SOURCE - summorum-pontificum.fr - 8 novembre 2010
Il fallait s’en douter : le Père Basile Valuet, de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, n’est pas d’accord avec Mgr Gherardini, et plus précisément avec les thèses développées dans le livre de ce dernier, Le Concile Œcuménique Vatican II. Un débat à ouvrir. C’est dans La Nef, à la demande de son directeur, que le théologien du Barroux, répond au théologien romain, le dernier survivant de la grande école de théologie romaine qui connut ses dernières heures sous le Pape Pie XII.
Que le Père Basile Valuet dise son opposition avec Mgr Gherardini n’a rien d’anormal, ni d’indécent. Mgr Gherardini agit comme théologien privé et le Père Basile lui répond dans le même registre. Mgr Gherardini voulait un débat et le Père Basile (et avec lui La Nef) entre dans le débat.
Pourquoi ce sentiment de malaise, alors ? Parce qu’il s’agit de Mgr Gherardini, ou à l’inverse, parce qu’il s’agit du Père Basile ?
En fait, le sentiment de malaise semble provenir de deux éléments.
– La première est qu’effectivement le Père Basile se comporte comme un vrai « moderne », sans cet esprit de respect qui doit exister, jusque dans la controverse. Il traite Mgr Gherardini comme l’un de ses élèves. Il distribue les bons et les mauvais points, et surtout ces derniers. Dans le fond, peut-être que le Père Basile a raison. Mais il ressort de son texte qu’il veut clouer absolument le bec à Mgr Gherardini et qu’il ne s’y prend pas de la manière la plus respectueuse.
– En théologie, l’argument d’autorité est effectivement le plus fort. Mais invoquer une autorité critiquée par argumenter contre la critique, risque de ne pas faire vraiment avancer le problème. Quand le Père Basile invoque, par exemple, le Pape Jean-Paul II contre Mgr Gherardini sous prétexte que celui-ci s’oppose à la validité de l’anaphore approuvée par le défunt pape, il ne règle pas le problème. Il en montre seulement l’étendue. Il n’apporte rien. Il montre juste qu’il y a un problème. Certes, ce problème « risque d’ébranler » « la confiance des fidèles ». Mais c’est justement tout le point soulevé par Mgr Gherardini qui estime qu’il y a problème à cet endroit même et qui demande (et il n’est pas le seul à Rome, loin de là) que le Magistère se prononce clairement. Le Père Basile estime que c’est le cas. Il est bien le seul. Car nous laïcs, ce ne sont pas les propos de Mgr Gherardini qui nous font nous interroger sur la fidélité à avoir envers le magistère. Qu’il se rassure, ce n’est pas non plus le Père Basile… La crise qui touche l’Église depuis le Concile, les propos de certains évêques, les prises de positions de certains théologiens, les silences complices, etc. entraînent une plus grande interrogation vis-à-vis de la bonne compréhension du magistère.
Or, ce que ne dit pas le Père Basile, c’est que sa thèse sur ce qu’est le magistère ordinaire et son exercice est certes une thèse à prendre à considération, mais elle est discutée largement par les théologiens qui sont au même rang que le Père Basile. Ce dernier est un théologien digne d’attention, mais ce n’est qu’un théologien parmi d’autres. Libre à La Nef, bien sûr, d’en faire « son » théologien, comme d’autres font leur Mgr Gherardini. Mais il ne semble pas à avoir démontré encore à l’ensemble des théologiens la validité de sa thèse. De ce fait, il n’est pas sûr que son article serve à grand chose au final. Mais, c’est aux lecteurs d’en juger, bien sûr.
Il fallait s’en douter : le Père Basile Valuet, de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux, n’est pas d’accord avec Mgr Gherardini, et plus précisément avec les thèses développées dans le livre de ce dernier, Le Concile Œcuménique Vatican II. Un débat à ouvrir. C’est dans La Nef, à la demande de son directeur, que le théologien du Barroux, répond au théologien romain, le dernier survivant de la grande école de théologie romaine qui connut ses dernières heures sous le Pape Pie XII.
Que le Père Basile Valuet dise son opposition avec Mgr Gherardini n’a rien d’anormal, ni d’indécent. Mgr Gherardini agit comme théologien privé et le Père Basile lui répond dans le même registre. Mgr Gherardini voulait un débat et le Père Basile (et avec lui La Nef) entre dans le débat.
Pourquoi ce sentiment de malaise, alors ? Parce qu’il s’agit de Mgr Gherardini, ou à l’inverse, parce qu’il s’agit du Père Basile ?
En fait, le sentiment de malaise semble provenir de deux éléments.
– La première est qu’effectivement le Père Basile se comporte comme un vrai « moderne », sans cet esprit de respect qui doit exister, jusque dans la controverse. Il traite Mgr Gherardini comme l’un de ses élèves. Il distribue les bons et les mauvais points, et surtout ces derniers. Dans le fond, peut-être que le Père Basile a raison. Mais il ressort de son texte qu’il veut clouer absolument le bec à Mgr Gherardini et qu’il ne s’y prend pas de la manière la plus respectueuse.
– En théologie, l’argument d’autorité est effectivement le plus fort. Mais invoquer une autorité critiquée par argumenter contre la critique, risque de ne pas faire vraiment avancer le problème. Quand le Père Basile invoque, par exemple, le Pape Jean-Paul II contre Mgr Gherardini sous prétexte que celui-ci s’oppose à la validité de l’anaphore approuvée par le défunt pape, il ne règle pas le problème. Il en montre seulement l’étendue. Il n’apporte rien. Il montre juste qu’il y a un problème. Certes, ce problème « risque d’ébranler » « la confiance des fidèles ». Mais c’est justement tout le point soulevé par Mgr Gherardini qui estime qu’il y a problème à cet endroit même et qui demande (et il n’est pas le seul à Rome, loin de là) que le Magistère se prononce clairement. Le Père Basile estime que c’est le cas. Il est bien le seul. Car nous laïcs, ce ne sont pas les propos de Mgr Gherardini qui nous font nous interroger sur la fidélité à avoir envers le magistère. Qu’il se rassure, ce n’est pas non plus le Père Basile… La crise qui touche l’Église depuis le Concile, les propos de certains évêques, les prises de positions de certains théologiens, les silences complices, etc. entraînent une plus grande interrogation vis-à-vis de la bonne compréhension du magistère.
Or, ce que ne dit pas le Père Basile, c’est que sa thèse sur ce qu’est le magistère ordinaire et son exercice est certes une thèse à prendre à considération, mais elle est discutée largement par les théologiens qui sont au même rang que le Père Basile. Ce dernier est un théologien digne d’attention, mais ce n’est qu’un théologien parmi d’autres. Libre à La Nef, bien sûr, d’en faire « son » théologien, comme d’autres font leur Mgr Gherardini. Mais il ne semble pas à avoir démontré encore à l’ensemble des théologiens la validité de sa thèse. De ce fait, il n’est pas sûr que son article serve à grand chose au final. Mais, c’est aux lecteurs d’en juger, bien sûr.