Abbé François Laisney, fsspx - 22 novembre 2014
La diatribe contre Mgr Lefebvre par un sédévacantiste forcené (l’anonyme Petrus) ne mériterait aucune réponse si ce n’est que c’est peut-être l’occasion de tirer le bien du mal, et de réaffirmer quelques principes importants.
La diatribe contre Mgr Lefebvre par un sédévacantiste forcené (l’anonyme Petrus) ne mériterait aucune réponse si ce n’est que c’est peut-être l’occasion de tirer le bien du mal, et de réaffirmer quelques principes importants.
Tout d’abord, en remplaçant le nom de Mgr Lefebvre par Jésus Christ, on croirait lire la diatribe typique d’un athée contre Notre Seigneur Jésus Christ, montrant les différentes lectures de ses paroles par Catholiques, Protestants, et tutti quanti, les apparentes contradictions, etc. Une telle diatribe ne prouve qu’une chose : que celui qui la fait n’a rien compris à ce qu’il critique.
Pour bien comprendre Notre Seigneur Jésus Christ, il ne suffit pas d’écouter ses paroles, il faut encore suivre son exemple, spécialement quant aux vertus telles que l’humilité, qui ouvrent le cœur à la grâce. De même, ceux-là comprennent mieux Mgr Lefebvre, qui s’efforcent de suivre son exemple.
L’unité de la vie de Mgr Lefebvre peut se résumer en un mot : fidélité, au service du Christ-Roi. Sa déclaration du 21 novembre 1974 n’est qu’une charte de fidélité. Fidélité à la Foi de toujours, fidélité à la morale de toujours, fidélité à liturgie de toujours, ET fidélité à l’unique Eglise de Notre Seigneur Jésus Christ, la sainte Eglise Catholique.
Une telle fidélité est mise à l’épreuve par la recrudescence des maux, mais la foi Catholique n’est pas cathare et reconnaît qu’il y a dans l’Eglise un mélange de bons et de méchants (« bonos et malos » Mt. 22:10) : ce dogme est inséparable de la grande vérité enseignée par St Augustin : «les mauvais dans l’Eglise […] ne peuvent pas nuire aux bons qui ne consentent pas avec eux au mal.» (Breviculus Collationis cum Donatistas, 1:10). En d’autres termes, la communion avec les mauvais dans l’Eglise ne nuit pas aux bons, car elle est essentiellement une communion au Christ dans son Corps Mystique ; mais pour cela, il faut ne pas consentir au mal ! D’où les deux aspects que Petrus n’arrive pas à comprendre chez Mgr Lefebvre : et le rejet de toute compromission avec l’erreur, et le maintien d’une communion avec les membres de la hiérarchie de l’Eglise, malgré leurs maux. Ces deux aspects ne sont que l’unique fidélité à Notre Seigneur Jésus Christ, Tête et Corps!
Il y a dans la position sédévacantiste une hypocrisie détestable, qui consiste à exagérer les prérogatives du Pape… pour mieux rejeter le Pape ! Il fait du pape « la règle vivante et prochaine de la Foi » sans restriction ; mais ne croyez-pas qu’il suit cette règle ; ce n’est que pour mieux rejeter le Pape qu’il affirme cela. Il est vrai que le Pape est le juge ultime (ici-bas) de ce qui appartient à la Tradition Catholique ; mais ce pouvoir il ne l’exerce précisément que dans son magistère ex cathedra, quand il juge d’une manière ultime et définitive en matière de foi. Il ne faudrait pas penser que les fidèles ne peuvent pas connaître le contenu de la tradition si ce n’est en écoutant le magistère ordinaire du pape d’aujourd’hui, comme s’ils avaient tous été frappés d’amnésie et ne pouvaient se rappeler le magistère d’hier ! Loin de cela, St Paul enseigne clairement qu’on doit rejeter les nouveautés d’aujourd’hui si elles s’opposent à « ce qui a été reçu » (Gal. 1:8-10). C’est encore par fidélité au magistère des Papes depuis St Pierre, qu’on doit rejeter les nouveautés des papes récents, dans la mesure où elles s’opposent à ce magistère passé et constant. Et cette référence au magistère passé est explicitement enseignée par St Vincent de Lérins : « Que faire, si une nouvelle contagion essaye d'infecter non seulement une partie de l'Eglise, mais le tout? C'est alors qu'il faut s'attacher à l'antiquité, qui ne peut plus être séduites par les fraudes et nouveautés d'aujourd'hui. » (Commonitorium, 3).
Nous prions avec confiance pour qu’il ait entendu ces paroles : « C'est bien, serviteur bon et fidèle… entre dans la joie de ton seigneur ! » (Mt. 25:21).
Vierge Fidèle, priez pour nous !