SOURCE - Luc Chatel - Témoignage Chrétien - 19 mars 2009
Les courriers reçus à la rédaction de Témoignage chrétien suffisent à mesurer la profondeur de la crise : à la colère s’ajoute la souffrance.
À la protestation suscitée par les propos de Mgr Williamson et Mgr Sobrinho succède le doute. Peut-on encore rester dans cette Église ? s’interrogent de nombreux catholiques. Certains décident de franchir le pas : en France mais aussi en Allemagne, en Italie, en Suisse. Par milliers ils demandent à être débaptisés. Devant une telle crise, la réponse de l’institution paraît bien timide. Bien sûr il y a eu la condamnation de Mgr Sobrinho par quelques évêques français. Certains ont exprimé leur compassion à l’égard de la jeune fille brésilienne qui s’est fait avorter. Des mots touchants, souvent. Mais pourquoi faut-il une crise pour que des évêques fassent parler leur cœur, pour qu’ils quittent un instant les terres froides du droit canonique, les frontières étroites de l’obéissance hiérarchique ? Les catholiques ont horreur du scandale. On préfère régler ses comptes à l’abri des pierres froides, dans les soupirs et les chuchotements.
Cette fois, la prudence ne suffit plus. La colère déborde. Elle vient après des années de retenue. Autant certains chrétiens, à TC notamment, n’ont pas hésité à dénoncer le courant de restauration théologique à l’œuvre depuis une vingtaine d’années au Vatican, et sa morale si loin du monde et de nos vies, autant la majorité des catholiques, animée d’un même malaise, avait choisi le silence, la confiance, l’espoir. Cette confiance est aujourd’hui trahie, et l’espoir épuisé. Derrière les propos de deux prélats sans cervelle et sans cœur, apparaît une théologie qui a perdu, elle aussi, du cœur. « Avant d’être une Morale, l’Évangile est une Bonne Nouvelle », a coutume de dire le théologien franciscain Arnaud Corbic. Ni Benoît XVI, ni les cardinaux, ni les évêques, dans leur immense majorité, n’ont fait le choix, ces dernières années, de porter la Bonne Nouvelle avant d’asséner leur morale. De clamer haut et fort le message d’amour, de compassion et de miséricorde de l’Évangile. L’Église ne sait plus parler au monde. La lettre du pape aux évêques, bien que sincère, est très loin du compte. À ces croyants désemparés, à ces fidèles attristés, les appels au calme et à l’unité ne suffisent plus. Il faut maintenant des actes. Le programme existe, il s’appelle Vatican II.
À la protestation suscitée par les propos de Mgr Williamson et Mgr Sobrinho succède le doute. Peut-on encore rester dans cette Église ? s’interrogent de nombreux catholiques. Certains décident de franchir le pas : en France mais aussi en Allemagne, en Italie, en Suisse. Par milliers ils demandent à être débaptisés. Devant une telle crise, la réponse de l’institution paraît bien timide. Bien sûr il y a eu la condamnation de Mgr Sobrinho par quelques évêques français. Certains ont exprimé leur compassion à l’égard de la jeune fille brésilienne qui s’est fait avorter. Des mots touchants, souvent. Mais pourquoi faut-il une crise pour que des évêques fassent parler leur cœur, pour qu’ils quittent un instant les terres froides du droit canonique, les frontières étroites de l’obéissance hiérarchique ? Les catholiques ont horreur du scandale. On préfère régler ses comptes à l’abri des pierres froides, dans les soupirs et les chuchotements.
Cette fois, la prudence ne suffit plus. La colère déborde. Elle vient après des années de retenue. Autant certains chrétiens, à TC notamment, n’ont pas hésité à dénoncer le courant de restauration théologique à l’œuvre depuis une vingtaine d’années au Vatican, et sa morale si loin du monde et de nos vies, autant la majorité des catholiques, animée d’un même malaise, avait choisi le silence, la confiance, l’espoir. Cette confiance est aujourd’hui trahie, et l’espoir épuisé. Derrière les propos de deux prélats sans cervelle et sans cœur, apparaît une théologie qui a perdu, elle aussi, du cœur. « Avant d’être une Morale, l’Évangile est une Bonne Nouvelle », a coutume de dire le théologien franciscain Arnaud Corbic. Ni Benoît XVI, ni les cardinaux, ni les évêques, dans leur immense majorité, n’ont fait le choix, ces dernières années, de porter la Bonne Nouvelle avant d’asséner leur morale. De clamer haut et fort le message d’amour, de compassion et de miséricorde de l’Évangile. L’Église ne sait plus parler au monde. La lettre du pape aux évêques, bien que sincère, est très loin du compte. À ces croyants désemparés, à ces fidèles attristés, les appels au calme et à l’unité ne suffisent plus. Il faut maintenant des actes. Le programme existe, il s’appelle Vatican II.