Une abbaye du Vaucluse où Xavier Dupont de Ligonnès avait séjourné à la fin des années 1980 a été visitée par les policiers. L’homme est toujours activement recherché après la mort de sa femme et de ses enfants.
Bigot ou profane ? Jusqu’ici, Xavier Dupont de Ligonnès n’apparaissait guère obsédé par la religion. Il ne fréquentait guère le groupe de prière de sa mère à Versailles, séchait la messe le dimanche à Nantes comme à Pornic. Pourtant, la vie spirituelle de l’homme le plus recherché de France semble receler encore bien des mystères.
A la fin des années 1980, alors qu’il vit à Draguignan (Var), le suspect numéro un de la tuerie de Nantes — au cours de laquelle sa famille a été retrouvée massacrée le 21 avril — est un habitué du monastère Sainte-Madeleine dans le Vaucluse. Un détail? Pas vraiment : en plus d’être l’une des communautés traditionalistes de France, l’abbaye se situe à seulement 40 km du Pontet, le village où le fugitif s’était arrêté dormir dans la nuit du 12 au 13 avril.
C’est une amie de l’une des sœurs de Xavier qui avait transmis l’information aux enquêteurs fin avril. Celle-ci raconte aux policiers que le suspect, alors célibataire, effectuait, à la fin des années 1980, des séjours réguliers dans ce monastère. « A l’époque c’était quelqu’un de sombre et renfermé, se souvient cette amie. La famille connaissait alors des tensions, qui semblaient liées à la personnalité très forte de la mère de Xavier. » L’abbaye, créée en 1970, et sa quarantaine de moines bénédictins sont alors proches de Mgr Lefevbre, chef de file des traditionalistes, en rupture avec le Vatican. Aujourd’hui encore, la messe y est célébrée en latin, selon le rite traditionnel. C’est également le seul monastère du pays à ne pas adhérer à la Conférence des religieux et religieuses de France, qui fédère les communautés catholiques de l’Hexagone.
Cette information ne va pas laisser les enquêteurs indifférents. Car s’ils savent que le suspect a bien passé la nuit du 12 au 13 avril dans un gîte du Pontet et celle du 14 au 15 à Roquebrune-sur-Argens, ils ignorent toujours où le suspect a pu dormir dans la nuit du 13 au 14. Les policiers de la PJ de Nantes se rendent donc à l’abbaye le 24 avril, mais les bénédictins assurent ne pas avoir croisé le fugitif. « Si nous l’avions vu, nous l’aurions dénoncé », dit un responsable de la communauté, qui ajoute que le visage de Xavier lui était « inconnu » jusqu’alors.
Après une visite minutieuse, les enquêteurs ne trouvent rien de suspect. Depuis leur passage, une photo de Xavier trône devant la porte du monastère, surmontée du numéro de la PJ de Nantes. « C’est un crime atroce, commente un responsable du monastère. Nous avons prié pour lui, pour qu’il se rende à la police. Après quoi, le bon Dieu le jugera. »
Bigot ou profane ? Jusqu’ici, Xavier Dupont de Ligonnès n’apparaissait guère obsédé par la religion. Il ne fréquentait guère le groupe de prière de sa mère à Versailles, séchait la messe le dimanche à Nantes comme à Pornic. Pourtant, la vie spirituelle de l’homme le plus recherché de France semble receler encore bien des mystères.
A la fin des années 1980, alors qu’il vit à Draguignan (Var), le suspect numéro un de la tuerie de Nantes — au cours de laquelle sa famille a été retrouvée massacrée le 21 avril — est un habitué du monastère Sainte-Madeleine dans le Vaucluse. Un détail? Pas vraiment : en plus d’être l’une des communautés traditionalistes de France, l’abbaye se situe à seulement 40 km du Pontet, le village où le fugitif s’était arrêté dormir dans la nuit du 12 au 13 avril.
C’est une amie de l’une des sœurs de Xavier qui avait transmis l’information aux enquêteurs fin avril. Celle-ci raconte aux policiers que le suspect, alors célibataire, effectuait, à la fin des années 1980, des séjours réguliers dans ce monastère. « A l’époque c’était quelqu’un de sombre et renfermé, se souvient cette amie. La famille connaissait alors des tensions, qui semblaient liées à la personnalité très forte de la mère de Xavier. » L’abbaye, créée en 1970, et sa quarantaine de moines bénédictins sont alors proches de Mgr Lefevbre, chef de file des traditionalistes, en rupture avec le Vatican. Aujourd’hui encore, la messe y est célébrée en latin, selon le rite traditionnel. C’est également le seul monastère du pays à ne pas adhérer à la Conférence des religieux et religieuses de France, qui fédère les communautés catholiques de l’Hexagone.
Cette information ne va pas laisser les enquêteurs indifférents. Car s’ils savent que le suspect a bien passé la nuit du 12 au 13 avril dans un gîte du Pontet et celle du 14 au 15 à Roquebrune-sur-Argens, ils ignorent toujours où le suspect a pu dormir dans la nuit du 13 au 14. Les policiers de la PJ de Nantes se rendent donc à l’abbaye le 24 avril, mais les bénédictins assurent ne pas avoir croisé le fugitif. « Si nous l’avions vu, nous l’aurions dénoncé », dit un responsable de la communauté, qui ajoute que le visage de Xavier lui était « inconnu » jusqu’alors.
Après une visite minutieuse, les enquêteurs ne trouvent rien de suspect. Depuis leur passage, une photo de Xavier trône devant la porte du monastère, surmontée du numéro de la PJ de Nantes. « C’est un crime atroce, commente un responsable du monastère. Nous avons prié pour lui, pour qu’il se rende à la police. Après quoi, le bon Dieu le jugera. »