SOURCE - Abbé Renaud de la Motte, fsspx - Apostol - avril 2013
Bien chers Fidèles, l’actualité de l’Eglise, avec l’élection du Pape François, nous donne l’occasion de réfléchir sur nos dispositions profondes et sur notre capacité à recevoir les évènements permis par la Providence… En effet, nombreux sont les questionnements parmi vous : sera-t-il un bon Pape, le Pape «tradi» que n’a pas su être Benoît XVI !
Bien chers Fidèles, l’actualité de l’Eglise, avec l’élection du Pape François, nous donne l’occasion de réfléchir sur nos dispositions profondes et sur notre capacité à recevoir les évènements permis par la Providence… En effet, nombreux sont les questionnements parmi vous : sera-t-il un bon Pape, le Pape «tradi» que n’a pas su être Benoît XVI !
Déjà quelques regrets se font entendre : on a raté l’occasion d’une réconciliation. D’autres, enfin, se réveillent abasourdis « avec la gueule de bois » et un peu désabusés devant l’audace du nouveau Pape… On a depuis quelques mois un « Chef d’Etat normal », il faudra se faire à l’idée d’avoir un « Pape normal ».
Tout compte fait, la tentation de l’idéalisme ou de l’idéologie fait transpirer nos esprits. Que ce soit pour le Pape, ou pour tout ce qui concerne notre vie, l’homme moderne ou libéral voudrait finalement que Dieu lui-même s’adapte à ses caprices. Ne parlons pas de son prochain qui n’a qu’à se taire : on sait bien qu’il n’y a pas plus sectaire qu’un libéral !
Bref, il n’est pas difficile de démasquer le libéral qui ne retient aucun principe, ou, de manière plus courante, fait semblant d’en avoir, tout en les vidant de leur substance.
* * *
Ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est de trouver sur notre chemin un libéral qui s’ignore. Ou, pour dire les choses autrement, l’anti-libéral… libéral, ou encore le «tradi… moderniste»!
Faisons rapidement la description de ce nouveau type d’individu : c’est à y perdre son latin…
La fin ultime de sa vie consistera à traquer le libéral ou le moderniste, et pour ce faire, on entretiendra un sentiment de crainte : « l’inquiétude règne ». La peur de la trahison sera le principal motif d’action… Autre symptôme typique de l’esprit révolutionnaire : tous les moyens sont bons pour ce combat, car la fin justifie les moyens. Le secret de l’anonymat, amplifié par la possibilité qu’offre internet de répandre les rumeurs les plus folles, de saper le principe d’autorité. Le doute est installé dans les esprits de manière systématique. Aussi le mensonge sur le nombre « de ceux qui pensent comme nous » sera le moyen d’impressionner. La minorité agissante a besoin du nombre pour se justifier : en politique, c’est le peuple ; chez nous, des lettres anonymes soi-disant signées par des confrères n’ayant pas le courage de se nommer…
Sufficit ! Il est presque drôle de voir l’arroseur arrosé ! En ce Temps de la Résurrection, demandons au Seigneur de nous donner le véritable esprit catholique qui est un esprit réaliste, un esprit d’ordre, un esprit soumis à la volonté de Dieu et à ses représentants dans nos Supérieurs.
Concluons avec cet exemple de l’Evangile : Jésus, notre Sauveur, se présente à son Précurseur, Jean le Baptiste, et reçoit le baptême de sa main dans les eaux du Jourdain. Le saint l’ayant aperçu, par une révélation divine, apprit que c’était le Messie. C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par vous, et vous venez à moi ! Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. Alors, Jean le laissa faire. (Matth. 3, 13-15).
Quand il s’agit d’accomplir la volonté de Dieu, il n’y a point d’humiliation qu’on ne doive subir : voilà une grande maxime qui doit régler toute la conduite d’une âme qui aspire à la perfection. Cessons d’imposer à Dieu les caprices de notre volonté propre et arrêtons de vouloir vivre dans le monde virtuel que nous imaginons. En se présentant au baptême de pénitence de saint Jean-Baptiste, Jésus nous demande le sacrifice de ce fol orgueil qui est en nous : "Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice".
Mettons-nous donc au travail pour devenir ces catholiques dont l’Eglise a besoin, et ne soyons plus ces idéologues qui s’ignorent!
Nous remercions les personnes qui ont répondu au denier du culte. Il est encore temps de s’acquitter de ce devoir indispensable au ministère pour vos âmes.
Abbé Renaud de la Motte, Prieur