SOURCE - Fideliter - Abbés Nicolas Portail et Philippe Toulza - mise en ligne par La Porte Latine - septembre 2012
Le 29 juin dernier, à Écône, dix séminaristes français et un religieux de la Fraternité dela Transfiguration de Mérigny reçurent leur sacerdoce des mains de Mgr Bernard Fellay. Un souvenir ému pour cette année de séminaristes qui, il y a trois ans, le 11 février 2009, perdaient trois de leurs confrères dans une avalanche en Suisse (Fideliter n° 188, mars-avril 2009, p. 85).
Le 29 juin dernier, à Écône, dix séminaristes français et un religieux de la Fraternité dela Transfiguration de Mérigny reçurent leur sacerdoce des mains de Mgr Bernard Fellay. Un souvenir ému pour cette année de séminaristes qui, il y a trois ans, le 11 février 2009, perdaient trois de leurs confrères dans une avalanche en Suisse (Fideliter n° 188, mars-avril 2009, p. 85).
À Winona, le 15 juin précédent, Mgr Bernard Tissier de Mallerais avait ordonné huit prêtres et deux bénédictins dumonastère de Notre-Dame de Guadalupe àSilver City (États-Unis), et à Zaitzkofen, enAllemagne, le dimanche 1er juillet, Mgr Alfonso de Galarreta devait ordonner deux prêtres, un Allemand et un Tchèque. Mention spéciale pour ce dernier jeune prêtre, le cinquième donné à la Fraternité Saint-Pie X par la Tchéquie, petit pays qui n'avait même pas de prieuré il y a deux ans ! Aux démunis les mains pleines.
La plupart et même probablement tous ces prêtres exerceront leur ministère, prochainement ou bien dans quelques années, dans l'une ou l'autre des maisons (prieurés, écoles, etc.) du district de France. Fideliter a pu interroger les nouveaux ordonnés d'Écône et recueillir des photographies de leurs visages et de leurs images d'ordination.
Deux questions leur ont été posées :
1 - De quel centre de messe, ou de quelle école venez-vous ?
2 - Pouvez-vous nous présenter votre image d'ordination ainsi que les textes que vous y avez fait imprimer (au verso), et nous expliquer votre choix ?
Abbé Etienne de Blois
Origines : Ma famille plonge ses
racines dans le dur sol de Bretagne. Ce
sont donc les raisons professionnelles
qui nous ont retenus auprès de la capitale
depuis vingt-cinq ans. En raison de
cet exil, les paroisses qui m'ont élevé dans
la grâce furent surtout Saint-Bernard à
Courbevoie pour la messe dominicale,
Notre-Dame de l'Espérance à Versailles
et Saint-Nicolas du Chardonnet pour
le scoutisme. Après Saint-Jean Eudes en
Normandie, ce fut Saint-Bernard qui me
reçut pendant sept ans pour former mon
intelligence. Après quoi j'attendis une
année en école préparatoire avant d'intégrer
le séminaire.
Image : Ce n'est pas le style de ce
tableau de l'église titulaire de saint Pie X,
à Rome, qui décida mon choix mais son
riche et fort symbolisme. Le prêtre est
l'homme du sacrifice, l'homme de la croix.
Son ministère est de recevoir de Jésus
crucifié sa croix précieuse et de la porter
aux âmes. Voilà en quoi le prêtre doit
imiter saint Jean-Baptiste qui réclame
à Notre-Seigneur sa croix. Il la réclame
pour ces âmes vers lesquelles son doigt et
son ardeur se tendent, pour ces âmes en
lesquelles il veut que son Seigneur croisse.
Cette oeuvre de grâce doit demeurer sous
le regard de Marie que Dieu a choisie pour
mère, qui nous donne le Verbe incarné,
qui s'unit tous les jours à son sacrifice, qui
prépare les âmes et leur communique les
mérites de son divin fils. In hoc signo vinces
: par la Croix, que le Christ règne avec
Marie, sa sainte Mère et la nôtre.
Image : À la recherche d'une image,
je fus un jour frappé, à Ecône, par la
beauté d'un tableau représentant Notre-
Dame en majesté, la reine toute-puissante
et miséricordieuse ; et puis, son
fils Notre-Seigneur qui tend les bras vers
nous, vers les âmes qu'il chérit tant et
qu'il voudrait toutes sauver.
Notre-Seigneur et sa sainte Mère :
il faut toujours en revenir là, car à eux
deux, ils forment le pôle de toute vie
chrétienne véritable. Dieu aime sa créature
et lui donne sa mère pour que cette
âme y trouve une protection maternelle
contre les assauts du Malin. Voilà quel doit être l'idéal, le but, la fin
de tout chrétien qui a vraiment compris ce
nom de "chrétien" : il vient de "Christ", et
signifie "disciple du Christ" ; d'où il ressort
que le véritable chrétien, et à plus forte
raison le prêtre, doit vouloir instaurer le
règne de son Maître partout, et donc agir
en conséquence.
La croix à la suite de cette
citation évoque tout un symbole : l'original
fabriqué par un soldat de la bataille
de Verdun montre que deux amours, mais
subordonnés l'un à l'autre, doivent veiller
au coeur de chaque Français : amour de
Dieu et amour de sa patrie.
Texte : C'est une supplique à Notre-
Dame du Bon Succès, prière encourageante
dans les épreuves et qui aide à
surmonter les tempêtes : « Étoile de la mer, dans
la tempête de ma vie mortelle, puisse votre
lumière m'éclairer afin que je ne m'éloigne
jamais du chemin qui mène au Ciel.»
Origines : Né à Cholet en pays des
guerres de Vendée, j'ai passé mon enfance
auprès de Château-Gontier, au nord de
l'Anjou. Paroissien du Moulin du Pin depuis l'arrivée de l'abbé Coache, j'ai été
pensionnaire à l'école
Sainte-Marie puis à Saint-
Michel. J'ai ensuite passé
sept ans en région parisienne,
au cours desquelles
j'ai eu la grâce de participer
aux activités de la chorale
Saint-Vincent de Paul et du MJCF.
Image : Il s'agit
d'une enluminure inspirée
d'un vitrail de l'église
de Chanzeaux, intitulé
la Communion du Pré
Fruchaud, qui représente
une messe en plein air
au temps des guerres de
Vendée. Ici l'artiste a choisi de mettre la
scène en intérieur et d'y évoquer les différents
membres de sa famille. Le choix de
l'image est dû au parallèle qu'il est si facile
de faire entre le combat de nos ancêtres
pour garder la foi dans sa pureté et celui
de Mgr Lefebvre et de la Fraternité.
Texte au verso : O memoriale mortis Domini,
panis vivus, vitam præstans homini, præsta
meæ menti de te vivere, et te illi semper dulce
sapere. Ô mémorial de la mort du Seigneur,
Pain vivant qui donnez la vie à l'homme,
donnez à mon âme de ne vivre que de vous, et
de trouver toujours en vous ses délices. » C'est la cinquième strophe de
l'Adoro te, cette belle prière où le docteur
angélique résume la théologie de l'eucharistie,
nous invite à méditer sur cet auguste
sacrement dont le prêtre est le ministre.
Texte au verso : Dignare me laudare te, Virgo
sacrata. Da mihi virtutem contra hostes tuos. Cette invocation à la sainte
Vierge est celle que la liturgie place sur
nos lèvres au temps du
carême. Elle nous rappelle
ce contexte de
combat, qui est celui de
toute vie chrétienne et
tout spécialement en ces
temps de crise de la foi.
« Que ces prières
soient celles de ceux qui
verront cette image et
qu'ils n'oublient pas de
prier pour les prêtres.
L'abbé Vincent Gélineau est
nommé à l'église Saint-
Nicolas du Chardonnet, dans
le centre de Paris.
Abbé Charles Hardepanne de Belleville
Origines : Originaire
de Niort, c'est jusqu'à
La Rochelle que durant
mes premières années
nous devions nous rendre
pour avoir la messe : une
ancienne chapelle de couvent
desservie par le chanoine
Sire dans laquelle
j'ai appris à servir la
messe.
Mais depuis son
ouverture, à Pâques 2000
par les Pères de Mérigny,
j'ai pu profiter de la messe
à la chapelle de Niort.
Tout mon secondaire se déroula sous
l'égide des prêtres de l'école Saint-Michel.
Dans cette pension, j'ai pu également
profiter des bienfaits du scoutisme.
Image : C'est un
tableau dont l'original
effectué par un peintre
alsacien du xve, se
trouve au musée des
Beaux-Arts à Vienne.
Une reproduction en
était accrochée dans
ma cellule de séminariste
: un souvenir de
famille. L'image représente
la sainte famille ;
et quelle sainte famille !
Un tableau très vivant :
saint Joseph vient de
revenir d'une promenade
dans la campagne
voisine. Devant
Marie il a posé, avec sa
canne, le panier de raisin
cueilli pour l'enfant
Jésus. À l'entrée de son époux, Notre-Dame a lâché son ouvrage,
et tandis que lui repart
dans l'ombre s'occuper
des bêtes, elle, prenant
une grappe, en offre les
raisins à son divin fils.
Que de symbolisme dans
cette simple scène ! J'en
citerai rapidement trois. Tout d'abord la
médiation de la sainte
Vierge : saint Joseph
passe par elle pour présenter
à Notre-Seigneur
les fruits de sa cueillette.
On peut voir aussi
dans la grappe un signe du sang de Notre-
Seigneur, de sa passion à venir, et par là du
sacrifice de la messe : sans doute la Vierge
médite-t-elle cela, car tandis que l'enfant
Jésus semble trépigner
d'impatience, son sourire
à elle est empreint
d'une légère tristesse.
Enfin, cette grappe
représente notre participation
au sacrifice
de Notre-Seigneur et
à sa divinité : de même
qu'elle lui est offerte
pour être unie par manducation
à la divine victime,
de même la goutte
d'eau à la messe est unie
au sang du calice, et de
même nos sacrifices
doivent être associés au
sien à la messe !
Origines :Je viens
de Dordogne, ma chapelle
d'attache est Notre-
Dame de Toutes Grâces de
Périgueux, et j'ai accompli
ma scolarité à l'école Saint-
Michel et à Saint-Joseph
des Carmes.
Image : Saint François-
Xavier est le sujet
principal de l'image.
D'abord parce que notre
famille, du côté maternel,
descend en droite ligne du frère cadet
de saint François-Xavier, qui s'appelait
Miguel. Il convenait d'honorer cet illustre
ancêtre !
En outre, c'est un modèle de
prêtre, patron principal des missions, et à
ce titre il mérite une place de choix dans
notre dévotion. Cette peinture, outre ses
qualités esthétiques, manifeste dans sa
construction que tout apostolat doit être
imprégné de prière : saint
François-Xavier, dans
ce tableau de Murillo,
apparaît au premier plan
tout irradié de lumière. Il
est en contemplation de
la beauté divine, et c'est
cela qui féconde toute
sa prédication. D'ailleurs
il porte à la ceinture un
chapelet et un bréviaire,
qui sont les deux "outils"
du prêtre, avec la messe !
Il contemple, mais il
prêche ; il prêche, mais
auparavant il contemple,
et ce n'est qu'au second
plan qu'on le voit convertir
les foules : le prêtre, comme le dit Édouard
Poppe, est un religieux
dans le monde. Il doit
avoir du religieux l'esprit
de pauvreté, d'obéissance,
et surtout la vie de prière,
qui est comme l'âme
de son apostolat.
Dans
notre monde, la fidélité
du prêtre à ses engagements
est un défi, et il
doit pouvoir compter sur
la communion des saints.
La prière des autres est le
meilleur des vaccins contre les poisons du
monde.
Textes : Le mot "servir" est la devise
des routiers-scouts, et résume l'esprit dans
lequel je souhaite exercer les pouvoirs
sacerdotaux : servir Dieu, et servir l'Église.
Pour cela, servir les âmes ; et, pour rester
fidèle à ce service, compter sur les prières
des autres. Je suis à votre service pour servir
Dieu, mais priez pour
moi, afin que je demeure
au service de Dieu et
donc à votre service.
Prière, service, sacerdoce,
tout cela ne tire
sa force et sa fécondité
que de la Passion. Je me
permets de m'adresser à
vous, chers lecteurs, à la
veille de partir pour mon
premier ministère. Ne
m'oubliez pas dans votre
prière. Le prêtre est une
sentinelle, un soldat de
Dieu ; priez pour lui.
Origines : Natif de Toulouse, d'une
famille de la Tradition, j'ai toujours vécu
dans le Midi toulousain. J'ai eu la grâce
de faire toute ma scolarité dans les écoles
de la Fraternité : le primaire à l'école
Saint-Jean Bosco de Toulouse, puis le
secondaire à Saint-Joseph des Carmes.
Depuis 2002, nous avons un prieuré sur
Toulouse qui dessert la chapelle Notre-
Dame du Férétra.
Image : La chapelle du Férétra, qui
a accueilli les reliques de saint Thomas
d'Aquin lors de leur arrivée à Toulouse en
1369, possède au-dessus du maître-autel
une grande statue en terre cuite polychrome
de Notre-Dame du Mont Carmel.
Désirant, comme image d'ordination, une
Vierge ou un crucifix, je pensais prendre
cette statue si d'autres n'attiraient davantage
mon attention. N'ayant rien trouvé qui
me marquât, même après un mois de visite
à Rome, je compris que la sainte Vierge du
Férétra aux pieds de laquelle avait grandi
ma vocation convenait le mieux. C'était
à elle que je devais de nombreuses grâces
et c'est ainsi que je la
remerciais.
Au verso (1): In hoc
signo vinces (Par ce
signe tu vaincras.).
Texte : Ce sont
les paroles adressées à
l'empereur Constantin
lorsqu'il eut la vision
de la croix dans le ciel.
Courte et percutante,
cette phrase m'avait
marquée lors d'une prédication
de chemin de
croix. Elle résume notre combat sur la terre et montre l'unique
moyen de salut pour les âmes. Mais on ne
peut écrire ces mots sans une image de la
croix. C'est pour cela que se trouve, au dessous,
une enluminure de croix provenant
d'un missel d'autel de famille.
Au verso (2) : Non pas pour nous, Seigneur,
non pas pour nous, mais pour votre plus
grande gloire. (Ps 113, 9). Texte : Je l'ai
choisi afin de toujours
me souvenir qu'il n'y a
rien que nous n'ayons
reçu de Dieu et pour
remettre tous les fruits
de mon futur ministère
entre les mains de
Notre-Seigneur.
Origines : Je suis originaire du Nord
de la France et mon prieuré est celui
de Croix, situé dans l'agglomération
lilloise.
Image : J'ai choisi le détail de la
fresque de Fra Angelico intitulée Saint
Dominique au pied de la croix. Je voulais
une belle représentation du Christ à
mettre dans mon bréviaire et à contempler
quotidiennement lors de la récitation
de l'office divin. Le Christ est tout
pour nous, qui sommes chrétiens, et
nous devons toujours nous y unir davantage.
Sur cette fresque, il donne l'impression
d'être paisible après avoir accompli
sa mission de rachat des pécheurs que
nous sommes. Il est notre roi couronné
d'épines et humilié à cause de nos
péchés mais il est aussi le Sacré-Coeur qui
déverse sur nos âmes ses grâces qui nous
purifient de notre misère.
Au verso : « Toute la grandeur, toute la raison
d'être, toute la joie, toute la consolation, toute la
force du prêtre se trouve dans le saint sacrifice
de la messe. » (Mgr Lefebvre, 1er nov. 1980).
Texte : J'ai choisi cette citation car
le service de messe fut très certainement
pour moi un élément essentiel dans mon
désir de servir Dieu en devenant prêtre.
Il me semble que c'est au pied de l'autel
que le bon Dieu m'a appelé à y monter.
J'ai voulu aussi transcrire ce que Notre-
Seigneur veut que nous apprenions de lui :
qu'il est doux et humble de coeur. Le Sacré-
Coeur est bien pour le prêtre un modèle à
imiter dans ses relations envers les âmes à
sauver par son ministère. C'est ainsi qu'est
présent tout un programme sacerdotal.
Être un autre Christ, avec un coeur miséricordieux
envers les pécheurs et les sanctifiant
en leur appliquant les grâces du
Calvaire par le renouvellement du sacrifice
de Notre-Seigneur sur nos autels.
Origines : Après quelques années
passées en région parisienne, où nous
fréquentions le prieuré Saint-Jean
(Mantes-la Jolie), ma famille est arrivée
à Nantes, près du prieuré Saint-Louis, en
1997.
J'ai suivi ma scolarité successivement
à l'école Saint-Louis, puis à l'école
Sainte-Marie près de Saint-Malo, et enfin
à Saint-Michel.
Image : Je l'ai trouvée lors d'une visite
du monastère bénédictin de Subiaco.
Au verso (1) : « À ceci nous avons connu
l'amour, c'est qu'il a donné sa vie pour nous ;
nous aussi, nous devons donner notre vie pour
nos frères. »
Texte : Cette phrase peut non seulement
exprimer l'idéal d'une vie sacerdotale,
mais également servir à tous.
Au verso (2) : « Duc nos quo tendimus. »
(Conduisez-nous là où nous tendons). Texte : Cette phrase est tirée du Panis Angelicus de saint Thomas d'Aquin.
En effet, c'est le Ciel qui est notre but, et
le seul moyen d'y parvenir, c'est d'y être
conduit par Notre-Seigneur Jésus-Christ,
prêtre et victime.
Origines : Je suis originaire
de Saint-Floret, en
Auvergne, la chapelle que
j'ai fréquentée est celle d'Issoire.
J'ai suivi ma scolarité
à l'école Sainte-Marie puis à
Saint-Michel.
Au verso : « Dieu a le droit de
tout demander. » (Abbé Berto). Texte : Dieu est le
maître absolu. Toujours et partout il peut
tout demander à ses serviteurs – et plus
encore à ses amis que sont les prêtres – qu'il
a créés pour lui rendre gloire ; jamais il
n'a de compte à rendre, à personne. Mais
Dieu est un maître d'amour, Deus caritas
est (1 Jo 4, 16) et ses oeuvres sont d'abord
des oeuvres d'amour ; aussi ses serviteurs
peuvent-ils toujours garder au fond du
coeur la joie et la paix, fruits de la charité,
parce que, quelles que soient les épreuves,
les souffrances ou les sacrifices, ils y voient
toujours la main de leur maître dont ils
se savent aimés. "Tout concourt au
bien de ceux qui aiment
Dieu" (Ro 8, 28) et saint
Augustin ajoute : "même
le péché".
Dieu éprouve souvent
ceux qu'il aime,
c'est ainsi, et c'est pour
le chrétien un grand
mystère. Mais la clef
de ce mystère, c'est le
Calvaire : qui Dieu a-til
plus aimé parmi les
hommes ? Et qui a plus
été éprouvé ? N'est-ce pas
Notre-Seigneur Jésus-
Christ lui-même ? Aussi Dieu a-t-il le droit de tout
demander parce que luimême
n'a pas épargné son
propre Fils.
Image : C'est pour
cette raison que j'ai choisi
ce tableau de Zurbaran,
peintre espagnol du
XVII° siècle, représentant
Notre-Seigneur mort,
enveloppé de ténèbres, si
expressif non seulement de la souffrance
physique, mais aussi de la tristesse et du
dénuement total qui furent ceux de Notre-
Seigneur, l'Homme de douleur, et qui
semble abandonné de Dieu (Mt 17, 46).
C'est très austère, c'est vrai, mais le chemin
du prêtre, c'est le chemin de la croix.
Pourtant, au bout de ce chemin de
croix, et c'est là notre consolation et notre
soutien dans la lutte, il y a le Ciel, et la
possession de Dieu pour toujours. "Le
Seigneur est le Dieu de mon coeur et mon
partage pour l'éternité." (Ps 72) C'est vrai
dès ici-bas, Dieu est tout pour le prêtre,
il est sa joie, son amour,
son ami, le sujet de ses
méditations, le motif
de ses peines lorsque les
hommes l'offensent etc.
"Mon Dieu et mon tout",
mais c'est sous le voile de
la foi, et un jour, si Dieu
veut, le voile sera levé
pour que cette possession
de celui qui est Tout pour
lui soit parfaite.
L'abbé Éric Péron est nommé
à l'école Saint-Joseph des
Carmes à Montréal-de-l'Aude.
Abbé Jean-Marie Mavel
Image.
Au verso :
« Seigneur Jésus, apprenez-moi à
être généreux, à vous servir comme vous le
méritez, à donner sans compter, à combattre
sans souci des blessures, à travailler sans
chercher le repos, à me dépenser sans
attendre d'autre récompense que celle de
savoir que je fais votre sainte volonté.»
« Vierge fidèle, priez pour nous.»
L'abbé Jean-Marie Mavel est nommé au prieuré Notre-Dame de la Délivrande
à Fort-de-France.
Père Clément-Marie
Origines : Je suis originaire du
Berry et j'ai suivi toute ma scolarité à
Châteauroux… dans l'enseignement
public.
Image : Elle représente Notre-Dame
de Miséricorde, icône écrite vers 1620
et se trouvant à Vilnius en Lituanie dans
la chapelle de la Porte de l'Aurore. Elle
était autrefois suspendue au-dessus de
cette même porte, à l'extérieur des remparts,
jusqu'à ce que les pères Carmes lui
construisent une chapelle en 1671. Des
milliers d'ex-voto rappellent les grâces
reçues et les nombreux miracles attribués
à la mère de Dieu (notamment en réaction
contre les exactions et les blasphèmes
de l'envahisseur suédois ou russe). Le sanctuaire
fut vite lié aux événements politiques
qui secouaient la ville : suite aux
répressions des soulèvements de la population
contre l'occupant, les étudiants s'y réunissaient
clandestinement pour prier ; en
1844 les Carmes, soucieux du règne social
de Notre-Seigneur Jésus-Christ, furent
chassés à cause du soutien qu'ils portaient
aux insurgés contre
les Russes, maîtres du
pays depuis 1795…
Pendant l'occupation
soviétique, entre 1945
et 1990, des organisations
catholiques
souterraines se rendaient
en pèlerinage
auprès de la Mère de
Dieu de Vilnius et sa
dévotion fut portée
jusque dans les camps
de Sibérie. En 1927,
le pape Pie XI donna à
la sainte icône le nom de Mère de Miséricorde.
Une partie de
la communauté de Mérigny a pu la vénérer
en compagnie d'une communauté traditionnelle
de rite byzantin implantée en
Lettonie, en 2011.
Au verso : « Adorare – Unire – Servire ». Texte : C'est la devise
de la Fraternité de
la Transfiguration. Sa
fin première est en effet
adorare (l'adoration et
par elle la sanctification
de ses membres),
unire (les frères et
soeurs offrent leurs
vies, prières et labeurs
pour le retour à l'unité
romaine des chrétiens
qui s'en sont séparés),
servire (la communauté
se dévoue au ministère
apostolique).
Document extrait de Fideliter n° 209 - "De nouveaux prêtres pour l'Eglise", par Messieurs les abbés Nicolas Portail et Philippe Toulza