SOURCE - Roberto de Mattei - correspondanceeuropeenne.eu - 3 avril 2013
La question qui est le Pape surgit spontanément chaque fois qu’un nouveau Pontife est élu, surtout lorsque son nom ou son histoire personnelle sont inconnues du grand public. Ce ne fut pas le cas pour le cardinal Joseph Ratzinger, romain d’adoption après tant d’années passées comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, mais ce le fut pour Karol Wojtyla, venu de Cracovie et ça l’est aussi pour Jorge Mario Bergoglio, arrivé d’un diocèse encore plus lointain, au bout du monde, comme il l’a dit lui-même le jour de son élection.
La question qui est le Pape surgit spontanément chaque fois qu’un nouveau Pontife est élu, surtout lorsque son nom ou son histoire personnelle sont inconnues du grand public. Ce ne fut pas le cas pour le cardinal Joseph Ratzinger, romain d’adoption après tant d’années passées comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, mais ce le fut pour Karol Wojtyla, venu de Cracovie et ça l’est aussi pour Jorge Mario Bergoglio, arrivé d’un diocèse encore plus lointain, au bout du monde, comme il l’a dit lui-même le jour de son élection.
Il est compréhensible qu’au cours des semaines qui suivent
l’élection on cherche à sonder le passé proche et lointain du nouveau
Pontife, d’en connaitre les idées, les tendances, les habitudes
afin de déduire, des mots et gestes du passé, le programme du nouveau
pontificat. Le volume El jesuita. Conversaciones con el cardenal Jorge Bergoglio
(Vergara, Buenos Aires 2010, sous la direction de Sergio Rubin et
Francesca Ambrogetti), trace déjà le visage d’un “papabile” et mérite
d’être connu. La réaction indignée qu’un chercheur argentin
d’orientation traditionnelle (Antonio Caponnetto, La Iglesia traicionada,
Editorial Santiago Apostol, Buenos Aires 2012) a dédié à ce volume a
été moins remarquée. On ne pourra pas comprendre non plus qui est le
nouveau Pape sans connaitre le jugement que fait de lui le père Juan
Carlos Scannone, un jésuite, disciple de Karl Rahner, qui l’a eu comme
élève et qui a inscrit l’archevêque de Buenos Aires à “l’école
argentine” de la théologie de la libération (“La Croix”, 18 mars 2013).
« L’option préférentielle des pauvres » du cardinal
Bergoglio prend racine en particulier dans l’enseignement de Lucio Gera
et Rafael Tello, les représentants de la “théologie du peuple”,
caractérisée par la substitution de la pratique de la pauvreté à
l’idéologie de la révolution armée. Carlos Pagni, en analysant sur “La
Naciòn” du 21 mars le Método Bergoglio para gobernar (La
Méthode Bergoglio pour gouverner), explique la raison théologique pour
laquelle la “périphérie” occupe la place centrale dans le paysage
idéologique de l’archevêque Bergoglio. Pour lui les pauvres ne sont pas
une réalité sociologique qu’il faut aider mais un sujet théologique
duquel il faut apprendre : « cette attitude pédagogique a une racine
religieuse : la relation du peuple avec Dieu serait plus véritable car
dénuée des contaminations matérielles ».
Maurizio Crippa souligne lui aussi cet aspect sur le quotidien italien “il Foglio” du 23 mars (La pauvreté est un signe théologique, pas de la sociologie), en en rappelant les ascendances éloignées : « l’enjeu
est toujours de transformer l’Eglise en ce peuple des pauvres en chemin
et cela est encore mieux lorsqu’ils s’autoproclament : des Pauvres de
Lyon, dits ensuite Vaudois, à tous les courants orthodoxes ou hérétiques
du Moyen-âge, les Humiliés et Frère Dolcino, avec des déviations qui
vont jusqu’à Tolstoj, et de plus en plus vers un parcours de spoliation
et régénération qui parait identique aux “Cinq plaies de l’Eglise “
d’Antonio Rosmini – la cinquième étant “La restriction dans l’usage libre par l’Eglise de ses propres biens temporels” – aux théologies conciliaires de l’Eglise pauvre”.
Il s’agit de thèmes qu’il serait intéressant d’approfondir.
Mais au fond ce n’est pas le sujet. La vie d’un homme, même celle d’un
pape, n’est pas déterminée par les actes du passé, elle change tous les
jours et tous les jours elle peut être remise à zéro par un tournant,
des maturations, des directions de chemin nouvelles et imprévues.
Chaque tournant de pontificat, plutôt que de
solliciter ces interrogations auxquelles seul l’avenir peut répondre,
devrait offrir l’occasion de méditer sur ce que le nouvel élu
représente; de réfléchir sur la Papauté en tant qu’institution plus que
sur le Pape en tant que personnage, surtout en des moments où, entre le
11 février et le 13 mars, la constitution même de la papauté semble
avoir été profondément blessée.
Le premier coup de cette flagellation a été la renonciation
au pontificat de Benoît XVI, un évènement canoniquement légitime mais à
l’impact historique dévastateur. « Un pape qui démissionne – a observé Massimo Franco – c’est
déjà l’évènement du siècle dans l’histoire moderne. Mais un pontife qui
le fait dans l’entière possession de ses facultés mentales, en
indiquant simplement comme motif la fragilité qu’implique son âge, brise
une tradition pluriséculaire » (La crisi dell’impero vaticano, Mondadori, Milan 2013, p. 9).
Un second coup à l’institution a été le choix de Benoît XVI
de s’auto-définir “Pape émérite”, conservant ainsi le nom et l’habit
pontificaux et continuant à vivre au Vatican. Des canonistes influents comme Carlo Fantappié, ont relevé la nouveauté du geste en soulignant comment « la
renonciation de Benoit XVI a posé de graves problèmes sur la
constitution de l’Eglise, non seulement sur la nature du primat du Pape
mais aussi sur l’ampleur et l’extension de ses pouvoirs après l’arrêt de
ses fonctions » (Papauté, vacance du Siège et “Pape émérite”. Equivoques à éviter, dans http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350457).
La coexistence d’un Pape qui se présente comme évêque de Rome et d’un évêque
(parce que tel est aujourd’hui Joseph Ratzinger) qui s’auto-définit
Pape offre l’image d’une Eglise “bicéphale” et évoque inévitablement les
époques des grands schismes. On ne comprend pas, à ce propos,
l’importance médiatique que les autorités vaticanes ont voulu donner à
la rencontre des deux Papes, le 23 mars à Castelgandolfo. L’image qui a
fait le tour du monde et que “l’Osservatore Romano” même a publié en
première page le 24 mars est celle de deux hommes que le langage des
symboles met sur un plan de parité absolue, ce qui empêche de discerner
de manière immédiate lequel des deux est l’authentique Pape. Cet
évènement contraste en outre avec l’affirmation donnée par la Salle de
Presse du Saint Siège selon laquelle, après le 28 février, Benoît XVI
renoncerait à la scène médiatique en se retirant dans le silence et la
prière. N’aurait-il pas été plus sage que la rencontre se soit passée
loin des flashs ? Ou alors il existe derrière le choix médiatique une
brillante stratégie, mais laquelle ?
Un chercheur en histoire du christianisme, Roberto Rusconi, a
lui-même décrit le scénario de l’encyclique inachevée de Joseph
Ratzinger sur la foi, après celles déjà promulguées sur la charité et
l’espérance. « L’encyclique non terminée – observe Rusconi – pourrait
être ensuite publiée comme n’importe quel autre texte de Joseph
Ratzinger, qui pendant son pontificat a plusieurs fois soutenu que ses
derniers livres ne devaient en aucune façon être retenus comme
l’expression directe de son magistère pontifical » (Roberto Rusconi, Il gran rifiuto. Perché un papa si dimette [Le
grand refus. Pourquoi un pape démissionne], Morcelliana, Brescia 2012,
p.143-144). Si cela devait se produire, le résultat serait de miner à la
base l’influence non seulement des précédents documents promulgués par
Benoît XVI mais aussi ceux qui émaneraient du prochain pontife, parce
que cela dissoudrait la perception de ce qui est acte magistériel et ce
qui ne l’est pas, bouleversant ce concept d’infaillibilité, dont on
parle souvent de façon inappropriée.
Il existe des partisans d’un redimensionnement de la Papauté, qui se réclament généralement d’un passage de Jean-Paul II dans l’Encyclique Ut Unum sint du 25 mai 1995, dans laquelle le Pape Wojtyla se dit disposé à « trouver
une forme d’exercice du Primat qui, sans renoncer d’aucune façon à
l’essentiel de sa mission, s’ouvre à une nouvelle situation » (n.
95). De là découle la distinction faite par Giuseppe Alberigo et l’école
de Bologne entre l’essence immuable de la Papauté et les « formes d’exercice » par lesquelles elle s’est exprimée dans l’histoire (Forme storiche di governo della Chiesa
[Formes historiques de gouvernement dans l’Eglise], dans “Il Regno”,
1er décembre 2001, p. 719-723). L’ennemi de fond est l’idée de la
“souveraineté pontificale” née au Moyen-Age qui serait à l’origine de la
déviation de la Papauté de son esprit d’origine.
A partir de la moitié de XVe siècle, selon un autre historien
bolognais, Paolo Prodi, a commencé une métamorphose de la Papauté qui a
touché l’institution dans sa totalité, provoquant non
seulement un changement des caractéristiques institutionnelles de l’Etat
pontifical, transformé en principauté temporelle, mais aussi à une
reformulation du concept de souveraineté ecclésiastique, calquée sur la
souveraineté politique. Victorieuse sur la doctrine conciliaire, la
Papauté est toutefois perdante face à l’Etat moderne puisque, alors que
l’Eglise se sécularise, l’Etat se sacralise (Il sovrano pontefice
[Le souverain pontife], Il Mulino, Bologne 1983, p. 306). A partir de
la Révolution française cependant, l’Eglise, en rapport fructueux avec
le monde moderne, aurait commencé à se libérer des entraves du passé.
Malgré quelques phases régressives, représentées surtout par les
pontificats de Pie IX, Pie X et Pie XII, le Concile Vatican II marque
finalement, selon Alberigo et ses disciples, le moment du « tournant »,
liquidant la dimension juridico-institutionnelle de l’Eglise et
s’ouvrant à une nouvelle vision de cette même Eglise fondée sur le
concept de « communion » et de « peuple de Dieu ».
Ces thèses ont été récemment reproposées sur le plan
théologique dans un livre que le doyen des ecclésiologues italiens
Severino Dianich a dédié au ministère du Pape (Per una teologia del Papato
[Pour une théologie de la Papauté], Sao Paulo, Cinisello Balsamo 2012).
Le cœur du discours est le passage d’une vision juridique de l’Eglise,
basée sur le critère de juridiction, à une conception sacramentelle, basée sur l’idée de communion. Le nœud du problème remonte à la discussion qui eut lieu au Concile sur le n. 22 de Lumen Gentium et sur la Nota praevia
qui suivit ce document, pendant ce que les progressistes définiront la
“semaine noire” de Vatican II. Les rapports entre le Pape et les évêques
après Vatican II, selon Dianich, ne peuvent plus être caractérisés par
la délégation et la subordination.
Le Pape ne gouverne pas son Eglise “d’en haut” mais il la guide dans l’ordre de la communion.
Son pouvoir de juridiction viendrait en effet du sacrement et, sous
l’aspect sacramentel, le Pape n’est pas supérieur aux évêques. Le Pape,
avant d’être pasteur de l’Eglise universelle, est évêque de Rome, et le
primat qu’il exerce sur l’Eglise universelle n’est pas de gouvernement
mais d’amour, justement parce que, ontologiquement, en tant qu’évêque,
le Pape est au même niveau que les autres évêques. Pour cela Dianich
voudrait attribuer un pouvoir plus important au collège épiscopal en lui
donnant la possibilité de légiférer avec autorité. Le Pape devrait
exercer son primat d’une manière nouvelle, en associant à son pouvoir
des organes délibératifs et consultatifs, comme les conférences
épiscopales, les synodes, ou de toute façon des organismes permanents,
qui l’aident dans le gouvernement de l’Eglise. Il s’agirait donc d’un
primat d’honneur ou d’amour, mais pas de gouvernement et de juridiction de l’Eglise.
Cependant ces thèses sont, tout d’abord, historiquement fausses.
L’histoire de la Papauté n’est pas en effet l’histoire de formes
historiques différentes et incompatibles entre elles, mais l’évolution
homogène d’un principe de juridiction suprême présent dans les paroles
de Jésus Christ qui à Saint Pierre et à lui seul dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt.
16, 14-18). Quand saint Clément (92-98 ou 100), troisième successeur de
Pierre en tant qu’évêque de Rome, au début de l’empire de Nerva
(environ en 97), intervînt pour rétablir l’unité dans l’Eglise
corinthienne, bouleversée par une violente discorde, il se réclama du
principe de succession établit par le Christ et ses apôtres, exigeant
obéissance et menaçant même de sanctions si ses dispositions n’étaient
exécutées (Lettre Propter subitas aux Corinthiens, dans Denz-H,
nn. 101-102). Le ton autoritaire de la lettre et la vénération avec
laquelle elle fut accueillie sont une preuve claire du Primat de
l’évêque de Rome à la fin du premier siècle.
Environ dix ans plus tard, saint Ignace, évêque d’Antioche, pendant son voyage d’Antioche à Rome, où il fut martyrisé,
écrivit une lettre aux romains dans laquelle il reconnaissait à
l’Eglise de Rome une position de prééminence sur l’Eglise universelle
toute entière, en affirmant : « Vous avez instruit les autres et moi je
désire que les choses que vous prescrivez avec votre enseignement
restent fermes » (Epistula ad Romanos, 3,1). Son affirmation, si souvent citée de manière inappropriée, selon laquelle l’Eglise de Rome « préside l’agape », doit être bien comprise. L’ « agape » n’est pas une vague « charité » mais c’est, pour Ignace, l’Eglise universelle (qu’il appelle dans un premier temps Catholique) unie par le lien de l’amour.
Au fil des siècles le Primat pontifical, conçu comme principe actif et central de gouvernement de l’Eglise universelle,
resta la marque caractéristique de la Papauté, tout comme la
constitution monarchique et hiérarchique continua à caractériser
l’Eglise au fil des siècles. Au cours des époques que l’Eglise a
traversées, chaque fois que le pontificat a été faible, absent ou
inefficace, des schismes, des hérésies, des bouleversements religieux et
sociaux se sont produits. A l’inverse, les grandes réformes et la
renaissance de l’Eglise se sont passées avec des Papes qui ont exercé
leur gouvernement avec la totalité de leurs pouvoirs, de saint Grégoire
VII à saint Pie X.
Le munus spécifique du Souverain Pontife ne consiste pas dans son pouvoir d’ordre, qu’il a en commun avec tous les autres évêques du monde, mais dans son pouvoir de juridiction,
qui le distingue de tous les autres évêques, puisque c’est seulement
dans son cas que ce pouvoir est plein et absolu et qu’il est source du
pouvoir des autres évêques. Le pouvoir de Magistère fait partie du
primat de juridiction et l’infaillibilité constitue l’expression la plus
forte et la plus parfaite du Primat pontifical, une souveraineté encore
plus nécessaire que celle des sociétés temporelles.
Le pouvoir de juridiction est éminemment pouvoir de gouvernement.
Le Pape est le Pape parce qu’il gouverne l’Eglise en exerçant une
juridiction doctrinale et disciplinaire qu’il peut déléguer seulement en
partie : de fait il n’existe pas de différence entre le pouvoir de
gouvernement et son exercice, autant imaginer la possibilité d’un
gouvernement dont la caractéristique soit celle de ne pas gouverner.
L’essence de la Papauté a, dans ce sens, des caractéristiques
immuables : c’est un gouvernement absolu qui peut être délégué à
d’autres seulement en partie. La Papauté est une monarchie absolue dans
laquelle le Souverain Pontife règne et gouverne et ne peut pas être
transformée en monarchie constitutionnelle où le souverain règne mais ne
gouverne pas. Un tel changement de gouvernement ne toucherait pas la
forme historique mais l’essence divine de la Papauté.
Il ne s’agit pas d’une abstraite diatribe mais d’un problème théologique qui peut avoir des concrètes conséquences historiques.
L’époque de la mondialisation économique et de la révolution
informatique a vu la débâcle des Etats nationaux, substitués par de
nouveaux pouvoirs financiers et médiatiques. Mais le chaos, la
fragmentation et la conflictualité de ces nouveaux scénarios dérivent
justement de cette perte de souveraineté dont un exemple éloquent est
celui de l’Union européenne née du Traité de Maastricht, qui ne se
présente pas comme un « super-Etat » européen mais comme un non-Etat,
caractérisé par la multiplication des centres de décision et par la
confusion des pouvoirs.
L’autorité et la force des Etats nationaux et des démocraties
représentatives s’émiettent et le vide est occupé par des lobbies
idéologiques et financiers, visibles et occultes. L’Eglise
catholique devra-t-elle se modeler sur ce processus d’atomisation en
s’auto-démolissant ? Face à ce relativisme, l’Eglise devra mettre de
côté l’infaillibilité, comme le demande le pasteur vaudois Paolo Ricca
(“Il Foglio”, 19 mars 2013), pour se présenter au monde faible et
renonciatrice ou plutôt se servir de ce charisme qu’elle seule possède
pour opposer sa souveraineté religieuse et morale aux décombres de la
modernité ? L’alternative est dramatique mais inévitable.
Ce qui est certain en tous cas, c’est que la question « qui est le Pape aujourd’hui ? » ne se rapporte pas d’abord aux médias mais à la théologie, à l’histoire et au droit canonique de l’Eglise.
Ces derniers répondent que derrière les personnes de Benoît XVI et
François il existe un trône pontifical institué par le Christ lui-même.
Le Pape Léon le Grand, qui peut être considéré comme le théologien le
plus complet de la Papauté du premier millénaire, expliqua clairement la
signification de la succession de Pierre, en la résumant dans la
formule suivante : « indigne héritier de Pierre ». Le Pape devenait l’héritier de saint Pierre en ce qui concernait son status juridique et ses pouvoirs objectifs mais pas en ce qui regardait son status
personnel et ses mérites subjectifs. La distinction entre la fonction
et le détenteur de la fonction, entre la personne publique du Pape et sa
personne privée est fondamentale dans l’histoire de la Papauté.
Le Pape est le vicaire du Christ qui, en son nom et par son mandat, gouverne l’Eglise. Avant d’être une personne privée,
il est une personne publique ; avant d’être un homme, il est une
institution ; avant d’être le Pape il est la Papauté, dans laquelle se
résume et se concentre l’Eglise qui est le Corps mystique du Christ.
(Roberto de Mattei)