SOURCE - Zenit - Anita S. Bourdin - 11 mai 2011
De l’utilisation du missel de Jean XXIII, réformé par Benoît XVI
ROME, Mercredi 11 mai 2011 (ZENIT.org) - Le Vatican publie une instruction pour la mise en oeuvre du motu proprio de Benoît XVI sur le rite de la messe sous sa forme « extraordinaire », c'est-à-dire selon le rite en latin du missel de Jean XXIII, réformé par Benoît XVI, pour ce qui est de la liturgie du Vendredi Saint.
Cette instruction, intitulée « Universae Ecclesiae », et élaborée par la Commission pontificale « Ecclesia Dei », sera publiée par la salle de presse du Saint-Siège vendredi prochain, 13 mai, accompagnée d'une note explicative. Elle sera également publiée dans l'édition de L'Osservatore Romano en italien du samedi 14 mai.
Le texte de l'instruction sera publié en sept langues : latin, français, italien, allemand, anglais, espagnol et portugais.
Il s'agit en quelque sorte d'un « mode d'emploi » de la lettre apostolique de Benoît XVI, en forme de motu proprio, « Summorum Pontificum ».
« Summorum Pontificum (cura) » - « La sollicitude des Souverains Pontifes » - sont les premiers mots de la lettre apostolique de Benoît XVI publiée le 7 juillet 2007 pour définir « des nouvelles règles pour l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 ».
Il s'agit donc de la liturgie de la messe en latin réformée - en dernier - par le bienheureux pape Jean XXIII, c'est-à-dire du missel approuvé par lui en 1962, que l'on présente souvent de façon imprécise comme le « rite tridentin »: il a été révisé plusieurs fois, par exemple, en 1956 pour les Offices de la semaine sainte, et en vue d'une meilleure participation de l'assemblée.
En 2007, la lettre d'introduction au motu proprio « Summorum Pontificum » annonçait que la Commission pontificale « Ecclesia Dei » devait étudier différentes question, notamment, introduire les nouveaux saints dans le calendrier - saint Pio, Thérèse de Lisieux, Docteur de l'Eglise - : « Dans l'ancien Missel pourront et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces ».
En 2008, « Ecclesia Dei » a en outre répondu à une question de la Conférence épiscopale du Royaume Uni à propos des fêtes liturgiques d'obligation, en indiquant que « les fêtes liturgiques doivent être communes à tous les catholiques de rite romain, quelle que soit la forme liturgique utilisée ».
Déjà, le 8 juillet 2007, une note de la salle de presse du Saint-Siège avait expliqué les caractéristiques du rite « extraordinaire » selon le missel de Jean XXIII (cf. Zenit du 8 juillet 2007).
De plus, Benoît XVI y introduisait lui-même une modification, dans le prolongement de la réforme de Jean XXIII. En effet, une fois par an, le Vendredi Saint, la liturgie de la Passion - qui n'est pas une liturgie de la messe - prévoit une longue prière d'intercession pour le monde entier.
La réforme touche la prière de ce jour-là pour les juifs. Le missel tridentin comprenait pour cet office une « prière pour la conversion des juifs ». Pie XII avait fait préciser en 1955 que la formule « pro perfidis judaeis » devait être comprise comme « pour les juifs qui n'ont pas la foi, et non les juifs ‘perfides' », puisque c'est le sens du latin : « perfidis » signifie « qui manque de foi », ici, il s'agit de la foi dans le Christ Jésus.
Cette nuance n'étant pas perceptible pour la plupart, le bienheureux Jean XXIII supprima le terme «perfidis».
Mais Benoît XVI est allé plus loin : la prière pour la « conversion » des juifs subsistait en effet et se référait à « l'aveuglement » et « aux ténèbres » par référence à la lumière du Christ, célébrée la nuit de Pâques.
Dans la ligne de la déclaration conciliaire « Nostra ætate » sur les rapports de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes et spécialement le judaïsme, le Missel de 1970 - dit « de Paul VI » - a de fait adopté une prière d'intercession où les juifs ne sont plus considérés comme à convertir, mais comme les partenaires de l'Alliance avec Dieu : « Prions pour les juifs à qui Dieu a parlé, en premier. (...) Dieu éternel et Tout-Puissant, toi qui as choisi Abraham et sa descendance pour en faire les fils de ta promesse, conduis à la plénitude de la rédemption le premier peuple de l'Alliance, comme ton Église t'en supplie ».
Le 6 février 2008, par un décret, publié par L'Osservatore Romano, la Secrétairerie d'État a promulgué une autre prière, en latin, qui doit être intégrée le Vendredi saint dans le rite « extraordinaire » : l'Eglise prie, en latin, pour que « tout Israël soit sauvé ».
Anita S. Bourdin
De l’utilisation du missel de Jean XXIII, réformé par Benoît XVI
ROME, Mercredi 11 mai 2011 (ZENIT.org) - Le Vatican publie une instruction pour la mise en oeuvre du motu proprio de Benoît XVI sur le rite de la messe sous sa forme « extraordinaire », c'est-à-dire selon le rite en latin du missel de Jean XXIII, réformé par Benoît XVI, pour ce qui est de la liturgie du Vendredi Saint.
Cette instruction, intitulée « Universae Ecclesiae », et élaborée par la Commission pontificale « Ecclesia Dei », sera publiée par la salle de presse du Saint-Siège vendredi prochain, 13 mai, accompagnée d'une note explicative. Elle sera également publiée dans l'édition de L'Osservatore Romano en italien du samedi 14 mai.
Le texte de l'instruction sera publié en sept langues : latin, français, italien, allemand, anglais, espagnol et portugais.
Il s'agit en quelque sorte d'un « mode d'emploi » de la lettre apostolique de Benoît XVI, en forme de motu proprio, « Summorum Pontificum ».
« Summorum Pontificum (cura) » - « La sollicitude des Souverains Pontifes » - sont les premiers mots de la lettre apostolique de Benoît XVI publiée le 7 juillet 2007 pour définir « des nouvelles règles pour l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 ».
Il s'agit donc de la liturgie de la messe en latin réformée - en dernier - par le bienheureux pape Jean XXIII, c'est-à-dire du missel approuvé par lui en 1962, que l'on présente souvent de façon imprécise comme le « rite tridentin »: il a été révisé plusieurs fois, par exemple, en 1956 pour les Offices de la semaine sainte, et en vue d'une meilleure participation de l'assemblée.
En 2007, la lettre d'introduction au motu proprio « Summorum Pontificum » annonçait que la Commission pontificale « Ecclesia Dei » devait étudier différentes question, notamment, introduire les nouveaux saints dans le calendrier - saint Pio, Thérèse de Lisieux, Docteur de l'Eglise - : « Dans l'ancien Missel pourront et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces ».
En 2008, « Ecclesia Dei » a en outre répondu à une question de la Conférence épiscopale du Royaume Uni à propos des fêtes liturgiques d'obligation, en indiquant que « les fêtes liturgiques doivent être communes à tous les catholiques de rite romain, quelle que soit la forme liturgique utilisée ».
Déjà, le 8 juillet 2007, une note de la salle de presse du Saint-Siège avait expliqué les caractéristiques du rite « extraordinaire » selon le missel de Jean XXIII (cf. Zenit du 8 juillet 2007).
De plus, Benoît XVI y introduisait lui-même une modification, dans le prolongement de la réforme de Jean XXIII. En effet, une fois par an, le Vendredi Saint, la liturgie de la Passion - qui n'est pas une liturgie de la messe - prévoit une longue prière d'intercession pour le monde entier.
La réforme touche la prière de ce jour-là pour les juifs. Le missel tridentin comprenait pour cet office une « prière pour la conversion des juifs ». Pie XII avait fait préciser en 1955 que la formule « pro perfidis judaeis » devait être comprise comme « pour les juifs qui n'ont pas la foi, et non les juifs ‘perfides' », puisque c'est le sens du latin : « perfidis » signifie « qui manque de foi », ici, il s'agit de la foi dans le Christ Jésus.
Cette nuance n'étant pas perceptible pour la plupart, le bienheureux Jean XXIII supprima le terme «perfidis».
Mais Benoît XVI est allé plus loin : la prière pour la « conversion » des juifs subsistait en effet et se référait à « l'aveuglement » et « aux ténèbres » par référence à la lumière du Christ, célébrée la nuit de Pâques.
Dans la ligne de la déclaration conciliaire « Nostra ætate » sur les rapports de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes et spécialement le judaïsme, le Missel de 1970 - dit « de Paul VI » - a de fait adopté une prière d'intercession où les juifs ne sont plus considérés comme à convertir, mais comme les partenaires de l'Alliance avec Dieu : « Prions pour les juifs à qui Dieu a parlé, en premier. (...) Dieu éternel et Tout-Puissant, toi qui as choisi Abraham et sa descendance pour en faire les fils de ta promesse, conduis à la plénitude de la rédemption le premier peuple de l'Alliance, comme ton Église t'en supplie ».
Le 6 février 2008, par un décret, publié par L'Osservatore Romano, la Secrétairerie d'État a promulgué une autre prière, en latin, qui doit être intégrée le Vendredi saint dans le rite « extraordinaire » : l'Eglise prie, en latin, pour que « tout Israël soit sauvé ».
Anita S. Bourdin