SOURCE - La Vie - 23 septembre 2009
« Dans ce programme, explique Mgr Anders Arborelius dans un communiqué concernant cette émission spéciale, il sera clairement indiqué qu'au diocèse de Stockholm, comme nous le faisons toujours pour les affaires de l'Église, nous avions transmis l'information dont nous disposions sur la Fraternité sacerdotale saint Pie X et Richard Williamson, y compris ce que nous savions sur le contenu de son entrevue avec l'équipe d' « Uppdrag Granskning » (l'émission lors de laquelle fut diffusée l'interview, ndlr), au Vatican ».La transmission des informations relevant de la « pure routine et non d'une mesure exceptionnelle dans ce cas », rappelle l'évêque.
L'équipe de télévision s'est entretenue avec l'évêque de Stockholm, mais aussi avec le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens, et Emil Paul Tscherrig, nonce apostolique pour les pays nordiques qui confirme l'envoi de ce rapport en novembre 2008. Le programme reprendra par ailleurs une interview, datée de l'été dernier, de Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens, qui lors de la crise Williamson, avait pointé un « problème de management dans l'Église ».
Le cardinal y affirme qu'il n'avait pas alors reçu d'information interne au Vatican sur les déclarations de Williamson, mais qu'il avait une connaissance globale des opinions de l'évêque intégriste. Ainsi, Mgr Kasper pensait que le fait était connu : le fait que la Commission Ecclecia Dei, chargée du dossier, l'ait ignoré l'a donc surpris affirme-t-il.
Dans son communiqué, Mgr Anders Arborelius estime par ailleurs aussi que « les trubulences du printemps » ont eu un effet positif. « Il fallait que nous montrions tous notre visage. Le pape et le Vatican ont demandé à Richard Williamson et à la Fraternité saint Pie X de demander pardon pour cette négation de l'Holocauste. Ce qui jusqu'à présent n'a pas été fait, en tout cas pas de la part de Williamson. Il ne semble pas non plus que les représentants de la FSSPX aient fait preuve de l'ouverture et de l'humilité requises par les négocations avec le Vatican censées commencer en octobre prochain ».
Rien ne prouve toutefois que cette information envoyée à Rome soit parvenue jusqu'à Benoît XVI. Mais ce rebondissement tend à confirmer l'hypothèse déjà évoquée dans La Vie d'un problème de gouvernance au sein de la Curie.
