SOURCE - SPO - 19 septembre 2012
Le très bon site « Benoit et moi »
a publié ce 18 septembre la version française de l’article du
vaticaniste Andrea Tornielli (photo) consacré à l’attente du Saint-Siège
d’une réponse de la Fraternité Saint-Pie X. Sous le titre traduit en
français de « Les “conditions de Felay”, le Saint-Siège attend la
réponse des lefebvristes, et est disponible pour discuter de questions
pastorales et disciplinaires,mais pas doctrinales », Tornielli publie un article qui est davantage un résumé de la situation que l’apport de nouvelles informations.
C’est même un bon résumé, mais où entre
comme une contradiction entre la première phrase de l’article et son
sous-titre. Car d’un côté Tornielli annonce que « La réponse de Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, au préambule doctrinal [souligné par SPO] qui lui a été remis au Vatican le 13 Juin dernier n’est pas encore arrivée à Rome » (il n’y a donc rien de neuf) et d’autre part, le sous-titre explique que le Saint-Siège est « disponible pour discuter de questions pastorales et disciplinaires,mais pas doctrinales [souligné par SPO] ». Alors, comment ne pas discuter doctrine quand on attend des réponses à un préambule… doctrinal…?
L’explication de cet article – simple
hyptohèse – se trouve certainement ailleurs. Les observateurs savent que
Tornielli a l’oreille de la Commission Ecclesia Dei, laquelle a
peut-être eu envie de faire passer un message. Si cette hypothèse est
juste, la question qui reste est de savoir quel message exactement?
Il se trouve peut-être dans ce passage de la traduction l’article en question:
Selon ce qu’a appris Vatican Insider, la réponse attendue de Fellay devrait encore être interlocutoire (ndt: mot du vocabulaire juridique: Se dit d’un jugement qui, avant de décider sur le fond, ordonne une preuve, une instruction préalable, à l’effet de parvenir au jugement définitif ) et contenir certaines conditions. S’il s’agit de requêtes relatives à la pastorale et à la discipline, le Saint-Siège est disposé à les prendre en compte. Après le chapitre de Juillet, certaines conditions avaient été mises au point. Les trois premières, considérés comme «essentielles» (ndt: auxquelles on ne peut renoncer), concernent la «liberté» de «corriger, reprendre, même publiquement, les fauteurs d’erreurs ou d’innovations de la modernité, du libéralisme, du Concile Vatican II et de leurs conséquences». La seconde concerne «L’usage exclusif de la liturgie de 1962». La troisième, «la garantie d’au moins un évêque». D’autres conditions, moins contraignantes, étaient la possibilité d’avoir leurs propres tribunaux ecclésiastiques de première instance; l’exemption des maisons de la Fraternité de la relation avec les évêques diocésains.
En attendant, les membres de la Fraternité Saint-Pie X s’apprêtent à voir samedi 29 septembre au Grand Rex un film
consacré à Mgr Lefebvre. Histoire de se replonger en son et en image au
source même de leur résistance… liturgique et doctrinale.