SOURCE - summorum-pontificum.fr- 9 décembre 2010
L’abbé Guillaume de Tanoüarn a lu le livre de Benoît XVI, Lumière du monde, et a noté quelques passages concernant la célébration de la messe traditionnelle. Il a évoqué cette question sur son Metablog. En voici un extrait :
je voudrais vous communiquer très simplement une petite trouvaille, faite, à relecture dans le livre de Benoît XVI, Lumière du monde.C’est à propos du Motu proprio. il en parle très peu. Mais ce qu’il dit laisse penser que pour lui le Motu proprio n’est pas tant un acte de tolérance envers les tradis qu’un acte de réparation envers l’Église tout entière et à l’attention de l’Église tout entière, blessée dans sa continuité, c’est-à-dire à la fois dans sa cohérence et dans sa cohésion. Je cite : « Concrètement la liturgie rénovée de Vatican II est la forme variable selon laquelle l’Église célèbre aujourd’hui. Si j’ai voulu rendre plus accessible la forme précédente, c’est surtout pour préserver la cohérence [plutôt que "cohésion" dans la traduction proposée] interne de l’histoire de l’Eglise. Nous ne pouvons pas dire : avant tout allait de travers ; maintenant tout va bien. Je veux dire que dans une communauté où la prière et l’eucharistie sont ce qui compte le plus, ce qui était autrefois le saint des saints ne peut pas être totalement erroné. C’est une question de réconciliation interne avec notre propre passé, de continuité interne de la foi et de la prière d el’Eglise ».Voilà tout ce qui est dit sur la liturgie traditionnelle. C’est peu. Le pape semble avoir aujourd’hui d’autres chats à fouetter. Mais c’est beaucoup dans ce que cela indique. Le motu proprio ne visait donc pas dabord les traditionalistes, mais d’abord ous ceux qui ont à se réconcilier avec le passé de l’Eglise. J’avais compris ça à première lecture dans la longue et lyrique préface de Summorum pontificum. Je l’avais dit le 7 juillet 2007 sur RCF, au grand du dam du Plateau, qui insistait sur la « tolérance » de Benoît XVI. Cette fois c’est clair. Parce qu’il a moins de place à consacrer à la liturgie, le pape va à l’essentiel et pour lui, l’essentiel du Motu proprio c’est la réconciliation (le mot est de lui) de tous les catholiques avec leur passé.L’essentiel ? Je pense à ses prêtres qui ne connaissent ni le latin ni la messe traditionnelle et qui, au fond d’un monastère, à l’occasion d’une retraite, apprennent ce rite qu’on avait voulu leur cacher et enrichissent leur célébration ordinaire de cet extraordinaire qui leur avait été… dérobé. Quelle humilité ont ces hommes de Dieu ! et combien, nous qui revendiquons l’étiquette de traditionaliste, comme d’autres se disaient pharisiens, nous devrions en prendre de la graine, avec un immense amour, pour cette Église blessée qui se relève lentement.