SOURCE - Dom Thomas d'Aquin, osb - avril 2016
Dans une lettre du 19 février, Monsieur l’abbé Franz Schmidberger a exposé les raisons pour lesquelles lui parait arrivée l'heure de normaliser la situation de la Fraternité Saint Pie X et, sans doute, des communautés amies.
Dans une lettre du 19 février, Monsieur l’abbé Franz Schmidberger a exposé les raisons pour lesquelles lui parait arrivée l'heure de normaliser la situation de la Fraternité Saint Pie X et, sans doute, des communautés amies.
Dans les raisons avancées par l’ancien Supérieur Général, nous trouvons le fait que Dom Lefebvre aurait recherché une régularisation canonique pour sa congrégation. A vrai dire, Mgr Lefebvre recherchait beaucoup plus que cela: il recherchait la survie de l’Eglise. La question canonique a son importance, mais ce que recherchait surtout Mgr Lefebvre, c’était la sauvegarde de la Tradition, sans les entraves par lesquelles les libéraux la paralysent.
Parlant de Mgr Antonio de Castro Mayer, Mgr Lefebvre disait (il me semble que c’était en 1985) qu’il fallait que l'évêque émérite de Campos comprenne qu’il était nécessaire de rentrer dans l’illégalité. Mgr de Castro Mayer, malgré une analyse théologique profonde de la crise actuelle, restait prisonnier d’un légalisme qui le paralysait. Par crainte de l’illégalité, Mgr de Castro Mayer n’ordonna aucun prêtre entre 1984, date où il fut contraint de quitter la charge d’évêque titulaire de campos, et 1988, date des sacres des quatre évêques de la FSSPX. Mgr Lefebvre avait mieux compris ce que dit Saint Paul: “la lettre tue, mais l’esprit vivifie”. Il avait discerné que le coup de maître de Satan avait été de lancer toute l’Eglise dans la désobéissance à la Tradition, précisément par obéissance; l’obéissance retournée contre sa finalité; le bien au service du mal.
Que Mgr Lefebvre ait, un temps, recherché une solution canonique est évident, mais qu’il ne l’ait pas trouvée est plus évident encore. Et il ne l’a pas trouvé parce qu’elle n’existait pas, et n’existera pas tant que Rome est occupée par les ennemis de la Royauté universelle de Notre Seigneur Jésus Christ. C’est pour cette raison que Mgr Lefebvre sacra quatre évêques en 1988. Il en aurait probablement sacré plus si Mgr de Castro Mayer avait désigné des prêtres pour recevoir l’épiscopat, comme il lui fut proposé par l’intermédiaire de Dom Gérard qui vint au Brésil en 1987, avec la mission de lui faire cette requête.
Mgr Lefebvre pensait que Mgr de Castro Mayer aurait pu refuser d’abandonner sa charge et aurait pu choisir son successeur, luttant ouvertement contre la Rome moderniste, pour préserver son diocèse des erreurs actuelles. C’est ce que Mgr de Castro Mayer fit ensuite, mais dans des conditions plus difficiles, ayant accepté sa démission comme évêque titulaire de Campos.
Certes, Mgr Lefebvre souhaitait une solution canonique, mais une solution qui ne fut pas fausse, mais conforme à la Vérité.
Pour l’abbé Schmidberger, le moment de cette vraie normalisation parait arrivé, parce que Rome ne parle plus d’accepter Vatican II ni la légitimité du Novus Ordo. Il dit aussi que la Fraternité ne se taira pas au sujet des erreurs modernes.
Ces garanties semblent assez fragiles, car Dom Gérard et Campos disaient aussi qu’aucune limitation ne serait imposée à leur combat anti-moderniste. Ils nous promettaient de continuer le combat et certains allaient même jusqu’à dire que c’était maintenant que le combat allait vraiment commencer, parce qu’ils allaient lutter de l’intérieur même de l’Eglise. Pure illusion, comme les faits le montrèrent. Illusion et fausse doctrine, selon laquelle la Tradition serait hors de l’Eglise.
Mgr Lefebvre voyait bien ces illusions chez Dom Gérard. Tant qu’à Rome règnera le modernisme, tout espoir d’une normalisation véritable sera vain.
L’abbé Schmidberger affirme également que la Résistance a perdu le sens et l’amour de l’Eglise. Nous devrions bien sûr avoir plus de vertu, plus de Foi et plus de Charité. Nous pouvons cependant dire en notre défense que, dans la Résistance, on étudie Pascendi, le Syllabus, Quanta Cura, Quas Primas, Quadragesimo Anno, etc. Dans la Résistance on lit l’Histoire du catholicisme libéral du Père Emmanuel Barbier. Dans la Résistance, on traduit le livre Pierre m’aimes-tu de Daniel le Roux. Dans la Résistance on publie le Sel de la Terre, on y vénère NN. SS. Lefebvre et de Castro Mayer et leurs oeuvres sont étudiées et expliquées aux fidèles.
Si nous ne faisons pas plus, c’est de notre faute, mais nous faisons quelque chose, et cela, je crois que nous le faisons parce que nous avons le sens et l’amour de l’Eglise.
Si nous manquons d’amour de l’Eglise, que Dieu nous le donne. Si nous l’avons déjà, que Dieu nous le conserve et le fasse croître par l’intercession du Coeur Immaculé et Douloureux de Marie.
+ Thomas d’Aquin OSB