SOURCE - Credidimus Caritati - 24 février 2014
Faut-il en toute occasion et en tout temps dénoncer les erreurs de ceux qui nous entourent ? L’état assez dramatique de l’Église, les craintes légitimes qui nous habitent pourraient nous y inviter. Telle n’est pas la réponse du fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. En 1975, dans une conférence aux séminaristes d’Écône, Mgr Marcel Lefebvre rappelle assez justement que la mission principale de l’Église réside dans l’enseignement de la foi et des vérités révélées par Dieu. Se sanctifier, méditer, réfléchir, exercer la charité doit être l’essentiel. Cela ne dispense pas, bien au contraire, de dénoncer ensuite les écueils des erreurs qui nous environnent. Cela doit même découler de la prédication de la vérité évangélique. Mais sous prétexte que les papes depuis Jean XXIII ont supprimé les condamnations, et de fait le système immunitaire de l’Église, faudrait-il passer son temps à condamner et à dénoncer, quitte à se substituer au Saint-Office ? Le défaut ne justifie pas l’excès :
Faut-il en toute occasion et en tout temps dénoncer les erreurs de ceux qui nous entourent ? L’état assez dramatique de l’Église, les craintes légitimes qui nous habitent pourraient nous y inviter. Telle n’est pas la réponse du fondateur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. En 1975, dans une conférence aux séminaristes d’Écône, Mgr Marcel Lefebvre rappelle assez justement que la mission principale de l’Église réside dans l’enseignement de la foi et des vérités révélées par Dieu. Se sanctifier, méditer, réfléchir, exercer la charité doit être l’essentiel. Cela ne dispense pas, bien au contraire, de dénoncer ensuite les écueils des erreurs qui nous environnent. Cela doit même découler de la prédication de la vérité évangélique. Mais sous prétexte que les papes depuis Jean XXIII ont supprimé les condamnations, et de fait le système immunitaire de l’Église, faudrait-il passer son temps à condamner et à dénoncer, quitte à se substituer au Saint-Office ? Le défaut ne justifie pas l’excès :
«Si personnellement j'ai cru nécessaire dans les conférences que j'ai déjà pu faire l'année dernière, en particulier sur le libéralisme, vous mettre en garde contre cette erreur et demander qu'on multiplie les livres sur le libéralisme des catholiques, je pense que ces choses sont nécessaires. Non pas que nous devions avoir comme premier but de lutter contre les erreurs, notre premier but c'est de connaître la vérité, évidemment. Et je pense qu'il est important d'insister un peu sur cet aspect. Vous êtes ici au séminaire précisément pour connaître la vérité, pour connaître, dans vos études, la révélation, ce que le magistère de l'Eglise vous enseigne et également ce que l'Eglise enseigne comme principes philosophiques, non seulement comme principes théologiques mais aussi comme principes philosophiques. Et c'est cela qui est essentiel. C'est donc ce qui doit faire l'objet de vos préoccupations, l'objet de vos études d'une manière essentielle : l'étude, la prière, tout ce qui peut contribuer à votre sanctification, la méditation, le silence, la réflexion et l'exercice de la charité entre vous.
«Alors ne faites pas de ce qui est secondaire, qui est un aspect négatif de votre formation, n'en faites pas l'aspect principal. Par conséquent dans vos conversations aussi, dans les discussions qui peuvent s'élever entre vous ne dramatisez pas les choses. D'autre part, il faut également que vous soyez au courant des erreurs de votre temps, des erreurs modernes pour que vous puissiez plus facilement les combattre plus tard lorsque vous aurez à prêcher l'Evangile. Car prêcher l'Evangile, prêcher la sainteté, prêcher les vertus chrétiennes, c'est aussi prêcher l'éloignement du péché, on ne peut pas faire l'un sans l'autre, l'éloignement du vice. Quand vous prêcherez la vérité vous serez bien obligés aussi de prêcher le danger des erreurs, pour protéger la vérité. Car Dieu sait si le démon se charge de toute manière de nous attirer au vice et de nous attirer à l'erreur. Alors n'ayez pas d'une part cette obsession de l'erreur au point que vous en oubliez presque d'affirmer la vérité, de la rechercher, de la connaître d'une façon parfaite. Et d'autre part non plus cette espèce de répulsion à entendre parler des erreurs. Qu'on ne vous parle pas toujours de cela, qu'on ne vous mette pas toujours ce libéralisme devant l'esprit et devant la pensée.»