SOURCE - Bruno Bouvet - La Croix - 26 septembre 2010
À l’initiative de l’hebdomadaire «La Vie», 2 500 personnes ont participé du 23 au 25 septembre à la première édition d’une «rencontre entre cathos qui ne se parlent jamais»
L’amphithéâtre de la Catho de Lille était comble, samedi matin 25 septembre, quand Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie s’est approché du micro. «Le débat qui va suivre est une grande première, tout à fait dans l’esprit de ces états généraux du christianisme. Je remercie Christine Pedotti, à l’origine du Comité de la jupe et de la Conférence des baptisé(e)s de France, et l’abbé Vincent Ribeton, supérieur du District de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, d’avoir eu le courage d’accepter notre proposition. Et je vous fais confiance pour rester dans cet état d’esprit d’ouverture de cœur…»
L’échange entre la laïque contestataire et le curé en soutane était assez représentatif de la teneur de cette manifestation organisée pour la première fois à l’initiative de l’hebdomadaire, en partenariat avec l’Université catholique de Lille. Une soixantaine de débats étaient organisés pour ces «états généraux du christianisme»: «Faut-il un nouveau concile ?», «Divan ou confessionnal?», « Faut-il défendre l’Église à tout prix?», «Les chrétiens ont-ils un problème avec le sexe?». Tous autour de la question centrale : «Notre époque a-t-elle besoin de Dieu?»
«Il y a encore dix ou quinze ans, une telle rencontre entre des courants si éloignés aurait été impensable», soufflait l’une des 2 500 participantes, médecin hospitalier dans la région. Cette rencontre invitait à envisager l’événement comme un premier pas salutaire dans une Église qui cherche à dépasser des fractures idéologiques dont il aura été beaucoup dit, pendant ces trois jours, qu’elles doivent appartenir au passé.
Encore un peu de temps
Manifestement, il faudra encore un peu de temps pour que les catholiques d’options différentes engagent un véritable dialogue. Christine Pedotti et l’abbé Vincent Ribeton, loin de tout anathème, ont ainsi davantage fait valoir leurs visions respectives de l’annonce de l’Évangile et de l’organisation de l’Église qu’ils n’ont discuté ensemble de la place à accorder aux femmes ou de la création de nouveaux ministères ordonnés.
A contrario, dans certains ateliers, il y avait une propension à relancer les querelles de la génération Vatican II, très majoritairement représentée dans ces états généraux du christianisme. L’ouverture à tous les âges du catholicisme, « mais aussi aux plus faibles, aux précaires et à d’autres styles de cathos », comme l’a fait remarquer en conclusion Thérèse Lebrun, recteur de la Catho de Lille, sera l’un des défis d’une manifestation qui envisage d’ores et déjà une deuxième édition.
Bruno Bouvet, à Lille
À l’initiative de l’hebdomadaire «La Vie», 2 500 personnes ont participé du 23 au 25 septembre à la première édition d’une «rencontre entre cathos qui ne se parlent jamais»
L’amphithéâtre de la Catho de Lille était comble, samedi matin 25 septembre, quand Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction de La Vie s’est approché du micro. «Le débat qui va suivre est une grande première, tout à fait dans l’esprit de ces états généraux du christianisme. Je remercie Christine Pedotti, à l’origine du Comité de la jupe et de la Conférence des baptisé(e)s de France, et l’abbé Vincent Ribeton, supérieur du District de France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, d’avoir eu le courage d’accepter notre proposition. Et je vous fais confiance pour rester dans cet état d’esprit d’ouverture de cœur…»
L’échange entre la laïque contestataire et le curé en soutane était assez représentatif de la teneur de cette manifestation organisée pour la première fois à l’initiative de l’hebdomadaire, en partenariat avec l’Université catholique de Lille. Une soixantaine de débats étaient organisés pour ces «états généraux du christianisme»: «Faut-il un nouveau concile ?», «Divan ou confessionnal?», « Faut-il défendre l’Église à tout prix?», «Les chrétiens ont-ils un problème avec le sexe?». Tous autour de la question centrale : «Notre époque a-t-elle besoin de Dieu?»
«Il y a encore dix ou quinze ans, une telle rencontre entre des courants si éloignés aurait été impensable», soufflait l’une des 2 500 participantes, médecin hospitalier dans la région. Cette rencontre invitait à envisager l’événement comme un premier pas salutaire dans une Église qui cherche à dépasser des fractures idéologiques dont il aura été beaucoup dit, pendant ces trois jours, qu’elles doivent appartenir au passé.
Encore un peu de temps
Manifestement, il faudra encore un peu de temps pour que les catholiques d’options différentes engagent un véritable dialogue. Christine Pedotti et l’abbé Vincent Ribeton, loin de tout anathème, ont ainsi davantage fait valoir leurs visions respectives de l’annonce de l’Évangile et de l’organisation de l’Église qu’ils n’ont discuté ensemble de la place à accorder aux femmes ou de la création de nouveaux ministères ordonnés.
A contrario, dans certains ateliers, il y avait une propension à relancer les querelles de la génération Vatican II, très majoritairement représentée dans ces états généraux du christianisme. L’ouverture à tous les âges du catholicisme, « mais aussi aux plus faibles, aux précaires et à d’autres styles de cathos », comme l’a fait remarquer en conclusion Thérèse Lebrun, recteur de la Catho de Lille, sera l’un des défis d’une manifestation qui envisage d’ores et déjà une deuxième édition.
Bruno Bouvet, à Lille