SOURCE - Paix Liturgique - lettre 643 - 8 mai 2018
Dans le diocèse d’Angoulême, il n’y a toujours – en dehors de la Fraternité de la Transfiguration qui accomplit une œuvre pastorale importante – qu’une seule et unique célébration de la forme extraordinaire du rite romain par mois pour l’ensemble du diocèse. Elle est dite à Notre-Dame d’Obezine, par l’abbé Jean-Baptiste Texier.
Nous avons consacré de nombreuses lettres au diocèse d’Angoulême que son précédent évêque, Mgr Dagens, avait choisi de transformer en une zone interdite aux fidèles et aux prêtres désireux de bénéficier des dispositions du motu proprio Summorum Pontificum. Il y a un an, le 15 mai 2017, nous avions titré « Joie pascale à Angoulême : la paix liturgique en marche » pour saluer la première messe de Pâques traditionnelle offerte dans le cadre diocésain en une église du centre-ville de la capitale charentaise. Nous avions donné la parole à de nombreux fidèles qui souhaitaient exprimer leur gratitude envers le nouvel évêque, Mgr Hervé Gosselin, qui avait laissé l’un de ses prêtres, l’abbé Texier, offrir une fois par mois la forme extraordinaire en l’église Notre-Dame d’Obezine.
Un an plus tard, au lieu du développement graduel que tous espéraient, il faut bien convenir que l’heure est à la déception. Non seulement, on en reste à l’unique messe mensuelle, mais cette année, les fidèles ont de surcroît été privés de la messe de Pâques alors que rien n’empêchait sa célébration.
En fait, comme l’a illustré à plusieurs reprises Riposte catholique au cours des dernières semaines, il semble bien que le diocèse d’Angoulême se trouve dans une impasse pastorale. Mgr Gosselin apparaît paralysé par la structure ecclésiastique héritée de Mgr Dagens. Toute tentative de redonner un peu de vie à l’Église de Charente se heurte aux protestations des membres des différentes structures diocésaines, prêtres comme laïcs, qui préfèrent voir les derniers fidèles du diocèse disparaître plutôt que de s’interroger sur l’idéologie rigide qui a conduit le diocèse au bord de la faillite morale et financière.
Se refusant de corriger et reprendre les hommes et les femmes de "l'équipe Dagens" quand ils s’élèvent ouvertement contre ses propres orientations, Mgr Gosselin ne devrait pas s’étonner, comme il l’a fait dans un courrier électronique début avril, de voir les dessous des conseils diocésains finir dans la presse. N’est-ce pas la seule voie qui reste aux prêtres et aux fidèles qui sont prêts à participer à la relance du diocèse pour rompre le carcan vétéro-progressiste qui l’asphyxie ?
Une seule messe par mois dans tout le diocèse ! Les fidèles Summorum Pontificum d’Angoulême, de Cognac, de Ruffec et de Confolens ne baissent cependant pas les bras en dépit du mépris qu’ils subissent. Lors de notre dernière évocation de la situation locale, en octobre 2017, l’abbé Texier nous avait indiqué avoir invité Mgr Gosselin à rendre visite à la communauté. À ce jour, aucune réponse ne lui est parvenue. Ce serait pourtant le plus simple et le plus efficace des gestes pour remettre le diocèse sur les rails de la paix et de l’unité.