Saint-Eloi a dit amen au pape |
20 Minutes | édition du 11.09.06 |
Ambiance de liesse à Saint-Eloi, hier matin. Pleine à craquer, la petite église traditionaliste de Bordeaux résonnait d'une ferveur redoublée durant l'office. Longtemps exclue de l'Eglise catholique, en raison de son affiliation à une organisation intégriste (la Fraternité Saint-Pie X), la paroisse vient de renouer avec le Vatican. Son fondateur, l'abbé Philippe Laguérie, ainsi que quatre autres prêtres, se sont ralliés à Rome vendredi, après avoir reçu l'autorisation de célébrer la messe en latin et de créer « un institut de droit pontifical ». Baptisé Institut du bon pasteur, il aurait son siège à Bordeaux et permettrait d'enseigner à des séminaristes le rite catholique grégorien. Cette reconnaissance tardive est un renversement de situation inespéré pour les paroissiens. « Nous qui avons toujours été considérés comme intégristes et schismatiques, on a du mal à réaliser », confie Anne, 24 ans. « Etre enfin reconnu par Rome était une priorité pour nous », ajoute Gauthier, 18 ans, qui estime que « la messe en latin donne envie d'être catholique ». Le sourire aux lèvres dans sa soutane noire, l'abbé Laguérie reconnaît que la situation de Saint-Eloi « était bancale juridiquement ». C'est désormais de l'histoire ancienne. « L'institut nous donne les moyens de faire d'autres Saint-Eloi, sans avoir recours au bras de fer (...). Il faut créer d'autres vies paroissiales comme celle-là », lance-t-il, avant de s'offrir un petit bain de foule au milieu des fidèles venus l'acclamer. Marion Guillot |