SOURCE - traduction par DICI - 13 juin 2009
Le Séminaire du Sacré-Cœur à Zaitzkofen maintient les ordinations prévues pour le 27 juin 2009 :
1. Ces ordinations sacerdotales sont conférées dans l’intention de servir l’Eglise catholique. Elles manifestent notre unité avec l’Eglise romaine. Cette unité a pour fondement la doctrine inchangée, les mêmes sacrements et le sacrifice de la messe de toujours. Les candidats au sacerdoce ainsi que tous les membres de la Fraternité Saint-Pie X reconnaissent la charge du Souverain pontife et l’autorité de l’Eglise. Ces nouveaux prêtres, comme tous les prêtres de la Fraternité, prieront au cours de chaque messe nommément pour le pape actuel ainsi que pour l’évêque du diocèse, ce qui est une expression de leur lien avec l’Eglise. C’est ce qui a toujours été pratiqué dans la Fraternité depuis sa fondation, il y a bientôt 40 ans. Nous n’avons nullement l’intention de fonder une Eglise parallèle, mais de garder le trésor inestimable de la tradition catholique au sein de la seule et véritable Eglise catholique.
2. Lorsque le 21 janvier 2009 Rome a levé le décret d’excommunication porté en 1988 contre les quatre évêques auxiliaires de la Fraternité, le Saint-Père avait en vue, par cette mesure, la vie et non la mort de la Fraternité. Ce geste courageux était avant tout une mesure destinée à établir la confiance à la veille des discussions théologiques qui doivent s’ouvrir avec des représentants du Saint-Siège afin de résoudre les difficultés qui demeurent.
3. Un état de nécessité demande et justifie des mesures d’exception. Y a-t-il dans l’Eglise aujourd’hui un état de nécessité ? De nombreux papes, cardinaux, évêques et théologiens l’ont affirmé. Le pape Paul VI, par exemple, a parlé d’« autodestruction de l’Eglise », le pape Jean-Paul II d’« apostasie silencieuse ». Laissons parler aussi les chiffres : en 1950, en Allemagne, 13 millions de catholiques pratiquaient le dimanche ; aujourd’hui ils sont moins de deux millions, ce qui représente une chute de plus de 85 % ! Le nombre des ordinations dans les diocèses allemands était en 2008 inférieur à cent : un triste record jamais atteint !
C’est l’existence du christianisme en Europe qui est en jeu. Doit-on dans de telles circonstances reporter l’ordination de prêtres qui ont été formés sur le fondement solide de la tradition catholique et qui sont si nécessaires pour la continuation de l’Eglise ? Ne devrait-on pas au contraire, alors que les vraies vocations se font toujours plus rares, remercier le Seigneur pour de telles vocations ? Il n’y a nullement ici un affront à l’unité de l’Eglise, encore moins un refus de la main que nous tend le Saint-Père pour qui nous prions chaque jour.
4. Les évêques en colère se réfèrent toujours au droit canonique. Autant dresser un procès-verbal pour excès de vitesse à un groupe de jeunes gens courageux se précipitant pour éteindre, ou au moins circonscrire, le feu menaçant d’emporter une splendide maison ! Le dernier canon du Code de droit canonique de 1983 qui affirme que la loi suprême de l’Eglise est le salut des âmes est-il donc sans valeur aujourd’hui [pour qu’on veuille interdire ces ordinations dont l’Eglise a tant besoin] ?
5. Les problèmes qui demeurent ne sont pas de nature disciplinaire et la discussion doit donc être menée sur un autre plan, celui de la foi. Dans sa lettre aux évêques du 10 mars 2009, le pape Benoît XVI fait la constatation dramatique que la foi disparaît dans de nombreuses parties du globe. Ne devrait-on pas se donner la peine d’étudier ensemble les raisons de cette crise de la foi et les moyens à employer pour y remédier ? C’est dans cet esprit que nous redisons notre disposition à dialoguer avec les évêques allemands dans une atmosphère de paix et de loyauté intellectuelle, loin de toute polémique et d’accusations stériles.
Zaitzkofen, le 13 juin 2009.
Pater Stephan Frey, directeur