ne pouvons collaborer avec des gens qui s’éloignent de l’esprit de l’Eglise, de la Tradition de l’Eglise ».
Ce « nous » se réfère à la Fraternité Saint Pie X et à tous ces fidèles de la Tradition. C’est à ce « nous » que se référait Mgr Lefebvre en 1984 puis de nouveau en 85, 86, 87, 88, 89 et 90. Il a cessé de s’y référer le 25 mars 1991, parce que ce fut le jour où il est allé au ciel. Mais jusqu’à ce jour, il n’a cessé d’affirmer la même vérité : « NOUS NE POUVONS PAS LES REJOINDRE. NOUS NE POUVONS COLLABORER AVEC DES GENS QUI S’ELOIGNENT DE L’ESPRIT DE L’EGLISE... Je me souviens de Father Hannifin donnant ses profonds arguments théologiques. Tous les prêtres venaient ici demander : « Mais mon père : quel article du Code de Droit Canon,quel dogme, quel détail ne va pas dans la nouvelle Messe ? » Et il avait l’habitude de leur donner cette réponse très profondément théologique : « La nouvelle Messe ? Ce qui ne va pas dedans ? Elle est cause que les gens vont en enfer, c’est cela qui ne va pas ... Arrêtez de la dire ! » C’était tout son argument théologique. Et étant enfant, j’ai vu certains de ces prêtres pleurer, d’autres trembler, d’autres être troublés, d’autres être calmes. Aucun ne le contestait parce qu’il disait la vérité. La vérité est que la nouvelle Messe, la nouvelle Eglise conciliaire et la nouvelle orientation conciliaire mènent les âmes en enfer !
Mais la nouvelle Fraternité saint Pie X dit : nous voulons mettre nos brebis, les âmes confiées à nos soins sous la direction des évêques locaux qui sont des loups. Beaucoup d’entre eux sont des loups habillés en loup. Ils n’agissent même plus en agneaux. Ce sont clairement des loups. D’autres sont des loups déguisés en agneaux mais ce sont tous des loups et ils désirent détruire la Foi, ils désirent nous faire disparaître, ils désirent détruire la Tradition et ils désirent fermer nos chapelles. Ils désirent faire cesser la pratique de la Foi catholique comme elle devrait être pratiquée, dans son intégralité. Quand ils autorisent ces Messes en latin, ils mettent toujours de petites conditions. Quand ils autorisent « l’indult », c’est un indult qui signifie que nous devons accepter la nouvelle messe : nous devons accepter les principes... Mgr Lefebvre dit : « nous ne pouvons pas faire cela, nous ne pouvons pas accepter les principes ». C’est comme si une femme disait à son mari : « J’accepte le principe que tu puisses faire un adultère.Tu n’as pas à être fidèle. » Le mari peut être innocent, parce qu’il n’a jamais commis d’adultère, mais elle, si elle accepte le principe de permettre l’adultère, au moment où elle accepte le principe, à ce même moment, elle est en état de péché mortel, même si son mari n’y est pas...
Ces supérieurs de la Fraternité qui ont accepté le principe que nous puissions nous mettre sous la coupe de la Rome moderniste, sont allés contre le principe que le berger doit protéger les brebis contre les loups... A présent, ils ne l’ont pas encore fait. Nous prions pour qu’ils se convertissent et qu’ils se repentent d’aller contre les principes de Mgr Lefebvre et d’agir en défaveur des brebis. Le pasteur doit donner sa vie pour ses brebis...Et là, nous découvrons que les pasteurs mettent en « condition souhaitable », en « condition désirable » que nous aimerions de préférence ne pas nous mettre sous l’autorité des évêques locaux qui essayent de nous tuer, mais ce qui est le plus important pour nous, c’est que nous soyons approuvés afin que nous ne soyons plus injuriés. Les disciples de Notre Seigneur Jésus-Christ ont toujours été injuriés par le monde, Mgr Lefebvre a été appelé « rebelle ». Son séminaire était appelé « un séminaire sauvage », nous avons toujours été appelés désobéissants... Et maintenant, ils utilisent le même langage contre nous. Ont-ils oublié ?
Comment peuvent-ils dire que nous sommes rebelles quand ils sont rebelles ? Comment peuvent-ils dire que nous sommes désobéissants, quand ils sont désobéissants ? Que nous sommes vagus [errants] quand ils sont vagus ? Aucun prêtre de la Fraternité st Pie X n’est sur la liste officielle de l’annuaire catholique national. Aucun prêtre de la Fraternité n’est incardiné dans un diocèse ou un ordre religieux approuvé dans l’Eglise catholique. Et quand Rome parle de nous elle nous appelle « lefebvristes ». Ils ne nous acceptent pas en tant que Fraternité St Pie X. Ils pensent que sa suppression en 1976 (qui est illégale d’après le vrai droit de l’Eglise), ils croient que cette suppression illégale et immorale est légale. C’est pourquoi ils disent que tous, nous sommes vagus... Il y a un proverbe qui dit : Ceux qui sont eux-mêmes vulnérables ne devraient pas nous jeter la pierre...
Nous avons toujours appelé nos chapelles « chapelles » et non « église ». Nous ne les avons jamais appelées « églises » Nous les appelons « chapelles » parce qu’une chapelle est un lieu privé, une église est approuvée par l’ordinaire du lieu. Nous disons que nos lieux de cultes sont des chapelles. Il y a de grandes chapelles comme celle de Saint Isidore et des petites chapelles, comme celle-ci. Ce sont des chapelles, parce que ce sont des lieux vers lesquels les gens vont comme vers un refuge, parce qu’ils ne peuvent aller à leur paroisse ordinaire ; parce que s’ils vont à leur paroisse ordinaire, ils ne pourront aller à la vraie Messe, ils ne pourront pas apprendre la Foi catholique, parce qu’ils seront dans une Eglise conciliaire qui n’est pas la même que l’éternelle Eglise catholique et romaine. Elle est différente.
Le pape est le pape de deux Eglises. Le pape est le vrai pape et c’est une sottise de nous accuser de sédévacantisme. Nous savons que le pape est le pape, c’est notre saint Père. Mais malheureusement, il dit la nouvelle Messe qui n’est pas une messe sainte. Il enseigne une nouvelle doctrine qui n’est pas une sainte doctrine. Et nous avons appris de nos fondateurs, de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des apôtres que « s'il arrivait qu’un Ange venu du ciel (c’est-à-dire un évêque, nous disent les Pères de l’Eglise. Ange = messager, évêque ) vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu'il soit anathème. » Et il dit : « si nous-mêmes », c’est à dire, moi, St Paul, « ou un autre ange vous enseigne quelque chose de différent, qu’il soit anathème ». Il n’a pas dit : « Distinguez : prenez les bonnes choses et rejetez le mal. » Si vous avez un gâteau qui contient du poison, c’est seulement 5% de poison. Si vous l’examinez, les raisins de ce gâteau ne sont pas du poison... Mais vous ne prenez pas un gâteau qui contient 5% de poison, parce que vous serez mort à 100% ! Le Titanic était bon à 95%, mais il est à 100% au fond de l’océan. 100% des gens qui sont restés dedans sont aussi au fond de l’océan. Mgr Fellay a commencé à suivre ce dangereux chemin, quand en 1999, il a dit que 95% du concile était bon. C’était il y a de nombreuses années. Et il a dit au début des années 2000 que nous acceptions de dire que c’était un concile légitimement convoqué, « C’était un concile légitimement convoqué » En d’autres termes, « ils se sont rencontrés et ils ont eu une réunion et c’est légitime qu’ils aient eu une réunion ». C’est un double langage.
Quand nous disons que nous n’acceptons pas le concile, nous ne voulons pas dire que nous n’acceptons pas qu’ils se soient réunis au Vatican. Nous voulons dire que nous n’acceptons pas leur enseignement. Maintenant nous changeons de langage. Dix ans plus tard, un de ses propres prêtres a dit : « Monseigneur Fellay a dit que c’était un concile légitime »... Et il a oublié le mot « convoqué » C’est un concile légitime, donc il doit être OK. Maintenant ce modernisme est entré et touche beaucoup de prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Cela fait longtemps qu’il est parmi nous, mais maintenant, il se manifeste ouvertement. Avant, c’était secret, mais maintenant, il se manifeste ouvertement et lorsqu’il se manifeste ouvertement, il n’est pas corrigé. Ces prêtres qui ont dit qu’Assise III n’était pas si mal que cela sont en bonne position et ne sont pas punis. Et ils ne sont pas corrigés. Mais les prêtres qui disent qu’Assise III était très mauvais... Le lendemain du jour où il a écrit sa lettre condamnant Assise III, l’abbé de Cacqueray a reçu un châtiment de Menzingen. Le jour suivant ! « Pourquoi avez-vous écrit cette condamnation d’Assise III ? » Il leur répondit : « Vous m’avez donné la permission. »
C’est la raison pour laquelle il a écrit sur le document : « avec la permission du supérieur général »... Parce qu’il savait que le supérieur général allait probablement être mécontent et donc il avait appelé le supérieur général en lui demandant : « Puis-je faire cette lettre condamnant Assise III ? » Et on lui a répondu. « Oui, bien sûr. »
Et il l’a fait et le jour suivant, le supérieur général l’a appelé et lui a demandé : « - Pourquoi avez-vous fait cela ? - Mais vous m’avez dit que je pouvais le faire – C’était tard le soir et je n’ai pas eu la possibilité de relire tout le texte. C’était une critique trop négative ! ». C’est un fait qu’il y a une nouvelle orientation dans la hiérarchie de la Fraternité Saint Pie X, différente de ce qu’elle était auparavant et cette orientation est malheureusement contre l’orientation de Mgr Lefebvre et contre l’orientation de tout prêtre catholique traditionnel fidèle.
Nous devons continuer selon la ligne de Mgr Lefebvre et y être fidèle, non pas parce que c’est l’opinion d’un vieil archevêque français, mais parce que c’est l’opinion de Notre Seigneur Jésus-Christ et des saints depuis 2000 ans. Et ce ne sont pas des opinions : ce sont des dogmes de Foi. Et c’est une façon de nous comporter que nous devons avoir en tant que catholiques, non seulement évêques et prêtres, mais aussi tous les fidèles.
Un prêtre traditionnel nous parlait l’autre jour et il nous a dit à la réunion de Vienne : « J’approuve votre recherche de la vérité. C’est une chose honnête de rassembler les gens ensemble et de rechercher la vérité. » Je ne recherche pas la vérité. Je sais que Jésus-Christ est Dieu. Le seul moment où nous recherchons la vérité c’est quand nous venons à la Messe nous agenouiller devant la Vérité, c’est quand nous allons nous confesser pour recevoir l’absolution de la Vérité. Nous ne recherchons pas la vérité. Nous ne nous réunissons pas comme des prêtres en guerre pour rechercher la vérité et ensuite écrire un document que nous envoyons au monde. La Vérité est incarnée. La Vérité est un homme réel qui est aussi un vrai Dieu. C’est celui qui va prêcher la parole de Dieu pour sauver les âmes qui existent réellement et qui apporte la sainte communion à de vraies âmes et qui donne l’extrême onction à de vraies âmes. Notre Foi est incarnée. Et si vous dites que vous croyez en Dieu et que vous croyez en la Vérité mais que vous ne récitez pas le chapelet en famille, votre croyance n’est pas réelle. Elle n’est pas incarnée. Si vous dites que vous croyez en Dieu et que vous croyez en la vérité, que vous croyez en la recherche de la vérité, mais que les gens au travail ne savent pas que vous faites partie de l’aile droite catholique « complètement fana », alors vous n’êtes pas dans la vérité. C’est quelque chose que nous devons vivre. Ce doit être incarné. Nous sommes une Eglise incarnée et l’Eglise moderne aussi.
Mais l’Eglise moderne est l’incarnation de l’adoration de l’homme, le sauvage. C’est pourquoi, plus l’Eglise actuelle adore l’homme, plus elle devient sauvage. Elle devient de plus en plus sauvage chaque jour. Le nombre de prêtres homosexuels est innombrable, le nombre des évêques homosexuels est innombrable : ce sont des sauvages ! Et il parlent du culte de l’homme. Jean-Paul II nous dit que Notre Seigneur Jésus-Christ est venu « pour révéler l’homme à l’homme ». Nous ne sommes pas ici pour révéler l’homme à l’homme. Nous apportons la révélation divine pour révéler Dieu à l’homme et pour amener l’homme à Dieu. C’est Dieu qui est le centre, Dieu qui est le créateur, Dieu qui est le but. Nous sommes dans une Eglise centrée sur Dieu. Mais l’Eglise conciliaire est une Eglise centrée sur l’homme. C’est pourquoi ils célèbrent le culte face à l’homme parce que c’est à l’homme qu’ils rendent un culte et nous, nous célébrons face à Dieu parce que c’est à Dieu, que nous rendons un culte. Et ce n’est pas seulement une question de rubriques. Et si nous nous autorisons à chercher une approbation et à rentrer à l’intérieur de la chose moderniste nous serions mangés par le monstre moderniste, comme tous les autres ont été aussi mangés.
Et Mgr Lefebvre dit, en 1984 : « Je crois que c’est cette vue qui doit nous guider dans notre situation actuelle. Ne pas nous faire illusion en croyant que par ces petits coups de frein qui sont donnés à droite et à gauche dans les excès de la situation actuelle, nous assistons à un retour complet à la tradition. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai. »
Donc ils vous donnent la Messe d’indult, puis une autre. Syracuse est un magnifique exemple. Que font-ils ? Ils ouvrent un centre de Messe d’indult, juste de l’autre côté de la rue où se trouve notre chapelle. Father Tim avait l’habitude de sortir sur le trottoir et de faire des signes de main aux gens de l’autre côté. Et ils s’éloignaient en fronçant les sourcils. Mais ils avaient leur chapelle, c’était leur Messe, à la même heure que la nôtre. Et savez-vous ce qui s’est passé et ce qui va encore se passer ? Devinez ce qui est arrivé à la Messe d’indult : leur église a fermé. Et ils sont en train de la vendre à des protestants. Elle est en vente en ce moment. Nos églises restent ouvertes. Pourquoi ? Parce que nous représentons la vérité. Eux représentent l’approbation. Quand on se tient dans la vérité, on est celui qui demeure. Quand on recherche une approbation, on se désagrège, car l’approbation est une chose très chancelante. Le dimanche des Rameaux, Notre Seigneur Jésus-Christ a reçu une très forte approbation. Elle n’a pas duré la semaine. Si nous recherchons une large approbation, nous pourrions ne pas durer aussi longtemps. Nous ne sommes pas ici pour obtenir une large approbation, nous sommes ici pour défendre la vérité. C’est la vérité que nous soutenons et nous rejetons l’Eglise conciliaire. Et nous rejetons aussi ces hommes bien intentionnés qui, malheureusement, autorisent à un document de dire, dans un langage ambigu, qu’ils se réfèrent au constant Magistère, incluant Vatican II. Non, Vatican II ne fait pas partie du Magistère constant de l’Eglise. Non. C’est une chose étrangère et diabolique qui est venue dans l’Eglise avec le but de détruire les âmes et cette chose a été très efficace, parce que des millions d’âmes sont allées en enfer dans les quarante dernières années.
Mgr Lefebvre continue : « Ce n’est pas vrai ! ce n’est pas vrai ! (le retour de Rome à la Tradition).Ce sont toujours les libéraux qui commandent à Rome et ils restent libéraux.(...) Il n’y a pas de volonté de rapprochement chez ces gens. A partir du moment où nous nous rallierions nous-mêmes, ce ralliement serait l’acceptation des principes libéraux. Nous ne pouvons faire cela. »
C’est pourquoi nous sommes ici. Nous ne pouvons accepter les principes libéraux. Nous ne pouvons ! Parce que c’est contre Dieu. Je répète de nouveau les mots de Mgr Lefebvre, en 1984 : « Ce n’est pas vrai ! ce n’est pas vrai ! (le retour de Rome à la Tradition). Ils restent toujours des esprits libéraux. Ce sont toujours les libéraux qui commandent à Rome et ils restent libéraux. Il n’y a pas de volonté de rapprochement chez ces gens. A partir du moment où nous nous rallierions nous-mêmes, ce ralliement serait l’acceptation des principes libéraux. Nous ne pouvons faire cela. Même si un certain apaisement nous est donné, certaines satisfactions, certaines reconnaissances,(father Pfeiffer commente : “comme celle qu’ils recherchent à présent”) certaines incardinations (father Pfeiffer commente : « je ne sais pas ce qu’est une incardination ; je n’ai jamais été incardiné ») qui pourraient même vous être offertes éventuellement (Father Pfeiffer : « il a vu le futur ») après ma mort... qui pourraient même vous être offertes éventuellement après ma mort »... « Mais tant que cela signifierait faire un accord avec des gens qui ont fait cet accord avec le diable, avec des idées libérales, nous ne pouvons avoir aucune confiance. Ils nous feraient nous ranger à leur avis peu à peu, il essayeraient de nous prendre dans leurs pièges, tant qu’ils n’ont pas abandonné ces fausses idées. Donc de mon point de vue, il n’est pas question de faire tout ce qu’on peut. Ceux qui auraient tendance à vouloir accepter cela finiraient par se faire recycler. » Mgr Lefebvre, 13 décembre 1984, s’adressant aux prêtres du district de France.
Il a répété encore et encore et sans cesse la même idée : « même s’il vous font des offres dans le futur : cela ne peut être fait. » Et en 1986, Lettre ouverte aux catholiques perplexe, ch. 18, sur la vraie obéissance : « Des prêtres ne savent plus que faire : ou bien ils obéissent aveuglément à ce que leurs supérieurs leur imposent et ils perdent en quelque sorte la foi (...) ou bien ils résistent, mais c’est avec l’impression de se séparer du pape, qui est notre père et le vicaire du Christ.(cf. le supérieur général)(...) Deux religions s’affrontent ; nous nous trouvons dans une situation dramatique, il n’est pas possible de ne pas faire un choix »
Le temps du choix vient de nouveau, il n’est pas encore là, maintenant, mais le temps vient de nouveau. Le jour où Mgr Fellay et les supérieurs de la Fraternité accepteront de faire un accord avec Rome, ce jour-là, il faudra opérer un choix.
A présent, nous avons déjà fait le choix parce qu’ils ont cédé sur les principes, ce qui est la chose la plus importante, et aussi parce qu’on nous interdit de prêcher la vérité. Et si nous cessons de prêcher la vérité, nous serons coupables devant Dieu. Et nous ne pouvons faire cela. Mais le temps viendra où chaque prêtre aura à faire un choix.Pour nous, nous n’avons pas le choix. Mais le temps viendra où chaque prêtre aura à faire un choix. Et ce temps viendra le jour où ils essayeront de faire un accord. Les dernières rumeurs disent que ce sera en novembre. Il y a toujours de nouvelles rumeurs. Quand est le prochain accord ? Maintenant, ils disent en novembre. Qui sait ? Mais en fait, cela n’est pas important. Quel que soit le jour où cela arrive, nous ne pouvons pas accepter cela.
Et enfin, en relisant encore Mgr Lefebvre : « Ils diront que nous sommes désobéissants, ils diront que nous sommes rebelles, ils diront que nous sommes vagus » (nous cinq et ceux qui désirent nous rejoindre), « mais ce n’est pas vrai ». Selon la loi canonique, ils sont aussi vagus. Et rappelez-vous que chacun d’entre nous reçoit ses pouvoirs d’entendre les confessions, de faire des mariages, de prêcher, de faire toutes les choses que nous faisons en raison de la loi que Dieu nous a donné, nommée loi d’epikie, que l’Eglise offre.
Nous ne recevons pas de juridiction de M. l’abbé Rostand. Nous ne recevons aucune juridiction de Mgr Fellay. Aucun d’entre nous ne reçoit de juridiction, si ce n’est de l’Eglise. C’est une grave nécessité et une grave crise dans l’Eglise qui nous a mis où nous sommes. L’Eglise nous donne la juridiction, pas la Fraternité St Pie X. La Fraternité St Pie X reçoit sa juridiction directement de l’Eglise, pas de ses propres supérieurs. C’est pourquoi dans notre Messe, nous disons au Canon le nom de l’évêque du lieu, et non le nom de Mgr Fellay. Nous disons le nom de Mgr Kurtz. Pas le nom de Mgr Fellay, mais le nom de l’évêque du lieu. Nous ne disons pas le nom de Mgr Fellay parce que nous acceptons l’autorité de l’évêque du lieu. Seulement, nous sommes dans la situation malheureuse dans laquelle l’évêque diocésain du lieu ne veut pas que la Foi soit pratiquée comme elle devrait être pratiquée dans son diocèse. C’est pourquoi, par nécessité, nous devons lui désobéir apparemment afin d’obéir vraiment à Dieu.
En 1981, Mgr Lefebvre a reçu la profession perpétuelle du premier Supérieur des jeunes dominicains à Avrillé. Il raconta sa satisfaction en voyant et en soutenant la résurrection de cet ordre religieux. - c'est à partir du livre de Mgr Lefebvre écrit par Mgr Tissier - « Bien sûr », a déclaré Mgr Lefebvre, « je n'ai pas reçu la permission du Maître général, mais si nous ne suivons pas la lettre de la loi, nous avons au moins respecter les lois fondamentales, parmi lesquelles le devoir de préserver et de renouveler l’état religieux, qui est la preuve de la marque principale de l'Eglise : la sainteté. Tous ces jeunes gens qui, au lieu de s’attacher à des choses éphémères, se consacrent définitivement à Dieu manifestent la sainteté de l'Église, la marque la plus convaincante et attrayante de l'Eglise. »
Donc, sans la permission du Maître général, sans l'autorisation du Supérieur Général, nous devons faire ce que nous faisons. Et nous suivons la bénédiction de Mgr Lefebvre. Et il a donné cette bénédiction à Avrillé, il a donné cette bénédiction aux Dominicains.
Et dans notre cas, ici à Boston, dans le Kentucky, le Père Cyprien, le moine bénédictin de Dom Gérard en France, ne pouvait pas accepter son libéralisme, ne pouvait accepter sa rupture avec la Tradition ni d'aller avec la Rome moderniste. Le père Cyprien est allé à Ecône, a parlé à Mgr Marcel Lefebvre et lui a dit: « Que dois-je faire ? » Et Mgr Lefebvre a dit : « Bien, vous êtes un Américain. Retournez en Amérique et refondez les Bénédictins en Amérique. » Alors il est venu en Amérique. En 88 et 89, il a cherché un endroit où il pourrait commencer son monastère. Et fin 89, il est venu ici dans cette propriété avec le Père Hannifin en 1989 et a commencé à l'abbaye bénédictine de Notre-Dame de Guadalupe. Il a été ici pendant deux ans, de 89 jusqu'à environ 91. Et en 1991, il a été en mesure de trouver une autre propriété à Silver City et il a transféré le monastère d'ici à Boston (Kentucky), vers Silver City.
Et ce n'est donc pas la première fois que nous nous trouvons dans cette situation. Nous devons continuer le travail de Mgr Lefebvre. Nous devons être fidèles à ses commandements. Nous devons être fidèles à notre Église. Et nous devons continuer à condamner les erreurs et à aviser toutes les personnes qu’il y a deux églises. Il y a une fausse Eglise conciliaire, et il y a la vraie éternelle Église catholique romaine.
Et nous devons soutenir l'Eternelle Église catholique romaine contre les erreurs conciliaires et de prier pour le jour, attendre le jour où Notre-Dame convertira le pape, parce qu'elle le convertira et il accomplira la volonté de Notre-Dame et consacrera la Russie au Cœur Immaculé. Et il y aura une grande conversion, il y aura un grand renouveau, qui viendra de Marie.
Il viendra du Ciel. Il ne viendra pas de nous. Et d'ici là, nous défendrons seulement la vérité. Et nous aimons Notre-Dame, nous prêchons Sa doctrine, et nous attendons qu’elle nous apporte la victoire.
Je m’arrêterai à cela. Dieu vous bénisse tous.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.