SOURCE - FSSPX Canada - Lettre aux amis et bienfaiteurs - Juillet 2016
"Nous ne pourrons jamais le dire suffisamment : notre Dieu tout-puissant sait tirer le bien du mal, et plus le mal qu’il permet est grand, plus le bien qui en sortira sera étonnant. "
"Nous ne pourrons jamais le dire suffisamment : notre Dieu tout-puissant sait tirer le bien du mal, et plus le mal qu’il permet est grand, plus le bien qui en sortira sera étonnant. "
Chers Amis et Bienfaiteurs,
Les 26, 27 et 28 juin derniers, tous les supérieurs majeurs de la Fraternité Saint-Pie X se sont réunis en Suisse autour de notre Supérieur Général pour discuter de la situation de l’Église et de notre institut. Mgr Fellay a publié un communiqué le 29 juin à la suite de cette réunion, en en résumant les discussions. En bref, nous poursuivons l’objectif même de la Fraternité Saint-Pie X : la formation et la sanctification des prêtres, en mettant le combat pour préserver la foi clairement au-dessus de la nécessité d’une reconnaissance canonique. Tel est le travail le plus important que la Fraternité doit accomplir pour elle-même et pour toute l’Église dans le contexte de chaos croissant des milieux du Vatican. Pendant la rencontre, Mgr Fellay a souligné à plusieurs reprises le fait que quand il pose aux représentants du Vatican certaines questions clés, par exemple à propos de la nécessité d’accepter Vatican II ou sur la Fraternité, il reçoit constamment des réponses contradictoires.
Nous ne pourrons jamais le dire suffisamment : notre Dieu tout-puissant sait tirer le bien du mal, et plus le mal qu’il permet est grand, plus le bien qui en sortira sera étonnant. N’est-il pas vrai que souvent ce n’est qu’en perdant quelque chose que nous l‘apprécions vraiment? Dieu veut que nous appréciions à leur valeur les dons infinis qu’Il a donnés à ses pauvres créatures. Penchons-nous sur trois d’entre eux.
Considérons d’abord Notre-Dame. Nous savons qu’elle est l’Immaculée Mère de Dieu, Médiatrice de toutes les grâces, plus puissante que tout l’enfer réuni, et notre Mère. Mais que de fois dans cette vallée de larmes nous n’apprécions son intercession maternelle que lorsque nous sommes dans une situation désespérée ?
Notre Seigneur a confié à Soeur Lucie (de Fatima) qu’il ne convertira pas la Russie tant que cette nation ne soit consacrée au Coeur Immaculé de Marie par le pape et les évêques : « Parce que je veux que mon Église entière reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Coeur Immaculé de Marie, afin qu’elle puisse étendre son culte plus tard, et mettre la dévotion à ce Coeur Immaculé à côté de la dévotion à mon Sacré-Coeur ». (Toute la vérité sur Fatima, Vol. 2, le 18 mai 1936)
Dans un deuxième exemple, considérons la papauté. Notre-Seigneur a établi son Église sur elle : « Tu es Pierre; et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle ». (Mt., XVI, 16) « La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n’a pas été renversée, car elle était fondée sur la pierre. » (Mt., VII, 25) Soyons réalistes : cela ne va pas très bien aujourd’hui avec le pape François. Qui aurait jamais pu penser que le successeur de Pierre pourrait, semaine après semaine, dire et faire des choses si peu catholiques comme tel est le cas? Et il ne semble jamais s’arrêter. Il utilise sa propre autorité papale - bien que clairement jamais pleinement, jamais avec les conditions de l’infaillibilité - pour tenter de détruire l’institution même de la papauté. « Usquequo, Domine? Combien de temps cela continuera, ô Seigneur ? »
Quel bien sortit du reniement de Pierre le soir du Jeudi-Saint? « Et il le nia avec serment, je ne connais pas cet homme. » (Mt., XXVI, 72) Quelles furent les pensées de Notre-Dame quand elle entendit que Pierre venait de renier son Maître? Je suis sûr qu’elle dut immédiatement implorer le pardon de son Fils et prier pour lui. Elle a dû penser en elle-même : « Mon Fils devra gérer cette crise, Pierre est Son apôtre après tout; il s’agit de Son Église... » Et de fait Jésus le fit le dimanche de Pâques : « Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Simon ». (Lc., XXIV, 34) et de nouveau quelques semaines plus tard sur la rive du lac de Capharnaüm avec la triple profession d’amour. Pierre et l’Église étaient sauvés. Et Notre-Seigneur montra qu’il était bien la véritable tête de son Église.
Quel bien alors peut sortir des déclarations confuses et souvent scandaleuses du pape actuel? Un bon effet immédiat est sans doute que de plus en plus de catholiques se réveillent enfin eu égard à la crise de l’Église. Il est dit que plus de 26 cardinaux se sont opposés à l’exhortation Amoris Laetitia de François. Pour quels motifs? Elle était contre l’Écriture et… la Tradition ! Prions qu’ils aient le courage d’aller à la vraie cause du problème, de ce qui a conduit l’abomination de la désolation à entrer dans le lieu saint.
Il n’y a pas d’effet sans cause. Certaines personnes peuvent lire les effets dans une cause; la plupart des gens vont dans le sens opposé : ils retournent à la cause quand ils en voient les effets. Mgr Lefebvre était dans le premier groupe, il a vu clairement les conséquences des mauvais principes adoptés par Vatican II au moment même où ils ont été votés et acceptés. On peut lire dans le livre Un évêque parle ses interventions lors du Concile sur la collégialité ou la liberté religieuse, par exemple. Il avait une clairvoyance incroyable. Beaucoup d’autres aujourd’hui ne prennent conscience des vrais problèmes que lorsque le pape François fait exploser les bombes à retardement cachées dans les textes du Concile.
Un troisième exemple du bien tiré du mal est la crise du sacerdoce. Le sacerdoce est le sacrement le plus nécessaire pour toute l’Église catholique. On peut l’apprendre d’une manière affirmative en lisant le Catéchisme du Concile de Trente, et on peut aussi le voir, a contrario, d’une manière négative, aujourd’hui, avec l’état chaotique du clergé dans l’Église. Comment allons-nous jamais sortir de la crise de l’Église si nous ne disposons pas de prêtres? (Je parle ici au niveau local, même après la consécration de la Russie par le pape.) Qui apportera la foi et les sacrements aux âmes sinon les prêtres? Autrefois, les Rédemptoristes, les Lazaristes, les Jésuites et tant d’autres missionnaires sont allés partout dans le monde prêcher des missions. Comment allons-nous avoir de bons évêques sans avoir d’abord des prêtres bien formés, instruits et spirituels? Plus la tragédie sacerdotale empire, plus cela jette de la lumière sur la sagesse de Mgr Lefebvre qui, dès les années 1969-1970, comprit la nécessité absolue de préserver le sacrement de l’Ordre à tout prix pour le bien commun de l’Église.
Voilà pourquoi Mgr Fellay dit dans son communiqué du 29 juin : « La Fraternité ne cherche pas d’abord une reconnaissance canonique - à laquelle elle a droit parce qu’elle est catholique ». La solution est loin d’être simplement juridique. C’est d’abord une question doctrinale que nous avons le devoir grave de manifester. La Fraternité veut absolument garder la rectitude doctrinale, car elle est centrée sur la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sur sa Royauté, son sacrifice, son sacerdoce qui est le principe de l’ordre et de la grâce. Mgr Lefebvre a combattu toute sa vie pour le triomphe de ces vérités fondamentales. Il est de notre devoir à l’heure actuelle de continuer le même combat sur les mêmes principes.