12 octobre 2014

[Patrick Archbold - New Catholic Register / via Notions Romaines] La vérité à propos de cette crise

SOURCE - Patrick Archbold - New Catholic Register - traduction française par Notions Romaines - 12 octobre 2014

Je crois qu’il est bien temps que nous parlions franchement à propos de ce qui se produit réellement au sein de l’Église. Il est très probable que nous arrivions au dénouement de cette horrible pièce de théâtre d’une centaine d’années dont le Synode sur la famille, qui se déroule présentement à Rome, est peut-être la première scène de l’acte final. Nous avons spéculé et débattu à l’infini à propos de qui est avec le cardinal Kasper et de ceux qui ne le sont pas et qui s’interjetteront ou qui resteront silencieux, et aussi où se termine la doctrine et où commence la praxis pastorale. Entre-temps, une «sombre et fausse église» telle que prédit par la bienheureuse Anne Catherine Emmerich, qui a continué à croître au sein de l’Église depuis un siècle, poursuit son libre progrès.

Nous avons plusieurs cardinaux et évêques de la Sainte Église catholique qui mettent publiquement la Loi de Dieu en opposition avec Sa miséricorde! Nous avons des cardinaux et des évêques qui disent que les mots mêmes de Jésus, la même seconde personne de la Trinité qui a souffert et mourut pour que nous puissions vivre, n’expriment pas assez d’amour.

Ajoutez à cela les expressions quotidiennes d’indifférentisme et toutes les autres facettes du modernisme (voir Pascendi Dominici Gregis) qui sont promulguées non seulement sans aucune crainte de réprobation, mais qui sont plutôt louangées.

Dire de telles choses et promouvoir un tel raisonnement est une coopération avec le Diable, le Diable qui ne tient qu’à détruire l’Église. À savoir si ces gens le font en connaissance de cause ou non, je ne puis le dire, mais je puis dire que cela est diabolique. 

Pour ceux d’entre vous qui lèvent leurs yeux au ciel à propos de ce que vous considérez peut-être comme un langage hyperbolique et dramatique, je vous demande de réfléchir à quelques éléments.

Le pape Léon XIII disait dans son encyclique Satis Cognitum:
Pénétrée à fond de ses principes et soucieuse de son devoir, l’Eglise n’a jamais rien eu de plus à coeur, rien poursuivi avec plus d’effort, que de conserver de la façon la plus parfaite l’intégrité de la foi. C’est pourquoi elle a regardé comme des rebelles déclarés, et chassé loin d’elle tous ceux qui ne pensaient pas comme elle, sur n’importe quel point de sa doctrine. Les Ariens, les Montanistes, les Novatiens, les Quartodécimans, les Eutychiens n’avaient assurément pas abandonné la doctrine catholique tout entière, mais seulement telle ou telle partie : et pourtant qui ne sait qu’ils ont été déclarés hérétiques et rejetés du sein de l’Eglise ? Et un jugement semblable a condamné tous les fauteurs de doctrines erronées qui ont apparu dans la suite aux différentes époques de l’histoire. «Rien ne saurait être plus dangereux que ces hérétiques qui, conservant en tout le reste l’intégrité de la doctrine, par un seul mot, comme par une goutte de venin, corrompent la pureté et la simplicité de la foi que nous avons reçue de la tradition dominicale, puis apostolique» (Auctor, Tractalus de Fide Orthodoxa contra Arianos).
La pratique de l’Église a toujours été la même comme cela est démontré par l’enseignement unanime des Pères de l’Église qui étaient toujours prompts à considérer comme hors de la communion catholique et étranger à l’Église tous ceux qui s’éloignèrent un tant soit peu de la doctrine proposée par son Magistère.

Je considère qu’il va de soi que nombreux sont ceux qui, au sein de la hiérarchie de l’Église et qui participent au Synode, tiennent des opinions très différentes de celles de l’Église. Leurs mots et leurs gestes rendent cela excessivement clair et indéniable et ce même pour les plus ardents défenseurs de la «normalité» au sein de l’Église.

Cette oeuvre de destruction est vieille de plus d’un siècle. Il y a ceux qui souhaitent blâmer Vatican II pour tous les maux dans l’Église, mais cela est naïf. Les ambiguïtés et les nouveautés de certains documents de Vatican II furent insérées et exploitées par cette «sombre et fausse église» datant d’avant Vatican II. Les fissures dans Vatican II et tout ce qui allait suivre ne sont que des symptômes du développement de cette «sombre et fausse église».

Le pape Pie X nous avait averti à propos des ennemis modernistes au sein de l’Église il y a de cela un siècle dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis:
Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au coeur de l’Eglise, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.
Ceci est un diagnostique et une description parfaits du débat «miséricorde contre doctrine» qui a précédé ce Synode.

Le cancer qui s’est métastasé dans l’Église depuis un siècle et ceux qui coopèrent avec lui se cachent sous nos yeux du mieux qu’ils le peuvent. Il n’y a pas de saint canon, pas de dogme ni aucun principe, peu importe sa sainteté, son authenticité, son ancienneté et sa certitude qui ne soit sujet à censure, à critique, à fausse interprétation, à modification et à restriction par les membres de cette «sombre et fausse église» insidieuse. Tout est embrouillé par des questions insensées et des arguments élaborés, même les mots de Notre Sauveur. (Voir Holzhauser)

Tout ce qui est nécessaire pour ceux qui travaillent à cette destruction pour rester au sein de l’Église est de déclarer qu’ils acceptent les enseignements de l’Église alors qu’en pratique ils s’opposent à ceux-ci de toutes les manières possibles. Il n’y a apparemment aucune limite au bénéfice du doute contenu par ce puits de tromperie. Ils sont des enfants rebelles et désobéissants qui se placent hors de l’Église, mais ils ne la quittent pas. Non, car le vrai travail de destruction se fait de l’intérieur et ils passèrent un siècle à gravir les échelons pour compléter leur oeuvre.

Et pendant que certains catholiques bien intentionnés, désespérant de croire que tout va pour le mieux, essaient de masquer les fissures dans la façade de la basilique Saint-Pierre, couche après couche de cet enduit «d’herméneutique de continuité», le travail déchaîné de destruction continue à l’intérieur de ses murs.

Si l’Église n’était seulement qu’une institution humaine, il est évident que les portes de l’Enfer prévaudraient bientôt contre Elle. Mais bien entendu, Elle ne l’est pas. Nous avons cette promesse. Dieu sauvera son Église. Mais il y aura un terrible prix à payer. Notre Dame ne pourra pas restreindre la terrible épée de notre destruction.

Il est temps que ceux qui voient la vérité de ce qui se produit dans l’Église dénonce le mal qui va lui être fait. Nous devons appeler le mal, le mal. Nous devons nous mettre à genoux et implorer sans relâche notre Bon Dieu pour nous sauver de cette «sombre et fausse église».

Nous devons nous accrocher à l’Église dans le sens universel et intemporel, nous devons faire pénitence, jeûner et prier sans cesse, faisant écho à Benoît XVI, que les quelques années qui «nous séparent du centenaire des apparitions de Fatima hâte l’accomplissement de la prophétie du triomphe du Cœur Immaculé de Marie pour la gloire de la Très Sainte Trinité.»
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Traduction: Notions romaines