AFP - 28 août 2005
Rome - Le pape Benoît XVI, qui a fait de la réconciliation entre chrétiens une priorité de son pontificat, va tenter lundi une ouverture vers l'aile la plus intransigeante du catholicisme dix-sept ans après l'excommunication par Jean Paul II de son chef Mgr Marcel Lefebvre.
Mgr Bernard Fellay, un Suisse de 48 ans, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X créée à Ecône (Suisse) par Mgr Lefebvre, sera reçu lundi par Benoît XVI à Castelgandolfo, la résidence d'été du pape dans la campagne romaine.
Cette audience accordée par le chef de l'Eglise catholique au chef de file des intégristes est une première depuis l'excommunication en 1988 par le pape Jean Paul II de Mgr Lefebvre, qui avait franchi la ligne rouge en ordonnant lui-même plusieurs évêques, dont Mgr Fellay.
Mgr Fellay avait pu saluer Jean Paul II en décembre 2000 à l'issue d'une messe dans la chapelle privée du pape mais l'échange était resté extrêmement bref.
L'information concernant la rencontre de lundi a d'abord circulé sur les sites internet intégristes avant d'être confirmée le 24 août par un bref communiqué de la Fraternité. Le Vatican, fidèle à ses habitudes de discrétion, n'a ni confirmé ni démenti.
Un pilier de l'aile conservatrice du Vatican, le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, devrait assister à l'entretien, selon diverses sources.
Jean Paul II, qui ne s'était jamais résigné au schisme, avait chargé dès 1988 le cardinal Castrillon Hoyos de travailler à un rapprochement à la tête d'une commission baptisée "Ecclesia Dei", dont la mission s'était poursuivie après la mort de Mgr Lefebvre en 1991.
En 2000, année symbolique pour les chrétiens, le cardinal colombien avait célébré une messe en latin selon le rite d'avant Vatican II dans une des principales églises de Rome, la basilique Sainte-Marie Majeure.
L'abandon de la messe en latin et du rite dit "de Saint Pie V" ou "tridentin" au profit d'une liturgie plus accessible aux fidèles est l'un des principaux griefs des intégristes envers l'Eglise née dans les années 1960 du concile Vatican II, avec l'oecuménisme et le dialogue interreligieux.
Benoît XVI, l'ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi Joseph Ratzinger, qui a succédé le 19 avril à Jean Paul II, n'a jamais caché son attachement à la liturgie traditionnelle ni au latin.
Son élection a été saluée comme "une lueur d'espérance" par Mgr Fellay qui avait demandé à être reçu par lui.
"Si je suis reçu par le pape, je lui demanderai pleine liberté pour la messe et, pour nous, la levée de l'excomunication. Ce sont deux conditions préalables", avait-il alors déclaré.
Le cardinal Ratzinger avait été l'artisan il y a 20 ans d'un timide retour de la messe en latin sous le strict contrôle des évêques. Aujourd'hui, le Vatican pourrait accorder "des possibilités plus larges" de célébrer la messe selon le rite ancien, a indiqué dans le journal français La Croix un des membres de la commmission Ecclesia Dei, l'archevêque français Jean Pierre Ricard.
Mgr Fellay n'avait pas manqué non plus de rappeler les réticences du cardinal Ratzinger devant certaines initiatives spectaculaires de Jean Paul II, notamment les rencontres interreligieuses d'Assise.
Mais depuis son élection, le nouveau pape a affirmé son attachement au concile Vatican II, bête noire des intégristes, et s'est donné comme priorité de relancer l'oecuménisme.
Et lors de son voyage à Cologne, dans son Allemagne natale, du 18 au 21 août pour les journées mondiales de la Jeunesse, Benoît XVI a rencontré des juifs et des musulmans, deux initiatives qui ont fortement déplu aux plus intransigeants des lefebvristes.
L'indiscrétion sur la rencontre de lundi, qui aurait dû rester secrète, est d'ailleurs venue de l'un des quatre évêques de la Fraternité, le britannique Richard Williamson, opposé à tout compromis avec le Vatican.
Rome - Le pape Benoît XVI, qui a fait de la réconciliation entre chrétiens une priorité de son pontificat, va tenter lundi une ouverture vers l'aile la plus intransigeante du catholicisme dix-sept ans après l'excommunication par Jean Paul II de son chef Mgr Marcel Lefebvre.
Mgr Bernard Fellay, un Suisse de 48 ans, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X créée à Ecône (Suisse) par Mgr Lefebvre, sera reçu lundi par Benoît XVI à Castelgandolfo, la résidence d'été du pape dans la campagne romaine.
Cette audience accordée par le chef de l'Eglise catholique au chef de file des intégristes est une première depuis l'excommunication en 1988 par le pape Jean Paul II de Mgr Lefebvre, qui avait franchi la ligne rouge en ordonnant lui-même plusieurs évêques, dont Mgr Fellay.
Mgr Fellay avait pu saluer Jean Paul II en décembre 2000 à l'issue d'une messe dans la chapelle privée du pape mais l'échange était resté extrêmement bref.
L'information concernant la rencontre de lundi a d'abord circulé sur les sites internet intégristes avant d'être confirmée le 24 août par un bref communiqué de la Fraternité. Le Vatican, fidèle à ses habitudes de discrétion, n'a ni confirmé ni démenti.
Un pilier de l'aile conservatrice du Vatican, le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, devrait assister à l'entretien, selon diverses sources.
Jean Paul II, qui ne s'était jamais résigné au schisme, avait chargé dès 1988 le cardinal Castrillon Hoyos de travailler à un rapprochement à la tête d'une commission baptisée "Ecclesia Dei", dont la mission s'était poursuivie après la mort de Mgr Lefebvre en 1991.
En 2000, année symbolique pour les chrétiens, le cardinal colombien avait célébré une messe en latin selon le rite d'avant Vatican II dans une des principales églises de Rome, la basilique Sainte-Marie Majeure.
L'abandon de la messe en latin et du rite dit "de Saint Pie V" ou "tridentin" au profit d'une liturgie plus accessible aux fidèles est l'un des principaux griefs des intégristes envers l'Eglise née dans les années 1960 du concile Vatican II, avec l'oecuménisme et le dialogue interreligieux.
Benoît XVI, l'ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi Joseph Ratzinger, qui a succédé le 19 avril à Jean Paul II, n'a jamais caché son attachement à la liturgie traditionnelle ni au latin.
Son élection a été saluée comme "une lueur d'espérance" par Mgr Fellay qui avait demandé à être reçu par lui.
"Si je suis reçu par le pape, je lui demanderai pleine liberté pour la messe et, pour nous, la levée de l'excomunication. Ce sont deux conditions préalables", avait-il alors déclaré.
Le cardinal Ratzinger avait été l'artisan il y a 20 ans d'un timide retour de la messe en latin sous le strict contrôle des évêques. Aujourd'hui, le Vatican pourrait accorder "des possibilités plus larges" de célébrer la messe selon le rite ancien, a indiqué dans le journal français La Croix un des membres de la commmission Ecclesia Dei, l'archevêque français Jean Pierre Ricard.
Mgr Fellay n'avait pas manqué non plus de rappeler les réticences du cardinal Ratzinger devant certaines initiatives spectaculaires de Jean Paul II, notamment les rencontres interreligieuses d'Assise.
Mais depuis son élection, le nouveau pape a affirmé son attachement au concile Vatican II, bête noire des intégristes, et s'est donné comme priorité de relancer l'oecuménisme.
Et lors de son voyage à Cologne, dans son Allemagne natale, du 18 au 21 août pour les journées mondiales de la Jeunesse, Benoît XVI a rencontré des juifs et des musulmans, deux initiatives qui ont fortement déplu aux plus intransigeants des lefebvristes.
L'indiscrétion sur la rencontre de lundi, qui aurait dû rester secrète, est d'ailleurs venue de l'un des quatre évêques de la Fraternité, le britannique Richard Williamson, opposé à tout compromis avec le Vatican.