SOURCE - Bertrand Rivière - Témoignage Chrétien - 24 juillet 2016
Le concile Vatican II a rendu son Église à Dieu… Il faut dire que depuis la Contre-Réforme, le peuple de Dieu se trouvait bien effacé au profit de ses chefs, comme au bon vieux temps de la féodalité : «flectamus genua ». Heureusement, cette médiocre théologie a disparu… Mais certains qui ne voient dans la religion catholique qu’un instrument de soumission du peuple se sont juré de la restaurer.
Le concile Vatican II a rendu son Église à Dieu… Il faut dire que depuis la Contre-Réforme, le peuple de Dieu se trouvait bien effacé au profit de ses chefs, comme au bon vieux temps de la féodalité : «flectamus genua ». Heureusement, cette médiocre théologie a disparu… Mais certains qui ne voient dans la religion catholique qu’un instrument de soumission du peuple se sont juré de la restaurer.
La plupart ont quitté l’Église à la suite de Marcel Lefèvre. D’autres ont pratiqué une forme plus subtile de résistance : l’entrisme. Tel est le cas de certains évêques français comme messeigneurs Rey et Aillet et, hélas ! beaucoup d’autres. Plus grave, l’un de ces adversaires de l’intérieur se trouve être le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements – en un mot, le ministre de la liturgie. Cet Africain nommé par Jean-Paul II – donc politiquement indéboulonnable – a atteint les plus hautes sphères vaticanes et ne ménage ni son temps ni sa peine pour torpiller le pape François et galvaniser les troupes intégristes qui pullulent.
Sa dernière trouvaille, au mépris du missel romain qu’il est censé promouvoir, consiste à demander aux prêtres de célébrer en tournant le dos au peuple. «C’est Dieu et non l’homme qui est au centre », dit-il. Mais s’il en pensait un seul mot, pourquoi refuserait-il que l’autel (là où Dieu devient présent) soit au centre alors qu’il veut le reléguer à l’extrémité orientale de l’église ? Il convoque les pères conciliaires pour lutter contre « une protestantisation de la sainte liturgie ». A-t-il lu le décret sur l’oecuménisme ? Il pèse de tout son poids pour proscrire les apports culturels à la liturgie « Je suis Africain […] la liturgie n’est pas le lieu pour promouvoir ma culture », « en tant que préfet […] je sais aussi qu’il existe actuellement maintes altérations de la liturgie en de nombreux lieux de l’Église ».
Il déforme les intuitions du Concile pour servir son dessein. L’Église, à propos de la messe, veut obtenir « que les fidèles n’assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs muets », cela devient, selon le cardinal, « pour le concile, la participation est d’abord intérieure ». Donc, taisons-nous !
D’après lui, prendre une photo pendant la messe serait, pour un prêtre, un «sacrilège » et pour un fidèle « un scandale et une profanation ». Il veut l’agenouillement car « c’est un acte physique d’adoration qui nous humilie »… et voilà enfin le cardinal débusqué. Son Dieu devrait humilier. Partage-t-on encore la même religion ?
Le pape François a apporté un démenti cinglant aux propos du prélat ; quelques cardinaux et évêques sont montés au créneau pour affirmer l’inanité de cette tentative de restauration. Il faut aller plus loin et demander que le cardinal nous respecte, qu’il cesse de vouloir nous humilier. Dans le fond, Robert Sarah, Dominique Rey qui l’applaudit et bien d’autres ne sont-ils pas devenus des intégristes musulmans : un Dieu qui écrase et tout le monde tourné vers l’Orient ou la Mecque ?