SOURCE - Credidimus Caritati - 7 février 2013
La riche expérience de Mgr Lefebvre lui a rendu grand service lorsqu'il a fondé la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Grand connaisseur des réalités de l'Eglise d'Occident comme des terres de missions, il avait vu, en Afrique et à travers le monde, quels étaient les avantages et les risques que procuraient des situations variées. Aussi, lorsqu'il s'est trouvé obligé de contester les dispositions papales qui visaient, notamment, à interdire le missel traditionnel, il était bien conscient que dans les rangs des fidèles le zèle amer ou les tentations de recroquevillement constituaient des dangers réels. Dans le positionnement en ligne de crête, il voyait qu'un vrai péril se dessinait - celui de s'user à la tâche - et qu'un autre lui faisait immédiatement face - celui de s'aigrir, faute de patience. Le 7 juin 1979, devant les séminaristes d'Ecône, il mettait en garde contre ces tendances. Le contexte était incertain. Les condamnations étaient tombées depuis trois ou quatre ans et un risque de routine pouvait commencer à gagner les esprits. Il fallait à tout prix préserver la foi et maintenir un esprit d'apostolat animé par la joie chrétienne. Or, l'état d'exception pouvait risquer, avec les années, de s'institutionnaliser. Dans les quelques mots qui suivent, on lit, une fois de plus, l'optimisme de Mgr Lefebvre qui parie davantage sur l'efficacité surnaturelle de la messe qui finira par tout emporter sur son passage, que sur des recours humains. Il ne sombre pas non plus dans des conclusions apocalyptiques ni dans un désarroi qui ne propose plus aucune solution réaliste.
La riche expérience de Mgr Lefebvre lui a rendu grand service lorsqu'il a fondé la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Grand connaisseur des réalités de l'Eglise d'Occident comme des terres de missions, il avait vu, en Afrique et à travers le monde, quels étaient les avantages et les risques que procuraient des situations variées. Aussi, lorsqu'il s'est trouvé obligé de contester les dispositions papales qui visaient, notamment, à interdire le missel traditionnel, il était bien conscient que dans les rangs des fidèles le zèle amer ou les tentations de recroquevillement constituaient des dangers réels. Dans le positionnement en ligne de crête, il voyait qu'un vrai péril se dessinait - celui de s'user à la tâche - et qu'un autre lui faisait immédiatement face - celui de s'aigrir, faute de patience. Le 7 juin 1979, devant les séminaristes d'Ecône, il mettait en garde contre ces tendances. Le contexte était incertain. Les condamnations étaient tombées depuis trois ou quatre ans et un risque de routine pouvait commencer à gagner les esprits. Il fallait à tout prix préserver la foi et maintenir un esprit d'apostolat animé par la joie chrétienne. Or, l'état d'exception pouvait risquer, avec les années, de s'institutionnaliser. Dans les quelques mots qui suivent, on lit, une fois de plus, l'optimisme de Mgr Lefebvre qui parie davantage sur l'efficacité surnaturelle de la messe qui finira par tout emporter sur son passage, que sur des recours humains. Il ne sombre pas non plus dans des conclusions apocalyptiques ni dans un désarroi qui ne propose plus aucune solution réaliste.
« Le jour où l’on a une église comme celle de Saint-Nicolas du Chardonnet, voyez se précipiter les foules dans Saint-Nicolas du Chardonnet. Imaginez que demain le pape demande aux évêques de nous donner des lieux de culte, de nous donner des églises et que nous ayons Saint-Nicolas du Chardonnet dix fois, vingt fois, trente fois en France, et puis en Allemagne, et puis en Suisse et puis partout… Imaginez la différence, voyez ce que ça ferait ! Ce serait énorme, formidable. Ce ne serait peut-être pas toutes des paroisses comme celles de Saint-Nicolas du Chardonnet, aussi nombreuse, aussi fervente, mais enfin il y aurait cela, des paroisses-témoins dans tous les endroits de la France, dans tout le monde entier il y aurait des paroisses-témoins de la Messe de toujours. Ce serait la renaissance de l’Eglise, c’est sûr. Et après Rome serait obligée de constater les faits. Déjà maintenant ils sont effrayés par cette prolifération des groupes traditionalistes et de ces Messes qui se disent un peu partout. Ils sont effrayés, ils voient bien qu’ils ne peuvent pas arriver à en sortir. Ils ont cru pouvoir en sortir, ils n’en sortent pas. Imaginez s’il y avait seulement un feu vert alors à ce moment-là le Bon Dieu permettrait que le triomphe de sa Messe soit le triomphe du renouveau de l’Eglise aussi et que Rome soit obligée de s’incliner. Nous aurions atteint le but que nous souhaitons : que Rome s’incline une fois devant la vérité et devant la sainteté de la Messe, devant la Tradition. Si le Bon Dieu le veut, Il le fera. Si le Bon Dieu veut que nous souffrions encore, nous souffrirons. Mais je pense que le moyen d’arriver au triomphe de la Messe, ce n’est pas la rupture avec Rome, ce n’est pas de dire qu’il n’y a plus rien à Rome, que nous n’avons plus à remettre le pied à Rome, que nous n’avons plus à discuter, nous n’avons qu’à nous enfermer sur nous, sur notre Messe, sur nos petits groupes et c’est tout. Ça, je suis persuadé que ce n’est absolument pas la volonté de Notre-Seigneur, ce n’est pas l’apostolat, ce n’est pas apostolique, ce n’est pas bien et ce n’est pas ce que le Bon Dieu demande de nous. »