« Le pape le veut ». ainsi s’intitulait un article, attribué à M. Max Barret, diffusé en juin 2012, alors que les dissensions internes de la FSSPX devenaient publiques, et que la marche vers l’accord était à son apogée (rappelons que Mgr de Galarreta avait dit alors en deux occasions, que le 13 juin, Mgr Fellay allait à Rome. En visite dans une maison religieuse au soir de ce 13 mai, Mgr de Galarreta ne dissimulait pas son soulagement, ce qui ne manquait pas d’étonner le supérieur de la maison, qui le questionna et apprit ainsi, que dans cette rencontre du 13 juin, Mgr Fellay y allait avec la décision de signer ; mais Rome ne le lui permit pas, en élevant au dernier moment les exigences, sauvant ainsi Mgr Fellay et lui rendant une image de fermeté doctrinale).
L’auteur de l’article ne faisait que reprendre un argument couramment entendu dans la FSSPX, argument utilisé pour montrer qu’un accord ne pouvait être refusé, même si, peut-être, nous eussions préféré un autre moment… Argument qui portait auprès de nombreux fidèles, qui, au cours des années précédentes, avaient été abreuvés de la propagande de DICI et Cie, visant à présenter le pape Benoît XVI comme un pape cherchant à revenir à la Tradition de l’Eglise. La réponse de l’auteur était simple et ne faisait que rappeler certaines paroles éclairantes de Mgr Lefebvre sur la théologie de celui qui était alors le cardinal Ratzinger…
Avec le temps, et les papes, les arguments changent… il est en effet difficile d’arguer de la volonté du pape François, dont les ravages sont contestés au sein même de l’église conciliaire, pour recevoir une « reconnaissance canonique »…
Alors, qu’à cela ne tienne, du pape, on passe à la Providence. Et voilà qu’on nous répète maintenant, que SI la providence nous montre qu’un accord est réalisable, nous devons être prêt à l’accepter (citation inexacte dans ses termes, reprenant le sens d'une phrase d’une lettre d’un membre éminent du chapitre général) ; que la FSSPX désire redoubler ses efforts pour répondre le Règne du Christ, avec les moyens que la divine Providence lui donnera (communiqué de Mgr Fellay le 29 juin 2016). Et nous épargnerons ici un certain nombre de nos bons prieurs de la FSSPX qui nous disent qu’ils ne veulent pas d’accord, mais que nous devons suivre la Providence, et que si celle-ci nous accorde une reconnaissance -unilatérale bien sûr- il faudra l’accepter pour le bien de l’Eglise… mais que surtout, il faut suivre la Providence et non la précéder comme l’abbé Pfluger, ou ses méchants résistants… (Que Monsieur le Premier assistant reçoive nos excuses pour cette association pour le moins diffamante…)
Dans la même veine, Mgr Tissier, dans son très bon sermon des ordinations du 29 juin à Ecône, glisse une phrase qui peut faire peur, affirmant que la FSSPX doit prendre tous les moyens pour communiquer la réalité du sacerdoce du Christ à toute l’Eglise. Nous pouvons imaginer que Son Excellence ne pense qu’aux bons moyens, surtout vu le ton de son sermon, mais il n’empêche que ce discours soit semblable à celui de certains de ses confrères, ouvertement pro-reconnaissance, qui s’en trouvent confortés. Et vu certains propos de Mgr Tissier, privés ou publics (comme son sermon de Pentecôte), il semble que Le dernier évêque relativement ferme de la Fraternité, marche, au moins un peu, dans ce nouvel argument.
On nous répète en effet, que malgré tous les désastres du pape François, la Providence semble nous montrer que l’on nous accorde une place au sein de l’Eglise, sans contreparties, pour lutter de l’intérieur, et que bien sûr l’on ne peut refuser un don de la Providence (surtout que nous y avons droit, dit le communiqué du 29 juin).
Pour avoir une réponse à ce nouvel argument, nous supplions ceux, au sein de la FSSPX, qui n’ont pas perdu leur bon sens, ouvrent les yeux sur l’action du pape François et de tout le milieu romain (le sort des franciscains de l’Immaculée, pour ne donner qu’un exemple); qu’ils ouvrent les yeux sur la soi-disant absence de contreparties, alors que depuis 2012 au moins, vaticanistes et prélats romains s’accordent pour dire que la FSSPX a baissé le ton de ses critiques, que règne une censure plus ou moins importante dans la FSSPX (pour ne citer qu’un exemple, un peu vieux certes, la revue Fideliter, éditée par le district de France, était interdite aux séminaristes de Winona, en décembre 2012…).
Qu’ils pensent qu’une reconnaissance unilatérale, cesse d’être unilatérale quand elle est acceptée (comme par exemple, la reconnaissance unilatérale de la juridiction pour les confessions le 1 septembre 2015, cessa d’être unilatérale quand la FSSPX renonça à la juridiction de suppléance) voir la réponse deMenzingen à la question d’un fidèle.
Vue la situation engendrée par ce rapprochement avec Rome, qu’ils pensent que, comme le dirait l’abbé Girouard, la Providence « ne fait pas des cadeaux pourris »… et que celui-ci, en l’occurrence, semble plus proche d’une pomme empoisonnée ou d’un cadeau grec que d’un don de la Providence. Et que celle-ci, d’ordinaire préfère utiliser d’autres moyens que la violation successive et répétée de deux chapitres généraux (Violation de celui de 2006 en 2012, et violation de 2012 en 2015, puisqu’à chaque fois, Mgr Fellay ou était sur le point de signer l’accord, ou a accepté une reconnaissance romaine (1 septembre 2015) sans l’accord préalable du chapitre extraordinaire demandé par ces deux chapitres ordinaires)