Jean Madiran - Présent - 26 août 2005
Après les indiscrétions incertaines, la première information sûre est un communiqué du supérieur général de la FSSPX :
« Mgr Bernard Fellay sera reçu en audience par le pape Benoît XVI, à Castel Gandolfo, le lundi 29 août 2005. « Aucune déclaration ne sera faite avant l’audience. »
On entend déjà le commentaire :
— Benoît XVI vient de rencontrer ou de recevoir les orthodoxes, les protestants, les juifs, les musulmans, pourquoi ne parlerait-il pas aussi avec les catholiques de la FSSPX ?
C’est en substance ce que Jean Guitton, d’après son propre témoignage, disait à Paul VI : — Si vous excommuniez Mgr Lefebvre, il vous faudra le recevoir dans votre dialogue œcuménique...
Mais il n’est nul besoin d’une justification aussi théorique (et aussi inadéquate). Benoît XVI est le troisième pape qui accepte de recevoir en audience, ès qualités de part et d’autre, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Il fait là ce qu’avait fait Paul VI, ce qu’avait fait Jean- Paul II. Le désaccord n’avait pas été surmonté. Et c’est cette longue persistance d’un désaccord inchangé depuis une trentaine d’années et au moins jusqu’à lundi prochain qui revêt, de plus en plus, une importance historique. Pour n’en prendre qu’un exemple, le cardinal Ottaviani n’a pas été excommunié après avoir présenté à Paul VI les objections et réclamations du Bref examen critique. Mais ces réclamations, ces objections sont toujours, selon l’expression si juste de l’abbé Claude Barthe, « en attente de réponse ». En attente de réponse depuis trente-six ans. Et l’on sait bien que le problème de la messe est loin d’être le seul à se trouver dans la même situation.
Ce qui ne facilite pas l’examen paisiblement contradictoire des désaccords pastoraux, et sans doute doctrinaux, c’est qu’ils voisinent ou se conjuguent avec des désaccords qui ne sont plus strictement religieux, mais politico-religieux. Ces derniers sont bien gênants en l’occurrence, ils sont pourtant inévitables. Le catholique ne vit pas dans une illusoire séparation du religieux et du politique. La dialectique gauche contre droite, initiée par la Révolution française, perfectionnée par le marxisme-léninisme, a pénétré les paroisses, les diocèses, et même, trop souvent, des monastères.
Depuis plus d’un siècle, l’importance du dogmatique, la recherche de l’orthodoxie doctrinale, la primauté de la contemplation sur l’action, le respect de la tradition et du sacré dans la liturgie, une filiation intellectuelle plus ou moins thomiste, sont dénoncés comme le fait d’une « droite rétrograde » et d’un honteux « conservatisme » par les progressistes politico-religieux.
Puis l’accusation de conservatisme évolue automatiquement en accusation d’« ultra-conservatisme », d’intégrisme, de fascisme, de racisme, d’homophobie, de nazisme et de retour au Moyen Age.
Si Benoît XVI parle avec les supposés « intégristes et tradis » de la FSSPX, ce n’est pas avec des dissidents, des schismatiques ou des contradicteurs qu’il parle, c’est avec des pestiférés. La pression sociale en ce sens est permanente, et considérable.
Le quotidien La Croix a aussitôt contre-attaqué, visiblement pour faire annuler l’audience de lundi prochain. Il désigne la FSSPX comme « une communauté intégriste ». A son adresse il réitère, une dizaine de fois le même jeudi, cette invective interlope d’«intégristes ». Et surtout, il imprime en gros caractères l’accusation ignoble : pour eux, « la question liturgique n’est qu’un prétexte ». La « question liturgique » en cause, c’est la messe. Accuser prêtres et laïcs de la FSSPX de faire de l’eucharistie un simple prétexte est une ignominie téméraire, dont les auteurs auront à rendre compte devant Dieu.
Après les indiscrétions incertaines, la première information sûre est un communiqué du supérieur général de la FSSPX :
« Mgr Bernard Fellay sera reçu en audience par le pape Benoît XVI, à Castel Gandolfo, le lundi 29 août 2005. « Aucune déclaration ne sera faite avant l’audience. »
On entend déjà le commentaire :
— Benoît XVI vient de rencontrer ou de recevoir les orthodoxes, les protestants, les juifs, les musulmans, pourquoi ne parlerait-il pas aussi avec les catholiques de la FSSPX ?
C’est en substance ce que Jean Guitton, d’après son propre témoignage, disait à Paul VI : — Si vous excommuniez Mgr Lefebvre, il vous faudra le recevoir dans votre dialogue œcuménique...
Mais il n’est nul besoin d’une justification aussi théorique (et aussi inadéquate). Benoît XVI est le troisième pape qui accepte de recevoir en audience, ès qualités de part et d’autre, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Il fait là ce qu’avait fait Paul VI, ce qu’avait fait Jean- Paul II. Le désaccord n’avait pas été surmonté. Et c’est cette longue persistance d’un désaccord inchangé depuis une trentaine d’années et au moins jusqu’à lundi prochain qui revêt, de plus en plus, une importance historique. Pour n’en prendre qu’un exemple, le cardinal Ottaviani n’a pas été excommunié après avoir présenté à Paul VI les objections et réclamations du Bref examen critique. Mais ces réclamations, ces objections sont toujours, selon l’expression si juste de l’abbé Claude Barthe, « en attente de réponse ». En attente de réponse depuis trente-six ans. Et l’on sait bien que le problème de la messe est loin d’être le seul à se trouver dans la même situation.
Ce qui ne facilite pas l’examen paisiblement contradictoire des désaccords pastoraux, et sans doute doctrinaux, c’est qu’ils voisinent ou se conjuguent avec des désaccords qui ne sont plus strictement religieux, mais politico-religieux. Ces derniers sont bien gênants en l’occurrence, ils sont pourtant inévitables. Le catholique ne vit pas dans une illusoire séparation du religieux et du politique. La dialectique gauche contre droite, initiée par la Révolution française, perfectionnée par le marxisme-léninisme, a pénétré les paroisses, les diocèses, et même, trop souvent, des monastères.
Depuis plus d’un siècle, l’importance du dogmatique, la recherche de l’orthodoxie doctrinale, la primauté de la contemplation sur l’action, le respect de la tradition et du sacré dans la liturgie, une filiation intellectuelle plus ou moins thomiste, sont dénoncés comme le fait d’une « droite rétrograde » et d’un honteux « conservatisme » par les progressistes politico-religieux.
Puis l’accusation de conservatisme évolue automatiquement en accusation d’« ultra-conservatisme », d’intégrisme, de fascisme, de racisme, d’homophobie, de nazisme et de retour au Moyen Age.
Si Benoît XVI parle avec les supposés « intégristes et tradis » de la FSSPX, ce n’est pas avec des dissidents, des schismatiques ou des contradicteurs qu’il parle, c’est avec des pestiférés. La pression sociale en ce sens est permanente, et considérable.
Le quotidien La Croix a aussitôt contre-attaqué, visiblement pour faire annuler l’audience de lundi prochain. Il désigne la FSSPX comme « une communauté intégriste ». A son adresse il réitère, une dizaine de fois le même jeudi, cette invective interlope d’«intégristes ». Et surtout, il imprime en gros caractères l’accusation ignoble : pour eux, « la question liturgique n’est qu’un prétexte ». La « question liturgique » en cause, c’est la messe. Accuser prêtres et laïcs de la FSSPX de faire de l’eucharistie un simple prétexte est une ignominie téméraire, dont les auteurs auront à rendre compte devant Dieu.