SOURCE - Golias - 3 décembre 2010
C’est Sandro Magister, vaticaniste renommé qui le dit : « Les « meilleurs élèves de Ratzinger » se trouvent au Sri Lanka et au Kazakhstan ». La jugement est répété un peu partout par les sites tradis, conservateurs ou autres. Cela concerne la liturgie.
Il est vrai que l’Italie est fort mal disposée à l’endroit de Benoît XVI à cet égard et freine des quatre fers. Le nouveau cardinal de Palerme, Paolo Romeo, fait tout ce qu’il peut pour contrer le retour à l’ancienne liturgie. ¨Par ailleurs, la commission épiscopale italienne en charge de la liturgie regroupe les opposants les plus déterminés à la restauration liturgique voulue par le Pape. Elle est présidée par Mgr Alceste Catella, 68 ans, évêque de Casale Monferrato, et qui a coiffé la mitre seulement il y a deux ans. On le dit dans la ligne réformatrice et non dans celle du Pape. Mais surtout plusieurs membres de cette même commission sont des ennemis farouches de la restauration en cours. C’est le cas de Mgr Benjamino Depalma, 69 ans, évêque de Nola, un lazariste de 69 ans, héritier du progressisme de son ancien ami Mgr Annibale Bugnini, décédé et grand artisan de la réforme liturgique, qu’il jugeait au demeurant bien timide. Mgr Paolo Gillet, 81 ans, ancien auxiliaire d’Albano et surtout cheville ouvrière du diocèse de Rome pendant des années, prélat d’une vaste culture, est connu pour avoir fait farouchement à toute tentative de célébration selon l’ancienne liturgie dans l’Urbs. Autre membre de cette commission, Mgr Domenico Sorrentino, 62 ans, est actuellement archevêque-évêque d’Assise. Il est très connu pour son investissement dans le champ de la liturgie mais aussi pour être un opposant farouche à la messe en latin. Il fut un temps - suite à une recommandation de son ami Piero Marini, alors maître des cérémonies pontificales - éphémère mais non moins déterminé secrétaire de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dès son arrivée comme Pape, Joseph Ratzinger décida de l’écarter et le propulsa à Assise à la place de Mgr Ravasi, initialement prévu pour le poste. Enfin, last but not the least, Mgr Francesco Pio Tamburrrino, 71ans, bénédictin et archevêque de Foggia, très lié à Piero Marini et très hostile aux choix de Benoît XVI. On le dit également lié à l’aile plus libérale de la Curie, dont il était le candidat pour la succession à Naples de Michele Giordano en 2005. Sans doute, quelques évêques italiens se montrent plus traditionnels, comme le cardinal Caffarra, 72 ans, archevêque de Bologne, qui tentent de limiter la communion dans la main, mais ils sont l’exception qui confirment la règle. sans même cité le cas un peu isolé de Mgr Mario Oliveri, évêque d’Albenga-Imperia, attaché au triomphalisme old style.
Nul n’est prophète en son pays. Mais en d’autres la parole peut résonner. C’est le cas au Sri Lanka et au Kazakhstan. Deux évêques se montrent très assidus à suivre les directives pontificales.
A Colombo, le nouveau cardinal-archevêque se montre plus papiste que le Pape. Mgr Malcolm Ranjith, 63 ans, est un ennemi farouche de la communion debout et dans la main et un partisan déterminé de la messe tridentine, le dos tourné aux fidèles. Pour autant, bien entendu, il officie aussi, et le plus souvent, selon le misel de Paul VI, mais de la façon la plus traditionnelle possible. Dans son diocèse, il a décrété une année spécialement dédiée à l’Eucharistie. A l’occasion de laquelle il a fait venir de Rome deux orateurs d’exception : le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, et le père Uwe Michael Lang, membre de la même congrégation et Consulteur du bureau des célébrations liturgiques du Souverain Pontife. Ce dernier, allemand de naissance et oratorien, a grandi en Grande-Bretagne et s’inspire dans sa spiritualité du cardinal John Henry Newman, béatifié par Benoît XVI à Birmingham le 19 septembre dernier. Il est l’auteur d’un des livres qui ont fait coulé beaucoup d’encre ces dernières années, dans le domaine de la liturgie : « Se tourner vers le Seigneur » (Ad Solem, 2006). Un livre qui s’appuie sur des recherches historiques menés par d’autres comme Mgr Klaus Gamber qui tendent à prouver que l’idée de célébrer face au peuple est récente. Ce qui au demeurant ne la rend pas indéfendable. Ne dit-on pas quelquefois qu’aimer beaucoup la tradition c’est en inventer chaque jour de nouvelles. Le livre en question est introduit par une préface du cardinal Joseph Ratzinger, écrite peu avant qu’il soit élu pape. Un Ratzinger qui ne cachait pas sa proximité de vues avec Gamber.
Canizarès, âgé de 65 ans, était appelé dans son pays « le Ratzinger espagnol ». C’est à lui que Benoît XVI a voulu confier la liturgie qui lui tient tant à coeur. Un temps archevêque de Tolède et Primat d’Espagne, Canizarès était connu pour son hostilité son borne à l’endroit de Zapatero.
Mgr Malcolm Ranjith a également fait venir d’Allemagne un écrivain catholique de premier plan, Martin Mosebach, auteur lui aussi d’un livre qui a beaucoup fait parler de lui : « La Liturgie et son Ennemie. Hérésie de l’informe » (Hora Decima, 2005). Une attaque en règle des nouveautés post-conciliaires.
Parmi les consignes données par Mgr Ranjith pour l’année eucharistique organisée dans le diocèse de Colombo, figure aussi celle d’apprendre aux fidèles à chanter en latin, pendant la messe, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei.
Le siège de Colombo n’est pas nécessairement cardinalice. A notre connaissance, il n’y eut qu’un archevêque de ce siège à devenir cardinal, Thomas Benjamin Cooray (1901-1988), un oblat. Le choix de Mgr Ranjith n’est donc pas fortuit, et ce d’autant plus que dee vénérables prélats attendent depuis des années la barrette rouge. Les places ne sont pas nombreuses. Benoît XVI a voulu sans conteste prodiguer un soutien convaincu à l’un de ses meilleurs élèves. Dans la fournée de nouveaux cardinaux, six nouveaux princes de l’Eglise - mais dont seulement quatre électeurs - sont réputés favorables à l’ancienne liturgie : Malcolm Ranjith, Raymond L. Burke, Mauro Piacenza, Velasio de Paolis, Walter Brandmüller et bien entendu le nonagénaire Domenico Bartolucci. On en trouverait autant, sinon plus, qui y sont totalement hostiles, aussi bien le modéré Romeo que le conservateur Angelo Amato. Aussi mauvais élève de Jpseph Ratzinger que bon en théologie. Mais faisons encore un petit détour par le lointain Kazakhstan, en Asie centrale ex-soviétique. Les fidèles y reçoivent tous la communion dans la bouche et à genoux. Là, il y a un jeune évêque, l’auxiliaire de Karaganda, Mgr Athanasius Schneider, qui a écrit un petit livre intitulé : « Dominus Est - Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI » (Tempora,2008).
Quand Benoît XVI a lu le manuscrit de Mgr Schneider, en 2008, il a tout de suite ordonné aux éditions du Vatican (Libreria Editrice Vaticana) de le publier. Ce qui a été fait. La préface est signée, comme par hasard, par l’archevêque de Colombo, Mgr Ranjith...
La partie est cependant loin d’être gagnée pour Benoît XVI. Le refus de la reine d’Espagne de s’agenouiller et de recevoir la communion sur les lèvres en dit long. Ce geste filmé constitue un symbole d’une résistance à tous niveaux face à un retour en arrière infantilisant. Lors du prochain Conclave, les conservateurs risquent d’avoir la majorité. Mais ces conservateurs eux-mêmes sont divisés sur la question liturgique.
Il est vrai que l’Italie est fort mal disposée à l’endroit de Benoît XVI à cet égard et freine des quatre fers. Le nouveau cardinal de Palerme, Paolo Romeo, fait tout ce qu’il peut pour contrer le retour à l’ancienne liturgie. ¨Par ailleurs, la commission épiscopale italienne en charge de la liturgie regroupe les opposants les plus déterminés à la restauration liturgique voulue par le Pape. Elle est présidée par Mgr Alceste Catella, 68 ans, évêque de Casale Monferrato, et qui a coiffé la mitre seulement il y a deux ans. On le dit dans la ligne réformatrice et non dans celle du Pape. Mais surtout plusieurs membres de cette même commission sont des ennemis farouches de la restauration en cours. C’est le cas de Mgr Benjamino Depalma, 69 ans, évêque de Nola, un lazariste de 69 ans, héritier du progressisme de son ancien ami Mgr Annibale Bugnini, décédé et grand artisan de la réforme liturgique, qu’il jugeait au demeurant bien timide. Mgr Paolo Gillet, 81 ans, ancien auxiliaire d’Albano et surtout cheville ouvrière du diocèse de Rome pendant des années, prélat d’une vaste culture, est connu pour avoir fait farouchement à toute tentative de célébration selon l’ancienne liturgie dans l’Urbs. Autre membre de cette commission, Mgr Domenico Sorrentino, 62 ans, est actuellement archevêque-évêque d’Assise. Il est très connu pour son investissement dans le champ de la liturgie mais aussi pour être un opposant farouche à la messe en latin. Il fut un temps - suite à une recommandation de son ami Piero Marini, alors maître des cérémonies pontificales - éphémère mais non moins déterminé secrétaire de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Dès son arrivée comme Pape, Joseph Ratzinger décida de l’écarter et le propulsa à Assise à la place de Mgr Ravasi, initialement prévu pour le poste. Enfin, last but not the least, Mgr Francesco Pio Tamburrrino, 71ans, bénédictin et archevêque de Foggia, très lié à Piero Marini et très hostile aux choix de Benoît XVI. On le dit également lié à l’aile plus libérale de la Curie, dont il était le candidat pour la succession à Naples de Michele Giordano en 2005. Sans doute, quelques évêques italiens se montrent plus traditionnels, comme le cardinal Caffarra, 72 ans, archevêque de Bologne, qui tentent de limiter la communion dans la main, mais ils sont l’exception qui confirment la règle. sans même cité le cas un peu isolé de Mgr Mario Oliveri, évêque d’Albenga-Imperia, attaché au triomphalisme old style.
Nul n’est prophète en son pays. Mais en d’autres la parole peut résonner. C’est le cas au Sri Lanka et au Kazakhstan. Deux évêques se montrent très assidus à suivre les directives pontificales.
A Colombo, le nouveau cardinal-archevêque se montre plus papiste que le Pape. Mgr Malcolm Ranjith, 63 ans, est un ennemi farouche de la communion debout et dans la main et un partisan déterminé de la messe tridentine, le dos tourné aux fidèles. Pour autant, bien entendu, il officie aussi, et le plus souvent, selon le misel de Paul VI, mais de la façon la plus traditionnelle possible. Dans son diocèse, il a décrété une année spécialement dédiée à l’Eucharistie. A l’occasion de laquelle il a fait venir de Rome deux orateurs d’exception : le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le Culte divin, et le père Uwe Michael Lang, membre de la même congrégation et Consulteur du bureau des célébrations liturgiques du Souverain Pontife. Ce dernier, allemand de naissance et oratorien, a grandi en Grande-Bretagne et s’inspire dans sa spiritualité du cardinal John Henry Newman, béatifié par Benoît XVI à Birmingham le 19 septembre dernier. Il est l’auteur d’un des livres qui ont fait coulé beaucoup d’encre ces dernières années, dans le domaine de la liturgie : « Se tourner vers le Seigneur » (Ad Solem, 2006). Un livre qui s’appuie sur des recherches historiques menés par d’autres comme Mgr Klaus Gamber qui tendent à prouver que l’idée de célébrer face au peuple est récente. Ce qui au demeurant ne la rend pas indéfendable. Ne dit-on pas quelquefois qu’aimer beaucoup la tradition c’est en inventer chaque jour de nouvelles. Le livre en question est introduit par une préface du cardinal Joseph Ratzinger, écrite peu avant qu’il soit élu pape. Un Ratzinger qui ne cachait pas sa proximité de vues avec Gamber.
Canizarès, âgé de 65 ans, était appelé dans son pays « le Ratzinger espagnol ». C’est à lui que Benoît XVI a voulu confier la liturgie qui lui tient tant à coeur. Un temps archevêque de Tolède et Primat d’Espagne, Canizarès était connu pour son hostilité son borne à l’endroit de Zapatero.
Mgr Malcolm Ranjith a également fait venir d’Allemagne un écrivain catholique de premier plan, Martin Mosebach, auteur lui aussi d’un livre qui a beaucoup fait parler de lui : « La Liturgie et son Ennemie. Hérésie de l’informe » (Hora Decima, 2005). Une attaque en règle des nouveautés post-conciliaires.
Parmi les consignes données par Mgr Ranjith pour l’année eucharistique organisée dans le diocèse de Colombo, figure aussi celle d’apprendre aux fidèles à chanter en latin, pendant la messe, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei.
Le siège de Colombo n’est pas nécessairement cardinalice. A notre connaissance, il n’y eut qu’un archevêque de ce siège à devenir cardinal, Thomas Benjamin Cooray (1901-1988), un oblat. Le choix de Mgr Ranjith n’est donc pas fortuit, et ce d’autant plus que dee vénérables prélats attendent depuis des années la barrette rouge. Les places ne sont pas nombreuses. Benoît XVI a voulu sans conteste prodiguer un soutien convaincu à l’un de ses meilleurs élèves. Dans la fournée de nouveaux cardinaux, six nouveaux princes de l’Eglise - mais dont seulement quatre électeurs - sont réputés favorables à l’ancienne liturgie : Malcolm Ranjith, Raymond L. Burke, Mauro Piacenza, Velasio de Paolis, Walter Brandmüller et bien entendu le nonagénaire Domenico Bartolucci. On en trouverait autant, sinon plus, qui y sont totalement hostiles, aussi bien le modéré Romeo que le conservateur Angelo Amato. Aussi mauvais élève de Jpseph Ratzinger que bon en théologie. Mais faisons encore un petit détour par le lointain Kazakhstan, en Asie centrale ex-soviétique. Les fidèles y reçoivent tous la communion dans la bouche et à genoux. Là, il y a un jeune évêque, l’auxiliaire de Karaganda, Mgr Athanasius Schneider, qui a écrit un petit livre intitulé : « Dominus Est - Pour comprendre le rite de communion pratiqué par Benoît XVI » (Tempora,2008).
Quand Benoît XVI a lu le manuscrit de Mgr Schneider, en 2008, il a tout de suite ordonné aux éditions du Vatican (Libreria Editrice Vaticana) de le publier. Ce qui a été fait. La préface est signée, comme par hasard, par l’archevêque de Colombo, Mgr Ranjith...
La partie est cependant loin d’être gagnée pour Benoît XVI. Le refus de la reine d’Espagne de s’agenouiller et de recevoir la communion sur les lèvres en dit long. Ce geste filmé constitue un symbole d’une résistance à tous niveaux face à un retour en arrière infantilisant. Lors du prochain Conclave, les conservateurs risquent d’avoir la majorité. Mais ces conservateurs eux-mêmes sont divisés sur la question liturgique.